Fils et l'héritier de Napoléon Ier, empereur des Français, il fut Prince impérial et titré roi de Rome à sa naissance, puis proclamé successeur par son père sous le nom de Napoléon II. Le « règne » de Napoléon II s'achève au bout de deux semaines lorsque Louis XVIII, soutenu par les armées coalisées, entre dans Paris. Il passe le reste de sa vie en Autriche jusqu'à sa mort à l'âge de 21 ans. Il est reconnu par les bonapartistes comme l'héritier du trône impérial. Son surnom de l'Aiglon lui a été attribué à titre posthume, et a été popularisé par la pièce de théâtre d'Edmond Rostand « L'Aiglon », le rôle-titre étant créé le 15 mars 1900 par la tragédienne Sarah Bernhardt.
Francais, né le 20 mars 1811 et mort le 22 juillet 1832
Enterré (où exactement ?).
Napoléon François Joseph Charles Bonaparte, né le 20 mars 1811 au palais des Tuileries, à Paris, et mort le 22 juillet 1832 au palais de Schönbrunn, à Vienne, est le fils et l'héritier de Napoléon Ier, empereur des Français, et de sa seconde épouse, Marie-Louise d'Autriche. Prince impérial, il est titré roi de Rome à sa naissance. En 1814, il est évincé par le Sénat à la suite de la prise de Paris par les armées coalisées et de la première abdication de son père. En 1815, à la fin des Cent-Jours, il est proclamé successeur par son père, lors de la seconde abdication de ce dernier, sous le nom de Napoléon II. L'Assemblée, comme la commission censée régner en son nom, s'abstiennent cependant de proclamer officiellement comme empereur l'héritier impérial qui, âgé de 4 ans, se trouve alors en Autriche. Le « règne » de Napoléon II s'achève au bout de deux semaines lorsque Louis XVIII, soutenu par les armées coalisées, entre dans Paris. Il porte ensuite le titre de prince de Parme, et enfin celui de duc de Reichstadt qui lui est donné par son grand-père l'empereur d'Autriche. L'ex-Napoléon II passe le reste de sa vie en Autriche : jusqu'à sa mort à l'âge de 21 ans, il est reconnu par les bonapartistes comme l'héritier du trône impérial. Son surnom de l'Aiglon lui a été attribué à titre posthume, et a été popularisé par la pièce de théâtre d'Edmond Rostand L'Aiglon, le rôle-titre étant créé le 15 mars 1900 par la tragédienne Sarah Bernhardt.
Le 20 mars 1811, les vœux de Napoléon sont comblés : Marie-Louise d'Autriche lui donne l'héritier qu'il a tant désiré, car c’est pour l'avoir qu’il a divorcé de Joséphine de Beauharnais. Après l'accouchement difficile de Marie-Louise d'Autriche, sa naissance est annoncée par cent un coups de canon dans Paris, comme convenu dans le cas de la naissance d'un garçon (et 21 s'il s'était agi d'une fille).
Son acte de naissance figurant dans un registre spécial indique : « Sa Majesté l'Empereur et Roi nous a déclaré que son intention était que le roi de Rome reçût les prénoms de Napoléon, François, Joseph, Charles. » Napoléon était le prénom de son père, François celui de son grand-père maternel et Charles celui de son grand-père paternel ; quant à Joseph, il peut évoquer Joseph Bonaparte qui fut le parrain de l'enfant avec le grand-duc de Wurtzbourg. Les prénoms de François, Joseph et Charles sont communs au répertoire anthroponymique des deux familles Bonaparte et Habsbourg-Lorraine.
Le fils de l'empereur Napoléon Ier est aussi, par sa mère, doublement l'arrière-petit-neveu de la reine Marie-Antoinette et du roi Louis XVI. Marie-Louise avait en effet pour grand-mère maternelle Marie-Caroline d'Autriche, sœur de Marie-Antoinette, reine consort de Naples et épouse de Ferdinand de Bourbon, petit-fils du roi d'Espagne Philippe V, lui-même petit-fils du roi Louis XIV, et pour grand-père paternel l'empereur Léopold II, frère de la reine Marie-Antoinette.
La maison du roi de Rome avait été organisée avant sa naissance. Le choix de la gouvernante se porta, le 22 octobre 1810, sur Louise Charlotte Le Tellier de Louvois-Courtanvaux de Montmirail, qui avait épousé en 1780 le baron puis comte de Montesquiou-Fezensac. Dans le but de préparer le décret et le brevet de nomination de la comtesse de Montesquiou comme gouvernante des enfants de France, on reprit les lettres patentes du 9 avril 1722 nommant Anne Julie Adélaïde de Melun, princesse de Soubise, gouvernante des enfants et petits-enfants de France. La comtesse de Montesquiou gouvernera la maison constituée de sous-gouvernantes, berceuses, nourrices, garçons et filles de garde-robes, écuyers, huissiers, maîtres d'hôtels…
La Constitution du 28 floréal an XII (18 mai 1804) octroie le titre de « prince impérial » au fils aîné de l'empereur et celui de « prince français » aux autres princes dynastes.
Le jeune prince reçoit, dès sa naissance, le titre de roi de Rome, en vertu de l'article 7 du sénatus-consulte du 17 février 1810, dont le titre premier était intitulé « de la réunion des États de Rome à l'Empire ». Ce titre rappelait aussi au pape Pie VII que Rome n'était plus que le chef-lieu de l'un des 130 départements français. L'article 10 du sénatus-consulte prévoyait que les empereurs des Français, après avoir été couronnés à Notre-Dame de Paris, le seraient également dans Saint-Pierre de Rome, « avant la dixième année de leur règne ». Ce qui peut laisser entendre que l'Empereur prévoyait peut-être pour lui-même une telle cérémonie par analogie avec le couronnement de Charlemagne en 800, cérémonie à laquelle il aurait pu associer son fils. L'Empereur avait envisagé de faire couronner son fils roi de Rome par le pape, mais la dégradation de ses relations avec ce dernier et la chute de l'Empire français empêchèrent la réalisation de ce projet.
Napoléon Ier décida de donner la plus grande solennité au baptême de son fils, dont le cérémonial fut repris de celui ayant servi pour le baptême de Louis Joseph, premier dauphin de France de Louis XVI. Le baptême a lieu le 9 juin 1811 à la cathédrale Notre-Dame de Paris[source insuffisante]. Il n'est pas étonnant qu'ait pu paraître en 1811 un ouvrage intitulé : Recherches sur le couronnement des fils aînés des rois, héritiers du trône français et la prestation de fidélité du vivant de leur père.
Le titre de roi de Rome impliquait en outre que l'on s'adressât à l'enfant en l'appelant Sire ou Votre Majesté.
En outre, Napoléon captait ainsi l'héritage du Saint-Empire romain germanique : en effet, les électeurs avaient la possibilité de désigner un successeur du vivant de l'empereur, et cet héritier recevait le titre de roi des Romains.
Napoléon a décidé de donner à Rome le statut officiel de seconde ville de l'Empire français, et elle apparaît comme telle sur la médaille des bonnes villes de l'Empire.
Le titre de roi de Rome permit aux artistes d'associer dans leurs œuvres le fils de Napoléon Ier à la Ville éternelle et à tout ce que le nom de cette dernière avait comme charge symbolique, historique et poétique. Ainsi, le peintre Innocent Louis Goubaud représente le jeune prince, couché dans son berceau, jetant un regard sur Rome ; c'est au Capitole que l'artiste Joseph Odevaere situe l'enfant ; Joseph Antoine Romagnesi réalisa une sculpture de Minerve protégeant l'enfance de S.M. le roi de Rome où la déesse protectrice de Rome couvre l'enfant qui s'appuie sur la Louve de son bouclier. Une médaille gravée par Thomas Mercandetti représente l'enfant assis sur les genoux de la déesse Rome, tenant dans sa main droite la main de justice, avec à ses pieds la louve et les jumeaux Romulus et Rémus. Une des réalisations les plus spectaculaires mettant en scène la naissance du roi de Rome et ayant pour référence la Ville éternelle est la commande passée en septembre 1811 par le Sénat pour l'ameublement de la grande salle du premier étage du palais du Luxembourg : furent commandés les sièges, les couvertures à velours peint représentant des vues de la ville et huit grands panneaux de tentures ; sept des panneaux représentent les sites les plus prestigieux de la ville.
Soucieuse de former dès son plus jeune âge le roi de Rome à la lecture, Mme de Montesquiou, surnommée « maman Quiou » par l'enfant, souhaita débuter au plus tôt l'apprentissage de la lecture ; elle fit appel à la méthode mise au point par Mme de Genlis pour l'éducation des enfants du duc de Chartres. Proche de la méthode syllabique, elle la complétait en associant une image à un son.
Par ailleurs, on chercha à développer chez le jeune prince le goût de la lecture et on lui constitua donc une bibliothèque. Quelques mois après sa naissance, le roi de Rome était abonné à plusieurs journaux comme Le Moniteur, Le Journal de l'Empire, La Gazette de France. De nombreux ouvrages sont commandés pour lui donner une solide éducation religieuse, morale, historique et militaire. On peut citer notamment les Anecdotes chrétiennes, les Anecdotes militaires, les Figures de la Bible, les Fastes de la Nation française et des puissances alliées, les vues des Ports de mer de France, le Dictionnaire historique des Grands Hommes.
Du fait de l'importance de l'armée sous le Premier Empire et afin de faire naître chez le roi de Rome le goût des choses militaires, Mme de Montesquiou lui offrit pour son premier anniversaire « un cavalier lancier polonais roulant et mouvant » et on le forma à l'uniformologie très jeune.
Mme de Montesquiou tenait néanmoins à diversifier l'éducation de l'héritier de l'Empire français : elle lui fit donc livrer, dès décembre 1811, « un piano à trois octaves, boîte en acajou et touches en ivoire ».
Rétrospectivement, on peut évaluer que Napoléon et son fils ont eu très peu de temps à vivre en commun : la dernière fois que l'Empereur vit son fils — ainsi que son épouse — fut le 24 janvier 1814, les embrassant avant d'engager la campagne de France. Ce furent donc des rapports brefs entre un père accaparé par la guerre et un très jeune enfant. Sur cette période de deux ans, dix mois et quatre jours (de la naissance de l'enfant jusqu'à la séparation définitive), il y eut cinq périodes communes possibles :
- 20 mars 1811 - 22 mai 1811 : entre la naissance et le départ du voyage de l'Empereur et l'Impératrice à Cherbourg ;
- 4 juin 1811 - 18 septembre 1811 : entre le retour de Cherbourg et le départ du voyage de l'Empereur et l'Impératrice en Belgique et en Hollande ;
- 11 novembre 1811 - 8 mai 1812 : entre le retour de Hollande et le départ de Napoléon pour la campagne de Russie ;
- 19 décembre 1812 - 14 avril 1813 : entre le retour de Russie et le départ de Napoléon pour la campagne d'Allemagne ;
- 10 novembre 1813 - 24 janvier 1814 : entre le retour d'Allemagne et le départ de Napoléon pour la campagne de France.
Cumulées, ces cinq brèves périodes représentent seulement un an, cinq mois et vingt-deux jours, soit la moitié du temps de mars 1811 à janvier 1814. L'enfant n'a commencé à savoir parler qu'à l'époque de la campagne de Russie et Napoléon n'a donc eu que des rapports de jeux simples avec son fils.
Cette brève relation a été traitée dans les mémoires des témoins et les artistes sous une forme qui semble trancher avec les principes en vigueur jusqu'alors : c'est généralement la représentation d'un père plutôt aimant et attentionné pour un garçonnet, qui se voit investi d'un enjeu dynastique et politique important. En France, la mémoire de cette brève période française du roi de Rome fit l'objet d'ouvrages historiques et pour enfants, à la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle, lors de la période de retour en grâce de l'Empereur dans la pensée académique officielle. Cette image joue en contraste des dynasties européennes historiquement installées, qui n'offraient pas d'exemples de relations père-enfant affectueux, surtout s'agissant d'un petit enfant, selon la tradition d'éducation aristocratique.
Après la campagne de France et la prise de Paris, Marie-Louise et son fils résidèrent à Rambouillet puis à Blois et Napoléon à Fontainebleau.
Le 4 avril 1814, Napoléon rédigea un acte d'abdication conditionnelle, réservant les droits de son fils. Le 6 avril 1814, Napoléon dut finalement renoncer à la couronne pour lui et sa descendance, le Sénat refusant de conserver le régime impérial au profit d'une restauration des Bourbons. Le jeune Napoléon ne devint donc pas empereur en avril 1814, entre l'abdication conditionnelle du 4 avril 1814 et l'abdication sans condition du 6 avril 1814. Napoléon fit ses adieux à ses troupes le 20 avril 1814 à Fontainebleau et partit pour l'île d'Elbe, refusant que sa femme et son fils le rejoignissent. Un convoi emmenant Marie-Louise et son fils à Vienne partit le 23 avril 1814.
Par le traité de Fontainebleau du 11 avril 1814 (article 5), le jeune Napoléon fut nommé prince de Parme, étant le fils et l'héritier de la nouvelle duchesse souveraine de Parme et de Plaisance. Cependant, le traité du 10 juin 1817 retira définitivement au fils de Marie-Louise à la fois son titre de prince et ses droits sur Parme qui avaient déjà été remis en cause par l'article 99 de l'acte du congrès de Vienne du 9 juin 1815 et désormais dévolus aux Bourbon-Parme, qui devaient succéder à la duchesse.
Marie-Louise finit par laisser son fils à Vienne pour s'en aller régner à Parme à titre viager. Certains soutinrent que son fils était un bâtard au motif que le mariage de Joséphine avec Napoléon n'avait pas été annulé par le pape en personne.
Sous les Cent-Jours, l'acte additionnel aux constitutions de l'Empire du 22 avril 1815 rendit au fils de Napoléon Ier restauré le titre de prince impérial. À la fin des Cent-Jours, l'abdication faite au palais de l'Élysée le 22 juin 1815 indiquait « ma vie politique est terminée, et je proclame mon fils, sous le titre de Napoléon II, empereur des Français ». Cette proclamation est approuvée par le Parlement, Chambre des représentants et Chambre des pairs.
Une commission de gouvernement, présidée par Fouché, se mit en place pour établir — en principe — la régence du nouvel empereur, âgé de quatre ans et qui se trouvait alors à Vienne, mais les actes qu'elle promulgua ne faisait pas référence à Napoléon II et furent rédigés « au nom du Peuple français » dès le 26 juin 1815. Fouché, censé diriger le pays au nom de Napoléon II, ne se soucia guère de cet enfant absent de France et prit des contacts avec les royalistes en vue de préparer l'avenir. L'avancée des troupes britanniques et prussiennes jusqu'à Paris, après leur victoire à Waterloo, amena la commission à se séparer le 7 juillet 1815, sans avoir réussi à se mettre d'accord sur une proclamation officielle de Napoléon II. Louis XVIII rentra à Paris le lendemain pour y régner à nouveau.
Napoléon II aura été « empereur des Français » durant deux semaines, alors qu'il ne se trouvait pas en France. Ce fut en raison du règne, aussi bref que théorique, de Napoléon II que Louis-Napoléon Bonaparte se proclama empereur des Français sous le nom de Napoléon III.
François Ier d'Autriche traita dans les faits celui qui avait été brièvement proclamé empereur des Français sous le nom de Napoléon II comme un membre de sa famille et il le fit élever parmi les archiducs d'Autriche. Dans la mesure où il fut décidé que le titre de duc de Parme devait revenir aux Bourbons à la mort de l'impératrice Marie-Louise, il fallut décider du statut du fils de Napoléon Ier. De fait, si ce dernier exprima dans son testament le souhait que son fils se souvînt toujours qu'il était né prince français, l'empereur d'Autriche et les membres de sa cour et de son gouvernement firent tout pour éteindre cette identité.
François Ier d'Autriche souhaita donc lui conférer un titre, des armes, des revenus qui lui permettent de tenir son rang à la cour et d'exister sous un nom ne reflétant pas sa filiation. À cette fin, le 22 juillet 1818, il délivra plusieurs lettres patentes. La première érige en duché le domaine de Reichstadt, la deuxième lui attribue le titre de duc de Reichstadt avec le prédicat d'altesse sérénissime, la troisième lui assure ces terres par acte de donation. Il érigea la ville de Reichstadt en duché héréditaire et fixa par quatre lettres patentes impériales du 22 juillet 1818 le titre, les armes, le rang et les revenus de son petit-fils. L'empereur François Ier d'Autriche précisait également que le duc de Reichstadt devait prendre rang, tant à sa Cour que dans l'étendue de l'empire d'Autriche, immédiatement après les princes de sa famille et les archiducs d'Autriche. À la cour, il était appelé « Franz », comme son grand-père.
Le 30 août 1818, l'empereur François Ier d'Autriche prit par disposition particulière dans la perspective d'un mariage du duc, la décision d'ériger en majorat ces terres en faveur d'une descendance masculine.
Reichstadt était une petite ville de Bohême et s'appelle aujourd'hui Zákupy et fait partie de la République tchèque. Son nom allemand signifie « ville impériale », ce qui peut être compris comme « ville libre » car dépendant directement de l'empereur. Le duché de Reichstadt n'était pas un duché souverain. Son titulaire ne s'y rendit jamais.
Les armes du duc de Reichstadt sont « de gueules à la fasce d'or, à deux lions passants d'or, tournés à droite, l'un en chef et l'autre en pointe ». La lettre patente détaille l'ensemble des armoiries du prince : « l'écu oval posé sur un manteau ducal et timbré d'une couronne de duc ; pour supports, deux griffons de sable, armés, becqués et couronnés d'or, tenant des bannières sur lesquelles sont répétées les armes ducales ».
Il fut également chéri par toute sa famille Habsbourg-Lorraine, archiducs et archiduchesses d'Autriche, qui avaient beaucoup de mal à comprendre l'attitude de leur sœur et tante Marie-Louise, retenue trop souvent dans son duché de Parme en plus de ses obligations souveraines par d'autres enfants, nés de son mariage hâtif avec le comte de Neipperg, d'où est issue la branche des princes de Montenuovo.
L'empereur François avait donné l'ordre qu'il ne lui fût pas parlé de son père (appelé « le souverain usurpateur » à la cour autrichienne), mais si le sujet devait être abordé, il ne devait en aucun cas en être dit du mal, l'Empereur et toute la famille impériale d'Autriche ayant conservé leur admiration à l'ennemi vaincu. Le duc de Reichstadt obtint néanmoins l'autorisation de pouvoir consulter la grande bibliothèque impériale de Vienne, si bien qu'il réapprit le français en lisant les Lettres de Madame de Sévigné, redécouvrit son père en parcourant les ouvrages sur l'épopée napoléonienne et surtout Le Mémorial de Sainte-Hélène dans lequel Napoléon I s'adressait à son fils lorsqu'il aurait seize ans.
La légende du duc de Reichstadt coupé de son père, de son pays et d'un enfant « germanisé » par Metternich est forgée par le poète Barthélemy, mortifié de ne pas avoir été reçu à la Cour de Vienne pour présenter l'épopée de Bonaparte Napoléon en Égypte.
Le duc de Reichstadt fut proche de sa tante par alliance l'archiduchesse Sophie, née Sophie de Bavière et épouse de l'archiduc François-Charles. Sophie, qui n'avait que six ans de plus que l'Aiglon, était déjà mère de l'archiduc François-Joseph (futur empereur d'Autriche-Hongrie).
L'archiduchesse Sophie, comme son père le roi Maximilien I Joseph de Bavière, qui devait son trône à Napoléon I, était une fervente bonapartiste.
Sa sœur aînée, la princesse Augusta de Bavière avait épousé, sur ordre de Napoléon, le prince Eugène de Beauharnais, mariage qui se révéla des plus heureux. L'archiduchesse Sophie, comme ses frères et sœurs, avaient une réelle affection pour leur beau-frère. Ce lien dut certainement jouer dans les rapports affectifs de l'archiduchesse Sophie et du duc de Reichstadt.
Bien qu'enceinte de plusieurs mois, l'archiduchesse Sophie assista le duc de Reichstadt dans les derniers mois de sa vie.
Il est à noter que l'Aiglon serait le père du second fils de Sophie, Ferdinand-Maximilien futur empereur du Mexique sous le nom de Maximiliano, ce dont Napoléon III aurait été persuadé. Les autres enfants que Sophie mit au monde après Ferdinand-Maximilien étaient bien ceux de son époux l'archiduc François-Charles.
Le duc de Reichstadt eut plusieurs professeurs chargés de son instruction : Collin pour le latin et le grec, Foresti pour les mathématiques et les éléments de stratégie, Baumgartner pour la physique, la chimie et les sciences naturelles, Pina et Foresti pour l’italien. Deux Français, Podewin et Barthélemy, lui enseignèrent des rudiments de français. Pour la danse, il eut le maître de ballet Philippe Taglioni.
Durant l’été 1822, l’empereur François nomma son petit-fils caporal : l’enfant en tira une très grande fierté et, lors du repas familial qui suivit, il apparut en uniforme, prenant place tout au bout de la table, pour laisser la place aux généraux présents. Fin 1826, il prit la décision de devenir officier et il reçut une formation à cet effet. Cette décision est peut-être liée au fait qu’il ait eu libre accès à la bibliothèque impériale, où au sortir de l'adolescence il dévora le Mémorial et autres ouvrages récemment parus au sujet de son père. Le 17 août 1828, son grand-père le nomma capitaine dans son régiment de chasseurs tyroliens. Pour le récompenser, Marie-Louise lui donna le sabre des Pyramides. À la fin du mois de juin 1829, Franz prit part, régulièrement, aux manœuvres de son bataillon, à Mauer. Il fut nommé chef de bataillon au régiment Lamezan-Salins (n 54), au début du mois de juillet 1830. Le 14 juin 1831, il prend son service au régiment d’infanterie hongroise n 60 (colonel Gyulai, puis colonel Wasa).
En juillet 1830, on cria « Vive Napoléon II » dans les rues de Paris.
En Belgique, les Belges, début novembre 1830, érigeaient leur pays en royaume. On évoqua la candidature du duc de Reichstadt. Mais l’idée allait à l’encontre de la recommandation que Napoléon lui avait faite, de ne jamais oublier qu’il était né prince français.
Fin novembre 1830, le même vent de contestation atteignit la Pologne. Un ancien de la Grande Armée, le général Chlopicki de Necznia, prit le pouvoir, et on cria « Vive Napoléon, roi de Pologne » à Varsovie. L’idée d’aller se mettre au service de ce peuple qui avait fait preuve d’attachement à son père put plaire au fils, qui ne fit pas son chemin malgré une campagne menée jusque dans le salon de Metternich.
Une remarque de Friedrich von Gentz révèle l’état d’esprit qui régnait à cette époque au sujet du duc de Reichstadt : « Le petit Napoléon est un objet de désordre et de peur pour la plupart des cabinets européens. Il faut avoir entendu les conversations des dernières années, pour savoir jusqu’à quel point le nom de cet enfant énervait et effrayait même les ministres les plus habiles et être au courant de tout ce qu’ils inventaient et proposaient pour au moins faire oublier son existence. »
Dès le début de l'année 1832, alors qu'il reprenait son service militaire, son état se dégrada (nombreuses congestions pulmonaires, pneumonie le clouant au lit), les médecins — son médecin personnel le docteur Malfatti, les docteurs Raiman et Vichrer, Vivenot et Turcken appelés pour le suppléer lorsque l'affection s'aggrave — le soignant à tort pour son foie (par incompétence ou malveillance ?) alors qu'il était atteint de la tuberculose. Metternich empêcha sa guérison en refusant qu'il rejoignît sa mère. Le 15 avril, les médecins le considérèrent comme perdu, ce qui valut à Napoléon II de constater amèrement : « Ma naissance et ma mort, voilà toute mon histoire. Entre mon berceau et ma tombe, il y a un grand zéro ». Sa mère, prévenue, ne le rejoignit à Vienne que le dimanche 24 juin, alors qu'il était déjà mourant. Il s'éteignit le 22 juillet 1832 de la tuberculose, en étouffant dans ses mains une grive qu'il avait apprivoisée.
Napoléon II mourut sans alliance ni postérité. Après l’autopsie, le cœur fut placé dans un vase canope, pour être gardé dans la crypte des Augustins (les cœurs de tous les Habsbourg y sont rangés depuis 1864), les viscères étant enfermés dans une urne en argent, scellée dans une boîte métallique, destinée à la crypte de la cathédrale Saint-Étienne. Puis, le duc de Reichstadt, revêtu de son uniforme blanc de colonel du régiment d’infanterie Nassau, fut présenté au public, dans un cercueil habillé de velours rouge, sur une table recouverte d’un drap noir, dans le salon des Laques.
Le corps fut plus tard transporté de nuit, sur une civière tirée par deux barbeaux, et entourée d’officiers à cheval du régiment de Wasa à la chapelle de la Hofburg, où il fut veillé. Devant le catafalque étaient présentées ses armes, ainsi que l’urne contenant son cœur et celle contenant ses entrailles. Des officiers de la Garde formaient le piquet d’honneur. Une foule nombreuse, malgré l’heure tardive, vint défiler devant la dépouille.
Le 27 juillet 1832, selon le cérémonial ancestral prévu pour un archiduc, Napoléon II, après avoir été transporté de la Hofburg, sur le catafalque rouge et or des archiducs, par la Michaelerplatz et l’Augustinerstrasse, jusqu’au Neuermarkt, est descendu dans la crypte des Capucins, la Kapuzinergruft....
Sur le cercueil, une plaque de cuivre ornée d'une croix tréflée portait une inscription en latin, datée du 22 juillet 1832 :
« AETERNAE. MEMORIAE IOS. CAR. FRANCISCI. DUCIS. REICHSTADIENSIS NAPOLEONIS. GALL. IMPERATORIS ET MAR. LVDUVICAE. ARCH. AVSTR. FILII NATI. PARISIIS. XX. MART. MDCCCXI. IN. CVNABVLIS REGIS ROMAE. NOMINE. SALVTATI AETATE. OMNIBVS. INGENII. COPORISQVE DOTIBVS FLORENTEM PROCERA. STATVRA. VVLTV. IVVNILITER. DECORSO SINGVLARI. SERMONIS. COMITATE MILITARIBVS. STVDIIS. ET. LABORIBVS MIRE. INTENTVM PHTISIS. TENTATVIT TRISTISSIMA. MORS. RAPVIT. SVBVRBANO. AVGVSTORVM. AD. PVLCHRVM FONTEM PROPE. VINDOBONAM XXII. IVLII. MDCCCXXXII. »
Ce fut le seul document à mentionner, en Autriche, que le corps enfermé dans ce cercueil était le fils de Napoléon, empereur des Français et, par sa naissance, roi de Rome.
Soucieux d'améliorer son image aux yeux des Français, Hitler décida en 1940 du rapatriement des cendres de l'Aiglon en France. Une cérémonie funèbre et nocturne eut lieu aux Invalides, dans la nuit du 14 au 15 décembre 1940, devant une assistance triée sur le volet. Cette cérémonie franco-allemande, conçue pour coïncider avec le 100 anniversaire du retour des cendres de l'Empereur en France, eut lieu dans une atmosphère glaciale, dans tous les sens du terme, en raison de la crise qui avait éclaté entre le Reich et Vichy après le renvoi de Pierre Laval. Goguenards, les Parisiens murmuraient : « Ils nous prennent le charbon et ils nous rendent les cendres ! ».
Le 18 décembre 1969, le sarcophage est déplacé dans la crypte, sous une dalle de marbre. Le tombeau est dominé par une statue de Pierre Charles Simart représentant Napoléon I en Imperator romain.
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Un enfant qui a dû souffrir qu'on le sépare de ses parents,sa mère l'ayant plus ou moins laisser à son père l'Empereur d'Autriche.Tandis que Napoléon à toujours pensé à lui. Un enfant encombrant aussi sur le plan politique. Bref il aura vécu assez tristement quand même.N'à t'il pas dit "ma naissance ma mort voilà mon existence".