Homme d'affaire, Producteur (Art, Business, Musique).
Enterré (où exactement ?).
Eddie Barclay (Paris, 19 mai 1921 - Boulogne-Billancourt, 13 mai 2005), de son vrai nom Édouard Ruault est un producteur de musique français. Fils d'un couple de cafetiers du boulevard Diderot, il découvre le jazz avant-guerre et devient pianiste de bar autodidacte. Sous l'occupation, il organise des soirées clandestines où la jeunesse zazou vient écouter, entre autres, Django Reinhardt. À la Libération, il est un des premiers à ouvrir une « discothèque », le Barclay's club, à Saint-Germain-des-Prés, sur le modèle des « clubs » américains. On le croise alors en compagnie de Boris Vian, Henri Salvador ou encore Michel Legrand. Avec son orchestre il accompagne Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Dizzy Gillespie, Sacha Distel ou encore Quincy Jones qui sera d'ailleurs le directeur artistique des disques Barclay à la fin des années 1950.
Son premier attaché de presse sera Philippe Bouvard. Les premiers disques Barclay étaient stockés dans la baignoire du minuscule appartement qui tenait lieu de siège social, et étaient distribués à vélo. En 1954, il fonde Jazz Magazine avec son épouse Nicole. En 1955, il importe en France un nouveau procédé de restitution et de diffusion musicale : le vinyle microsillon (45 et 33 tours). Cela lui vaudra longtemps le surnom de « roi du microsillon ». À la fin des années 50 et dans les années 60, il sent venir le vent du rock et la vague yéyé, et il découvrira d'autres talents, notamment Léo Ferré, Hugues Aufray, Michel Delpech, Dalida, Charles Aznavour, Mireille Mathieu ou Eddy Mitchell.
Il intègre également Jacques Brel et Juliette Gréco lorsque ceux-ci quittent Philips. Son flair n'a pas été infaillible pourtant : il a refusé de signer Johnny Hallyday et Bob Marley, il n'a pas réussi à continuer sa collaboration avec Pierre Perret et se sépare de Michel Sardou, quatre ans après l'avoir découvert en lui disant «Mon petit vieux, écris des chansons si tu veux, mais surtout ne les chante pas. Tu n'as aucun talent !». Au début des années 80, atteint d'un cancer de la gorge, il vend 80% de son label à Polygram, et se retire à Saint-Tropez faisant venir la jet-set pour rythmer ses fêtes. En 1988, il publie une autobiographie aux éditions Robert Laffont, Que la fête continue.
Il est décédé le 13 mai 2005 à l'hôpital Ambroise Paré à Paris, où il avait été admis deux semaines plus tôt. Il avait déjà subi, en mars 1994, un quadruple pontage à la suite d'un malaise cardiaque, après avoir lutté avec une volonté farouche contre un cancer de la gorge en 1979. Ouvert à de nombreux styles musicaux et à de nombreuses cultures, toujours à l'écoute des nouveautés, il n'hésite pas à faire de la world music avant la lettre. Il laisse le souvenir d'un homme élégant, talentueux, dur en affaires et fidèle en amitié.
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Il fut une icône du show-biz dans ce qu'il a de plus enviable : un succès fracassant dans la musique (son surnom : « l'empereur du microsillon »),grand amateur de jazz,ami de Boris Vian un fêtard qui connaît toutes les stars et une vie amoureuse trépidante (ou agitée, question de point de vue). Pendant près de cinq décennies, Eddie Barclay aura régné sur la France à paillettes avec élégance, à l'image de ses mythiques costumes blancs.Barclay, c'est un look et un art de vivre. Les fêtes blanches à Saint-Tropez – il pouvait en organiser moyennant tarif compris entre 500 000 et 1 million de francs (entre 90 000 et 160 000 euros).