Président de la République française de 1981 à 1995 après avoir été 11 fois ministre sous la IVe République, il détient le record de longévité à la présidence de la République française en effectuant 2 septennats complets. Il est le premier socialiste à occuper la présidence de la République sous la Ve République. Il fait voter l'abolition de la peine de mort, décide le « tournant de la rigueur » devant la menace qui pèse sur le franc, nomme Jacques Chirac à la tête du gouvernement (inaugurant la première cohabitation), engage militairement la France dans la guerre du Golfe, nomine une femme (Édith Cresson) à la fonction de Premier ministre et adopte le traité de Maastricht.
Francais, né le 26 octobre 1916 et mort le 8 janvier 1996
Enterré en France à Jarnac (Charente).
François Mitterrand est né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente), dans la famille d'un industriel vinaigrier. Il est éduqué dans la foi catholique par un précepteur privé puis envoyé en pension chez les frères maristes, à Paris. Étudiant quelque peu turbulent, il participe à l'agitation des années 1930. Des photos de presse font état de sa participation à des manifestations estudiantines contre l'immigration de juifs polonais. Séduisant et cultivé, excellent orateur, François Mitterrand se découvre très vite des dispositions pour diriger les hommes. Mais il n'atteint le pouvoir suprême, la présidence de la République, qu'au terme d'un long parcours erratique, parsemé de chausse-trapes. Tout au long de ce parcours, son éclectisme politique et sa fidélité en amitié lui valent des soutiens indéfectibles sur toute l'étendue de l'échiquier politique et social.
Ses amis lui donnent le surnom de «Florentin» en référence à l'art de l'esquive pratiqué par des gens de la Renaissance comme Laurent le Magnifique ou Machiavel. Nonobstant son action politique, François Mitterrand demeure un personnage romanesque des plus passionnants. Les journalistes Catherine Nay, Jean Montaldo et Pierre Péan ont révélé par touches successives les différentes facettes de son itinéraire.
En 1942, s'étant enfui d'un camp de prisonniers, François Mitterrand renonce à la sécurité au sein de sa famille installée sur la côte méditerranéenne et prend le train pour... Vichy. Comme beaucoup de jeunes ambitieux de sa génération, il entre au service du maréchal Pétain. Il assure un emploi modeste dans un service qui s'occupe de la réinsertion des prisonniers. Le 16 août 1943, il reçoit la Francisque des mains du Maréchal. Il obtient le n°2202 de cette prestigieuse décoration qui a été remise à 3.000 personnes au total.
Début 1943, prévoyant la faillite du nazisme après la défaite de Stalingrad, François Mitterrand met un pied dans la Résistance. Il mène diverses opérations clandestines sous le surnom de Morland. Il bénéficie entre autres de la complicité d'un haut fonctionnaire de la Police, un certain Jean-Paul Martin. Après la guerre, celui-ci le met en relation avec René Bousquet, secrétaire général de la Police sous l'Occupation et principal organisateur de la rafle du Vél d'Hiv, suite à laquelle de nombreux juifs ont été envoyés dans les chambres à gaz.
Pour des raisons obscures, Bousquet est blanchi à la Libération par un tribunal d'exception. Reconverti dans les milieux d'affaires, il va dès lors rendre des services importants à son nouvel ami, François Mitterrand, en finançant une partie de ses campagnes électorales (ainsi Pierre Bergé, ami personnel de l'ancien président et auteur d'une biographie, explique-t-il le lien entre les deux hommes).
À la Libération, François Mitterrand, à peine âgé de 28 ans, devient ministre des Anciens combattants, puis ministre de la France d'outre-mer et ministre de l'Intérieur dans le cabinet de Mendès France en 1954, quand débute la guerre d'Algérie. Il est ministre de la Justice sous le gouvernement de Guy Mollet, lorsque les militaires reçoivent les pleins pouvoirs à Alger pour mettre fin au terrorisme par tous les moyens.
Le brillant ministre ne cache pas son espoir d'accéder à la Présidence du Conseil, le poste le plus important sous la IVe République, avant l'âge de 40 ans ! Mais le retour du général de Gaulle aux affaires, en 1958, l'oblige à rentrer dans l'anonymat. En 1959, il organise maladroitement un faux attentat contre sa voiture, avenue de l'Observatoire, à Paris, dans l'espoir de regagner les faveurs de l'opinion publique. L'affaire est heureusement étouffée.
Candidat contre le général de Gaulle aux élection présidentielles de décembre 1965, François Mitterrand se présente comme le champion de l'alternance au gaullisme. C'est ainsi qu'il réunit les partis de gauche autour de son nom, sous l'étiquette de la FGDS (Fédération de la gauche démocrate et socialiste). Il réussit à mettre le Général en ballotage et échoue au second tour avec un résultat honorable d'environ 45% des bulletins.
Ce relatif succès le conduit à fonder le 12 juin 1971, au congrès d'Épinay-sur-Seine, un nouveau parti socialiste sur les ruines de l'ancienne SFIO (Section française de l'Internationale socialiste) de Jean Jaurès et Jules Guesde, discréditée par l'engagement de Guy Mollet dans les guerres coloniales.
François Mitterrand incarne désormais tous les espoirs de la gauche non communiste. Après un échec de justesse aux élections présidentielles de 1974 face à Valéry Giscard d'Estaing, il gagne les élections présidentielles le 10 mai 1981, tirant parti de l'impopularité du président Valéry Giscard d'Estaing et de son lâchage par Jacques Chirac, le chef du parti néogaulliste.
François Mitterrand entame un «règne» de 14 ans, comparable par sa durée à celui de Henri IV, de Louis-Philippe ou encore de... Napoléon 1er. Sa présidence s'ouvre sur une fête à la Bastille et une cérémonie au Panthéon, dans l'euphorie de la première victoire de la gauche après 23 ans d'opposition. Le premier gouvernement, dirigé par Pierre Mauroy, maire de Lille, rompt résolument avec la politique de rigueur de Raymond Barre, Premier ministre de 1976-1981. Il renoue avec la politique volontariste de Jacques Chirac (1974-1976) : embauches dans la fonction publique, nationalisations, contrôle des changes...
Le ministre de la Justice, Robert Badinter, abolit la peine de mort et met la France au diapason de l'Europe. A l'étranger, après un discours tiers-mondiste à Cancun, au Mexique, François Mitterrand s'engage résolument aux côtés des Occidentaux contre l'URSS, qui prétend pointer des missiles SS20 vers l'Europe occidentale.
Il prend aussi parti pour Saddam Hussein, dans le conflit qui l'oppose à l'Iran, d'où une vague d'attentats organisés en sous-mains par les services secrets iraniens. Très vite, l'économie montre des signes de faiblesse. Le président change alors de cap et confie le gouvernement à Laurent Fabius (34 ans), plus jeune Premier ministre depuis Decaze, sous le règne de Louis XVIII : privatisations d'entreprises publiques, abrogation de l'«échelle mobile» des salaires (les salaires ne sont plus indexés sur l'inflation).
La progression du chômage et des inégalités sociales entraîne un retournement de l'opinion. L'impopularité de la gauche atteint des sommets. A la veille des élections législatives de 1986, les affiches du parti socialiste avertissent : «Au secours, la droite revient !» Comme prévu, les nouvelles élections ramènent la droite au gouvernement et Jacques Chirac, chef de l'opposition, devient le Premier ministre de François Mitterrand. C'est la première cohabitation de la Ve République entre un président et un Premier ministre de bords opposés.
Les maladresses de Jacques Chirac entraînent deux ans plus tard la réélection triomphale de François Mitterrand. Sous la pression de l'opinion, le président appelle son ennemi intime, Michel Rocard, à la tête du gouvernement. En 3 ans, celui-ci pacifie la Nouvelle-Calédonie. Il instaure la CSG, un impôt sur l'ensemble des revenus, et le RMI, une allocation de survie destinée aux victimes de la crise rampante des années 80. C'est ensuite le bref gouvernement d'Édith Cresson puis celui du technicien Pierre Bérégovoy. En 1993, première année de récession depuis la fin de la guerre, c'est le retour de la droite avec cette fois Édouard Balladur à la tête du gouvernement.
Ce deuxième septennat est marqué par la réorientation du projet européen vers des objectifs économiques : marché unique des marchandises et des capitaux, monnaie unique. Il est surtout affecté par des bouleversements géopolitiques (chute du mur de Berlin, guerres en Yougoslavie) et l'effondrement de l'Afrique post-coloniale (génocide au Rwanda). La présidence de François Mitterrand se termine dans un climat maussade tissé de désillusions.
Élu en mai 1981 à 64 ans, François Mitterrand se rend dès l'automne suivant à Cancun, au Mexique, pour un sommet planétaire. Au retour, il se plaint de violentes douleurs lombaires et les médecins diagnostiquent un cancer de la prostate avec des métastases. Espérance de vie : un an.
Le président serre les dents et se jure de tenir jusqu'à la fin de son mandat, voire d'un second. Il fait en sorte de garder le secret sur son mal, quitte à maquiller les certificats médicaux semestriels qu'il s'est engagé à publier. Il fait appel pour cela à un généraliste qui a soigné sa fille adultérine Mazarine Pingeot et dont il a apprécié l'efficacité et la discrétion, le docteur Gubler.
Ce dernier suivra désormais le président dans tous ses déplacements et lui appliquera le traitement prescrit par les urologues. Les proches du président et l'opinion publique ne seront informés de la maladie qu'à la fin de 1992, après le référendum sur le traité de Maastricht. Dans les derniers mois de son mandat, le président, gravement malade, n'a plus que quelques rares heures de lucidité par jour et il lui arrive de commettre des bourdes en public, comme de confondre un pays avec un autre. A gauche comme à droite, son départ est accueilli avec soulagement.
La position exacte de la tombe de François Mitterrand n'est pas renseignée.
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La tombe de François Mitterrand est au Cimetière de Jarnac, Jarnac, Charente, France .
Les meilleures citations de François Mitterrand.
Si la jeunesse n'a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort.
L'inflation, impôt pour les pauvres, prime pour les riches, est l'oxygène du système. Regardez-le qui s'époumone.
C'est blesser un peuple au plus profond de lui-même que de l'atteindre dans sa culture et sa langue.
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1 | Jesuismort (admin) |
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1910 - 1959
Centrafricain, 48 ans
Pour la retraite à 60 ans. Pour la cinquième semaine de congés payés. Des avancées sociales très importantes...
Elu le 10 mai 1981 avec son slogan de campagne "La force tranquille", réélu le 8 mai 1988, François Mitterrand est le président de la République qui sera resté le plus longtemps locataire de L'Elysée soit 14 ans.
Très grand homme. Sans lui, bien des choses n'existeraient pas aujourd'hui (radios libres, dépénalisation de l'homosexualité, suppression de la peine de mort, 5ème semaine de congés payées et j'en passe.
Abolition de la peine de mort