Enterré (où exactement ?).
Thomas Kennerly Wolfe, dit Tom Wolfe, né le 2 mars 1930 à Richmond en Virginie et mort à Manhattan le 14 mai 2018, est un journaliste, essayiste et écrivain américain. Écrivain à succès et dandy provocateur, il est l’auteur notamment du « Bûcher des vanités » (1987) adapté au cinéma par Brian de Palma, mais aussi « L'étoffe des héros » (1979) et « Acid Test » (1968).
Originaire de Virginie, Tom Wolfe est le fils d'un père rédacteur en chef d'une revue agricole professionnelle et politiquement conservateur. Bien qu'admis à l'université de Princeton, il préfère s'inscrire à la Washington and Lee University (dont il recevra dans les années 1970 un doctorat honoris causa), plus proche de chez lui. Il passe ensuite un doctorat en études américaines à l'université Yale sur l'influence communiste sur les écrivains américains de 1928 à 1942, dans laquelle il se fait très critique, ses professeurs l'obligeant à l'édulcorer en partie.
Après avoir travaillé à partir de 1956 au Springfield Union (Massachusetts), il rejoint en 1958 le Washington Post, dont il est le correspondant à La Havane (Cuba). Il poursuit à New York une carrière de journaliste et d'essayiste. Il collabore notamment au New York Herald Tribune, Esquire Magazine ou à Rolling Stone. Dans les années 1960, il devient (avec Norman Mailer, Truman Capote, Gay Talese, Joan Didion, Hunter S. Thompson) un des créateurs de ce qu'on a appelé le « Nouveau Journalisme » aux États-Unis. Ses reportages et ses articles présentent une critique implicite de différents aspects de la société américaine (il travaille notamment sur la classe aisée de New York et l'Amérique profonde, confrontant ces deux mondes).
Il devient célèbre au milieu des années 1960, étant notamment invité au Tonight Show de Johnny Carson.
Il a commencé par des récits à mi-chemin entre le journalisme et la littérature comme L'Étoffe des héros, Acid test et Le Gauchisme de Park Avenue qui l'ont fait connaître du grand public dans les années 1970. Avec Mot peint (1975), il se moque de l'art moderne. Dans L'Étoffe des Héros, il décrit l'odyssée des pionniers de la conquête spatiale américaine des années 40 aux années 60, en retraçant toute une époque marquée par la guerre froide et par la description de la vie quotidienne des pilotes américains, héros d'un pays au sommet de sa puissance.
Tom Wolfe est lauréat de plusieurs prix de journalisme. Il s'est aussi composé une allure excentrique avec un costume blanc, un chapeau à larges bords et des richelieu « balmoral » bicolors . Un accoutrement décalé qui en fait un habitué des plateaux télévisés où sa prestation est toujours remarquée.
Au fil du temps, ses critiques ont fini par révéler un certain conservatisme, ce que de nos jours Wolfe ne nie pas. Il y a cependant une expression plus ouverte dans son œuvre romanesque qui débute à la fin des années 1980. Son premier roman, Le Bûcher des vanités (Bonfire of vanities) (1987), est devenu un best-seller mondial. Le livre s'est vendu à 750 000 exemplaires en édition originale aux États-Unis (en comptant les éditions de poche, le total des ventes est estimé à 2 millions). Les yuppies de Wall Street avec leurs tics et leurs angoisses ont été la cible de ce roman dramatique et satirique. Mais Tom Wolfe parle aussi de tous les codes sociaux de New York et des États-Unis de la fin du xxe siècle : la question du racisme y est abordée sur le mode allusif et le rapport dominant-dominé est subtilement analysé. Tout démarre avec l'erreur commise par un yuppie qui se trompe de sortie d'autoroute avec sa maîtresse et qui échoue dans un quartier très défavorisé.
Son deuxième roman, Un homme, un vrai (A Man in Full), dépeint les tensions raciales sous-jacentes dans la ville d'Atlanta, au Sud des États-Unis. C'est une grande fresque qui fait une description féroce de la upper society blanche et ses vanités insupportables. Mais il décrit aussi les noirs de la bourgeoisie et du prolétariat tout en faisant une incursion dans les milieux des « petits blancs », employés ou ouvriers, ou dans l'univers carcéral. Le personnage central est un gros entrepreneur de l'immobilier qui traverse des difficultés.
Son troisième roman, Moi, Charlotte Simmons (I Am Charlotte Simmons), paru en 2004 et traduit en français en 2006, offre une image réaliste de la vie sur le campus d'une grande université américaine. À travers l'arrivée d'une jeune fille d'origine modeste dans une prestigieuse université, il fait le constat pessimiste d'un système gangrené par le laxisme des professeurs, l'alcoolisme débridé, et le matérialisme cynique des étudiants.
Son quatrième roman Bloody Miami (Back to Blood) analyse les rapports entre les différentes communautés de Miami, déchirées entre les Cubains, les Blancs, les Haïtiens et les Afro-Américains.
Tom Wolfe fonde son œuvre sur de longs romans touffus et très documentés, il passe des mois dans les endroits qui servent de décor à ses futurs romans et recueille des centaines de témoignages. Il n'a jamais caché l'influence qu'ont exercée sur lui Dickens, Steinbeck, Honoré de Balzac, et dans une interview de 2004, il déclare que son « idole » est Émile Zola pour sa description de la société de son époque, son réalisme sans indulgence et sa sincérité sans concession. Tom Wolfe est particulièrement porté sur les descriptions et les dialogues évocateurs. Il aime utiliser des onomatopées ou des effets sonores pour rythmer ses récits.
Considéré comme un conservateur ou même un réactionnaire (il a pris parti pour George W. Bush et déclaré qu'il votait pour lui en 2004) et se proclamant « seul écrivain américain à être républicain », Wolfe dépeint pourtant un monde gangrené par la corruption et les ambitions personnelles dans des livres où il n'épargne pas plus ses amis politiques supposés que leurs adversaires qui sont souvent des fantoches médiatiques (A Man in Full). Il fait le constat de la décadence irrémédiable d'une civilisation, où la transmission du savoir n'est plus assurée par les universités, même les plus prestigieuses (la fictive mais si vraisemblable Dupont University dans I Am Charlotte Simmons), par la faute d'un système qui donne la priorité au paraître et impose des normes de conduite fondées sur la satisfaction immédiate des désirs primaires du plus grand nombre (paresse, priorité aux résultats sportifs, sexe, drogue, boisson dans Charlotte Simmons). On peut donc penser que sa critique dépasse largement les clivages politiques : il admire Zola dont il dit que c'est « un homme de la gauche », mais « qu'il y a rencontré un grand nombre d'hommes ivrognes, ambitieux, paresseux et malfaisants : Zola était simplement incapable de dire un mensonge - et n'y avait aucun intérêt ».
Tom Wolfe est mort le lundi 14 mai 2018 à l'âge de 88 ans à New York (USA) après avoir été hospitalisé plusieurs jours pour une infection.
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