Francais, né le 14 décembre 1932 et mort le 8 juin 1989
Enterré (où exactement ?).
Albert Spaggiari aurait fêté ses 92 ans le samedi 14 décembre 2024. Plus que 23 jours...
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Albert Spaggiari (né le 14 décembre 1933 à Laragne-Montéglin dans les Hautes-Alpes, décédé le 8 juin 1989 à Belluno en Italie) était un malfaiteur français. Il est connu pour avoir été le cerveau du « casse du siècle » survenu à la Société générale de Nice, en 1976. Ancien soldat de la guerre d'Indochine, partisan de l'OAS, écrivain et photographe, il aura nargué la police française durant sa cavale qui durera jusqu'à sa mort, après une évasion spectaculaire. Il est étonnament populaire dans l'imaginaire collectif, qui l'assimile souvent à une sorte de Robin des Bois pour ses coups d'éclat à l'encontre de la police, en passant sous silence son inclination prononcée pour l'extrême droite.
Albert Spaggiari nait en 1933 à Laragne-Montéglin. Alors qu'il n'a que trois ans, son père décède (en 1935). Il est donc élevé par sa mère uniquement, qui avait un magasin de lingerie à Hyères. À l'âge de 16 ans, il décide de fuguer pour rencontrer Salvatore Giuliano, le célèbre bandit d'honneur sicilien. En 1950, il s'engage chez les Bérets rouges pour l'Indochine et est affecté au 3ème bataillon de parachutistes coloniaux.
C'est en 1953 qu'il débute sa carrière de voyou. Le 31 janvier de cette année, il se fait remettre, avec un complice, la caisse du Milk Bar à Hanoï. Il sera reconnu et arrêté. Le 17 août 1954, il est condamné à 5 ans de travaux forcés et 20 ans d'interdiction de séjour. En novembre de la même année, il quitte l'Indochine pour la France où il rejoint Marseille et sa prison des Baumettes. En 1957, après deux remises de peine, il est libéré et s'installe à Hyères où il rencontre Audi, une infirmière qui deviendra sa femme le 27 janvier 1959. Albert travaille alors à la société Fichet-Bauche, fabricant de coffres forts. Celle-ci se trouve à Dakar. Albert reste dans cette ville jusqu'en mars 1960, puis il regagne la France en compagnie de son épouse.
Un an plus tard, il est chargé, selon ses dires, d'assassiner le Général de Gaulle mais reçoit un ordre d'annulation au dernier moment (il qualifiera cette tentative avortée comme la plus grande déception de sa vie). En 1962, alors membre de l'OAS, il retrouve la prison de la Santé pour une affaire d'armes et de tracts. Il sort en 1966 et ouvre un magasin à Nice en 1968. Puis vient le fameux casse de Nice.
Albert Spaggiari mène une vie calme avec son studio de photographie à Nice et une propriété dans les collines surnommée Les Oies sauvages (les deux "s" consécutifs du nom sont écrits à la manière du sigle SS nazi à l'entrée de la demeure). Mais il va vite se lasser de cette vie monotone, pour cette raison il conçoit et dirige une opération qui sera nommée par la suite le casse du siècle de Nice.
L'idée de s'attaquer à la Société générale de Nice lui vient des romans à suspense qu'il dévore à cette époque, et notamment de Tous à l'égout. Auprès d'un ami il entend parler de l'absence de système d'alarme dans cette agence et de la proximité de la chambre-forte et des égoûts de la ville. Aussi, il décide de creuser un tunnel qui viendrait aboutir en dessous de la chambre-forte. Pour cela, il va louer un coffre à la Société Générale dans lequel il place un réveil, réglé pour sonner la nuit. Le but d'une telle manoeuvre était de s'assurer de l'absence de systèmes de détection sismique ou acoustique et de guider son travail.
Spaggiari contacte des gangsters professionnels dans le milieu de la pègre de Marseille. Bien que cela n'ait jamais pu être prouvé, il reçoit probablement l'aide de Gaëtano Zampa pour bâtir son équipe, à laquelle s'ajoutent d'anciens amis de l'OAS, notamment Enzo Linhio, Gaby Anglade et Jean Kay. Pendant trois mois, une quinzaine d'hommes creusent un tunnel de 8 mètres en passant par les égouts depuis l'embouchure du fleuve "le Paillon" et jusqu'à la salle des coffres de la succursale de la Société générale, trajet sinueux dans les égouts de la ville sur une distance de 3 km. Spaggiari avait pris de grandes précautions pendant ces travaux. Ses hommes travaillaient sans relâche, mais il leur interdisait la consommation de café ou d'alcool et leur imposait des pauses de 10 heures entre chaque relève, pour éviter de compromettre la mission.
Les travaux terminés, le week-end (du samedi au lundi, la banque étant fermée le lundi), du 17 juillet au 19 juillet 1976, est choisi pour donner l'assaut aux coffres, trois-cent trente-sept coffres (sur 4000) sont ouverts : cinquante millions de francs de l'époque (l'équivalent de 25 millions d'euros) sont prélevés. L'équipe de Spaggiari a dû sortir des coffres plus vite que prévu, suite à une montée des eaux préoccupante dans les égouts, susceptible de les bloquer dans leur retraite (il pleuvait ce week-end là sur Nice). Selon certains témoignages, Spaggiari amena à ses hommes dans le coffre du vin et du pâté pour fêter leur victoire. Ils trouvèrent dans les coffres des photos dénudées de certaines célébrités locales qu'ils affichèrent sur les murs du coffre pour qu'elles soient vues par ceux qui y rentreraient[réf. nécessaire]. Avant de partir Spaggiari laisse un message sur le mur du coffre « ni armes, ni violence et sans haine ».
Dans un premier temps, la police française piétinera dans l'enquête faute d'indice. Spaggiari en cavale à Washington propose ses services à la CIA, en se présentant comme le cerveau du casse du siècle à Nice sous le surnom de "Bert". La CIA alerte la police française qui recoupera bientôt ce surnom avec "Albert", le prénom de Spaggiari. Mais elle finira par découvrir l'identité des membres du groupe après avoir arrêté un clochard qui avait participé aux travaux, ainsi que Francis Pellegrin et Alain Bournat, qui avaient tenté de négocier des lingots provenant du casse. Spaggiari est alors en Asie, où il accompagne Jacques Médecin, en tant que photographe. Arrêté à son retour à l'aéroport, il niera les faits dans un premier temps, avant de les reconnaître enfin, après avoir insisté pour les avouer uniquement en présence d'un représentant officiel, en l'occurence un des plus importants policiers de France, Honoré Gévaudan . Il choisira pour sa défense l'avocat Maître Jacques Peyrat, membre du Front national et futur maire de Nice. Selon ses dires de l'époque le casse aurait été destiné à financer une organisation politique secrète, la "Catena" (Chaîne en italien), qui apparemment n'exista que dans son esprit.
Alors qu'il est interrogé par le juge d'instruction Richard Bouazis, Spaggiari va mettre à exécution son plan d'évasion. Le 10 mars 1977, il fournit au juge qui l'entend un gribouillis, en le présentant comme une preuve, et alors que le juge est occupé à examiner le document, Spaggiari saute par la fenêtre du bureau du juge et atterrit huit mètres plus bas sur une voiture garée. Il parvient à s'échapper grâce à un complice qui l'attend en moto. Beau joueur, il envoie au propriétaire de la voiture endommagée un chèque de 5 000 francs, en guise de remboursement[réf. nécessaire]. Spaggiari, en cavale, devient le premier bandit médiatique.
Des journaux de gauche affirmèrent que Spaggiari avait bénéficié d'aides parmi ses amis hommes politiques, et en particulier de la part de l'ancien militant de l'OAS et maire de Nice, Jacques Médecin. Ces accusations compliquèrent la tâche de Médecin au second tour des élections municipales de 1977.
En 1995, Jacques Peyrat accuse Christian Estrosi, futur ministre, actuel maire de Nice, et ancien champion de moto d'avoir été le complice à moto de Spaggiari. Mais Estrosi parvient à prouver que ce jour là il était engagé dans une course à Daytona.
Spaggiari est condamné par contumace à la prison à perpétuité. Il passe 12 ans de cavale, reclus dans un chalet dans le Nord de L'Italie. Il aurait aussi été aperçu en Argentine. Pour la publication de son dernier livre Le Journal d'une truffe, il donne une interview à Bernard Pivot pour son programme télévisé Apostrophes, ce qui fait grand bruit (émission enregistrée à Milan en Italie).
En 2000, des documents déclassifiés de la CIA et publiés par la National Security Archive prouvent les liens entretenus entre Albert Spagiarri et le régime chilien d'Augusto Pinochet, en particulier avec l'agent de la DINA Michael Townley, responsable de l'assassinat de l'ex-ministre de Salvador Allende, Orlando Letelier, à Washington, D.C., en 1976 (accusé d'être impliqué dans le narco-trafic international), ainsi que de celui du général Carlos Prats, à Buenos Aires[1].
Ces complicités avec la junte militaire chilienne, ainsi qu'avec le régime dictatorial d'Argentine expliquent ses voyages dans ce pays.
Il meurt le 8 juin 1989, à 55 ans, d'un cancer du poumon alors qu'il se trouve en exil en Italie, après douze années passées à se grimer et à fuir. Sa compagne remonte en France en caravane sans éveiller les soupçons des douanes et dépose son corps à Hyères (Var) chez sa mère le 10 juin. Il est enterré à Laragne-Montéglin.
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Les meilleures citations d'Albert Spaggiari.
Sans arme, ni haine, ni violence.
La valeur, c'est invariable ; elle reste la même aussi bien dans les petites mésaventures que dans les grandes douleurs.
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A fait le casse du siècle mais est mort dans la misère.
Il y a eu dans ce cas une justice.
La classe, un Arsène Lupin moderne !