Acteur français, figure incontournable du cinéma français, son physique imposant et son regard sombre lui feront incarner la plupart du temps des rôles de truands ou de policiers, toujours avec la même droiture, dans des films bien souvent dialogués par Michel Audiard. Sa filmographie de 95 films compte un nombre important de classiques comme «Le Quai des brumes» (1927), «Gueule d'amour» (1937), «Pépé le Moko» (1937), «La Bête humaine» (1938), «La Grande Illusion» (1937), «Touchez pas au grisbi» (1954), «La Traversée de Paris» (1956), «Un singe en hiver» (1962), «Le Pacha» (1968) ou «Le Chat» (1971). Il tourne avec la plupart des grands acteurs du cinéma français de l'époque comme Lino Ventura, Bernard Blier, Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon.
Francais, né le 17 mai 1904 et mort le 15 novembre 1976
Il n'existe aucune sépulture (incinéré).
"Je suis monté sur les planches à contrecoeur. J'ai tourné mes premiers films sans enthousiasme, sans espoir. A présent, ça y est : me voilà mordu...". Celui qui parlait ainsi quelques années avant la guerre n'était autre que Jean Gabin, mort le 15 novembre 1976 après avoir fait 95 films et un court métrage. Une disparition qui secoua le public, endeuillant profondément le cinéma français, dont les derniers monstres sacrés sont partis l'un après l'autre au point que le terme a tendance à disparaître du vocabulaire. Qui reste-t-il ? Mais qui est comparable aux grands d'une époque authentiquement faste, à ces hommes dotés d'un charisme à faire battre les cils de la caméra? Il en est d'ailleurs de même à Hollywood où les vraies stars se comptent de nos jours sur les doigts. Il n'était pas entré dans le métier d'un coeur léger, plutôt contraint et forcé par la volonté paternelle, alors tenancier de café.
Cela se fit le jour où papa Moncorgé - le vrai nom de Jean Gabin, né le 17 mai 1904 - emmena son rejeton aux Folies-Bergère. Dont le directeur était Fréjol, vieux copain du père. Celui-ci emmena son fils en coulisses, le présentant en disant : "Tiens, voici mon fiston. Il aimerait faire du théâtre. Peux-tu l'aider ? Si tu arrives à en tirer quelque chose, tu auras bien du mérite. Moi, j'y renonce...". Pris à l'improviste, Jean réagit mal, accepta de devenir figurant dans une revue dont les répétitions allaient commencer. Le pied pris dans l'engrenage, il continua, tâta du music-hall, du tour de chant, de l'opérette. En 1930, le parlant, qui avait besoin de nouvelles recrues "sachant dire un texte, chanter et danser", l'annexa. Et comme il n'avait de réelle vocation pour aucun métier, à part la boxe peut-être (comme beaucoup de comédiens, étrangement), il se laissa faire douce violence. Après tout, le théâtre et le cinéma ne nourrissaient pas mal celui qui en faisait. Alors...
Souvent, parvenu au faîte, il devait dire : "Cette fois, c'est fini: plus de cinéma pour moi ! J'ai d'autres occupations qui m'intéressent bien davantage". La vie de fermier à la campagne lui allait comme un gant. Des copains avec qui il s'entendait bien venaient le relancer : "Jean, on a besoin de toi. Il n'y a que toi pour jouer tel personnage de mon prochain film. Et tu verras, le texte que nous avons écrit à ton intention, te collera à la peau..." En ronchonnant, il acceptait et c'est ainsi qu'il fit 95 films, dont un court métrage. Entier, têtu mais clairvoyant, il disait : "D'une bonne dizaine, pas plus, je suis relativement satisfait. Le reste ? Du beefsteack pour nous faire vivre, ma famille et moi...". Chaque année, on s'attendait à ce qu'il déclare forfait puisque, depuis bien longtemps, il n'avait plus besoin de travailler. Mais chaque année aussi, il y avait un nouveau Gabin sur les écrans. A mesure qu'il vieillissait, il étonnait davantage. Les jaloux avaient beau ricaner dans son sillage : "Il ne cesse de ressasser son vieux numéro, toujours le même", le public, seul juge en définitive, applaudissait et des deux mains encore. Car il n'y eut jamais qu'un seul Gabin. Comme il n'y eut qu'un seul Jouvet, un seul Harru Baur, un seul Pierre Fresnay.
Il fonde, même, en 1963, sa maison de production avec Fernandel, la Gafer. C'est en pensant aux films de Delannoy et de Le Chanois que Truffaut a raison d'écrire à propos de Jean Gabin et de Gérard Philipe : "Ce sont des artistes trop dangereux qui décident du scénario ou le rectifient s'il ne leur plaît pas. Ils influencent la mise en scène, exigent des gros plans. Ils n'hésitent pas à sacrifier l'intérêt du film à ce qu'ils appellent leur standing et portent selon moi la responsabilité de nombreux échecs". On peut supposer qu'il fut heureux comme un roi dans sa belle maison, entourée de prés et de vergers, de pâturages pleins de bestiaux, à la campagne. Il y vécut avec Dominique Fournier, sa troisième femme, mère de ses trois enfants. Auparavant, il avait été uni pendant cinq ans à Gaby Basset, une charmante comédienne, ensuite à Doriane. Mais Dominique fut la compagne des jours les plus harmonieux. Parfois, rarement pourtant, le couple "allait en soirée" et c'était tout un événement que l'apparition de cette légende sortant de son refuge. Car il aimait par-dessus tout se terrer dans sa retraite dorée, indifférent aux vanités du monde, terriblement blasé en somme, réaliste avant tout au point que le cinéma n'avait plus du tout pour lui, et depuis longtemps, le parfum de l'aventure.
Il aima passionnément la mer, ce Chevalier de la Légion d'Honneur et quand il trépassa, ce fut vers elle qu'il retourna: ses cendres furent répandues sur les flots, au large de la Bretagne, tel qu'il l'avait souhaité. Ce qui plaît dans Gabin, c'est cette succession de symbole qu'il a incarné. Sorte de Gaulliste, patriote, french lover (Dietrich...), un lien affectif entre l'avant et l'après guerre.
La carrière de Gabin se divise en 3 phases. Sa première phase comprend ses plus grands films, ses plus beaux rôles, et surtout lui offre ses plus belles performances d'acteur: entre 36 et 39 il enchaîne Pépé le Moko, La Grande Illusion, Quai des brumes, La Bête humaine, Le jour se lève.
Romantique ou prolo, héroïque, il fait craquer les femmes (et les yeux de Morgan), et devient une symbiose du Français d'avant la guerre, moralement irréprochable mais toujours un peu voyou.
Après la guerre, la Star Gabin, qui aurait pu réussir à Hollywood, paresse dans des films plus conventionnels. Pas de risques. Et déjà plus vieux que les jeunes premiers. Il décline son personnage à l'infini, de Maigret à Valjean, on ne voit que Gabin à l'écran. Une absence apparente de jeu qui s'étire jusqu'à la fin des années 50. Les rôles sont plutôt bourgeois, parfois provocateurs. L'étincelle c'est En cas de Malheur en 58, où Gabin devient un vieil homme, confronté à la jeune Bardot. Deux époques s'entrechoquent. Mais pas encore deux cinémas.
A partir des années 60, la Nouvelle Vague l'ignorant, il se laissera séduire par les apôtres du polar à la française, Verneuil, Granier-Deferre... Et un contrat assurance-vie avec Denys De La Patellière. Une fin de carrière à la fois audacieuse et sans intérêt. En pilotage automatique. Et bien que ce soit Delon qui lui rende hommage régulièrement, c'est avec Belmondo qu'il fera sa dernière grande composition: Le singe en hiver lui donne l'occasion de passer le relais, dans un soubresaut de folie éthylique et poétique. Feu d'artifice!
Il n'existe pas de sépulture de Jean Gabin.
Ses obsèques, le 17 novembre 1976 au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, attirent une foule considérable et sont retransmises à la télévision. Selon ses dernières volontés, son corps est incinéré. Ses cendres sont ensuite transférées à Brest pour être dispersées en mer. Le 19 novembre 1976 se déroule, en présence de son épouse, ses enfants, de personnalités amies comme Gilles Grangier, Alain Delon et Odette Ventura, une cérémonie simple et solennelle à bord de l'aviso Détroyat. Ces honneurs militaires de la Marine nationale ne sont permis que sur autorisation exceptionnelle du président de la République Valéry Giscard d'Estaing. L'urne funéraire est ouverte depuis la plage arrière de l'aviso en mer d'Iroise, à 20 nautiques de Brest, au sud de la chaussée des Pierres-Noires.
Les meilleures citations de Jean Gabin.
Moi, je n'ai pas d'ami. C'est trop fatigant d'être aimable.
J'ai tout de suite compris que pour réussir, je devais me diriger vers la porte d'entrée, pas par l'arrière.
Merci à notre partenaire Citation Célèbre qui nous a proposer de partager son catalogue de phrases de Jean Gabin. Vous pouvez consulter les meilleures citations de Jean Gabin, proverbes, petites phrases et pensées sur le site Citation Célèbre.
► Nez de Jean Gabin |
Répondu à 50%
|
3 | Annette2 |
► Est-ce que Florence, la fille de Jean Gabin, a eu une liaison avec Alain Delon ? |
Répondu à 30%
|
5 | Jesuismort (admin) |
► Il était tout naturellement sublime. |
Répondu à 0%
|
0 | Gabliven |
► Plus de 40 années de cinéma ! |
Répondu à 0%
|
0 | Gabliven |
► Livre de Monsieur Brunelin (confident de Gabin)... |
Répondu à 0%
|
0 | Gabliven |
Si vous ne trouvez ce que vous recherchez sur Jean Gabin, décrivez-nous votre demande et nous vous répondrons personnellement dans les plus brefs délais.
Demandez-nousJean Gabin est au Paradis ! Les membres du site ont décidé de porter Jean Gabin au plus haut niveau du site en lui attribuant une note moyenne de 5 sur 5 avec 38 notes. Seules les célébrités ayant une note de 4 ou + peuvent prétendre à une place au Paradis.
Vous avez des questions sur Jean Gabin ? Des remarques ? Des infos à partager ?
Si vous connaissez un site qui parle de Jean Gabin et susceptible d'apporter des informations complémentaires à cette page, vous pouvez nous proposer le lien. Après délibération (si nous pensons que le contenu proposé est intéressant), nous afficherons le lien vers cette nouvelle source d'infos et nous vous préviendrons par e-mail quand il sera publié.
un grand monsieur du cinéma français.
le boss du cinéma français.!
j'ai l'âge de son fils ,Jean Gabin était à la fois notre père et notre grand-père ,il faisait parti de la famille et était invité chaque fois que la télévision voulait bien nous diffuser un de ses films ...un musée lui est dédié à Mériel dans le Val-d'Oise 95630 et je viendrai un jour voir ce que fût son domaine : la Moncorgerie..Merci Jean.