Marie Laforêt, de son vrai nom Maïtena Marie Brigitte Douménach, née le 5 octobre 1939 à Soulac-sur-Mer (Gironde) et morte le 2 novembre 2019 à Genolier (Suisse), est une chanteuse et actrice française. Depuis 1978, elle vivait à Genève et possède aussi la nationalité suisse. Elle est connue pour ses chansons « Vendanges de l’amour » (1963) ou « Viens, viens » (1973) et son rôle dans « Plein soleil » (1960, de René Clément) aux côtés d’Alain Delon.
Son premier prénom, Maïtena, d'origine basque, ayant la signification d'« aimée », est donné parfois par des habitants du Languedoc, surtout des Pyrénées, et ressemble au diminutif local de Marie-Thérèse, Maïthé. Le nom de famille de son père, Douménach, est d'origine catalane (correspondant à Domenech en catalan).
L'artiste, qui répugne à toutes les sortes d'exclusivismes nationalistes, s'est caractérisée elle-même plus d'une fois comme « ariégeoise ».
Marie Laforêt naît à Soulac-sur-Mer, en Gironde, dans la villa Rithé-Rilou, appelée ainsi d'après les noms de sa tante et de sa mère : Marie-Thérèse et Marie-Louise Saint Guily. La famille de son père, l'industriel Jean Douménach, était originaire d'Olette, village des Pyrénées-Orientales, situé sur les rives de la Têt. Son arrière-grand-père du côté paternel, Louis Doumenach, avait dirigé à Lavelanet, en Ariège, une entreprise textile (effilochage), et son grand-père avait construit des cabanons à Soulac en Gironde en 1886.
Pendant la guerre, son père fut détenu comme prisonnier de guerre en Allemagne et Marie, sa soeur Alexandra et leur mère connurent beaucoup de privations. À trois ans, selon les révélations ultérieures de la chanteuse, elle subit par un voisin un traumatisme sexuel sévère, dont les souvenirs la marquèrent pour longtemps. Elle évoque cet épisode traumatisant et d'autres épisodes dans l'émission de Thierry Ardisson.
Pendant la guerre, les Doumenach trouvèrent refuge à Cahors et dans la commune des ancêtres, Lavelanet. Après la guerre et le retour du père en mai 1945, la famille vécut à Valenciennes, où le père dirigea un atelier de constructions ferroviaires, tandis que Maïtena faisait sa scolarité au lycée de filles Watteau jusqu'en cinquième. Ensuite les Doumenach s'établirent à Paris.
Après s'être rapprochée de la religion et avoir réfléchi un temps sur l'idée d'aller au couvent, elle suivit à Paris des études au lycée Jean-de-La Fontaine, où elle commença à éprouver un intérêt vif pour ses premières expériences du jeu dramatique, qui eurent pour elle un bénéfique effet cathartique.
Sa carrière commença après qu'elle eut remporté le concours « Naissance d'une étoile », organisé par Europe no 1 en 1959. Elle y aurait remplacé sa soeur au pied levé... et put décrocher un rôle dans un film de Louis Malle, Liberté. Remarquée par Raymond Rouleau, elle fréquenta les cours de théâtre de celui-ci. Le projet de film de Louis Malle fut en fin de compte abandonné et finalement c'est avec Alain Delon et Maurice Ronet dans Plein Soleil de René Clément qu'elle fit sa première apparition remarquée au cinéma.
Les rôles se suivirent, en 1961 elle épousa le réalisateur Jean-Gabriel Albicocco (1936-2001), qui la fit tourner dans deux de ses films : la Fille aux yeux d'or d'après le roman d'Honoré de Balzac et Le Rat d'Amérique d'après celui de Jacques Lanzmann, avec un autre chanteur comédien, Charles Aznavour. En février 1963 sortit son deuxième 45 tours (après la BO du film de Marcel Moussy Saint-Tropez Blues en 1960, qu'elle enregistra avec son ami d'enfance Jacques Higelin), qui marquera sa carrière pour toujours. Ce fut l'avènement des Vendanges de l'amour, énorme succès, écrit par Danyel Gérard.
Après sa rupture avec Albicocco, elle se maria avec Judas Azuelos, homme d'affaires d'origine marocaine juive, son mari entre 1965-1967 dont elle eut ses deux premiers enfants (dont la réalisatrice Lisa Azuelos}), puis en 1971 avec Alain Kahn-Sriber, homme d'affaires et collectionneur d'art dont elle eut son dernier enfant.
Les tubes s'enchaînèrent : Frantz en 1963 (duo avec Guy Béart), Viens sur la montagne et la Tendresse en 1964, Katy cruelle et la Bague au doigt en 1965, Marie-douceur, Marie-colère, adaptation de Paint it black, Manchester et Liverpool et la Voix du silence, version française de Sounds of silence en 1966. En 1967, Ivan, Boris et moi fut un succès populaire ainsi que Mon amour, mon ami. Fin 1968, Marie Laforêt revint en force dans les hit-parades grâce au gros tube Que calor la vida.
À la fin des années 1960, elle entama un tournant et souhaita orienter sa carrière vers des titres plus personnels et notamment puisés dans les folklores américains et européens, sorte de « world music » dont elle sera une pionnière en France. Dans cet état d'esprit, elle chante à l'Olympia en 1969 (récital gravé sur disque), à Bobino l'année suivante et au Théâtre de la Ville en 1971-72. Cette période située entre 1968 et 1972, fut sans doute la plus riche et la plus authentique sur un plan artistique, l'amenant sur les scènes du monde entier. C'est également à cette époque qu'elle signa ses textes sous le pseudonyme de Françoise They. Mais cela ne plaît pas à CBS, sa nouvelle maison de disques. Ils attendaient des tubes et des chansons légères. Marie Laforêt, elle, avait envie de berceuses yougoslaves et de rythmes brésiliens (elle travailla notamment avec Egberto Gismonti et l'Argentin Jorge Milchberg). La chanteuse signe alors chez Polydor et après un dernier album très personnel en 1972 qui fut un échec commercial, elle décide de renoncer à ses goûts musicaux pour se laisser guider par ses producteurs et répondre aux attentes d'un public plus large.
Plusieurs grands succès populaires marquèrent cependant cette période commerciale : Viens, viens, adaptation d'un tube allemand, Mais je t'aime, L'Amour comme à 16 ans, Tant qu'il y aura des chevaux, en 1973, Cadeau, en 1974, adaptation du tube country No Charge, Maine-Montparnasse, en 1976, Il a neigé sur Yesterday, en 1977, chanson-hommage aux Beatles. En août 1977, elle décide d'aller s'installer en Suisse et annonce renoncer aux enregistrements, afin d'échapper à la surmédiatisation et pouvoir écrire des livres dans l'anonymat.
Un autre homme important dans sa vie et qui l'initia à la fin des années 70 au marché de l'art fut Pierre Cornette de Saint Cyr, commissaire priseur, écrivain et collectionneur d'art. Elle s'installa à Genève en 1978 où elle tint, jusqu'en 1981, une galerie d'art. Elle y exerça aussi la profession de commissaire-priseur. Cependant, en 1979 elle revint aussi au cinéma dans Flic ou voyou aux côtés de Jean-Paul Belmondo et de Michel Galabru.
En 1980, elle épouse Pierre Meyer. Après un détour par la littérature avec la publication de Contes et légendes de ma vie privée chez Stock, Marie Laforêt se consacre surtout au cinéma, en France bien sûr, mais aussi en Italie. Son rôle le plus marquant alors fut dans le film argentin Tangos, l'exil de Gardel, qui obtint le prix du jury à Venise en 1985. Peu de disques sortent malgré quelques tentatives en 1982 par exemple avec Blanche nuit de satin (reprise de Nights In White Satin du groupe The Moody Blues).
Le 7 septembre 1990, elle épouse l'agent de change Éric (Georges Just) de Lavandeyra dont elle se séparera en 1994. Elle revient en 1993 avec un album dont elle signe tous les textes, sans pseudonyme cette fois, Reconnaissances dont seront issus deux singles Genève... ou bien et Richard Toll. En 1994, la chanteuse publie une compilation en quatre volumes, parcourant ses 30 ans de carrière discographique. La compilation s'appellera Fragile de A à Z déclinée également en quatre volumes séparés (Fragile de A à H, Fragile de I à L, Fragile de L à P et Fragile de P à Z). Une compilation des meilleurs titres sortira également sous le titre Éventail 1963-1993. La carrière de Marie se poursuit pendant les années 1990 au cinéma, dont Tykho Moon d'Enki Bilal. En 1998, son album Voyages au long cours contient dix-sept inédits enregistrés sur scène lors d'une tournée mondiale (1969-1970). Elle y chante en anglais (Barbara Allen), en espagnol (Cabrestero), en italien (Cicerenella), en russe, en roumain aussi bien qu'en français (Marleau). Marie Laforêt a beaucoup chanté sur scène des chansons restées inédites comme Mon coeur se balance composée sur une musique de Mendelssohn.
En 2001, elle publie Mes petites magies, livre de recettes pour devenir jeune, un livre de recettes de beauté. En 2002, elle publie Panier de crabes : les vrais maîtres du monde, un livre engagé ou elle dénonce les dérives de la finance, monde qu'elle a côtoyé à travers son mari Éric de Lavandeyra.
Après avoir joué Maria Callas, dans Master Class pour laquelle elle eut d'excellentes critiques (nomination aux Molières en 2000 pour son interprétation), elle remplace Isabelle Mergault dans la pièce de Laurent Ruquier la Presse est unanime en 2003. Elle a également joué durant un mois à l'Espace Cardin en 2004 dans Jésus la Caille de Francis Carco. Elle participe chaque semaine sur Europe 1 à l'émission de Laurent Ruquier On va s'gêner.
Marie Laforêt remonte sur scène du 14 au 16 juillet 2005, dans le cadre du Festival Juste pour rire de Montréal, qui sert d'avant-première à une série de spectacles au théâtre des Bouffes-Parisiens, à Paris, du 12 au 24 septembre 2005, pour son premier tour de chant depuis 1972. Le public français, et même international, est au rendez-vous, le spectacle se joue à guichet fermé. Après deux ans d'attente, une série de concerts pour septembre 2007 et une tournée d'adieux sont annoncées, puis annulées à la suite de problèmes de santé de la chanteuse.
La même année, sur son quatrième album Six pieds sous terre, Robert (auteur-compositeur de la scène alternative française) reprend la Prière pour aller au paradis créée par Marie Laforêt en 1973.
Marie Laforêt a été mariée cinq fois et est la mère de trois enfants : Lisa Azuelos (née en 1965), la réalisatrice du film LOL, Jean-Mehdi-Abraham Azuelos (né en 1967) (enfants de Judas Azuelos) ainsi que Ève-Marie-Deborah (née en 1974, fille d'Alain Kahn-Sriber).
Marie Laforêt est morte le samedi 2 novembre 2019, à l'âge de 80 ans, à Genolier (Suisse).
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Les meilleures citations de Marie Laforêt.
Sans la tendresse, l'amour ne serait rien.
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très grande voix et multi facettes
Une merveilleuse chanteuse à la voix inoubliable, une formidable actrice, une femme divinement belle et qui malgré tout à su rester simple.
Etant jeune, j étais envoûté par sa voix Unique et ses yeux Magnifiques. J ai adoré le film Les Morfalous que je suis allé voir à l age de 18 ans, pas un grand film mais elle irradiait de beauté et de charme. Je réécoute ses chansons et les souvenirs remontent. Sa plus belle chanson, à mes yeux, C est Cadeau...un délice.