Acteur français, 3 fois le César du meilleur acteur dans un second rôle, il a imposé sa voix et son style dans 50 films environ. Figure de films de Jacques Audiard, il est connu pour ses rôle dans « Stavisky » (1974, biopic, avec Jean-Paul Belmondo), « De battre mon cœur s’est arrêté » (2005, drame, avec Romain Duris), « Un prophète » (2009, gangster), « Quai d’Orsay » (2013, comédie, avec Thierry Lhermitte), « Au revoir là-haut » (2017, historique, avec Albert Dupontel).
Francais, né le 8 février 1949 et mort le 1er décembre 2024
Enterré (où exactement ?).
Niels Arestrup, né le 8 février 1949 à Montreuil-sous-Bois (Seine) et mort le 1er décembre 2024 à Ville-d'Avray (Hauts-de-Seine), est un acteur, réalisateur, scénariste, directeur de théâtre, metteur en scène et producteur français. Entre 2006 et 2014, il obtient trois fois le César du meilleur acteur dans un second rôle, pour De battre mon cœur s'est arrêté, Un prophète et Quai d'Orsay. Au théâtre, il a été récompensé par un Globe de Cristal du meilleur comédien pour la pièce Acting en 2017 et d'un Molière pour Rouge en 2020. Le comédien aux trois César Niels Arestrup totalise une cinquantaine de films. Souvent associé à des seconds rôles marquants, il a imposé sa voix et son style. Figure de films de Jacques Audiard, il est connu pour ses rôle dans « Stavisky » (1974, biopic, avec Jean-Paul Belmondo), « De battre mon cœur s’est arrêté » (2005, drame, avec Romain Duris), « Un prophète » (2009, gangster), « Quai d’Orsay » (2013, comédie, avec Thierry Lhermitte), « Au revoir là-haut » (2017, historique, avec Albert Dupontel).
Issu d'une famille modeste, né d'un père danois et d'une mère française, Niels Arestrup grandit en banlieue parisienne et s'inscrit après le lycée au cours de Tania Balachova. Il débute sa carrière au théâtre avant d'apparaître pour la première fois au cinéma dans Miss O'Gynie et les hommes fleurs de Samy Pavel en 1973 puis dans Stavisky d'Alain Resnais (1974). Le débutant se spécialise dans un cinéma d'auteurs (second rôle dans Si c'était à refaire de Claude Lelouch) souvent confidentiel (Chantal Akerman, Jeanne Moreau, Frank Cassenti, l'Argentin Edgardo Cozarinsky, plus tard l'Italien Fabio Carpi...).
Sans jamais abandonner le théâtre, il construit une carrière atypique faite de seconds rôles et de personnages ambigus (La Dérobade de Daniel Duval, La Femme flic d'Yves Boisset), tourne dans des longs métrages suisses, et n'hésite pas à endosser des rôles de salauds (Les Loups entre eux de José Giovanni en 1985, La Rumba en 1986).
À la télévision il obtient rapidement des premiers rôles, notamment dans des adaptations littéraires (Arthur Schnitzler, Frank Wedekind, Maurice Maeterlinck), s'imposant en héros romantique de la mini-série historique Le Tourbillon des jours, avec Yolande Folliot, dès 1979. Plus tard il participe aussi à des adaptations de Hubert Monteilhet, Michel Déon ou Madeleine Chapsal, cette dernière mise en scène par Édouard Molinaro, qui l'avait déjà dirigé dans deux adaptations de Stefan Zweig, dont La Ruelle au clair de lune (Niels Arestrup en partage la vedette avec Marthe Keller et Michel Piccoli). En 1984, il sera la vedette de Lorfou, un épisode de la série Série noire qui lui permettra de retrouver Daniel Duval. En 2006 il mène la brillante distribution de Le Rainbow Warrior et en 2000 il tient le rôle titre de Fernando Krapp m'a écrit cette lettre d'après Miguel de Unamuno au côté d'Emmanuelle Seigner.
Sur le petit écran, Niels Arestrup bénéficie au fil des années d'une reconnaissance comparable à celle qu'il connaît sur les planches, son terrain favori. Il entremêle parfois les deux, jouant sur scène (et devant les caméras) La Cerisaie d'Anton Tchekhov, mise en scène par Peter Brook (avec Catherine Frot), et incarnant Rastignac dans Les secrets de la princesse de Cadignan d'après Balzac, réalisé par Jacques Deray, deux adaptations signées Jean-Claude Carrière - l'acteur interprète par ailleurs un autre héros de Balzac dans Albert Savarus, sous la direction de Alexandre Astruc et face à Dominique Sanda ; les (télé)spectateurs ont aussi pu le voir dans La Danse de mort, dirigée par Claude Chabrol, et dans Mademoiselle Julie, adaptée par Boris Vian, deux pièces d'August Strindberg. Dans la dernière, il a pour partenaire (au théâtre et dans la version filmée) Fanny Ardant, qui remplaçait Isabelle Adjani après quelques représentations.
Au milieu des années 1980, des réalisateurs de cinéma lui confient enfin des rôles principaux : il est ainsi l'amant d'un couple à trois (formé avec Ornella Muti et Hanna Schygulla...) dans Le Futur est femme de Marco Ferreri (1984). Mais les films dans lesquels il joue ne sont pas de grands succès populaires pouvant faire de lui une vedette de premier plan. Il apparaît davantage à la télévision et au théâtre qu'au cinéma : sur grand écran, il a cependant pour partenaires Isabelle Huppert dans Signé Charlotte, Christine Boisson à deux reprises (dans Du blues dans la tête notamment, écrit par Arestrup), ou la star américaine Glenn Close dans La Tentation de Vénus d'István Szabó (1991), où il incarne un chef d'orchestre hongrois aux prises avec l'Opéra de Paris.
En 1986 la pièce B29 dont il partage la vedette avec Richard Berry essuie un échec.
En 1988 il crée sa propre école de théâtre à Ménilmontant, dans un esprit de troupe ne formant pas au vedettariat.
Niels Arestrup dirige le Théâtre de la Renaissance de 1989 à 1993.
Il retrouve Fanny Ardant en 1995 dans La Musica de Marguerite Duras. L'année suivante, il joue avec Myriam Boyer la pièce Qui a peur de Virginia Woolf ? avant que l'actrice ne soit licenciée.
Durant la saison 1998-1999, Arestrup interprète aux côtés de Pierre Vaneck et Maïa Simon Copenhague qui remporte deux Molières.
Niels Arestrup joue les années suivantes un violoncelliste célèbre et malheureux dans Le Pique-nique de Lulu Kreutz (en 2000) sur un scénario de Yasmina Reza, ou encore un mari vieillissant qui se sépare de sa femme (Judith Godrèche) dans Parlez-moi d'amour, dirigé par Sophie Marceau en 2002. Mais ces films demeurent discrets.
En 2002 Niels Arestup interprète le Théramène de Phèdre de Jean Racine mise en scène par Jacques Weber avec Carole Bouquet dans le rôle titre.
L'année suivante, dans À chacun sa vérité de Luigi Pirandello, le comédien « affronte » Gérard Desarthe et Gisèle Casadesus.
Pendant une dizaine d'années, Niels Arestrup consacre une partie de son temps à la formation d'acteurs en créant et en dirigeant à Paris le Théâtre-École du Passage, connu comme l'un des meilleurs cours privés de l'époque, où les élèves comédiens, outre leurs cours d'art dramatique, pratiquent la danse, le chant, l'acrobatie, l'escrime, l'anglais...
En 2005, De battre mon coeur s'est arrêté de Jacques Audiard, face à Romain Duris, annonce la reconnaissance à venir.
Niels Arestrup retrouve Romain Duris dans L'homme qui voulait vivre sa vie d'Éric Lartigau en 2010 et surtout Audiard pour Un prophète en 2009, qui le consacre enfin sur grand écran. Parallèlement, l'acteur s'illustre dans des films tels que Le Scaphandre et le Papillon de Julian Schnabel et L'affaire Farewell, en patron des services secrets français - oeuvres conformes à ses critères d'exigence.
En 2007, le comédien a écrit et dirigé Le Candidat (2007), drame politique qu'il interprète face à Yvan Attal.
En 2008, il écrit Le Temps des cerises, joué par Eddy Mitchell et Cécile de France. Cette même année il joue et met en scène Beyrouth Hotel de Rémi de Vos au Studio des Champs-Élysées, avec Isabelle Le Nouvel, sa compagne dans la vie.
En 2011, Arestrup interprète Dietrich von Choltitz, le général allemand chargé de détruire Paris en 1944, face à André Dussollier dans Diplomatie, pièce écrite par Cyril Gély.
En 2013, il joue face à Thierry Lhermite dans Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier.
En 2015 il campe Talleyrand dans Le Souper de Jean-Claude Brisville, mis en scène par Daniel Benoin, face à Fouché interprété par Patrick Chesnais — ils reprennent les rôles créés respectivement par Claude Rich et Claude Brasseur.
En 2016 on le retrouve aux côtés de Kad Merad et Patrick Bosso dans la pièce de théâtre Acting. Il y incarne un acteur et metteur en scène de théâtre condamné à dix-huit ans d’emprisonnement pour meurtre. Il se retrouve en prison avec Gepetto (Kad Merad), un délinquant extraverti attiré par les paillettes, et Horace (Patrick Bosso), un meurtrier taciturne. Il essaye alors d’enseigner le théâtre à Gepetto et c’est là que l’humour fait son entrée.
Niels Arestrup avait une réputation de partenaire violent, principalement en raison de plusieurs incidents avec des actrices. Le tournage du film La Dérobade, sorti en 1979, fut émaillé d'incidents impliquant l'acteur : Maria Schneider se fracture le coccyx, Miou-Miou a le tympan percé à la suite d'une gifle assénée trop vivement lors d'une prise. En 1983 Isabelle Adjani arrête la pièce Mademoiselle Julie à la suite d'une gifle de Niels Arestrup. Ce dernier affirma qu'Adjani l'aurait giflé la première. En 1996, à la suite de violences qu'elle a subies, Myriam Boyer est licenciée de la pièce Qui a peur de Virginia Woolf ?, dont la société de Niels Arestrup est productrice à 70 %. L'actrice obtiendra plus de 800 000 francs de dommages et intérêts. Niels Arestrup renonce à ses plaintes en diffamation contre Isabelle Adjani et Myriam Boyer. À propos de cette réputation de violence, Niels Arestrup a déclaré : « Ça fait vingt-cinq ans que ça dure, depuis Mademoiselle Julie, avec Isabelle Adjani. Et depuis, j'ai tout essayé : m'expliquer, me taire, mais rien à faire, ça me colle à la peau. » Il affirme avoir « toujours détesté la brutalité, [qu'il] trouve désespérément bête ».
Le comédien participe activement au débat public sur les moyens de sortir de la crise climatique. En 2018, il figure parmi les deux cents signataires d'un appel paru dans le journal Le Monde. L'appel met en garde contre des conséquences dramatiques, telles que l'extinction de l'espèce humaine, sans une action politique « déterminée et immédiate » dans des domaines problématiques tels que le changement climatique, la biodiversité et d'autres limites planétaires.
Niels Arestrup est mort le dimanche 1er décembre 2024, à l'âge de 75 ans, des suites d'une longue maladie, à Ville-d'Avray (France).
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