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Jean-Paul Baron, dit Frédérick Tristan, est un écrivain et poète français, né le 11 juin 1931 à Sedan et mort à Dreux le 2 mars 2022. Il a remporté le prix Goncourt en 1983 pour son roman « Les Egarés » et le Grand prix de littérature de la Société des Gens de Lettres en 2000. Il est également connu sous les pseudonymes de Danielle Sarréra et de Mary London.
Fils de Jean Baron, fabricant de machines textiles, et de Rachel Perdraux, Jean-Paul Frédéric Tristan Baron est né en 1931 à Sedan. À neuf ans, en mai 1940, il fuit avec sa famille l'avancée allemande. Sur les routes de l'exode, à proximité de Poix-Terron, il subit une attaque de Stukas, tombe dans le fossé, en réchappe mais demeure amnésique. À dix-sept ans, en 1948, il publie Orphée assassiné, son premier recueil de poésie sous le pseudonyme de Frédérick Tristan. Il se lie d'amitié avec des écrivains tels que Malcolm de Chazal, François Augiéras ou encore Gaston Criel. Croyant devoir choisir entre son avenir dans l'industrie textile, dans une continuité familiale, et sa passion pour l'écriture, il se voit répondre par André Breton, à la fin des années 1950 : « Si vous devez faire une œuvre, vous la ferez quand même ».
En 1952, il participe à Recherches graphiques, dirigé par Joël Picton. Ses œuvres graphiques, entre abstraction et onirisme, sont notamment exposées dans le cadre de l'Unesco et de l'IMEC.
Devenu spécialiste de l'ingénierie textile, il est conduit par cette activité professionnelle à voyager beaucoup. Entre 1964 et 1986, il est envoyé en mission au Laos, au Viêt Nam, au Cambodge, en Chine, s'intéressant aux cultures, aux langues et aux systèmes de pensée des populations qu'il côtoie.
Dès ses publications des années 1950, il s'invente des doubles littéraires, d'autres vies et d'autres sensibilités. Il imagine notamment une femme de lettres et poétesse morte très jeune (née en 1932, morte en 1949), Danielle Sarréra, nom sous lequel il signe plusieurs recueils. Il crée également Adrien Salvat, préfaçant en 1978 l'ouvrage de Frédérick Tristan, La Geste serpentine.
En 1970, membre du PSU à côté de Michel Rocard, il participe au journal Politique Hebdo dans la rubrique culturelle où il publie des inédits d'écrivains, en particulier Samuel Beckett (Le Dépeupleur) avec l'accord de Jérôme Lindon (Éditions de Minuit)...
En 1981, il reçoit le Grand Prix du roman de la Société des gens de lettres pour Les Tribulations héroïques de Balthasar Kober, le Grand Prix du fantastique d'Avoriaz en 1983 pour La Cendre et la Foudre, le prix Goncourt en 1983 pour Les Égarés, et le grand prix de littérature de la Société des gens de lettres pour l'ensemble de son œuvre en 2000.
De 1983 à 2001, il est professeur d'iconologie paléochrétienne et renaissante à l'ICART de Paris (École des Métiers de la Culture et du Marché de l'Art). En 2000, avec Le Retournement du gant, il s’explique sur son œuvre dans une série d'entretiens avec le critique Jean-Luc Moreau.
En 2010, les éditions Fayard publient son autobiographie sous le titre Réfugié de nulle part. Ces mémoires décrivent, en particulier, son enfance massacrée par la guerre, son adolescence révoltée et les rencontres littéraires qui lui ont permis de se reconstruire et d'écrire son œuvre, entre autres André Breton, Mircea Eliade, Henry Corbin, René Alleau, François Augiéras, Jean Paris, Antoine Faivre.
Franc-maçon, il a été vénérable maître de la loge de recherche Villard de Honnecourt et grand orateur de la Grande Loge nationale française. En mars 2016, il donne une conférence publique sur Fiction et réalité initiatique au siège de l'obédience.
L'ensemble des archives de Frédérick Tristan (manuscrits, livres parus et traduits, documentations sonore et visuelle, critiques, etc.) est consultable à l'I.M.E.C..
À travers son œuvre, Frédérick Tristan peut être considéré comme un témoin contemporain de la pensée paradoxale.
« Les livres de Frédérick Tristan sont d'une puissance inégalée en France, d'une grande générosité d'intrigues, de rebondissements et de thèmes. » — Bernard Pivot, revue Lire
Jean-Paul Baron est mort le mercredi 2 mars 2022, à l'âge de 90 ans, à Dreux (France). Il est mort quelques semaines après son épouse Marie-France Tristan (Paris Sorbonne, grande spécialiste française du poète Giambattista Marino).
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