Cardinal, Homme d'état, Religieux (Histoire, Politique, Religion).
Italien, né le 14 juillet 1602 et mort le 9 mars 1661
Enterré (où exactement ?).
Il est précisé sous le fronton de l'ancienne chapelle du " Collège des quatre nations ", où nous nous trouvons ce soir, qu'elle a été élevée en même temps que le Collège, grâce à un " cardinal de la Sainte Église Romaine " (S.E.R) qui voulut y être enterré. Nous savons tous que Mazarin était cardinal. Mais il n'est pas inutile, en ce quatrième centenaire de sa naissance, que nous nous interrogions, du point de vue historique, sur l'importance que ce titre a revêtu dans sa carrière et dans sa vie, même s'il est vrai que c'est surtout à l'homme politique que la France est redevable. Une première remarque s'impose : Mazarin s'inscrit à l'intérieur d'une série. Dans la situation de chrétienté d'autrefois il n'était pas anormal que des hommes d'Église fussent premiers ministres. Avant Mazarin le cardinal Georges d'Amboise l'avait été de Louis XII et Richelieu de Louis XIII. Au XVIIIe siècle Fleury le sera de Louis XV. L'Angleterre du XVIIe siècle connut une situation assez comparable, Charles Ier ayant fait de l'archevêque de Canterbury Laud, l'un de ses principaux ministres qu'on a parfois surnommé le " Richelieu anglais ".
Deuxième fait important : Mazarin, bien que né (presque par hasard) dans les Abruzzes, a reçu une éducation romaine. Son père, il est vrai, d'origine sicilienne, était à Rome majordome des princes Colonna qui lui firent épouser une noble romaine et le jeune Giulio Mazzarini fut, comme les enfants de la famille Colonna, élève du célèbre " Collegium Romanum " des jésuites. Il étudia ensuite pendant deux ans, encore avec un Colonna, à l'université d'Alcala de Henarès où il apprit l'espagnol -ce qui lui fut plus tard très utile auprès d'Anne d'Autriche; puis il revint à Rome où il fut reçu docteur en " l'un et l'autre droits ".
La carrière de Mazarin fut donc d'abord romaine et, même s'il devint ensuite un serviteur incontestablement fidèle de la monarchie française, il conserva des goûts et un style de vie romains et son habileté diplomatique doit beaucoup à la formation qu'il avait reçue à la cour pontificale. Mazarin fut un pur produit de la Rome baroque dont la culture et le décor s'éloignaient de la raideur dogmatique et artistique des deux grands papes de la Contre-Réforme que furent dans la seconde moitié du XVIe siècle Pie V et Sixte Quint.
À partir de 1623 et pendant seize ans la carrière de Mazarin se déroula essentiellement au service de la diplomatie pontificale, en particulier comme négociateur dans la difficile succession de Mantoue et comme nonce à Paris. Ces missions le mirent en rapport dès 1630 avec Richelieu et Louis XIII qui apprécièrent son charme, son intelligence son habileté, sa puissance de travail et la générosité de ses cadeaux. Richelieu, grand collectionneur, le mit de plus en plus à contribution pour réaliser en Italie des acquisitions d'antiques et autres oeuvres d'art destinées à son palais parisien et à son château du Poitou. Lorsque, en 1639, Mazarin, appelé par Louis XIII et Richelieu, quitta définitivement Rome pour la France, il fit embarquer " 50 statues antiques de marbre et d'autres gentillesses... pour les donner à Sa Majesté Chrétienne, au Seigneur cardinal de Richelieu et aux autres grands de cette cour ".
À Rome, Mazarin avait vécu jusque-là dans l'entourage des cardinaux-neveux successifs, à la fois ministres des papes et grands amateurs d'oeuvres d'art. L'un d'eux, Antonio Baberini, fut son principal padrone romain. Son exemple l'a certainement marqué. Avant même d'être promu cardinal mais déjà au service de la France Mazarin acheta à Rome le prestigieux palais Bentivoglio qui aurait pu lui servir de lieu de repli en Italie en cas de nécessité mais où, en fait, il n' a pas vécu, conservant toutefois d' étroites relations avec la ville des papes où il avait des agents et son père.
Un de ses proches lui écrivait lors de cet achat : " Ce palais est le plus beau de Rome ; mais, à vrai dire, plus celui d'un grand cardinal que celui d'un prélat ". À quoi Mazarin répondit : " servant un grand roi et jouissant de la protection de Son Eminence le cardinal-duc (de Richelïeu), je crois ne pas devoir entreprendre des choses ordinaires ". En fait Mazarin, qui reçut en 1639 des " lettres de naturalité " françaises, espérait certainement devenir bientôt cardinal. Ce qui effectivement advint dès 1641 sur proposition de Richelieu. Or en 1630 Urbain VIII Barberini avait octroyé aux cardinaux le titre d'" éminentissimes " qui faisait d'eux sur le plan protocolaire des princes de l'Église et les égaux des rois ou chefs de gouvernement. Être cardinal constituait donc une promotion considérable, même pour un ministre et, le cas échéant, une brillante position de repli: Un cardinal était quasiment intouchable. C'est pourquoi les ennemis de Mazarin, au temps de la Fronde, demandèrent au Pape de l'appeler à Rome, de lui faire un procès et de le priver de son cardinalat. Si cette procédure avait abouti, Mazarin ne s' en serait sans doute pas relevé.
À l'époque il n'était pas nécessaire d'être prêtre pour devenir cardinal. Mazarin reçut seulement la tonsure (en 1632) qui faisait de lui un " clerc " et lui permettait de se faire conférer des bénéfices ecclésiastiques. Peu après Urbain VIII le fit prélat (monsignore) avec obligation de porter la soutane et l'intégra au collège des " protonotaires apostoliques ". Ceux-ci avaient peu d'obligations mais, dans les cérémonies romaines, ils venaient à égalité avec les évêques.
Cardinal en 1641, Mazarin, bénéficiant de dispenses constamment, mais souvent tardivement renouvelées, n'effectua pas la visite ad limina, ne reçut jamais les ordres même mineurs, ni l'anneau de cardinal, ni le chapeau, ne prit jamais possession de son titulus (le vieux sanctuaire de Rome affecté à chaque cardinal). Le pape dut lui envoyer la " barrette rouge " que Louis XIII lui remit solennellement le 26 février 1642 dans la cathédrale de Valence. Mazarin ne s'est donc habillé de pourpre qu'à partir de quarante ans et il aurait pu, comme d'autres le firent en son temps, renoncer au cardinalat pour se marier. En revanche son frère Michele, dominicain, lui aussi cardinal, était prêtre et fut archevêque d'Aix-en-Provence.
Résumons : Mazarin fut au service de la diplomatie papale jusqu'en 1639. Il resta ensuite " romain " aux yeux de l' administration pontificale. Mais ses " lettres de naturalité " donnaient à cet étranger le droit de posséder, d'acquérir et de léguer des biens et des revenus en France, y compris des bénéfices ecclésiastiques. La première abbaye que Mazarin reçut en commende fut celle de Saint Médard de Soissons.
En un temps où l'Église et l'État, dans le système de chrétienté , étaient imbriqués l'une dans l'autre Mazarin, premier ministre du roi de France, eut évidemment à prendre des décisions ayant des incidences religieuses. On peut globalement affirmer que, dans ce type de difficultés, son souci majeur fut celui de l'autorité royale et de la tranquillité de l'État et que son statut d'homme d'Église ne fut jamais sa première considération, soit dans la politique extérieure, soit dans les affaires intérieures.
S'agissant de la première, il continua l'action de Richelieu et, durant la guerre de Trente ans, puis dans le conflit avec l'Espagne, au grand dam du parti dévot en France, il maintint les alliances protestantes, s'entendant même avec le régicide Cromwell pour mettre un terme à la guerre contre l'Espagne : ce qui scandalisa beaucoup de catholiques. Dans les négociations qui conduisirent aux traités de Westphalie il considéra Innocent X Pamphili, il est vrai pro-espagnol et qu' il détestait, comme quantité négligeable, imposa le français comme langue diplomatique à la place du latin et fit triompher un statut de l'empire qui consacrait la consolidation du protestantisme en Allemagne, le calvinisme y étant, en outre, reconnu désormais officiellement à côté du luthéranisme. Le pape protesta en vain. Comme son maître Richelieu qui, lui, était évêque, Mazarin fit donc passer ce qui lui paraissait l'intérêt de la France avant celui du catholicisme.
De même, à l'intérieur, son attitude dans les questions religieuses fut essentiellement dictée par la volonté de faire respecter le pouvoir royal. Dans la mesure où les protestants, vaincus militairement depuis la Paix d'Alès (l629), faisaient désormais preuve de fidélité envers le roi, il ne chercha pas à les faire rentrer dans le giron de l'Église romaine. En 1643 et, encore en 1652 (en pleine Fronde), il fit renouveler l'Édit de Nantes par déclarations royales. Dans celle de 1652 on pouvait lire : " nos sujets de la Religion Prétendue Réformée nous ont donné des preuves de leur fidélité, notamment dans les circonstances présentes, dont nous demeurons très satisfait ".
Sept ans plus tard, au moment du synode réformé de Loudun, Mazarin écrivit aux délégués : " Je vous prie de croire que j'ai une grande estime pour vous, étant de si bons et si fidèles serviteurs du roi ". Quelles qu'en fussent les raisons, guerre à l'extérieur, troubles à l'intérieur, relative indifférence personnelle, Mazarin resta sourd aux demandes de l'assemblée du clergé de France qui, en 1651, avait suggéré une tactique au gouvernement pour que " ce mal " (le protestantisme) ne fasse pas de progrès : si le roi ne peut " l'étouffer tout d'un coup ", qu'il le rende " languissant " et le fasse " périr peu à peu par le retranchement et la diminution de ses forces ". Mazarin fit de Bartélemy Hervart, homme d'affaires depuis longtemps en relation avec lui, un contrôleur général des finances. Or Hervart était protestant et refusa d'abjurer. Toutefois certains indices conduisent à se demander si, à la fin de son gouvernement, Mazarin, désormais assuré de la paix intérieure et extérieure, ne songeait pas à une application plus rigoureuse de l'édit de Nantes.
Quoiqu'il en soit, ce n'est pas au protestantisme que Mazarin se heurta, mais au jansénisme. Il n'avait, certes, aucun penchant personnel pour le rigorisme, notamment celui des jansénistes. D'autre part, il ne semble pas avoir eu le goût des discussions théologiques. Quand il qualifia le jansénisme de " calvinisme rebouilli ", il ne retenait que la doctrine de la prédestination sans voir que les jansénistes maintenaient les sept sacrements, les rites et la hiérarchie de l'Église romaine.
Mais Mazarin, politiquement, rencontra le jansénisme sur sa route, Car il lui parut plus ou moins lié aux cercles frondeurs, donc dangereux pour la paix publique et l'autorité du roi. Aussi bien Richelieu avait-il fait emprisonner Saint-Cyran, ami de Jansénius et de la famille Arnauld et favorable à une politique extérieure pro-espagnole. Mazarin libéra Saint-Cyran qui mourut bientôt. Mais, durant les Frondes successives, Mazarin dut constater que, si les défenseurs déclarés de l'Augustinus n'étaient pas eux mêmes frondeurs, leurs amis l'étaient, à commencer par son ennemi personnel, Paul de Gondi, bientôt cardinal de Retz. Mazarin rangea donc les jansénistes parmi les contestataires de l'autorité royale.
Mais il avait une autre raison de les combattre. A une époque où ses relations avec Rome étaient détestables en raison de la continuation de la guerre avec la catholique Espagne il trouvait dans le conflit doctrinal avec les jansénistes une occasion de faire une bonne manière au pape et de diminuer ses rancoeurs à l'égard de la politique française. Aussi appuya-t-il la demande du syndic de la Sorbonne et de 93 évêques français qui, en 1651, souhaitèrent voir Rome se prononcer sur cinq propositions tirées de l'Augustinus et, à leurs yeux , suspectes d'hérésie. Mazarin fut ravi de voir ces propositions condamnées par la bulle cum occasione de 1653 et il fit immédiatement le nécessaire pour que la bulle fût reçue en France. À quoi les jansénistes répondirent par la distinction du droit et du fait : les cinq propositions sont bien hérétiques, mais, dirent-ils, nous ne les trouvons pas dans le livre de Jansénius.
D'où l'idée de faire signer aux prêtres, religieux et religieuses et même aux enseignants laïcs un " formulaire " d'obéissance aux décisions romaines sur les cinq propositions. Mazarin réunit en 1655 une quinzaine d'évêques qui proposèrent ce formulaire, lequel fut approuvé par l'assemblée du clergé de France en 1656 et par le pape l'année suivante. Il est vrai qu'il ne fut vraiment exigé qu'après la mort de Mazarin qui, sans doute impressionné par le succès des Provinciales, semble avoir pris du champ par rapport au problème janséniste dans les dernières années de sa vie. Mais, auparavant, il avait tout de même contribué à poser une bombe à retardement dans ce conflit religieux.
L'attitude de Mazarin face au jansénisme est à rapprocher de sa défiance à l'égard de la Compagnie du Saint-Sacrement. Créée vers 1630 par le duc de Ventadour, celle-ci voulait promouvoir le culte de l'eucharistie, suivre les consignes du concile de Trente, secourir les pauvres, lutter contre la prostitution et toutes les formes d'immoralité. Saint Vincent de Paul, saint Jean Eudes, Bossuet notamment en firent partie. Mais, " pour se conformer à la vie cachée de Jésus-Christ au Très-Saint Sacrement " et pour fuir tout amour propre la société voulait rester secrète. En outre, elle était surtout composée de laïcs, plus difficiles à contrôler que des ecclésiastiques. Vers 1660 elle émit des critiques sur le style de vie de Mazarin. Celui-ci fit prendre par le Parlement un arrêt qui interdisait toute réunion à Paris sans l'autorisation du roi.
La compagnie disparut définitivement en 1666. On sait, par ailleurs, que les rapports entre Mazarin et saint-Vincent-de-Paul ne furent pas excellents. M. Vincent souhaitait, dans l'esprit du concile de Trente, que les candidats aux fonctions ecclésiastiques fussent animés de motivations seulement spirituelles. Mais, selon le concordat de Bologne de 1516, c'est le roi de France qui choisissait les titulaires de la plupart des évêchés et abbayes du royaume. Richelieu avait créé un " Conseil de conscience " pour s'occuper de l'ensemble des affaires ecclésiastiques et, notamment, des candidatures aux charges épiscopales et abbatiales. M. Vincent y fut nommé. Devenu régente, Anne d'Autriche maintint ce conseil auquel participait, bien entendu, Mazarin. Mais le cardinal se méfiait du fondateur des Lazaristes, selon lui, trop lié avec Paul de Gondi et trop écouté d'Anne d'Autriche. En outre, sa stratégie de nominations ecclésiastiques ne rejoignait pas les idéaux de M. Vincent. Il s'arrangea donc pour réunir de plus en plus rarement le Conseil de conscience, en fait pour en écarter quelqu'un qui venait en travers de ses projets.
C'est ici le lieu de rappeler que Mazarin, imitant Richelieu, accumula un nombre impressionnant de bénéfices ecclésiastiques. On l'a surnommé " le cardinal aux vingt-cinq abbayes ". Parmi celles-ci figuraient notamment, lors de sa mort, les plus célèbres et les plus riches du royaume : Saint-Denis, Cluny, Saint-Médard de Soissons Moissac, Saint-Etienne de Caen, La Chaise-Dieu, Saint-Germain d'Auxerre, Saint-Honorat de Lérins. Il s'agit d'un record dans l'histoire de France.
Plusieurs indices conduisent à penser qu'à la fin de sa vie Mazarin songea à devenir prêtre, à un moment où la Paix des Pyrénées avait porté sa gloire au zénith et où il avait réussi à réconcilier les deux grandes puissances catholiques. Prêtre, il aurait pu se faire élire pape à un prochain conclave. Alexandre VII était en mauvaise santé et Mazarin avait ses chances. Mais Alexandre VII vécut jusqu'en 1667 et Mazarin, au contraire, mourut dès 1661 à cinquante-neuf ans.
A bien des égards Mazarin est une énigme et tout jugement simpliste sur l'homme me paraît anti-historique. Ainsi, abbé commendataire de Cluny, il essaya réellement mais, il est vrai, sans succès d'y rétablir la discipline monastique. Sa vie privée a, bien sûr, fait l'objet de " mazarinades ", mais contradictoires entre elles. Tantôt on l'a accusé en termes orduriers d' être l' amant d' Anne d' Autriche, tantôt au contraire on a raillé sa virilité défaillante. Sur le sujet de la vie privée de Mazarin la modération du cardinal de Retz peut surprendre. Il semble pencher pour l'opinion de Mme de Chevreuse qui jugeait qu'il n'y avait entre le cardinal et Anne d'Autriche qu'une " liaison intime d'esprits ".
La note dominante des " mazarinades " est autre. Elle porte sur la " tyrannie " exercée par un étranger " lâche, ingrat, perfide et voleur ", " perturbateur du repos public " et " infracteur des lois ". Selon Paul de Gondi " il porta le filoutage dans le ministère ". Il ajoute que " le fort de M. le cardinal Mazarin était proprement de ravauder, de donner à entendre, de faire espérer ; de jeter des lueurs (et) de les retirer ; de donner des vues (et) de les brouiller ", autrement dit, de promettre sans tenir ses promesses.
Toujours selon le cardinal de Retz Mazarin " se moqua de la religion ". Lourde accusation. Ce que l'on peut constater avec plus de retenue est que le grief de " machiavélisme " vint sous la plume de ses détracteurs. Ce terme péjoratif, apparu en français à la fin du XVIe siècle aussi bien sous des plumes protestantes que sous des plumes catholiques, signifiait le cynisme politique plaçant la raison d'État avant la morale chrétienne. Le parti pro-espagnol l'utilisa contre Richelieu et Mazarin. En France, l'un des principaux défenseurs du comportement machiavélique fut Gabriel Naudé, auteur en 1639 de Considérations politiques sur les coups d'État. Dans ce livre Naudé affirmait que ce qu' interdit la justice " naturelle, universelle, noble et philosophique " est parfois requis pour le bien de l'Etat. Or Naudé était l'un des proches de Mazarin et son bibliothécaire. En outre Mazarin, que Louis XIII avait choisi comme parrain de son fils, désigna parmi le précepteurs du jeune Louis XIV Naudé et La Mothe Le Vayer qui, l'un et l'autre, appartenaient au cercle des " libertins érudits ".
On n'a donc pas fini de se poser la question de la religion de Mazarin, un dossier rempli d'éléments contradictoires entre eux. Car l' iconographie religieuse prédominait dans sa riche collection de tableaux. Mais elle était minoritaire dans les sculptures, les tapisseries et l'orfèvrerie. Les " nudités " de certaines oeuvres exposées chez lui choquèrent certains frondeurs et, plus encore, son légataire universel le duc Mazarin, qui, en 1670, animé d'une sainte fureur et armé d'un marteau, en fit un massacre. Mais on aurait pu agir pareillement dans le palais romain des cardinaux Farnèse au début du XVIIe siècle.
Sur les derniers jours de Mazarin nous possédons un récit précieux qui dormait dans les archives de Rome et qui n'a été redécouvert qu'en 1955. Il fut rédigé par un théatin italien vivant à Paris, le P.Bissaro, en qui Mazarin avait toute confiance. Ce récit n'était pas destiné à la publication. Il a été révélé par Raymond Darricau et Madeleine Laurain-Portemer. Le P. Bissaro déclare dans sa Relation : "S.E. a toujours vécu en France avec une dignité et une intégrité telles que jamais personne n'a pu la taxer de grave scandale et cette justice, ses ennemis eux- mêmes la lui rendent. Mais, comme elle était toujours distraite par les affaires politiques et les très lourdes occupations de la guerre, elle ne paraissait pas s'acquitter d'une manière satisfaisante des manifestations vraies de la piété à laquelle elle était tenue de par sa condition ecclésiastique.
Toutefois au fond de son coeur, elle eut toujours des sentiments solides de piété... ". Bissaro, voyant que Mazarin, déjà sérieusement malade (sans doute d'un oedème pulmonaire), se faisait un peu trop lire des ouvrages " de navigation et d'histoires étranges ", lui conseilla des livres de spiritualité, notamment ceux de Louis de Grenade qu'on lui lisait en espagnol langue que Mazarin affectionnait. Le cardinal, qui garda sa lucidité jusqu'au bout, reçut en toute conscience les sacrements de l'Église catholique--confession, extrême-onction, viatique. Il embrassa tous ses proches, " le visage serein et égal en se recommandant à leurs prières ". Une mort classique au grand siècle.
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