Écrivain, poète et politicien français, connu pour ses 2 recueils de poèmes « Les Familiers » (1906) et « Les Royautés » (1908), il devient une figure des milieux mondains grâce à sa réputation d'homme d'esprit. Grand voyageur, auteur d'environ 20 d'ouvrages, il connaît le succès grâce à « En Chine » (1924, grand prix de littérature) et aux « Modérés » (1936). Élu à l'Académie française en 1932, il évolue vers le fascisme dans les années 1930, devient artisan d'un rapprochement franco-allemand, et durant la Seconde Guerre mondiale, devient une figure de la collaboration avec l'occupant nazi. Nommé ministre de l'Éducation nationale en 1942, il fait partie des « ultras » et des derniers partisans du régime de Vichy qui se réfugient à Sigmaringen en 1944. À la Libération, condamné à la peine de mort par contumace, il est déchu de l'Académie française et s'exile en Espagne où il meurt en 1968.
Francais, né le 19 décembre 1883 et mort le 31 mai 1968
Enterré en Espagne à Madrid.
Cela fera 141 ans que Abel Bonnard est né le jeudi 19 décembre 2024. Plus que 28 jours...
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Abel Bonnard, né le 19 décembre 1883 à Poitiers et mort le 31 mai 1968 à Madrid (Espagne), est un poète, romancier, essayiste et homme politique français. Maurrassien, il évolue vers le fascisme dans les années 1930. Élu à l'Académie française en 1932, il devient, au cours de la Seconde Guerre mondiale, une figure de la collaboration avec l'occupant nazi. Ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse du régime de Vichy, il fait partie des « ultras » qui se réfugient à Sigmaringen à la Libération. Il est déchu de son siège à l'Académie française, condamné à mort par contumace, puis rejugé en 1960 où sa peine est commuée en « bannissement » ; il passe néanmoins le reste de sa vie en exil en Espagne.
Considéré comme le fils d'Ernest Bonnard et de son épouse Pauline, née Benielli, il est donc corse par sa mère ; en réalité, son père biologique est le comte Joseph Primoli. Il fait ses études au lycée Thiers à Marseille, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. Ayant obtenu une licence de lettres, il devient élève de l'École du Louvre, puis membre de l'École française de Rome. À 22 ans, il publie un recueil de vers, Les Familiers, couronné par l'Académie française en 1906. Il écrit ensuite et publie deux autres volumes de poésie, Les Royautés et Les Histoires, puis un roman, La Vie et l'Amour (1913).
Journaliste littéraire, il est un ami de Marcel Proust. Il collabore à un recueil littéraire et poétique avec Colette et Paul Morand ainsi qu'au second tome d'un ouvrage où il succède à Paul Valéry.
Chroniqueur, il écrit pour plusieurs journaux : Le Figaro, dès 1912, Le Journal, Comoedia, le Journal des débats, ou encore Paris-Midi. D'un long voyage en Extrême-Orient, il tire un ouvrage Notes de voyage : en Chine, que l'Académie française couronne en 1924. Il publie bien d'autres livres, sur la littérature, les civilisations, la philosophie : La Vie amoureuse d'Henri Beyle, La Vie de saint François d'Assise, Au Maroc, Rome, L'Enfance, Éloge de l'ignorance, L'Argent, L'Amitié, etc.
Après un échec en 1931, il est élu membre de l'Académie française en 1932. Son talent d'écrivain, mais aussi son entregent, son activité mondaine et ses dons de « causeur » expliquent son élection.
Il se fait connaître des milieux politiques nationalistes à partir de 1925 par sa collaboration au quotidien de Georges Valois, Le Nouveau Siècle, puis au Courrier royal avec Henry Bordeaux et Georges Bernanos. Proche de l'Action française, sa pensée politique est celle d'un nationalisme maurrassien, antiparlementariste. Il préside en novembre 1933 l'ouverture des cours de l'Institut d'Action française, aux côtés de Maurras. C'est un habitué des dîners des « Affinités françaises », qu'il a présidés à plusieurs reprises et où il valorise le rôle des élites, un thème qui lui est cher. On le trouve à des réunions de la Jeune Droite : il préside en février 1935 un dîner de La Revue du XXe siècle de Jean de Fabrègues, et participe à des réunions de la revue Combat, en juin et à l'automne 1936.
La victoire du Front populaire en 1936 le pousse à publier ce qui est son oeuvre politique majeure, Les Modérés, qui critique les parlementaires ainsi que la démocratie. Il rejoint des personnalités « nationales » comme René Gillouin et Gaston Le Provost de Launay au comité directeur du Rassemblement national pour la reconstruction de la France (1936-1937), aux côtés du général Maxime Weygand ou Bernard Faÿ notamment, qu'il a pu côtoyer aux « Affinités françaises ». Il préside un meeting nationaliste en juin 1936, avec comme orateurs Louis Darquier de Pellepoix, Henri Massis, qui célèbre l'action antibelliciste de Maurras, Thierry Maulnier, et y préconise la « Révolution nationale ». On le trouve encore aux côtés de Maurras, à un dîner de « L'OEillet blanc » (cercle aristocratique royaliste) en 1936 et comme président d'une conférence de Bernard Faÿ donnée en 1939 sous les auspices de ce cercle.
Il s'inscrit au Parti populaire français de Jacques Doriot, préside ses Cercles populaires français en 1937, participe à des meetings. Il préside en 1937 une conférence de Doriot donnée au Cercle des chambres syndicales patronales, ce qui donne l'occasion à la gauche de moquer le prétendu caractère « populaire » du PPF. Il ne rompt pas pour autant avec les milieux d'Action française et les autres cercles « nationaux ». C'est alors que le PPF prône alors l'union des « nationaux », avec notamment la création du Front de la liberté. Bonnard est ainsi annoncé à Nancy en 1937 comme orateur d'une manifestation de ce Front avec Doriot, Louis Marin et Pierre Taittinger. Il devient en 1936 membre du comité d'honneur du Cercle Jacques Bainville de Paris, aux côtés de Maurras et Léon Daudet notamment. Il prend la parole en juillet 1937 au meeting organisé au Vélodrome d'hiver pour célébrer la sortie de prison de Charles Maurras, comme d'autres personnalités du monde des « nationaux ». Maurras mérite alors selon lui « la gratitude et l'amour de tous les Français ». En 1939, on le trouve encore à la table d'honneur lors d'une réunion organisée par Charles Trochu salle Wagram pour célébrer l'élection de Maurras à l'Académie française, en présence du « maître » évidemment, aux côtés de Le Provost de Launay, Henri Lémery, Gillouin, Georges Claude, Firmin Roz, etc. Et il préside une réunion du cercle Fustel de Coulanges, aux côtés de Maurras, au cours de laquelle les orateurs montrent « avec une vigueur vengeresse, la fausseté de quelques-unes des légendes à la gloire de la Révolution », dans le contexte du 150e anniversaire de la Révolution française. Une réunion « nécessaire pur sauver l'honneur de l'esprit français devant une glorification frauduleuse » selon Bonnard, qui affirme : « Il faut sauver la France des suites chaque jour plus néfastes de la Révolution. [...] Nous voulons revenir, tenant compte des conjonctures nouvelles, à la France d'amitié d'avant 1789. La démocratie meurt de sa propre infection ».
S'il prend position en 1933 contre le racisme dans un article du Journal des débats, et si Les Modérés reçoit les louanges de personnalités juives comme Henry Bernstein, André Maurois, Henri Bergson, il prend des notes sur le racisme et la question juive en 1937, qui ne seront publiées qu'un demi-siècle plus tard et qui montrent son évolution vers l'antisémitisme laquelle lui vaut les attaques de la LICA.
Ce futur ministre de l'Éducation est convaincu qu'il n'est pas « bon de répandre aveuglement l'instruction » et qu'elle doit être réservée à une élite. Ce qu'il affirme souvent dans ses conférences et ses écrits, depuis son Éloge de l'ignorance en 1926 - un pamphlet contre l'école unique voulue par le Cartel des gauches -, notamment dans les cercles « nationaux » qui partagent ses convictions réactionnaires sur ce sujet, comme le cercle Fustel de Coulanges. Selon lui, l'instruction n'est bonne ni pour les femmes, ni pour le peuple. Bonnard fait l'apologie de l'instinct, de l'élitisme, de la sélection, du bon sens populaire. Il figure au comité de patronage de la Ligue de l'éducation française, lancée en 1936.
En 1935, il signe le Manifeste pour la défense de l'Occident et la paix en Europe. Il soutient l'Espagne du général Franco. Proche ensuite du comité France-Allemagne, il voyage en Allemagne en 1937; le quotidien Le Journal publie ses impressions et ses interviews d'Adolf Hitler et du théoricien nazi Alfred Rosenberg. La presse nazie souligne ses prises de position en faveur du rapprochement franco-allemand.
Il est davantage collaborationniste que maréchaliste sous l'Occupation : membre d'honneur du Groupe Collaboration, il soutient des initiatives comme la formation de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), et sera l'auteur d'éditoriaux dans Je suis partout dans lesquels il marque sa rupture avec le royalisme et l'antigermanisme de Maurras qu'il ne devait plus revoir. Son collaborationnisme exacerbé et le soutien apporté par Otto Abetz lui valent le surnom d'« Abetz Bonnard ».
La conjugaison de son soutien extrême au nazisme et de son homosexualité affichée lui valent également les surnoms de « la Belle Bonnard », ou encore par le chroniqueur Jean Galtier-Boissière, repris par Pétain, « la Gestapette ». Patrick Buisson relève à cet égard que : « avant d'entrer dans le gouvernement, l'auteur de Pensées dans l'action (1941) apparaît comme l'une des figures de cette homosexualité individualiste, élitiste, aristocratique qui, depuis Proust, se répand dans les milieux littéraires sans pour autant s'identifier à une quelconque « cause homosexuelle » [...]. Une fois ministre, il n'est plus perçu, par une majorité de Français, qu'à travers la seule identité que lui confère son orientation sexuelle, comme si celle-ci avait réduit ou phagocyté toutes les autres composantes de sa personnalité. Il faut dire que d'entrée, ni le comportement ni les propos du ministre n'ont été de nature à faire se dégonfler la rumeur. Choquer l'amuse et le divertit [...] » et souligne que : « tous ses choix politiques, sa conception même de la collaboration, découlent d'une vision sexuée de l'histoire selon laquelle l'Allemagne serait l'élément mâle du vieux continent, le principe viril et fécondant de l'Europe nouvelle [...] Quels que soient les lieux et les auditoires, le discours d'Abel Bonnard durant les quatre années de l'occupation se ramène à un thème unique, obsessionnel, envahissant : c'est un discours sur le corps, un discours qui fait du corps la projection et le réceptacle de la race, un enjeu idéologique, un objet d'affrontement entre partisans de l'« homme nouveau » et adeptes de l'« homme du refus ». »
La position exacte de la tombe d'Abel Bonnard n'est pas renseignée.
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Ses obsèques, qui ont lieu le lundi de la Pentecôte 1968, se déroulent de manière quasi-confidentielle. Son acte de décès, signé par un simple employé des pompes funèbres, porte la mention « défunt de père et de mère inconnus ». Enterré au Sacramental de San Lorenzo y San José, sa tombe porte simplement :
ABEL BONNARD
MDCCCLXXXIII
MCMLXVIII
Il a interdit, par testament, le rapatriement de ses cendres en France.
La tombe d'Abel Bonnard est au Cimetière Sacramental de San Lorenzo et San José, Calle de la Verdad, s/n, 28019 Madrid, Espagne .
Les meilleures citations d'Abel Bonnard.
Quand un artiste ou un auteur se vante de gagner de l'argent, il nous avertit sans y prendre garde qu'il a changé de métier.
L'indulgence est la forme la plus polie du détachement.
La richesse illumine la médiocrité.
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1916 - 1993
Monégasque, 76 ans
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