Francais, né le 27 novembre 1925 et mort le 5 juillet 2018
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Claude Lanzmann aurait fêté ses 99 ans le mercredi 27 novembre 2024. Plus que 6 jours...
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Claude Lanzmann est un journaliste, écrivain, cinéaste et producteur de cinéma français, né le 27 novembre 1925 à Bois-Colombes et mort le 5 juillet 2018 à Paris. Ancien résistant, il est connu pour être le réalisateur de « Shoah » (1985, documentaire) consacré à l’extermination des Juifs d'Europe par les nazis. Collaborateur de la revue « Les Temps modernes » depuis 1952, il en est le directeur de 1986 à sa mort en 2018. Alors que sa famille a des origines juives, Claude Lanzmann grandit « [sans] l’ombre de l’ombre de quelque éducation juive que ce soit, ni religieuse, ni culturelle », avant de découvrir Israël en 1952 et y être désormais « viscéralement attaché ».
Claude Lanzmann est né dans une famille dont les différentes branches sont originaires des communautés juives de l'est de l'Europe, immigrées en France à la fin du xixe siècle.
La famille de son grand-père paternel, Itzhak Lanzmann, vient d'un shtetl près de Minsk en Biélorussie. Prenant le prénom de Léon, il épousa à Paris Anna, venant de Riga et devint marchand en mobilier ancien rue Drouot. De leur union naît en 1900, Armand, père de Claude Lanzmann. Itzhak naturalisé en 1913 sera versé dans l'infanterie de 1re ligne entre 1914 et 1918.
Sa mère, Pauline, dite Paulette, Grobermann (1903-1995) est née sur un navire entre Odessa et Marseille : ses parents, Yankel et Perl Grobermann, sont originaires de Kichinev, en Bessarabie. Établis en région parisienne, ils créent une affaire de brocante, puis deviennent antiquaires pendant la Première Guerre mondiale, fournissant les jeunes studios américains en décors.
En 1934, à la suite du divorce de ses parents, Claude, son frère cadet Jacques (écrivain, scénariste et parolier) et sa sœur Évelyne (Évelyne Rey, actrice de théâtre), emmenés par leur père, vont vivre à Brioude, en Haute-Loire. Ils y restent jusqu'en septembre 1938 ; lorsque la famille retourne à Paris, Claude poursuit ses études au lycée Condorcet, où il découvre l’antisémitisme.
En octobre 1939, son père, ancien combattant engagé volontaire en 1917, gazé à Ypres fut « affecté spécial » de la défense nationale à Brioude. Là, il entraîne ses enfants à disparaître sans laisser de traces, en simulant des rafles de la Gestapo ou de la Milice. Il enseigne à ses enfants la méfiance et le « pessimisme actif ».
À la rentrée 1943, Claude entre en lettres supérieures (hypokhâgne) au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand comme interne. À 18 ans, il devient membre des Jeunesses communistes (alors clandestines) et l’un des organisateurs de la Résistance de Clermont-Ferrand. Il participe à la lutte clandestine, puis aux combats des maquis d’Auvergne à la Margeride, au mont Mouchet, aux embuscades dans le Cantal et dans la Haute-Loire, pour retarder la remontée des troupes allemandes vers la Normandie, lors de l'été 1944.
Après la Libération, sa famille revient vivre à Paris. Lanzmann, qui a retrouvé sa mère et le compagnon de celle-ci, Monny de Boully, est admis en janvier 1945 en première supérieure (khâgne) au lycée Louis-le-Grand. Il y rencontre Jean Cau, avec qui il noue une grande amitié. Ayant échoué au concours d'entrée à l'École normale supérieure, il s'inscrit en licence de philosophie à la Sorbonne. Il choisit les « possibles et les incompossibles » chez Leibniz comme sujet de son diplôme d'études supérieures.
En 1947, sur les conseils de son ami Michel Tournier, Claude Lanzmann étudie la philosophie à l'université Eberhard Karl de Tübingen, en Allemagne : il veut voir « les Allemands en civil »[réf. souhaitée]. Puis, en 1948, il obtient un poste de lecteur à l'université libre de Berlin, en secteur américain.
Claude Lanzmann se découvre des talents et un goût de pédagogue, comme il le dit, « mêlant en une torsade unique Le Rouge et le Noir et L'Être et le Néant ». La parution des Réflexions sur la question juive de Sartre en 1947 fut pour lui un événement fondateur et devient le fondement d'un séminaire sur l'antisémitisme qu'il organisa à la demande des étudiants. Il se convainc que les thèses de Sartre doivent être dépassées, ce qui sera l'une des raisons de son premier voyage en Israël en 1952. Voulant dénoncer la faiblesse de la dénazification au sein de l'université, il publie en 1949 deux articles dans le Berliner Zeitung, journal de la RDA, ce qui lui vaut de quitter ses fonctions officielles.
À son retour en France, il devient pigiste pour France Dimanche, dans le groupe de presse de Pierre Lazareff pendant vingt ans, pour Elle, créé et dirigé par Hélène Lazareff, France-Soir en 1951, pour un reportage sur la vie en Allemagne de l'Est, et n'étant pas retenu, il publie finalement la série d'articles (L'Allemagne derrière le Rideau de fer) dans le journal Le Monde. Cette série est remarquée par Sartre qui lui demande de collaborer à sa revue.
C’est donc en 1952 que Claude Lanzmann rencontre Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre. Diplômé de philosophie, journaliste, il devient leur ami et entre au comité de rédaction de la revue Les Temps modernes qu'ils ont fondée en 1945.
Le 27 avril 1959, il publie un long article sur la fuite du dalaï-lama du Tibet, dans Elle à la demande de sa fondatrice Hélène Lazareff qui pressentait l'importance de l’événement.
Claude Lanzmann succède à Simone de Beauvoir comme directeur de la revue en 1986.
En mai 1958 Lanzmann se rend en Corée du Nord pour son travail de journalisme.
Son engagement anticolonialiste le confronte à la peine capitale. Il fait partie des dix inculpés, parmi les signataires du manifeste des 121, qui dénoncent la répression en Algérie en 1960. En 1967, il prend une grande part à l'élaboration du fameux numéro des Temps modernes intitulé Le conflit israëlo-arabe.
Jusqu’en 1970, Claude Lanzmann partage ses activités entre Les Temps Modernes, et le journalisme. Il écrit de nombreux articles et reportages. En 1986, après la mort de Simone de Beauvoir, il deviendra responsable de la revue Les Temps Modernes.
En 1987, l'ancien membre des Jeunesses communistes présente encore dans Les Temps Modernes l'attribution du massacre de Katyń aux Soviétiques comme de la « propagande nazie ».
À partir de 1970, Claude Lanzmann se consacre au cinéma. Son premier film, Pourquoi Israël, sort en 1973 et détaille déjà la méthode Lanzmann : film mosaïque avec des entretiens originaux, où l'interviewer, Lanzmann lui-même, est autant acteur que metteur en scène.
Dès qu'il a fini ce film, Lanzmann se plonge dans ce qui va devenir Shoah : il y consacre 12 ans de travail (recherche documentaire, recherche des survivants, des bourreaux, des témoins, une dizaine de campagnes de tournage et presque 6 ans de montage, avec la monteuse Ziva Postec), avant que le film ne sorte en 1985. D'une durée de plus de 9 heures, Shoah est considéré comme un monument du cinéma : sans image d'archives, il parvient à dire l'indicible sur le génocide.
Neuf ans plus tard, en 1994, sort le film Tsahal dont le questionnement est : l’armée israélienne est-elle une armée comme les autres ? Ce documentaire de 5 heures fait l'objet de vives polémiques. Il est jugé tendancieux et apologétique par ses détracteurs, qui lui reprochent notamment son manque de distance vis-à-vis du discours tenu par l'armée israélienne sur elle-même, ainsi que son silence au sujet de la guerre du Liban — un conflit qui a pourtant suscité de vifs débats en Israël même. Pour la sortie en DVD du film en 2008, l'anniversaire des 60 ans de l'État d'Israël, Lanzmann tourne Lights and Shadows, un entretien d'une quarantaine de minutes avec Ehud Barak.
Pour réaliser Shoah, Lanzmann a tourné 350 heures de film entre 1974 et 1981. La quasi-totalité des rushs exploitables (approximativement 220 heures) sont disponibles à l'USHMM. Plus tard, à partir de ces rushs non utilisés dans Shoah et d'images tournées spécifiquement pour les films, Claude Lanzmann a réalisé quatre films autour de quatre personnages : Maurice Rossel (dans Un vivant qui passe en 1997), Yehuda Lerner (dans Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures en 2001), Jan Karski (dans Le Rapport Karski en 2010) et Benjamin Murmelstein (dans Le Dernier des injustes en 2013).
En 2016, lors de la diffusion du documentaire d'Adam Benzine (en) Claude Lanzmann, porte-parole de la Shoah, Lanzmann, qui s'insurge contre l'utilisation par d'autres d'images qu'il n'a pas utilisées dans ses films, dit : « Je vais bientôt en sortir quatre autres. » Deux de ces films sont Napalm (qui traite de la Corée du Nord, relatant des événements narrés dans Le Lièvre de Patagonie), sorti en 2017, et Les Quatre Sœurs (sur les horreurs subies par quatre femmes dans les camps, notamment à cause du Dr Mengele), sorti en 2018.
À partir de juillet 1952, il vit une histoire d’amour avec Simone de Beauvoir, dont il reste le compagnon jusqu'à leur rupture en 1959. Il demeurera toujours très proche d’elle jusqu’à sa mort en 1986.
En 1963, il épouse l'actrice Judith Magre, dont il divorce en 1971. Cette même année, il s'unit à la romancière allemande Angelika Schrobsdorff puis, en 1995, il épouse Dominique Petithory.
Claude Lanzmann a deux enfants : Angélique Lanzmann, née en 1950, et Félix Lanzmann, fils de Dominique Lanzmann-Petithory, né en 1993, étudiant normalien, mort du cancer en 2017, dont une lettre à son chirurgien narrant son combat contre la maladie et suivie de quelques fragments datés est publiée par Les Temps modernes dans un numéro qui lui est dédié.
Claude Lanzmann est mort le jeudi 5 juillet 2018 à Paris (France).
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Je suis un fan de cinéma, mais je connaisais pas bien sa carrière, mais je connaissais la shoah. C'était le créateur de l'un des plus gros chef d'oeuvre du cinéma, c'est triste et c'est la vie.
Il contribue à l'Histoire et la Mémoire par son film.
Ce Monsieur mérite le respect.suz38.Un très grand réalisateur de cinéma, son film sur la shoah m'avais très émue.