Ingénieur, Pédagogue, Scientifique.
Francais, né le 26 février 1919 et mort le 30 juillet 2016
Enterré (où exactement ?).
Bertrand Schwartz, né à Paris le 26 février 1919 et mort le 30 juillet 2016, est un ancien élève de l'École polytechnique, ingénieur au Corps des mines. Il a dirigé l'École des mines de Nancy et est depuis 2013 Grand-croix de la Légion d'Honneur. Il est connu pour avoir été le "père" des missions locales (organismes chargés d'aider les jeunes à résoudre l'ensemble des problèmes que pose leur insertion professionnelle et sociale).
Bertrand Schwartz est doublement apparenté à la famille Debré, famille alsacienne installée à la fin des années 1880 dans la région parisienne :
sa mère, Claire Debré est la soeur du pédiatre Robert Debré, et la tante de Michel Debré, Premier ministre du général de Gaulle, et d'Olivier Debré ;
son père, Anselme Schwartz, chirurgien et membre de l'Académie de chirurgie est également le fils de Pauline Debré, soeur du grand-rabbin Simon Debré.
Bertrand est le frère du mathématicien éminent Laurent Schwartz, médaille Fields 1950 et professeur à l'École polytechnique, et du statisticien médical Daniel Schwartz.
Après des études aux Lycées Janson-de-Sailly, Saint-Louis et Louis-le-Grand, il entre en 1939 à l'école Polytechnique. Il est incorporé dès le début de la guerre et officie comme sous-lieutenant à Dunkerque en juin 1940. Six mois passés en prison en Espagne le mettent en relation avec des hommes d'une autre origine sociale que la sienne. En 1943, il rejoint les Forces Françaises Libres et la division Leclerc. Là il fait l'expérience de l'autonomie et prend conscience de l'importance de l'écoute de l'autre dans la prise de décisions capitales. Au côté de soldats très volontaires et parfois possédant une solide éducation, il « réalise combien la combinaison de la formation et de la motivation est un puissant ressort pour l'action ». Il fait le débarquement de Normandie. Libéré trop tard pour intégrer l'École des Mines de Paris à la rentrée de 1945, il décide de faire un stage d'ouvrier-mineur de six mois.
A la fin de ses études en 1948, Bertrand Schwartz est nommé professeur à l'École des mines de Nancy . Il y est alors le seul enseignant à temps plein, les autres enseignements étant dispensés par des ingénieurs ou des assistants qui repartent une fois le cours terminé. Il soutient une thèse de physique sur les pressions de terrain dans les mines et prend la direction de L'École des Mines en 1957 où il entreprend la réforme des études. Il devient par ailleurs conseiller technique aux Charbonnages de France.
Il prend ensuite la direction de l'École des mines de Nancy (1957-1966). En 1960, il devient directeur du Centre universitaire de coopération économique et sociale (CUCES) de Nancy puis impulse en 1963 la création de l'Institut national pour la formation des adultes (INFA).
Après mai-1968, il rejoint le cabinet d'Edgar Faure au Ministère de l'Éducation nationale, puis, en 1969, il est nommé conseiller à l'Éducation permanente par Olivier Guichard. Il dirige le Projet Éducation permanente du Conseil de l'Europe et travaille sur une prospective en matière d'éducation à l'échelle européenne.
Il quitte le ministère de l'Éducation nationale en 1974. Il est alors professeur de sciences de l'éducation à l'université Paris-Dauphine, puis délégué interministériel à l'insertion professionnelle et sociale des jeunes en difficulté de 1983 à 1985, il est nommé membre du Conseil économique et social en 1985. Il est l'organisateur de la mission «Nouvelles qualifications» et il a créé et présidé l'association «Moderniser sans exclure».
En 1957, Bertrand Schwartz met en place une réforme au sein de l'École des mines de Nancy, qu'il dirige, en s'appuyant sur les réponses à un questionnaire qui avait été adressé à des industriels, leur demandant notamment quelles connaissances ils souhaitaient trouver chez un ingénieur diplômé d'une grande école. Le dépouillement du questionnaire laisse entendre qu'un cursus de huit ans d'études n'y suffirait pas. Il envoie alors un second questionnaire, demandant notamment aux industriels quelles seraient les disciplines qui rendraient un ingénieur inadéquat s'il ne les maîtrisait pas. La liste des attentes devient alors plus raisonnable, et - ainsi réduite - permet d'intégrer des enseignements nouveaux, notamment les statistiques, puis l'informatique. L'enseignement comprend également des cours de méthodologie, ainsi que d'expression orale et corporelle.
Bertrand Schwartz prend la direction du Centre universitaire de coopération économique et sociale (CUCES), organisme créé en 1954 pour rapprocher l'université et l'entreprise. il y décrète, après un séjour aux USA, une « mobilisation générale » pour l'éducation permanente. Il en est directeur de 1960 à 1972. Il en définit les objectifs en insistant sur le perfectionnement des ingénieurs et cadres et sur le développement de la PST (Promotion Supérieure du Travail). Sous son impulsion, le niveau d'entrée en PST sera abaissé, la formation générale introduite, les interventions en entreprises développées, par la suite les actions collectives de formation seront lancées dans les bassins miniers de Lorraine, les unités capitalisables mises en place. Des méthodologies de l'analyse des besoins en formation seront élaborées soit par une recherche-action soit par des protocoles d'enquêtes. En 1963 le complexe de Nancy s'étend avec la création de l'INFA, Institut national pour la formation des adultes, établissement public rattaché à la direction de l'Enseignement supérieur du ministère de l'Éducation nationale, dont Bertrand Schwartz prend la direction jusqu'en 1969. Les objectifs de cet institut sont de former des formateurs, de mener des recherches de sociologie, de psychologie cognitive et de pédagogie sur la formation des adultes et d'être un lieu de documentation et de rencontre de tous les acteurs de la formation. Tout au long des années 1960, le Complexe CUCES-INFA, "creuset d'innovations", a l'ambition d'allier la recherche et l'action, complémentairement tendues vers un même but, développer l'éducation permanente (Schwartz, 1968) et l'installer durablement à travers la mise en place d'un système cohérent. Les actions et interventions à des fins de formation menées au CUCES seront nombreuses et variées, avec toujours pour base, la formation de formateurs alors que l'INFA produira des études et recherches. En 1967 plus de 150 personnes travaillent au CUCES et à l'INFA. Afin d'étendre les actions d'éducation permanente à la France entière et d'institutionnaliser cette nouvelle activité sociale, est imaginé un système d'Associations universitaires régionales d'éducation et de formation des adultes (AUREFA). Elles sont officiellement créées par arrêté en juin 1969, mais elles ne verront pourtant jamais le jour. Après les grèves autogestionnaires de 1968, Bertrand Schwartz, qui a été remis en question par les chercheurs grévistes, se désengage de l'INFA. Après quelques mois sans pilotage, Marcel Lesne prend la direction de l'Institut pour quelques mois en 1970, puis Robert Cuq le dirige jusqu'à la fin. L'INFA est supprimé en mars 1973 et remplacé par une agence à caractère industriel et commercial, l'Agence de développement de l'éducation permanente (ADEP).
En 1969, Bertrand Schwartz crée la revue Éducation permanente, revue de recherche dans le champ de la formation et du développement des adultes. Bertrand Schwartz a été un des penseurs de l'éducation permanente à l'époque où ce concept portait l'espoir d'une refonte en profondeur des systèmes éducatifs. Contrairement à Joffre Dumazedier, autre penseur de l'éducation permanente, qui l'ancre dans le temps hors travail (éducation populaire, éducation culturelle), Bertrand Schwartz la situe au coeur des enjeux du monde du travail.
Bertrand Schwartz a été l'inspirateur des Missions locales pour l'insertion professionnelle et sociale des jeunes. Son rapport sur l'insertion professionnelle et sociale des jeunes, qui lui avait été confié en 1981 par le premier ministre socialiste Pierre Mauroy, Bertrand Schwartz s'est imposé comme l'un des spécialistes français des questions de formation professionnelle continue.
Bertrand Schwartz a agi durant sa carrière professionnelle pour développer l'innovation pédagogique au travers, entre autres, de la prise en compte de la personne dans sa globalité, l'importance donnée à l'alternance et la volonté de travail en partenariat. Il souligne, dans son ouvrage Moderniser sans exclure que les actions qu'il a menées ont été « soutenues par cette visée sociale : réduire l'inégalité des chances. »
En 1989, Bertrand Schwartz devient responsable de la Mission «Nouvelles Qualifications», créée par le gouvernement avec comme finalité l'étude des conditions de transfert d'une démarche de formation en alternance innovante. Elle fonctionne pendant quatre ans, jusqu'en 1993, mobilisant 300 entreprises et 70 organismes de formation. Elle a ensuite des déclinaisons régionales, notamment dans le Nord-Pas-de-Calais.
Il participe, à partir de 1997, à la mise en oeuvre du programme Nouveaux Services - Emplois Jeunes et au développement de la médiation sociale, en particulier avec la ville de Grenoble, puis, en avril 1992 au lancement de l'association «Moderniser sans exclure», destinée à la lutte contre l'exclusion des personnes à faible niveau de qualification. Cette démarche s'est déployée dans plusieurs régions françaises, dans le cadre d'une association «Moderniser sans exclure» constituée en mars 1990. Après la dissolution de l'association en octobre 2003, un relai a été fait, dans le cadre d'associations régionales, qui ont reçu pendant un temps l'appui de l'association «Développement et emploi».
Bertrand Schwartz est docteur honoris causa des universités de Genève, Montréal, Bologne et Louvain-la-Neuve. Il a reçu le prix de l'Éthique 2008, qui lui a été remis par Simone Veil. Il a également été le premier titulaire du prix international d'éducation Grawemeyer Award en 1989.
Le lycée professionnel de Pompey (Meurthe-et-Moselle) porte le nom de Bertrand Schwartz, ainsi qu'un centre de formation de l'AFPE à Morlaix. L'Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Prémontré (Aisne) porte également son nom.
Bertrand Schwartz est mort le samedi 30 juillet 2016 à l'âge de 97 ans.
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