Président de la République française de 1895 à sa mort en 1899, élu grâce à l'appui des monarchistes et des modérés ligués contre la candidature d'Henri Brisson, du centre-gauche, sa présidence est d'emblée marquée par l'affaire Dreyfus, qui divise la France en deux camps résolument opposés. Les circonstances de sa mort, survenue brutalement au palais de l'Élysée quatre ans seulement après son élection à la présidence de la République et alors qu'il se trouvait en compagnie de sa maîtresse Marguerite Steinheil, sont entrées dans la postérité.
Francais, né le 30 janvier 1841 et mort le 16 février 1899
Enterré en France à Paris (Île-de-France).
Félix Faure, né à Paris le 30 janvier 1841 et mort le 16 février 1899 dans la même ville, est un homme d'État français.
Ministre de la Marine de 1894 à 1895, il est élu la même année président de la République française. Il meurt soudainement, quatre ans après son élection, dans des circonstances passées à la postérité.
Félix Faure est issu d'une famille rhodanienne modeste de menuisiers et d'ébénistes, par son père Jean-Marie Faure (1809-1889), comme par la première épouse de celui-ci, sa mère Rose Cuissard (1819-1852). Du remariage de son père, il aura un demi-frère germain, Constantin Faure, qui sera officier de marine (1860 - disparu en mer, 1884).
Le futur président passe les trois premières années de sa vie rue du Faubourg-Saint-Denis, à Paris. En 1844, la famille déménage au faubourg Saint-Antoine, où son père crée une petite fabrique de meubles.
Il suit sa scolarité au collège communal de Beauvais en (1852-1854), puis à l'école Pompée (1854-1857), internat privé d'Ivry-sur-Seine, où ses résultats sont en nette amélioration. Un lycée de Beauvais porte aujourd'hui son nom.
Alors que Félix Faure n'est âgé que de onze ans, sa mère décède de la tuberculose.
Afin de parfaire sa formation, il part deux ans pour l'Angleterre, où il apprend l'anglais et les notions du commerce. Par la suite, engagé dans les chasseurs d'Afrique, Félix Faure envisage une carrière militaire, mais la campagne d'Italie de 1859 l'en dissuade. En 1861, il effectue un stage de 18 mois à la tannerie d'Amboise.
Il épouse, le 18 juillet 1865 à Amboise, Marie-Mathilde Berthe Belluot, de laquelle il aura deux filles :
Lucie Faure (1866-1913), fondatrice de la Ligue fraternelle des enfants de France, épouse sans postérité de l'écrivain Georges Goyau, membre de l'Académie française (1922). Femme de lettres elle-même, elle publiera un certain nombre d'ouvrages sous le nom de « Lucie Félix-Faure Goyau », notamment une biographie d'Eugénie de Guérin ;
Antoinette Faure (1871-1950) qui épouse, en 1892, l'ingénieur René Berge (1862-1948), avec qui, elle a trois enfants et postérité à nos jours (dont le psychanalyste André Berge) ;
Toutes deux seront amies de jeunesse de Marcel Proust.
En 1863, Félix Faure est employé dans une maison de peausserie du Havre (Seine-Inférieure). En janvier 1867, devenu négociant en cuir, il fonde sa première société, « Félix Faure et Cie » : il est ainsi l'un des premiers à acheter des cargaisons avant leur accostage en Europe. Lorsqu'il sera élu président de la République, c'est son cousin germain Marius Cremer qui le remplacera à la tête de la société.
Premier acte de son engagement en politique, Félix Faure signe avec des opposants à Napoléon III, en 1865, le programme de Nancy en faveur de la décentralisation.
Républicain modéré, de plus en plus enraciné au Havre, il fait pour la première fois acte de candidature aux élections municipales des 6 et 7 août 1870, en pleine guerre franco-allemande. Benjamin, de la « liste démocratique » qui remporte tous les sièges au conseil municipal, Félix Faure est élu au 22e rang.
Le 4 septembre 1870, à la suite de la bataille de Sedan, Léon Gambetta prononce la déchéance du Second Empire : la IIIe République est proclamée au balcon de l'hôtel de ville de Paris et un gouvernement provisoire est formé. Le lendemain, sur ordre du préfet, le conseil municipal du Havre est remanié et Félix Faure, ardent défenseur du nouveau régime, devient le 3e premier adjoint, à l'âge de 29 ans. Chargé de la défense de la ville, proie facile pour les Prussiens, il négocie notamment l'achat d'armes et munitions, réquisitionne plusieurs milliers de Havrais, supervise l'installation d'une ligne de défense...
Félix Faure fut élu député de la Seine-Inférieure de 1881 à 1885, de 1885 à 1889, de 1889 à 1893 et enfin de 1893 à 1895.
Il est sous-secrétaire d'État aux Colonies dans plusieurs cabinets successifs, puis sous-secrétaire d'État à la Marine et enfin ministre de la Marine.
À la suite de la démission de Casimir-Perier, il est élu président de la IIIe République par 430 voix sur 801 votants contre Henri Brisson 361 voix le 17 janvier 1895.
Le Président Faure contribue au rapprochement franco-russe, recevant le tsar Nicolas II dans le cadre de l'Alliance franco-russe et faisant une visite officielle en Russie, en 1897. Il participe à l'expansion coloniale, notamment avec la conquête de Madagascar. Mais les relations avec le Royaume-Uni seront tendues avec la crise de Fachoda.
Le mandat présidentiel de Félix Faure est marqué par l'affaire Dreyfus. Félix Faure demeure, par « légalisme commode », hostile à une révision du procès bien que son journal montre que progressivement il est convaincu de l'innocence du capitaine. La presse grinçante le surnomme « Président Soleil » à cause de son goût du faste.
Félix Faure, dont on a dit qu'il était plus célèbre par sa mort que par sa vie, mourut au palais de l'Élysée le 16 février 1899, à l'âge de 58 ans. Des quatre présidents morts en fonction, il est le seul à être décédé dans le palais présidentiel.
En 1897, il avait rencontré à Chamonix, Marguerite Steinheil dite « Meg », épouse volage du peintre Adolphe Steinheil, auquel fut confiée la commande officielle d'une toile monumentale intitulée « La remise des décorations par le président de la République aux survivants de la redoute brûlée. ». De ce fait, Félix Faure se rendit souvent à la villa « Le vert logis », au no 6 de l'impasse Ronsin à Paris, où résidait le couple Steinheil. Marguerite devint rapidement sa maîtresse et le rejoignait régulièrement dans le « salon bleu » du palais de l'Élysée.
Le 16 février 1899, Félix Faure téléphona à Marguerite et lui demanda de passer le voir pour 17 heures après son conseil des ministres consacré à l'affaire Dreyfus. Bien qu'elle fût arrivée, les entretiens du Président avec l'archevêque de Paris François-Marie-Benjamin Richard et Albert Ier de Monaco, venus intercéder en faveur du capitaine Dreyfus, se prolongèrent, aussi absorba-t-il probablement une trop forte dose de cantharide officinale, puissant aphrodisiaque mais aux effets secondaires importants (à moins qu'il ne s'agît de l'aphrodisiaque à base de quinine qu'il se faisait apporter par son huissier comme à son habitude, afin de se montrer à la hauteur avec sa maîtresse). Peu de temps après que le couple se fut installé dans le « salon bleu » de l'Élysée (ou le « Salon d'Argent » selon d'autres versions), le chef du cabinet Le Gall, alerté par des cris, se précipita et découvrit le président sans autre vêtement qu'un gilet de flanelle, râlant, allongé sur un divan et la main crispée dans la chevelure de sa maîtresse, tandis que Marguerite Steinheil déshabillée réajustait ses vêtements en désordre. Félix Faure mourut vers 22 heures d'une congestion cérébrale comme on disait à l'époque.
La nouvelle que le président était mort dans les bras de sa maîtresse se répandit rapidement. Si certains journaux affirmèrent, tel le Journal du Peuple du 18 février, qu'il était mort d'avoir « trop sacrifié à Vénus », c'est-à-dire d'avoir abusé de ses forces durant une relation sexuelle, d'autres, tel La Presse du 22 février, se demandèrent s'il « ...n'avait pas été victime des dangers inhérents à sa haute fonction, si pour être plus catégorique, il est bien mort de mort naturelle. ». Ce journal évoquait l'hostilité à son égard provoquée par son attitude dans l'Affaire Dreyfus, thèse qui fut reprise par Édouard Drumont dans son journal La Libre Parole, où il affirmait qu'un cachet empoisonné avait été placé par des « Dreyfusards » parmi ceux que prenait le président.
Les circonstances croustillantes du décès prirent rapidement le pas sur la tragédie d'une mort subite. La légende rapporta que l'abbé Herzog, curé de la Madeleine, fut mandé par Mme Félix Faure pour lui administrer les derniers sacrements mais, sans attendre son arrivée, il fut remplacé par un prêtre de passage devant l'Élysée qui, en demandant à son arrivée : « Le président a-t-il toujours sa connaissance ? » se serait entendu répondre : « Non, elle est sortie par l'escalier de service ! ». Mme Félix Faure habitant l'Élysée et pour éviter le scandale, la maîtresse dut en effet s'éclipser tellement vite qu'elle en oublia son corset - que le chef de cabinet Le Gall gardera en souvenir.
La rumeur populaire colporta que c'était une fellation prodiguée par sa maîtresse qui avait provoqué un orgasme fatal, ce qui valut à Marguerite Steinheil le surnom de « la pompe funèbre ». Les chansonniers de l'époque affirmèrent : « Il voulait être César, il ne fut que Pompée » allusion au goût du président pour le faste et à la fellation qui provoqua prétendument sa mort. Cette phrase a été attribuée également à Georges Clemenceau, qui ne l'aimait guère. Ce dernier aurait également déclaré à cette occasion : « En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui. » et « Ça ne fait pas un Français en moins, mais une place à prendre. ».
La position exacte de la tombe de Félix Faure n'est pas renseignée.
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Le président Félic Faure eut droit à des obsèques nationales, célébrées le 23 février 1899. Elles furent marquées par une tentative de coup d'État de la Ligue des patriotes fomenté par Paul Déroulède, qui essaiera en vain de faire prendre d'assaut le palais présidentiel.
Félix Faure est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, 4e division. Son gisant en bronze, réalisé par le sculpteur René de Saint-Marceaux, le représente couché sous les plis des drapeaux français et russe, pour rappeler son rôle dans l'alliance franco-russe.
La tombe de Félix Faure est au Cimetière du Père Lachaise, 75020 Paris, Île-de-France, France .
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1910 - 1959
Centrafricain, 48 ans
Pour l’affaire Dreyfus, et pour avoir été du côté des monarchistes, dévoyant par là même les principes démocratiques les plus évidents.