Homme d'état, Homme politique, Ministre, Sénateur (Politique, Politique de droite).
Enterré (où exactement ?).
Edgar Faure, né le 18 août 1908 à Béziers (Hérault) et mort le 30 mars 1988 à Paris, est un homme politique français. Plusieurs fois ministre, il est président du Conseil à deux reprises et président de l'Assemblée nationale de 1973 à 1978.
Après ses études secondaires faites à Narbonne, à Orléans, au cours La Bruyère à Paris et au lycée Voltaire à Paris, Edgar Faure entame des études de droit, de lettres et de langues orientales (russe). Il exerce à Paris la profession d'avocat et devient membre du barreau à 21 ans : c'est le plus jeune avocat de France de son temps et le plus jeune deuxième secrétaire de la conférence du stage des avocats. Intéressé par la politique, il rejoint le Parti radical-socialiste après une première adhésion au Parti républicain-socialiste.
En 1931, il épouse Lucie Meyer et chose originale pour l'époque ils partent en voyage de noces en URSS.
En 1941, dans un procès à Clermont-Ferrand, il témoigne, non sans risques, en faveur de Pierre Mendès France, du même âge et avocat comme lui à Paris, incarcéré par le régime de Vichy.
À l'automne 1942, il part en Tunisie en compagnie de son épouse Lucie Faure, qui est juive, et de sa fille Sylvie avant de rejoindre les quartiers généraux de Charles de Gaulle à Alger et devient le chef du service législatif du gouvernement provisoire (1944). En 1945, il est procureur général adjoint français au Tribunal militaire international de Nuremberg.
Après avoir été battu aux élections de 1945 à Paris, il envisage de se présenter sous l'étiquette MRP dans le Puy-de-Dôme, mais finalement il se tourne vers le Parti radical et est élu lors de la troisième consultation électorale de 1946. Edgar Faure se révèle rapidement un ardent défenseur de la Franche-Comté, collectionnant les mandats : député du Jura jusqu'en 1958, maire de Port-Lesney en 1947, président du Conseil général du Jura en 1949.
À l'Assemblée nationale, comme au Parti radical qui comporte de nombreux « ministrables », il acquiert rapidement une réputation de sérieux que son allure souriante et sa verve viennent tempérer. Il se révèle un habile stratège et devient l'un des meilleurs navigateurs des couloirs du Palais-Bourbon. Il accède, en 1949, au côté de Maurice Petsche, ministre des Finances, au rang de secrétaire d'État, avant d'être promu ministre du Budget en 1950. Deux ans plus tard, il est pour la première fois président du Conseil, mais, pris dans l'opposition des modérés et des socialistes sur la politique économique, son gouvernement, qui compte quarante ministres, ne dure que quarante jours, le président ayant posé vingt fois la question de confiance.
Il prouve cette capacité d'adaptation en devenant, ensuite, ministre des Finances des gouvernements de Joseph Laniel (centre-droit) puis de Pierre Mendès France. Dans ces fonctions, il obtient de la Chambre les pleins pouvoirs, qu'il met à profit pour « relancer la relance » avec un plan de dix-huit mois dit « d'expansion dans la stabilité ». En particulier, il réglemente par décret plusieurs professions, procède à des mesures de décentralisation économique et introduit la taxe sur la valeur ajoutée.
Il accède ensuite une seconde fois, après la chute du gouvernement Mendès France, à la présidence du Conseil. Dans ces fonctions, il poursuit la préparation de l'indépendance de la Tunisie (lancée par lui en 1952 et poursuivie sur ses conseils par Mendès France avec son « discours de Carthage ») et relance le processus au Maroc (« l'indépendance dans l'interdépendance »), notamment en permettant le retour d'exil du sultan Mohammed, d'abord à Paris (puis, après la chute du gouvernement Faure, au Maroc même). Il applique l'état d'urgence au sujet des événements d'Algérie. Il prend l'initiative d'une réunion au sommet des Quatre Grands à Genève, et favorise la tenue de la Conférence de Messine, qui permet la relance de la construction européenne.
La dissolution de la Chambre qu'il suggère au président Coty en 1955 en vue de prendre de vitesse le centre gauche est en revanche un échec tactique :
il est exclu du Parti radical-socialiste (au profit des soutiens de Mendès France, allié à la gauche au sein du Front républicain) et se replie alors sur le Rassemblement des gauches républicaines, qu'il organise en parti politique autonome et dont il prend la présidence.
surtout, il perd les élections elles-mêmes (motivées par un projet de réforme constitutionnelle, et dans le contexte des « évènements » d'Algérie), au profit du même Front républicain. En parallèle, l'UDCA de Pierre Poujade entre en force à la Chambre.
Il se retrouve alors, brièvement, dans l'opposition. S'il fut assez tôt un partisan du retour de De Gaulle (« l'Algérie est un problème de la quatrième dimension qui ne peut être résolu que par un personnage de la quatrième dimension »), il est tenu à distance par la Ve République naissante et d'ailleurs battu, sur fond de vague gaulliste, aux législatives de 1958.
Il profite de ce temps pour écrire une thèse sur le système fiscal sous Dioclétien et pour passer son agrégation de droit : il devient agrégé des facultés de droit (droit romain et histoire du droit) en 1962.
Il est également sénateur (Gauche démocratique, réintégré au Parti radical) du Jura d'avril 1959 à février 1966, avant de revenir en 1967 à l'Assemblée nationale comme représentant du Doubs. En 1962, dans l'opposition, il vote « non » au référendum constitutionnel « par scrupule de juriste », précise-t-il.
En 1963, il est envoyé officieusement par le pouvoir gaulliste en mission en République populaire de Chine à une époque où De Gaulle souhaitait rétablir des relations avec ce pays.
En 1966, après avoir soutenu le général de Gaulle à l'élection présidentielle de 1965, il devient ministre de l'Agriculture, ce qui le fait exclure (à nouveau) du Parti radical. Il ne cesse plus, dès lors, de se présenter comme un pont entre radicalisme et gaullisme, mettant en avant, selon le cas, l'une ou l'autre proximité.
En 1968, après les événements de mai, on lui confie le poste délicat de ministre de l'Éducation nationale. Sa loi d'orientation de novembre 1968 surprend la classe politique, qui la vote aussi bien à gauche qu'à droite (les communistes s'abstenant). Elle marque une rupture dans l'enseignement français en intégrant des revendications de mai 68 et notamment la participation à la gestion des établissements de tous les acteurs de l'enseignement et la facilitation de l'interdisciplinarité. Une mesure fait couler beaucoup d'encre : le report de l'étude de la langue latine de la sixième à la quatrième.
Il envisage un temps de se présenter à l'élection présidentielle de 1969, mais après accord avec Pompidou, y renonce.
En janvier 1972, il analyse dans Italiques, Le Regain américain de Charles A. Reich et Vive la société de consommation de Jean Saint-Geours.
En juillet 1972, il se voit attribuer, sous la présidence de Georges Pompidou, le poste de ministre d'État, ministre des Affaires sociales, un poste que lui confie le nouveau Premier ministre Pierre Messmer. À ce titre, il propose et obtient en particulier la généralisation de la retraite complémentaire.
En 1973, après les élections législatives, il occupe le « perchoir », c'est-à-dire la présidence de l'Assemblée nationale. C'est le dernier poste d'envergure nationale qu'il occupe.
En 1974, il présente brièvement sa candidature à l'élection présidentielle après la mort de Georges Pompidou et malgré les candidatures concurrentes de Jacques Chaban-Delmas (déclaré juste avant lui) et Valéry Giscard d'Estaing (juste après), arguant du fait qu'il est à la fois centriste et UDR (donc à même d'être le meilleur rassembleur de la majorité de l'époque), ce qui fait dire à Olivier Guichard : « L'UDR a deux candidats dont l'un est gaulliste. » Peu soutenu, il n'insiste pas et sa candidature avorte. Il garde toujours une amertume de n'avoir pu accéder à la fonction suprême de la Ve république.
En 1975, il souhaite un temps réorganiser politiquement le centre, proclamant vouloir être le « Chirac du centre »[réf. nécessaire].
En 1976, Edgar Faure succède à René Cassin à la présidence de l'ILERI Institut libre d'étude des relations internationales. Raymond Barre lui succède à sa disparition en 1988.
En 1977, il réadhère au Parti radical et se présente à sa présidence contre Jean-Jacques Servan-Schreiber, qui l'emporte. Cette même année, il perd son épouse. Femme de lettres, éditrice de revue, Lucie Faure occupait une place importante auprès de lui et dans sa réflexion politique.
En 1978, il est élu à l'Académie française. En mars de la même année, il est réélu député (apparenté RPR) et brigue à nouveau la présidence de l'Assemblée nationale. Soutenu par Jacques Chirac, il retire sa candidature après avoir été distancé au premier tour par le gaulliste Jacques Chaban-Delmas.
En 1979, en désaccord avec la ligne du RPR sur l'Europe (suite notamment à «l'Appel de Cochin»), il se présente aux élections européennes sur la liste de l'Union pour l'Europe, conduite par Simone Veil et démissionne du groupe RPR de l'Assemblée nationale.
Il est élu sénateur, du Doubs cette fois, en 1980 (non-inscrit puis Gauche démocratique), soutient Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle de 1981 et Jacques Chirac à celle de 1988. Il avait, peu de temps auparavant, succédé à Michel Baroin comme président de la Mission pour la célébration du Bicentenaire de la Révolution française. Il meurt au cours de cette mission. Jean Pourchet lui succède au Sénat.
Edgar Faure fut aussi maire de Port-Lesney dans le Jura (1947-1971 et 1983-1987), puis de Pontarlier dans le Doubs (1971-1977), et président de la région Franche-Comté (1974-1981 et 1986-1987).
Il est enterré au Cimetière de Passy, à Paris.
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Les meilleures citations d'Edgar Faure.
Voici que s'avance l'immobilisme et, nous ne savons pas comment l'arrêter.
La France est toujours en avance d'une révolution parce qu'elle est en retard d'une réforme.
La seconde blessure de la décolonisation, pour nous peut-être la plus grave, c'est le sentiment de l'injustice. Nous avons l'impression que nous sommes trahis et reniés, que nous sommes victimes d'une ingratitude parce que nous avons apporté beaucoup de bien.
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1 | Anonyme 71933 |
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