Généticien français, connu pour ses actions de vulgarisation scientifique et ses prises de positions sur des questions éthiques et philosophiques ayant trait à la médecine et aux biotechnologies, notamment le clonage et les OGM, il était directeur de recherche à l'Inserm, directeur de l'Institut Cochin, président de l'université Paris-Descartes de 2007 à 2011 puis de la Ligue nationale contre le cancer de 2019 à 2021.
Francais, né le 5 septembre 1944 et mort le 6 juillet 2021
Enterré (où exactement ?).
Axel Kahn, né le 5 septembre 1944 au Petit-Pressigny (Indre-et-Loire) et mort le 6 juillet 2021 à Paris, est un scientifique, médecin généticien et essayiste français. Directeur de recherche à l'Inserm et ancien directeur de l'Institut Cochin, il préside l'université Paris-Descartes de 2007 à 2011 puis la Ligue nationale contre le cancer de 2019 à 2021. Il est surtout connu du grand public pour ses actions de vulgarisation scientifique et ses prises de positions sur des questions éthiques et philosophiques ayant trait à la médecine et aux biotechnologies — notamment le clonage et les OGM — en particulier dans le cadre de son travail au sein du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) de 1992 à 2004. Il est le fils du philosophe Jean Kahn-Dessertenne, et frère du journaliste Jean-François Kahn et du chimiste Olivier Kahn.
Axel Kahn est docteur en médecine avec une spécialité en hématologie et docteur ès sciences. Ancien interne des Hôpitaux de Paris, Axel Kahn devient chercheur à l'INSERM avec une spécialisation en biochimie. Il intègre, en 1972, le groupe de Jean-Claude Dreyfus au sein de l'Institut de Pathologie moléculaire de l'hôpital Cochin créé (1969) et dirigé par Georges Schapira, qui deviendra le futur Institut Cochin.
Ses travaux portent sur les maladies génétiques, la thérapie génique, les cancers, la régulation de l'expression des gènes par les sucres, et plus récemment le foie et le métabolisme du fer. À la fin des années 1980, il se fait le porte-parole en France de la thérapie génique, mais il admettra plus tard que les perspectives de cette technologie ont été surévaluées. Il a présidé la Commission du génie biomoléculaire de 1988 à 1997. Il est nommé directeur scientifique adjoint pour les sciences de la vie de la société Rhône-Poulenc de 1997 à 1999, ce qui provoqua quelques polémiques car cette compagnie développait des OGM et qu'Axel Kahn venait de rendre un avis favorable à leur culture en France. Il a été membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) de 1992 à 2004. Il s'est notamment déclaré hostile au clonage thérapeutique, au motif qu'il « attenterait à la dignité humaine ». Directeur d'une unité de recherche Inserm depuis 1984, il a été directeur de l'Institut Cochin et de l'Institut fédératif de recherche Alfred Jost de 2001 à 2008.
Au niveau de la Commission européenne, il a été nommé président du Groupe d'experts de haut niveau pour les Sciences de la Vie (un organe de conseil sur les biosciences et les biotechnologies) de 2000 à 2002 par le commissaire européen chargé de la recherche, Philippe Busquin.
Axel Kahn est également auteur de très nombreux livres de vulgarisation et de réflexion, notamment philosophique et éthique. Il a été le fondateur et le rédacteur en chef, de 1986 à 1998, de la revue franco-québécoise Médecine/sciences.
Axel Kahn se décrit comme humaniste. Membre du Parti communiste français jusqu'en 1977, Axel Kahn adhère au Parti socialiste après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981 et le quitte deux ans après. Depuis 2003, il est vice-président de l'association des amis de l'Humanité. Tandis que ses responsabilités au sein de l'INSERM s'accroissent (président d'une commission scientifique spécialisée en 1983, puis membre du collège de Direction), il est nommé membre du Comité consultatif national d'éthique en 1992. Il était président de la Commission du génie biomoléculaire auprès du ministère de l'Agriculture et de la Pêche depuis 1987. Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de non-violence et de paix et appartient au conseil scientifique de l'Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques depuis 1998. Président du groupe de réflexion sur l'éthique de la La Ligue nationale contre le cancer depuis 2004, il a pris la présidence de la Fondation internationale du handicap en 2007. Axel Kahn a été nommé, en Conseil des ministres en mars 2008, membre de la commission présidée par Simone Veil, pour la révision du préambule de la Constitution française de 1958.
Depuis 1990, Axel Kahn s'est engagé dans plusieurs débats médiatiques. En 1991, il lance avec d'autres une pétition contre l'utilisation des tests génétiques pour détecter des fraudes chez les athlètes féminines. Depuis 1992, il milite contre la brevetabilité des gènes, par les États-Unis et par l'Europe. Il protestera également contre l'exhumation d'Yves Montand afin de pratiquer, sur sa dépouille, des tests de paternité.
En 2000, Axel Kahn s'est opposé non seulement au clonage reproductif, mais aussi au principe du clonage thérapeutique, dénonçant la réification de l'embryon humain. Mettant en question les possibilités thérapeutiques de cette méthode, il la contestait pour des raisons morales. Il a dénoncé le discours des médecins et des scientifiques la présentant comme porteuse d'exceptionnelles promesses médicales. Pour lui, il s'agissait là plus d'un lobbying que d'une réelle information du public. En 2005 et 2006, il a insisté pour que, même si le Parlement finissait par autoriser cette recherche, ce soit pour des raisons scientifiques explicites, et non en arguant des perspectives thérapeutiques alors difficilement réalisables au moins à court et moyen terme. Certains ont interprété cette analyse comme le signe d'un léger infléchissement de sa position ces dernières années.
Chargé par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) d'instruire la saisine ministérielle sur le sujet, Axel Kahn s'opposera vivement à la jurisprudence de la Cour de cassation sur l'affaire Perruche. Cette jurisprudence indiquait que des praticiens ayant commis une erreur de diagnostic prénatal devaient indemniser non seulement les parents, mais aussi, toute leur vie durant, les enfants handicapés.
En 2004, comme quelques personnalités de l'Institut Cochin, il soutient très activement le mouvement des chercheurs Sauvons la recherche [réf. nécessaire].
En 2006, il est parrain du projet culturel et éducatif la Cité des Savoirs du XXIe siècle pour l'île Seguin avec d'autres personnalités telles que Régis Debray, Albert Jacquard ou Philippe Meirieu.
Toujours dans le cadre de son combat contre le réductionnisme génétique, il répond, en 2007 à Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de la République. Ce dernier dans un entretien avec Michel Onfray avait fait part de sa conviction d'une origine génétique de la pédophilie et des tendances suicidaires chez les jeunes. En septembre 2007, avec Didier Sicard président du Comité consultatif national d'éthique, il s'oppose vivement, à l'amendement présenté par le député Thierry Mariani portant sur l'utilisation des tests génétiques dans le cadre du regroupement familial, qu'il déclare «immorale» et «illégitime».
Lors des élections législatives françaises de 2007, Axel Kahn co-préside avec Albert Jacquard le comité de soutien d'André Aschieri dans la neuvième circonscription des Alpes-Maritimes. À l'occasion des élections municipales françaises de 2008, il est membre des comités de soutien de Bertrand Delanoë, à Paris, et de Pierre Cohen, à Toulouse; il est intervenu dans les derniers meeting des candidats.
Sur le plan administratif et universitaire, Axel Kahn s'est porté candidat à la présidence de l'Université Paris Descartes avec un programme en trois propositions . Il a été élu le 20 décembre 2007 par le Conseil d'administration, alors qu'il était le seul candidat. Il a précisé ses objectifs et sa vision de la loi Pécresse sur l'autonomie des universités dans un entretien au journal Le Point. Il a néanmoins apporté son soutien à l'Academic Pride . Le 18 décembre 2008, il a été élu président de la commission recherche de la Conférence des présidents d'université (CPU).
Axel Kahn s'est positionné fortement en faveur de la réforme sur l'autonomie des universités (mettant jusqu'à sa présidence de Paris Descartes en jeu) ainsi que du décret sur les universitaires, qui suscite l'opposition d'un nombre important d'enseignants-chercheurs en 2009. Il s'est toutefois désolidarisé du président Sarkozy qui, lors d'une émission télévisée le 5 février 2009, s'est réclamé de son soutien « comme personnalité de gauche ». Le 7 février dans une interview sur Europe 1, Axel Kahn a refusé d'être « pris en otage », a reproché au président ses propos méprisants et blessants sur les chercheurs tenus à l'Élysée le 22 janvier et lui a déclaré que, dans ces circonstances, sa réforme « maintenant mal emmanchée » ne passerait pas. Une semaine plus tard, il déclarait la nouvelle version du décret « acceptable » tout en affirmant qu'il « serait inacceptable de compenser par des surcharges de service le manque d'enseignants-chercheurs ».
Présenté parfois par les médias comme le « généticien français le plus renommé en Europe », Axel Kahn ne figure cependant pas dans la liste des 137 scientifiques français les plus cités, établie par l'Institute for Scientific Information . Cette liste comporte une bonne dizaine de généticiens français, parmi lesquels Pierre Chambon, Daniel Cohen, Jean-Louis Mandel, Marie-Geneviève Mattéï et Jean Weissenbach. Il a néanmoins publié plus de 500 articles dans des revues internationales.
Son travail scientifique durant des années a porté principalement sur la régulation des gènes par le sucre dans le foie. Le groupe d'Axel Kahn a tenté d'inactiver chez la souris les gènes responsables de cette régulation. Une des nombreuses équipes de son laboratoire ayant obtenu un phénotype inattendu après l'inactivation d'un de ces gènes, il s'est avéré que par hasard, un autre gène avait été inactivé, le gène de l'hepcidine. Un des membres de cette équipe provenant d'un laboratoire travaillant sur le métabolisme du fer, le phénotype observé a été rattaché à une pathologie courante l'hémochromatose, et le rôle de l'hepcidine, un peptide anti-microbien dont la réponse au fer avait été découverte par une équipe rennaise, a pu être totalement démontré par l'équipe de Sophie Vaulont et d'Axel Kahn. Bien que les études ultérieures des membres de son équipe aient été essentielles pour la compréhension de l'ensemble du mécanisme d'action de l'hepcidine,,,,, il est reproché par certains à Axel Kahn de s'être employé à minimiser le rôle des codécouvreurs.
En mars 2007, Axel Kahn a été violemment critiqué sur la production scientifique de l'Institut Cochin dans un article du journal Les Échos.. Il a répondu à cette critique par une lettre ouverte. Il s'est montré solidaire de la lutte des Échos pour son indépendance lors de sa tentative de rachat par Bernard Arnault en juillet 2007.
Axel Kahn se porte candidat à la présidence de l'université Paris-Descartes en octobre 2007. Il est élu le 20 décembre 2007 par le Conseil d'administration. Il a précisé ses objectifs et sa vision de la loi Pécresse sur l'autonomie des universités dans un entretien au journal Le Point. Il a néanmoins apporté son soutien à l'Academic Pride. Le 18 décembre 2008, il est élu président de la commission recherche de la Conférence des présidents d'université (CPU). Son mandat de président de l'université Paris-Descartes prend fin le 20 décembre 2011. Atteint par la limite d'âge, il ne se présente pas à sa propre succession. Il est depuis président honoraire de l'université.
Axel Kahn a pris position en faveur de la réforme sur l'autonomie des universités (mettant jusqu'à sa présidence de Paris-Descartes en jeu) ainsi qu'en faveur du décret sur les universitaires, qui suscite l'opposition d'un nombre important d'enseignants-chercheurs en 2009. Il s'est toutefois désolidarisé du président Nicolas Sarkozy qui, lors d'une émission télévisée le 5 février 2009, s'est réclamé de son soutien « comme personnalité de gauche ». Le 7 février dans une interview sur Europe 1, Axel Kahn a refusé d'être « pris en otage », a reproché au président ses propos méprisants et blessants sur les chercheurs tenus à l'Élysée le 22 janvier et lui a déclaré que, dans ces circonstances, sa réforme « maintenant mal emmanchée » ne passerait pas. Une semaine plus tard, il déclare la nouvelle version du décret « acceptable » tout en affirmant qu'il « serait inacceptable de compenser par des surcharges de service le manque d'enseignants-chercheurs ».
Touché par un cancer des os diagnostiqué en avril 2020, la maladie le rattrape en avril 2021 après une première rémission, le médecin étant atteint d'un cancer généralisé. Dans un entretien à France Inter le 17 mai 2021, il déclare avoir fait ses adieux à ses proches et entrer à l'hôpital le 19 mai. Deux jours plus tard, le 21 mai, il publie un texte d’adieu sur Facebook. Il publie sur son blog les pensées qui l'animent alors qu'il sait qu'il ne lui reste que quelques jours à vivre. Il quitte la présidence de la Ligue le 1er juin, qui est alors assurée par Daniel Nizri, l’un des trois vice-présidents.
Axel Kahn est mort le mardi 6 juillet, à l'âge de 76 ans, des suites d'un cancer généralisé, à Paris (France).
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Les meilleures citations d'Axel Kahn.
L'accès à la meilleur santé à laquelle il soit possible de prétendre est un droit de l'humain.
La vie a une fin. Ne jamais commencer à vivre en dispense. Une vie riche et belle connaît une issue qui en fait partie, comme la ponctuation finale d'une belle histoire.
Il faut toujours se rappeler que la protection de l'environnement ne peut pas être assuré uniquement en fonction du calcul financier des coûts et des bénéfices.
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La disparition d'Axel Kahn m'attriste profondément car c'était quelqu'un d'une sagesse et d'une intelligence prodigieuses.
Brillant personnage qui a su se montrer élégant jusqu'au bout de sa fichue maladie, qu'il a combattue toute sa vie ! Ironie du sort! Un de nos plus grands cerveaux s'est éteint hier, respect Monsieur Kahn!