Francais, né le 19 juillet 1901 et mort le 4 novembre 1992
Enterré (où exactement ?).
Claude Aveline, né Eugène Avtsine dans le 5e arrondissement de Paris le 19 juillet 1901 et mort dans le 15e arrondissement de Paris le 4 novembre 1992, est un écrivain, poète et résistant français. Il est connu pour son ouvrage « Le temps mort » (1944).
Eugène Avtsine naît le 19 juillet 1901 à Paris au 12 bis de la rue François-Miron.
Ses parents, Georges Avtsine et Cécile Tchernomordik, tous deux juifs russes, sont nés en 1865 et se marient en 1889 à Vitebsk. Georges Avtsine est alors commis de banque à Liepāja, sur les rives de la Mer Baltique. En 1891 ils fuient, avec Albert cadet de Georges, la ségrégation dont ils sont victimes dans l'Empire russe.
Installés à Paris rue François-Miron, Cécile et Georges Avstine cuisinent des repas et les servent à des étudiants russes et français. L'un d'eux conduit Georges Avstine chez Arsène d'Arsonval qui lui suggère d'ouvrir un atelier pour y fabriquer des isolants en mica. La famille Avstine ouvre ainsi un atelier dans une cour du 12 avenue des Gobelins et obtient en 1905 la nationalité française.
De 1907 à 1915 Eugène Avtsine fait ses premières années d’école à Paris au lycée Henri-IV. Ses parents s’installant à Versailles, il suit alors des cours au lycée Hoche. Pendant la Première Guerre mondiale Eugène Avtsine est durant l'été 1915 aide-infirmier volontaire à Dinard puis il entre au lycée Janson-de-Sailly. Mais sa santé se détériore et il doit abandonner ses études. Les reprenant, il n’ira pas au bout et séjourne en 1918 et 1919 au Cannet près de Cannes. C’est là qu’il commence d’écrire et adopte le pseudonyme de Claude Aveline qui deviendra son nom à l'état civil dans les années 1950.
1919 voit paraître ses premiers poèmes en revues. Un ami, le peintre Robert Le Veneur (René Robert Jaeger, 1890-1976), le présente au célèbre écrivain Anatole France, qui le soutient jusqu'à sa mort en 1924. Claude Aveline ne cessera de servir l’œuvre et la mémoire d'Anatole France, notamment par la célébration de son centenaire en 1944 à travers le monde comme un symbole de la Libération, et la réunion de ses articles politiques et sociaux (Trente ans de vie sociale, 4 volumes). En 1920 une rechute conduit Claude Aveline à la montagne. À son retour à Paris il devient le secrétaire d’un érudit, fondateur de la première collection pour bibliophiles modestes, faisant ainsi son apprentissage d'éditeur d’art, ayant décidé de l’être à son tour, et répond à une invitation qui lui est faite d’écrire la Merveilleuse Légende du Bouddha.
Exempté de service national, il peut mettre en route les premiers volumes qui paraissent en 1922 chez « Claude Aveline éditeur » et lui vaudront d'être appelé « le plus jeune éditeur du monde ». En huit ans il publie une cinquantaine d'ouvrages, notamment dans sa « Collection philosophique » dix volumes de Saint-Evremond, Voltaire, Diderot, Renan, France, Remy de Gourmont, Maeterlinck, André Gide, Valéry, Duhamel. Après un nouvel accident de santé en 1923, Claude Aveline séjourne quatre ans à Font-Romeu dans les Pyrénées où il rencontre un jeune malade, le cinéaste Jean Vigo qui y soigne sa tuberculose et qu'il soutiendra jusqu'à sa mort en 1934. Après le décès de la femme de celui-ci, peu avant la guerre, il deviendra le tuteur de leur petite fille Luce Vigo (née en 1931) et fondera en 1951 le prix Jean-Vigo dont il présidera le jury durant vingt-cinq ans.
Claude Aveline, secrétaire d'Adolphe Van Bever en 1920, est très proche de l'écrivain et poète Philéas Lebesgue (1869-1958) à partir de 1922. Tous deux rédacteurs au Mercure de France, ils se retrouvent à Paris et entrent en relation avec l'éditeur André Delpeuch. Aveline, en compagnie de sa première épouse, vient voir Lebesgue sur son lieu de travail à La Neuville-Vault dans l'Oise en juillet 1925. Philéas Lebesgue traduit du portugais Le Roman d'Amadis de Gaule (reconstitution du roman portugais du xiiie siècle par Affonso Lopes Vieira) et c'est Claude Aveline qui édite sa traduction en 1924 (222 p.). Claude Aveline et Philéas Lebesgue échangent une importante correspondance de 1922 à 1938.
L'accueil fait à ses premiers romans amène en 1932 l'éditeur à fermer boutique au profit de ses propres ouvrages et de son goût pour la critique cinématographique. Alors qu'on attend de lui le tome II de sa Trilogie, La Vie de Philippe Denis, Claude Aveline écrit, passant des journées à la préfecture de police, un roman policier à la préface péremptoire (« Il n'y a pas de mauvais genres, il n'y a que de mauvais écrivains »), La Double Mort de Frédéric Belot qui donne au genre policier « ses lettres de noblesse » (Boileau-Narcejac).
À partir de 1934, dans des années d'agitations politiques et sociales, il est, sans adhérer à aucun parti mais « compagnon de route » du Parti communiste français, présent au procès des mineurs d'Oviedo (1935), à la manifestation à Paris du Front populaire le 14 juillet 1936 aux côtés de Clara et André Malraux, Léo Lagrange et Jean Cassou. Il est l'exécuteur testamentaire de Jean Vigo et s'occupe de sa fille Luce Vigo. Il participe à la constitution des Maisons de la Culture et intervient dans de nombreux meetings et congrès, comme celui des Écrivains pour la défense de la culture à Valence et Madrid en pleine guerre civile (1937), ses discours composant plus tard le recueil des Devoirs de l'esprit (1945). Claude Aveline publie aussi un roman Le Prisonnier (1936) dont on a pu soutenir qu'Albert Camus s'était inspiré pour son premier roman L'Étranger, puis un nouveau policier (« L'ennui c'est que j'avais tué mon policier du premier coup, et même deux fois, je n'avais pas prévu qu'il aurait à reprendre du service. Heureusement, je ne l'avais pas fait mourir trop jeune. Par la suite, j'ai donc raconté des aventures arrivées avant 1932 »).
En 1939, Claude Aveline, mobilisé sur sa demande, s'attache à Versailles à Nicolas Grésy, qui deviendra son fils adoptif (disparu en 1977). Réformé définitivement, il fonde dès août 1940 avec Jean Cassou et Marcel Abraham, « déchus » de leurs fonctions publiques, un petit groupe qui entre bientôt en relations avec le « réseau du musée de l'Homme », organisé par Boris Vildé et Anatole Lewitsky. Un agent français de la Gestapo va démanteler le réseau : plus de cent arrestations au cours de 1941, dix condamnations à mort et sept exécutions en 1942. En 1941 Aveline quitte Paris pour retrouver à Lyon, en zone libre, Louis Martin-Chauffier. Installés à Collonges-au-Mont-d'Or, leur maison deviendra l'un des principaux lieux de rencontre de cette zone. Simone Martin Chauffier évoquera son rôle dans ses mémoires À bientôt quand même (Calman Lévy, 1976). Claude Aveline participe à la fondation du journal Combat et s'emploie à mettre en contact des mouvements clandestins de plus en plus nombreux. L'Abonné de la ligne U, troisième des policiers, qu'il écrit alors se heurtera au refus de la censure allemande et ne paraîtra qu'après la Libération. En 1943, la France entière occupée, Aveline entre en clandestinité sous le nom de Louis-Marie Martin grâce à un livret militaire périmé, échappe par miracle en avril 1944 à une arrestation et rejoint Arras. La même année, il publie sous le pseudonyme de « Minervois » Le Temps mort aux Éditions de Minuit qui ont été fondées par son ami le dessinateur Jean Bruller, qui sera connu sous son nom de plume Vercors, l'auteur du Silence de la mer. Il avait déjà publié en 1937 un conte, Baba Diène et Morceau-de-Sucre dont Jean Bruller avait réalisé les dessins.
Claude Aveline reprend à La Libération ses activités : écrits de circonstance, manifestations autour d'Anatole France, conférences à l’étranger (toute l’Afrique-Occidentale française (AOF) en 1946 pour l’Alliance française, puis le Proche-Orient). En 1948, il est l'un des premiers titistes après l'excommunication stalinienne et séjourne deux ans plus tard en Yougoslavie. Membre du Comité national des écrivains dès 1944, il en démissionne en 1953. Les accidents de santé l’accompagnent (énucléation de l’œil droit).
Le PCF, dont il est présenté comme un "compagnon de route" est alors indisposé par la préparation de "La Voix libre", cosigné aussi par les résistants Vercors (écrivain), Jean Cassou, et Louis Martin-Chauffier, qui ne put paraître qu’en 1951, car il accuse ce parti de vouloir museler ses "compagnons de route" du monde intellectuel. Claude Aveline venait de prendre la tête de la commission internationale contre le régime concentrationnaire (CICRC), constituée à Bruxelles en octobre 1950 avec également les résistants Germaine Tillion et Louis Martin-Chauffier, autre contributeur prestigieux au recueil via le chapitre "Le faux dilemme" au moment où cette nouvelle CICRC demande à Moscou une enquête sur les camps de dissidents.
Claude Aveline reçoit en 1952 le grand prix de littérature de la SGDL pour l’ensemble de son œuvre. Il est membre du Conseil exécutif de la Société européenne de culture, fondée à Venise en 1950 par Umberto Campagnolo, qui, en pleine guerre froide a pour action d'instaurer le dialogue entre les peuples. Les deux derniers tomes de sa Trilogie paraissent en 1952 et 1955. Il se tourne alors vers l'art radiophonique (Le bestiaire inattendu et C'est vrai, mais il ne faut pas le croire qui lui vaut le prix Italia). Pendant les vingt années suivantes, il poursuit ses expériences dans tous les genres que peut proposer le micro. En 1976 la Société des auteurs dramatiques lui décerne son prix de la Radio. En 1957 il publie Les Mots de la fin, 750 paroles de mourants célèbres, dont 150 ont fait l'objet de chapitres lus d'abord sur les ondes par l'auteur.
À partir de 1956, Claude Aveline demande à ses amis peintres de dessiner ou peindre le Portrait de l'Oiseau-Qui-N'Existe-Pas, poème qu'il a écrit en 1950, traduit par la suite en 55 langues (repris dans De). À travers ses 108 portraits par des artistes aussi différents qu'Henri-Georges Adam, Atlan, Bertholle, Bissière, Chastel, Devoucoux, Gischia, Prassinos, Music, Singier, Vieira da Silva ou Jacques Villon, l'ensemble constitue, sur un seul thème autour duquel se réunissent figuratifs et surréalistes, non figuratifs et abstraits, une anthologie unique de la peinture des années 1950-60. En 1963 Aveline en fait don au Musée national d'art moderne de Paris où elle est exposée, avant de rejoindre le Centre Pompidou qui la présente à nouveau en 1978. Près de vingt ans plus tard un second ensemble comptera 86 portraits, représentatifs des années 1970-80.
En 1970, L'Œil-de-chat, dernier de ses policiers, apparaît le plus « classique » de la Suite. En un long poème Monologue pour un disparu Aveline évoque en 1973 son ami intime Jacques Lion, assassiné à Auschwitz. La même année Le Haut Mal des créateurs se veut une « méditation polémique » sur l'évolution des lettres, et des arts dans les années 1960. À partir de 1974 Claude Aveline entreprend des mémoires. Au cours d'une tournée en 1960 au Canada la traversée des Rocheuses en train lui procure une vision fantastique qui l'obsédera durant quinze ans avant de devenir Hoffmann Canada, une pièce radiophonique, puis en 1977 son dernier roman. En 1978, Claude Aveline constitue un fonds à la bibliothèque de Versailles qui rassemblera ses ouvrages, ses manuscrits, ses livres dédicacés, sa correspondance, la dizaine de milliers de volumes de sa bibliothèque et son buste réalisé par Zadkine, dernière œuvre du sculpteur (« Je suis le dernier Zadkine », constatait-il douloureusement dans un hommage écrit après sa disparition en 1967). Il était membre du comité d'honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains à Saint-Malo
Dans les années 1980, alors qu'une trentaine de ses livres sont édités ou réédités, notamment les policiers dans des collections de poche, Claude Aveline termine une « biographie imaginaire », Trésors de la Connivence. La vie et l'œuvre du Pr Lembourg, ajoute aux réflexions d'Avec toi-même et coetera les remarques De fil en aiguille aux Apprêts de l'Après, publie un ultime hommage à son maître, Anatole France Le Vivant, poursuit ses mémoires et reçoit le prix international de la Société européenne de Culture (1986). À partir de 1968, Aveline pratique ce que Jean Cassou nomme la « peinture au feutre » et réalise des centaines de dessins qui seront exposés dans des galeries parisiennes, à Bruxelles, Ljubljana, Zagreb ou Belgrade. « Je me plais au jeu des lignes comme je me plais au jeu des mots », dit-il, alors qu'il les mêle en faisant dialoguer l'image et le titre, souvent humoristique, qu'il lui donne, véritable « petit poème en soi ». Une rétrospective en est présentée en 1991 au musée Bourdelle à Paris, à quelques mois de sa disparition.
Claude Aveline est mort le dans le mercredi 4 novembre 1992, à l'âge de 91 ans, dans le 15e arrondissement de Paris (France).
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Les meilleures citations de Claude Aveline.
L'habit ne fait pas le moine, mais il fait l'homme du monde.
Un jour par an, le Mardi gras par exemple, les hommes devraient retirer leur masque des autres jours.
L'homme qui réclame la liberté, c'est au bonheur qu'il pense.
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1916 - 1993
Monégasque, 76 ans