Pianiste français de jazz, a joué avec Django Reinhardt, Sidney Bechet, Don Byas, Clifford Brown, Dizzy Gillespie, Stan Getz ou Sonny Rollins. Il enregistre plus de 100 disques et compose plusieurs musiques de films pour Jean-Luc Godard (À bout de souffle) ou pour Jean-Pierre Melville (Léon Morin, prêtre). Le prestigieux concours de piano jazz Martial Solal, organisé de 1988 à 2010, est nommé en son honneur.
Francais, né le 23 août 1927 et mort le 12 décembre 2024
Enterré (où exactement ?).
Martial Solal, né le 23 août 1927 à Alger (Algérie française) et mort le 12 décembre 2024 à Versailles (Yvelines), est un pianiste de jazz, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre français. Sa carrière débute dans les années 1950, au cours desquelles il enregistre notamment avec Django Reinhardt et Sidney Bechet. Au Club Saint-Germain, il accompagne les plus grands musiciens américains de l'époque : Don Byas, Clifford Brown, Dizzy Gillespie, Stan Getz ou encore Sonny Rollins. Il enregistre plus d'une centaine de disques en solo, en trio ou avec différents big bands, ainsi qu'en duo — formule qu'il affectionne particulièrement —, avec entre autres Lee Konitz, Michel Portal, Didier Lockwood, John Lewis ou David Liebman. Solal ne se limite pas à la scène de jazz : il écrit de nombreuses œuvres symphoniques jouées notamment par le nouvel orchestre philharmonique, l'orchestre national de France ou l'orchestre de Poitou-Charentes. Il compose également plusieurs musiques de films, notamment pour Jean-Luc Godard (À bout de souffle) ou pour Jean-Pierre Melville (Léon Morin, prêtre). Le style de Martial Solal, virtuose, original, inventif et plein d'humour, s'appuie notamment sur un talent exceptionnel d'improvisation servi par une technique irréprochable qu'il entretient par un travail systématique tout au long de sa carrière. Bien que n'ayant eu qu'un seul véritable élève en la personne de Manuel Rocheman, il influence de nombreux musiciens tels que Jean-Michel Pilc, Baptiste Trotignon, Franck Avitabile, François Raulin ou encore Stéphan Oliva. Le prestigieux concours de piano jazz Martial Solal, organisé de 1988 à 2010, est nommé en son honneur.
Martial Saoul Cohen-Solal naît le 23 août 1927 à Alger, alors en Algérie française, dans une famille juive algérienne non pratiquante. Son père, algérois de naissance, est un modeste expert-comptable, sa mère est originaire de Ténès. Il apprend les rudiments du piano auprès de sa mère, une chanteuse d'opéra amatrice, puis avec Madame Gharbi qui lui donne des cours de piano classique à partir de ses six ans. Son talent d'improvisateur se dévoile dès ses dix ans, lors d'une audition, quand il modifie l'ordre des séquences d'une Rhapsodie de Liszt, sans hésitation et sans que personne s'en rende compte.
À l'adolescence, il découvre le jazz et la liberté qu'il permet, aux côtés de Lucky Starway, saxophoniste multi-instrumentiste, chef d'un orchestre local à Alger. Starway lui fait découvrir Louis Armstrong, Fats Waller, Teddy Wilson ou encore Benny Goodman. Solal prend des cours avec lui pendant deux ou trois ans, durant lesquels il fait la « pompe » : une basse à la main gauche, un accord à la main droite. Lucky Starway l'engage finalement dans son orchestre.
À partir de 1942, les lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy, entrées en vigueur dans les colonies françaises, interdisent à Martial Solal, enfant d'un père juif, l'entrée à l'école. Il se consacre donc à la musique. Le débarquement allié en 1942 lui évite d'être déporté. Durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il effectue son service militaire au Maroc, il joue dans les mess des soldats américains.
Solal devient musicien professionnel dès 1945, ce qui ne l'empêche pas de devoir faire des petits boulots à côté.
Les opportunités étant limitées à Alger pour un pianiste de jazz, il s'installe à Paris au début de l'année 1950, à 22 ans, sans connaître personne. Après quelques semaines, il joue dans plusieurs orchestres de jazz, comme ceux de Noël Chiboust ou d'Aimé Barelli, contraints, pour des raisons économiques à jouer tango, java, paso doble ou valses.
Martial Solal fréquente le Club Saint-Germain, alors le plus important en matière de jazz, et commence à y jouer en 1952. Il y est le « pianiste maison » pendant une dizaine d'années, alternant parfois avec le Blue Note, l'autre grand club de jazz. Au Club Saint-Germain, avec le batteur Kenny Clarke et le bassiste Pierre Michelot, il accompagne les musiciens américains de passage, tels que Don Byas, Lucky Thompson, Clifford Brown, Dizzy Gillespie, Stan Getz ou Sonny Rollins. Il y croise également André Previn, ainsi qu'Erroll Garner ou John Lewis. En novembre 1954, il accompagne l'orchestre Barelli dans une tournée dans toute la France et l'Afrique du Nord. Il crée un quartet avec Roger Guérin à la trompette, Paul Rovère à la contrebasse et Daniel Humair à la batterie, et se produit également en piano solo, dans un style inspiré par Art Tatum.
Pour sa première session d'enregistrement, il participe à la dernière de Django Reinhardt, le 8 avril 1953. Il enregistre un peu plus tard ses premiers albums en trio. À partir de 1955, il accompagne le saxophoniste Lucky Thompson, avec qui il grave plusieurs disques et apparait à la télévision. Il joue également avec Chet Baker.
Il commence à enregistrer avec Sidney Bechet en 1956. Alors que le saxophoniste fait partie des « anciens » rejetés par la nouvelle génération, rompue aux innovations du bebop, Solal considère qu'on peut mélanger les styles sans problème. Leur premier enregistrement, avec Kenny Clarke, un autre « moderne », s'est fait en quelques heures, avec seulement des premières prises. La même année, Solal enregistre deux disques en compagnie de Billy Byers, Jazz on the Left Bank et Réunion à Paris. Il commence également à enregistrer en solo, pratique qui le suivra tout le long de sa carrière.
Malgré une notoriété naissante, les ventes et concerts ne suffisent pas à assurer une subsistance correcte à Martial Solal. Inspiré par Hubert Rostaing, qui signait des disques d'« easy listening » sous le nom d'Earl Cadillac, Solal signe quelques disques alimentaires en 1956 sous le nom de « Jo Jaguar », jouant des airs à la mode (des chansons de Gilbert Bécaud, de Jo Privat ou d'Édith Piaf comme L'Homme à la moto). D'après Solal, « j'ai fait [quelques disques sous ce nom], mais avec une telle mauvaise volonté, je dois dire, que ça n'a pas réussi. On a vendu très peu de disques. »
Entre 1959 et 1963, il accompagne avec son orchestre des chanteurs français comme Line Renaud, Jean Poiret ou encore Dick Rivers. En 1961, Solal compose la musique du tube Twist à Saint-Tropez.
En 1956, Martial Solal crée son premier big band, salué par le compositeur — et ami de Martial Solal — André Hodeir. Dans son écriture, le piano alterne souvent avec l'orchestre, la section de saxophones est bien balancée, le jeu des trompettes est musclé. En 1957 et 1958, Solal enregistre d'autres titres avec son big band, alors que son écriture s'est complexifiée, avec un son plus massif et un registre plus étendu. Les changements de rythme et tempo, qui deviennent alors sa signature, se généralisent.
En 1958, Solal entame la composition de l'ambitieuse Suite en ré bémol pour quartette de jazz, d'une durée de 30 minutes environ. Elle est jouée au Club Saint-Germain, avec Roger Guérin à la trompette, Paul Rovère à la contrebasse et Daniel Humair à la batterie. La pièce est mémorisée et jouée séquence après séquence, Solal étant le seul à avoir un petit brouillon de la musique. Le pianiste a l'ambition de dépasser les trente-deux mesures des standards habituellement joués par ce genre de petite formation, et cherche à inventer une forme plus ambitieuse, avec différentes mélodies et des changements de tempo, ce qui était inusité dans le jazz à l'époque.
n 1959, Martial Solal compose sa première musique de film pour Deux Hommes dans Manhattan de Jean-Pierre Melville, ami et admirateur du pianiste depuis sa Suite en ré bémol. Le compositeur principal, Christian Chevallier, malade, ne pouvait écrire la dernière séquence de 7 minutes. Solal écrit donc un petit ostinato au piano d'une dizaine de notes, et une mélodie très courte jouée par Roger Guérin. Pour Solal, « le plus difficile a été de jouer le même riff pendant sept minutes sans aucun effet, sans aucune variation de tempo ou de dynamique. Une véritable épreuve. Melville a apprécié le suspense créé. »
Recommandé par Melville, Martial Solal compose la musique d'À bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard, qui laisse carte blanche au musicien. Interprétée par un big band et un orchestre à cordes, la musique est principalement d'inspiration jazz, même si le thème de la romance, joué par les cordes, s'en détache largement ; c'est d'ailleurs la première fois que Solal compose pour cordes. Le succès du film, et donc de sa bande originale, a assuré au musicien de confortables droits, « comme si j'avais gagné au loto », lui permettant d'acheter sa maison de Chatou.
Solal suppose que Godard n'était pas particulièrement fan de la musique, puisqu'il ne lui a plus rien commandé. Cela n'a pas empêché Solal de continuer à composer pour le cinéma, pour Le Testament d'Orphée (1960) de Jean Cocteau, pour Léon Morin, prêtre de Melville — une musique qui sort du jazz, « mi-religieuse, mi-symphonique » pour cordes — ou pour Échappement libre (1963) de Jean Becker. Il interprète également la musique composée par Jean Ledrut pour Le Procès (1962) d'Orson Welles.
Sa renommée commence à grandir aux États-Unis, terre de naissance du jazz : Oscar Peterson, de passage en France en juin 1963, passe l'écouter au Club Saint-Germain. Le producteur américain George Wein l'invite à jouer pendant deux semaines à l'Hickory House, un club de la 53e rue à New York, avant de le présenter en vedette au festival de Newport 1963. Pour Martial Solal, c'est un choc : aucun musicien de jazz français n'avait été invité aux États-Unis depuis Django Reinhardt. Comme il est invité sans son trio, Joe Morgen, l'envoyé de Wein, lui présente le contrebassiste Teddy Kotick et le batteur Paul Motian, qui jouaient avec Bill Evans ; l'entente entre les trois musiciens est rapide. Le succès est au rendez-vous et l'engagement à l'Hickory House est prolongé de trois semaines ; Time lui consacre d'ailleurs deux colonnes. Le concert de Solal à Newport est publié (At Newport '63) après quelques « retakes » enregistrées en studio le 11 juillet 1963. L'album est salué par la presse américaine, ainsi que par Duke Ellington ou Dizzy Gillespie.
Le célèbre producteur Joe Glaser le prend sous son aile, et en une semaine, Solal a tout ce qu'il lui faut pour s'installer à New York : une carte de sécurité sociale et une carte de cabaret, autorisant à jouer dans les clubs. Il lui propose un engagement au London House de Chicago, repère de tous les grands pianistes. Mais Solal, de retour en France, ne retourne pas aux États-Unis. Divorcé avec un jeune enfant (Éric Solal), sa situation familiale est trop compliquée pour cette prometteuse carrière américaine. En 1964, il retourne tout de même jouer sur la côte ouest des États-Unis, notamment à San Francisco, où il rencontre Thelonious Monk.
Cette absence de la scène américaine pendant plusieurs années explique en partie le fait que Solal reste encore relativement méconnu outre-Atlantique.
En 1960 au Club Saint-Germain, Martial Solal crée son trio avec Guy Pedersen à la contrebasse et Daniel Humair à la batterie. Solal écrit de nombreux morceaux pour cette formation au cours de ses cinq ans d'existence. En mai 1962, le trio loue la salle Gaveau — qui programme plutôt de la musique classique — et s'occupe de toute la préparation du concert, de l'impression des billets au collage des affiches, en passant par la publicité. Si la salle n'est pas remplie, c'est une première. Les musiciens imitent alors le Modern Jazz Quartet et jouent en smoking (Solal compose d'ailleurs à l'époque le morceau Nos smokings). Le concert donne lieu à un disque : Jazz à Gaveau. En 1962 paraît Suite pour une frise à l'occasion de l'inauguration d'une frise en aluchromie de Raf Cleeremans à Bruxelles, pour lequel Solal compose des thèmes aux structures inhabituelles.
Le départ de Solal aux États-Unis sans ses musiciens a distendu les liens au cœur de son trio, qui donne quand même un second concert à la salle Gaveau le 11 décembre 1963 (Concert à Gaveau vol. 2). Leur dernier album date de 1964 (Martial Solal (Bonsoir)), et le trio se dissout quand Pedersen et Humair rejoignent les Swingle Singers.
En 1965, Martial Solal crée un nouveau trio avec Bibi Rovère à la contrebasse et Charles Bellonzi à la batterie. Leur premier album, En liberté, sort en 1965. Il est suivi de En direct du Blue Note (1966), Électrode : Martial Solal joue Michel Magne (1968), Fafasifa (1968) sur lequel Solal joue notamment du clavecin, et On Home Ground (1969).
En 1970 paraît Sans tambour ni trompette, que Martial Solal considère comme son album le plus novateur. Alors que Charles Bellonzi, batteur du trio habituel du pianiste, n'est pas disponible pour le festival de Budapest, le contrebassiste Jean-François Jenny-Clark se joint au duo Martial Solal/Gilbert Rovère. Ce trio inhabituel à deux contrebasses (Rovère aux doigts, Jenny-Clark à l'archet) s'est produit pendant deux ans avant d'enregistrer ce disque sur lequel se trouvent quatre compositions de Martial Solal, écrites spécialement pour ce trio.
Martial Solal publie plusieurs albums en piano solo au cours des années 1970 : Martial Solal Himself (1974) ; Plays Ellington, prix « In Honorem » de l'Académie du jazz avec mention (1975) ; Nothing But Piano (1976) et The Solosolal (1979). En 1983 sort Bluesine chez Soul Note. En 1990, il improvise devant le film muet de Marcel L'Herbier Feu Mathias Pascal, exercice qu'il pratique régulièrement. L'album est publié par Gorgone Productions.
À partir de 1974, Martial Solal fait des centaines de concerts en duo avec le saxophoniste Lee Konitz, dont un certain nombre sont enregistrés et publiés : European Episode et Impressive Rome (1968 et 1969), Duplicity (1978), The Portland Sessions (1979), Live at the Berlin Jazz Days 1980, Star Eyes, Hamburg 1983 (1998). Martial Solal explique les rapports dans le duo : « Lee Konitz et moi-même [avons] des univers différents, mais je les estime complémentaires. […] Il a un don mélodique extraordinaire. Moi, de mon côté, je le soutiens par une espèce de background fait d'excitation, de stimulation, qui peut le faire sortir justement de ses gonds. Et lui a tendance à retenir mes excès ».
Au milieu des années 1970, Solal joue en duo en Allemagne avec le contrebassiste danois Niels-Henning Ørsted Pedersen. Ils enregistrent un album publié en 1976 par le label allemand MPS, Movability. Les musiciens enregistrent deux autres albums ensemble : Suite for Trio (avec Daniel Humair, 1978), album sur lequel figure l'ambitieuse Suite éponyme, qui a demandé aux musiciens deux jours de répétition et Four Keys (avec Lee Konitz et John Scofield, 1979).
En 1974 paraît Locomotion avec Henri Texier et Bernard Lubat, un disque étonnant et plein d'humour sur lequel Solal joue du piano et du piano électrique dans un style groovy, qui se rapproche du jazz-rock. C'est un regroupement de petites pièces destinées à illustrer des retransmissions de séquences sportives à la télévision. L'album a été réédité en 2019 par Underdog Records à l'occasion du Disquaire Day.
En 1980, l'album Happy Reunion, en duo avec Stéphane Grappelli, reçoit le Prix Boris-Vian du meilleur enregistrement français. En 1988 parait 9/11 p.m. Town Hall, avec Michel Portal, Daniel Humair, Joachim Kühn, Marc Ducret et Jean-François Jenny-Clark.
Au début des années 1980, Solal constitue un nouveau big band de seize musiciens, dont Éric Le Lann, pour lequel il écrit un nouveau répertoire. Cet orchestre se produit dans toute l'Europe, y compris tous les pays de l'Est. Il enregistre deux disques, un en 1981, un autre en 1983-84, avec des pièces ambitieuses, dont une qui occupe toute une face d'un 33 tours. Il écrit des arrangements de chansons de Piaf et de Trenet pour Éric Le Lann, qui figurent sur l'album Éric Le Lann joue Piaf et Trenet (1990).
Au début des années 1990, Martial Solal crée le Dodécaband, un « medium band » de douze musiciens qui reprend la structure traditionnelle des big bands : trois saxophones, trois trompettes, trois trombones et une section rythmique. Le groupe donne peu de concerts, et n'est pas enregistré. À l'invitation du festival Banlieues Bleues en 1994, il travaille sur des morceaux de Duke Ellington, ce dont témoigne le disque Martial Solal Dodecaband Plays Ellington (2000). Avec un nouveau big band qu'il appelle le Newdecaband, Solal publie Exposition sans tableau (2006), constitué de compositions originales. Dans ce groupe figure la chanteuse de jazz Claudia Solal, fille du pianiste, qui est utilisée comme un instrument de l'orchestre.
Au début des années 1990, Martial Solal produit une émission hebdomadaire sur France Musique. Il invite près d'une centaine de pianistes à y participer, seuls, en duo ou en trio dont Manuel Rocheman, Jean-Michel Pilc, Robert Kaddouch, Baptiste Trotignon, Franck Avitabile ou encore Franck Amsallem. Martial Solal improvise pour France Musique, album sorti en 1994, reprend quelques-unes des improvisations jouées par le pianiste en solo au cours de ces émissions.
En 1995, Martial Solal enregistre Triangle avec une rythmique américaine : Marc Johnson (contrebasse) et Peter Erskine (batterie), trio avec lequel le pianiste part en tournée. En 1997, à la suite de l'album Just Friends, il se produit en Europe et au Canada avec un trio composé de Gary Peacock et Paul Motian, batteur que Solal connaît depuis At Newport '63. Le pianiste retrouve encore une fois le batteur Paul Motian sur Ballade du 10 mars (1999).
Au début des années 2000, Paul Motian encourage le Village Vanguard à inviter Martial Solal, afin de l'imposer sur la scène new-yorkaise. La résidence est prévue pour septembre, une semaine après les attentats du 11 septembre 2001. Solal monte sur scène quand même, en compagnie de François Moutin et Bill Stewart, dans une salle quasiment vide les deux premiers jours. The New York Times écrit un article sur la présence de Solal, et le club fait salle comble. L'album NY-1: Live at the Village Vanguard est le témoignage de ces concerts.
En 2002 et 2003, Solal continue de jouer aux États-Unis, à San Francisco, Los Angeles et New York. Mais peu friand de voyages, il annule à la dernière minute le concert prévu au Kennedy Center à Washington en 2005. En octobre 2007, il enregistre Live at the Village Vanguard, premier enregistrement en piano solo au Village Vanguard.
Dans les années 1970, Martial Solal rencontre le compositeur Marius Constant, et commence à s'intéresser à la musique contemporaine, qui semble pour lui offrir des possibilités inédites pour le jazz. En 1977, Solal et Constant coécrivent Stress, pour trio de jazz et quintette de cuivre. Les deux musiciens enregistrent Stress, psyché, complexes en 1981.
En 1989 est créé à Cologne le Concerto pour trombone, piano, contrebasse et orchestre, par Albert Mangelsdorff, Martial Solal, Jean-François Jenny-Clark et l’Orchestre franco-allemand des jeunes, pour la radio publique Westdeutscher Rundfunk Köln. La même année, Solal crée son concerto Échanges au Théâtre de l'Agora d'Évry avec la Camerata de France, dirigée par Daniel Tosi. Le 21 juin 1997 est créé le Concerto « Coexistence » pour piano et orchestre, pour la Fête de la musique à la salle Olivier-Messiaen de Radio France, avec le Dodecaband, Martial Solal au piano et l'Orchestre national de France dirigé par Didier Benetti. Le concert est diffusé en direct sur France Musique, mais l'enregistrement est perdu.
En 2009, le festival Jazz à Vienne lui offre une carte blanche. Il joue un programme à six pianos qu'il a composé, Petit exercice pour cent doigts, en compagnie de Benjamin Moussay, Pierre de Bethmann, Franck Avitabile, Franck Amsallem et Manuel Rocheman. Il joue ensuite à deux pianos avec Hank Jones, accompagné par François et Louis Moutin. La soirée se termine par un concert associant les cordes de l'Opéra de Lyon dirigé par Jean-Charles Richard, les cuivres du New Decaband et le saxophoniste Rick Margitza.
En 2015, sort Works for Piano and Two Pianos. On y trouve plusieurs compositions de Solal interprétées par Éric Ferrand-N'Kaoua : Voyage en Anatolie (Journey to Anatolia), les neuf Jazz Preludes et les Onze Études. Martial Solal rejoint Éric Ferrand-N'Kaoua pour interpréter la Ballade pour deux pianos.
Le Concerto pour saxophone, écrit en 2014, est créé par Jean-Charles Richard au mois d'août 2019 à Vernon, dans le cadre du festival de musique de chambre de Giverny. Pour ce concert, la pièce est arrangée pour un petit effectif de douze instruments à cordes. Le festival propose aussi Voyage en Anatolie et le concerto Échanges joués par Éric Ferrand N’Kaoua.
Le 11 septembre 2020 à la Maison de la Radio, l'Orchestre national de France dirigé par Jesko Sirvend joue plusieurs concertos écrits par Solal : le Concerto pour trombone, piano, contrebasse et orchestre avec Denis Leloup (trombone ténor), Hervé Sellin (piano) et Jean-Paul Celea (contrebasse amplifiée) ; le Concerto pour saxophone et orchestre avec Jean-Charles Richard (saxophones baryton et soprano) et François Merville (batterie) ; le Concerto « Coexistence » pour piano et orchestre, avec Éric Ferrand-N’Kaoua (piano) et François Merville (batterie). Jean-Charles Richard est le seul musicien à improviser, toutes les autres parties solistes étant écrites. Le programme, à la suite des contraintes dues à la période et au Covid-19, a été réduit de quatre à trois concertos : le Concerto « Icosium » pour trompette, piano et orchestre, avec Claude Egéa et Manuel Rocheman est annulé. Solal, qui souffrait de se sentir rejeté par le monde de la musique dite classique, est ravi et « libéré » par ce concert.
Bien qu'il ait déclaré vouloir ralentir son activité vu son grand âge (il a eu 90 ans en 2017) et à la suite de problèmes d'anévrismes, Martial Solal continue à se produire épisodiquement sur scène, notamment en duo avec Bernard Lubat (2014), Jean-Michel Pilc (2016) ou David Liebman (Masters in Bordeaux, 2017, et Masters in Paris, 2020).
En mars 2018 sort My One and Only Love, un album live solo enregistré en Allemagne. Histoires improvisées (paroles et musiques) (JMS/Pias) paraît le 16 novembre 2018, alors que Solal avait déjà annoncé sa retraite. Pour cet album, Jean-Marie Salhani, le producteur de JMS, lui a proposé de piocher au hasard parmi 52 petits papiers le sujet d'une improvisation au piano : des membres de sa famille (son épouse Anna, son fils Éric, sa fille Claudia Solal), des musiciens (Count Basie, Duke Ellington, Charlie Parker, Django Reinhardt), des paysages ou des films. Il introduit chaque improvisation par une petite explication. La critique salue cet album : « le temps ne fait rien à l’affaire : Martial Solal (91 printemps), surprend, dépayse, amuse. »
Le 23 janvier 2019, il donne son premier concert en solo à la Salle Gaveau, où il s'était déjà produit en mai 1962 et décembre 1963 avec Guy Pedersen et Daniel Humair (Jazz à Gaveau et Concert à Gaveau vol. 2). Une sélection des morceaux joués ce soir-là est publié sur le disque Coming Yesterday : Live at Salle Gaveau 2019, sort en 2021 chez Challenge records. Dans les notes de pochette de l'album, Solal confirme qu'il ne fera plus de concert.
Le 14 novembre 2022 paraît Live in Ottobrunn, un double-album qui reprend l'avant dernier concert donné par Solal en décembre 2018 dans la banlieue de Munich.
Son autobiographie, intitulée Mon Siècle de jazz parait chez Frémeaux & Associés le 20 août 2024.
Son fils annonce son décès le 12 décembre 2024
Martial Solal est mort le jeudi 12 décembre 2024, à l'âge de 97 ans, dans un hôpital à Versailles (France, dans les Yvelines).
Aidez-nous à localiser la tombe de Martial Solal en nous envoyant l'adresse du lieu où se trouve sa sépulture (cimétière...). Facultatif : transmettez-nous également les coordonnées GPS de l'emplacement exact de la sépulture de Martial Solal.
Nous n'avons pas de citations de Martial Solal pour le moment...
Si vous connaissez des citations de Martial Solal, nous vous proposons de nous les suggérer.
Proposez une citation.
Soyez le premier à poser une question sur Martial Solal.
Si vous ne trouvez ce que vous recherchez sur Martial Solal, décrivez-nous votre demande et nous vous répondrons personnellement dans les plus brefs délais.
Demandez-nous5 étoiles | 0 | |
---|---|---|
4 étoiles | 0 | |
3 étoiles | 0 | |
2 étoiles | 0 | |
1 étoile | 0 | |
0 étoile | 0 |
Vous avez des questions sur Martial Solal ? Des remarques ? Des infos à partager ?
Si vous connaissez un site qui parle de Martial Solal et susceptible d'apporter des informations complémentaires à cette page, vous pouvez nous proposer le lien. Après délibération (si nous pensons que le contenu proposé est intéressant), nous afficherons le lien vers cette nouvelle source d'infos et nous vous préviendrons par e-mail quand il sera publié.