Journaliste, auteur de théâtre et politicien français, grand polémiste dans les pages de ses journaux (La Lanterne, La Marseillaise, L'Intransigeant) où il défend des options politiques radicales voire extrémistes (anticlérical, nationaliste, favorable à la Commune, boulangiste, socialiste et antidreyfusard) qui lui vaudront le surnom de « l'homme aux 20 duels et 30 procès », et des condamnations, notamment au bagne de Nouméa dont, fait unique, il parvint à s'échapper en 1874.
Francais, né le 31 janvier 1831 et mort le 1er juillet 1913
Enterré (où exactement ?).
Victor Henri de Rochefort-Luçay, né à Paris le 31 janvier 1831, mort à Aix-les-Bains le 1er juillet 1913, mieux connu sous le nom d'Henri Rochefort, est un journaliste, auteur de théâtre et homme politique français. Grand polémiste dans les pages de ses journaux (La Lanterne, La Marseillaise, L'Intransigeant), il défend des options politiques radicales voire extrémistes (anticlérical, nationaliste, favorable à la Commune, boulangiste, socialiste et antidreyfusard) qui lui vaudront le surnom de « l'homme aux vingt duels et trente procès », et des condamnations, notamment au bagne de Nouméa dont, fait unique, il parvint à s'échapper en 1874.
Titulaire en 1849 du baccalauréat, il est un admirateur de Victor Hugo et renonce vite aux études médicales auxquelles le destinait son père, le prétendu « comte » de Rochefort-Luçay, auteur dramatique lui-même, connu sous le nom d'Armand de Rochefort. Il débute une carrière d'employé à l'hôtel de ville de Paris qui lui laisse le temps d'aiguiser sa plume. Il se tourne rapidement vers le journalisme en fondant avec Jules Vallès la Chronique parisienne, qui ne dure que quelques numéros. Il entre en 1856 au Charivari, chargé de la rubrique théâtre. Malgré une promotion en 1860, il démissionne de la ville de Paris dès que ses revenus littéraires le lui permettent.
Son oeuvre théâtrale, une vingtaine de vaudevilles, connaît quelques succès sans marquer la postérité. Prenant pied peu à peu à la rédaction politique du Charivari, sa carrière de journaliste, en revanche, progresse régulièrement. Il contribue également au Nain jaune en 1863.
C'est en entrant au Figaro qu'il oublie sa particule. À l'époque, la presse est sévèrement contrôlée, le Figaro n'a pas encore payé le cautionnement qui autorise à aborder les sujets politiques. Henri Rochefort se limite donc à la vie littéraire. Il s'en approche pourtant en ne ménageant pas les pièces du duc Charles de Morny ou en déclarant son admiration pour l'exilé Hugo. Il quitte Le Figaro pour rejoindre Le Soleil avant de réintégrer Le Figaro avec un salaire quadruplé. Le ton d'Henri Rochefort n'est pas toléré bien longtemps par l'Empire, et il doit quitter le journal.
Durant sa détention au fort de l'Île-d'Yeu, Henri Rochefort approuve la création d'un conseil de famille dirigé par son beau-frère Jean Marie Gorges, mari de sa soeur Caroline et ensuite par son secrétaire Jean-Marie Destrem.
Il se marie trois fois, et a trois enfants avec Jeanne Renault, sa première épouse : Noémie (sa préférée) mariée au peintre et sculpteur suisse Frédéric Dufaux, Henri Maximilien, suicidé à l'âge de 30 ans le 28 avril 1889 à Alger, et Octave qui réussit brillamment l'École centrale et devient professeur de physique chimie à l'université de Córdoba (Argentine).
La loi sur la presse devenant plus libérale, il décide de fonder son propre journal : La Lanterne, en mai 1868. Imprimé à 15 000 exemplaires, il faut lancer des tirages supplémentaires pour atteindre les 100 000 exemplaires vendus. L'éditorial du premier numéro restera célèbre : « La France compte 36 millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement... ». L'indifférence affichée par le pouvoir ne résiste pas longtemps au succès du journal car Rochefort ne connaît aucune mesure ; il va jusqu'à écrire : « La statue équestre de Napoléon III, représenté en César (rions-en pendant que nous y sommes) dont j'ai parlé dans mon dernier numéro, est l'oeuvre de M. Barye. On sait que M. Barye est le plus célèbre de nos sculpteurs d'animaux. » Après une interdiction à la vente publique, il est attaqué en justice et sévèrement condamné (amendes et prison). Rochefort rejoint alors à Bruxelles l'autre ennemi de « Napoléon-le-Petit » : Victor Hugo, qui l'héberge pendant plusieurs mois.
En France, on continue de se délecter de La Lanterne, vendue clandestinement. Protégé par son exil, Rochefort adopte un ton encore plus acerbe dans ces critiques de l'Empire. L'ennemi juré des bonapartistes est sollicité par les électeurs parisiens lors des élections législatives de 1869, mais il est battu par Jules Favre (auquel se rallient les bonapartistes). En novembre, il est élu au siège laissé vacant par Léon Gambetta.
Le 19 décembre 1869 sort le premier numéro de son nouveau journal, La Marseillaise, co-créé avec Lissagaray. Le quotidien accueille les collaborations de Eugène Varlin, Jules Vallès, Paschal Grousset et de Victor Noir. Celui-ci est assassiné le 10 janvier 1870 par Pierre Bonaparte. Les obsèques ont lieu le 12 janvier, suivies par 100 à 200 000 personnes en colère. Pour certains, Rochefort rate à ce moment une occasion de renverser l'Empire.
Le gouvernement parvient à lever l'immunité parlementaire du député et, dans la foulée, obtient sa condamnation à six mois de prison. Il est conduit à la prison Sainte-Pélagie, où il est plutôt bien traité et peut continuer à écrire pour La Marseillaise et discuter avec ses camarades détenus, Paschal Grousset et Olivier Pain. C'est du fond de sa cellule qu'il apprend la déclaration de guerre à la Prusse. Par patriotisme et par prudence, espérant une libération prochaine, il suspend la La Marseillaise. On préfère pourtant le maintenir en prison.
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Les meilleures citations d'Henri Rochefort.
A la place du bon Dieu, je ne serais pas très flatté de n'amener à moi que les gens qui ne trouvent pas mieux.
En France, tout écrivain est un accusé.
Je ne connais rien d'aussi immoral que les fonds secrets si ce n'est les fonds publics.
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