Joseph Nicéphore Niépce, né le 7 mars 1765 à Chalon-sur-Saône (actuelle Saône-et-Loire) et mort le 5 juillet 1833 à Saint-Loup-de-Varennes (Saône-et-Loire), est un ingénieur français, célèbre pour être l'inventeur de la photographie appelée alors « procédé héliographique ». Il est aussi l'auteur de la plus ancienne prise de vue et du pyréolophore (le premier moteur à combustion interne du monde).
Joseph Nicéphore Niépce voit le jour en mars 1765 à Chalon-sur-Saône en Bourgogne, sous le règne de Louis XV. Son père est avocat et gérant de biens, conseiller du Roi ; sa mère est la fille d'un célèbre avocat. Très aisée, la famille possède des propriétés dispersées autour de Chalon-sur-Saône lui procurant des revenus élevés.
De 1780 à 1788, ses études aux collèges des Oratoriens à Chalon-sur-Saône, Angers et Troyes font entrevoir pour Joseph une carrière ecclésiastique ; mais il semble que la vocation du jeune homme se soit émoussée. Il renonce à la prêtrise et s'engage dans l'armée révolutionnaire en 1792. Il s'installe à Nice et s'y marie avec Agnès Roméro qui met au monde Isidore en 1796.
Dix ans plus tard, il est de retour en Bourgogne. À trente-six ans, Niépce retrouve donc sa terre natale, sa mère, sa soeur et ses deux frères, Claude, l'aîné, et Bernard. Les années suivantes sont consacrées à la mise en valeur de ses propriétés et à ses inventions : le « pyréolophore » (sorte de moteur marin à explosion) qui, bien que jamais commercialisé apporte une notoriété nationale à ses talents d'inventeur, partagée avec Claude. Il y a également un projet de machine hydraulique de Marly, la culture du pastel dont le développement est favorisé par le blocus continental.
Tous ces travaux, l'état de guerre permanent (nous sommes maintenant sous le premier Empire), le renchérissement de toutes choses amènent leur cortège de difficultés financières et Niépce contracte le premier d'une longue série d'emprunts.
1816 est l'année des premières recherches « héliographiques », menées conjointement à celles du pyréolophore. Fin 1817, son frère Claude part en Angleterre tenter de vendre leur moteur et continuer ses propres travaux sur le « mouvement perpétuel ». La correspondance des deux frères durant les onze années suivantes sera un véritable almanach de l'avancement des recherches et des premiers succès photographiques. En 1824, enfin, Nicéphore peut écrire à son frère : « La réussite est complète ».
Hélas la situation de la famille est catastrophique : les dettes s'élèvent à 1 800 000 francs (équivalent 1987) et on songe sérieusement à vendre des propriétés pour rembourser des créanciers devenus impatients.
D'après la lettre à son frère Claude datée du 5 mai 1816 , il semble que c'est à cette date que Nicéphore Niépce obtient un premier résultat significatif: une vue depuis sa fenêtre. Il s'agit d'un négatif que Niépce ne parvient pas à fixer. Après développement, le papier continue de se noircir. Il appelle cette image rétine: "je plaçai l'appareil dans la chambre où je travaille ; en face de la voliere, les croisées ouvertes ; je fis l'expérience d'après le procédé que tu connais, Mon cher ami, et je vis sur le papier blanc toute la partie de la voliere qui pouvait être apperçue de la fenêtre et une légère image des croisées qui se trouvaient moins éclairées que les objets extérieurs."
Une nature morte réalisée par Niépce et connue sous le titre La table servie a été considérée par certains auteurs comme la première photographie, prise avant 1825 . L'original, offert par le petit fils de Niépce à la Société française de photographie en 1890, est aujourd'hui disparu. Il en subsiste une reproduction réalisée par la SFP en 1891. Les recherches de J.-L. Marignier ont, depuis, conclu qu'il s'agissait plus vraisemblablement d'une image prise en 1832 ou 1833 par un procédé original, le physautotype, mis au point par Niépce et Daguerre dans le cadre de leur collaboration entre 1829 et 1833 (cf. infra).
En 1827 , Niépce réalise la photographie intitulée le Point de vue du Gras, prise depuis la fenêtre de sa maison de Saint-Loup-de-Varennes, près de Chalon-sur-Saône. Il utilise pour cela une plaque d'étain et du bitume de Judée, provenant de l'asphalte des mines de Seyssel (Ain). Après avoir reconstitué le procédé dans les années 1990 et en s'appuyant sur les témoignages d'époque, J.-L. Marignier a estimé que le temps de pose avait dû être de plusieurs jours.
Parallèlement, l'inventeur lie ses premières relations avec le graveur Lemaître et l'ingénieur-opticien Vincent Chevalier, de Paris. C'est grâce à ce dernier que Louis Daguerre écrit une première lettre à Niépce en 1826. Les contacts entre les deux hommes sont peu fréquents : Niépce est assez méfiant, Daguerre plutôt pressant. Nicéphore envoie avec parcimonie des échantillons (parfois tronqués) de ses réussites tandis que Daguerre, lui, n'envoie que des promesses...
1827 est une année décisive. Bien que miné par des difficultés de tous ordres, Niépce prend conscience du degré d'achèvement de son invention et cherche des contacts pour la faire reconnaître et la perfectionner. Claude tombe toutefois gravement malade et il faut partir pour l'Angleterre où la situation est là aussi calamiteuse : épuisé par ses recherches, n'ayant pas réussi à négocier le pyréolophore, Claude sombre dans la démence et meurt peu après. Lors de leur passage à Paris, Niépce et sa femme nouent des relations avec des scientifiques, mais sans suite. Mêmes résultats en Angleterre malgré de flatteuses rencontres avec des membres de la Royal Academy.
Début 1828, retour à Chalon-sur-Saône : Daguerre se montre de plus en plus désireux de connaître de nouveaux résultats. Le premier projet d'association entre Niépce et Daguerre voit le jour en octobre 1829. Le but de l'association est de commercialiser les fruits de la nouvelle découverte, à parts égales. Niépce apporte son invention, Daguerre ses relations et son « industrie ». Au cours des années suivantes, la collaboration devient plus étroite : une correspondance s'établit entre Chalon-sur-Saône et Paris. On use même, pour préserver le secret, d'un code chiffré désignant les éléments utilisés (13=la chambre noire, 56=le Soleil, 5=le bitume de Judée, etc.). Ce code compte jusqu'à cent une références. Les lettres échangées montrent que Daguerre est surtout préoccupé de la gestion de son « diorama » et que les recherches sont essentiellement le fait de Niépce (bien que Daguerre parle de « nos » recherches).
En 1832 enfin, Daguerre réalise pour Niépce un bilan de ses propres travaux d'où il ressort que l'un et l'autre, avec les mêmes produits, obtiennent des résultats différents ; il est toutefois à noter et cela n'est pas sans importance que jamais Daguerre n'a pu montrer à Niépce le moindre résultat de ses essais. Mais les choses avancent. Début 1833, cependant, Daguerre, malade, suggère la remise à plus tard de certains essais.
Le 5 juillet 1833 à sept heures du soir, Nicéphore Niépce meurt subitement dans sa maison de Saint-Loup-de-Varennes. Il repose au cimetière du village.
Le 3 juillet 1839, François Arago présente à la chambre des Députés son rapport sur le Daguerréotype. Cette communication livre "à l'univers tout entier" le secret du procédé de Louis Daguerre. Arago oublie seulement de préciser que l'invention dont il est question est née depuis déjà quinze ans du génie d'un autre homme: Nicéphore Niépce. (En 1841 commence une polémique sur la paternité de l'invention. Le fils de Nicéphore Niépce, Isidore Niépce, publie un livre intitulé Historique de la découverte improprement nommée daguerréotype. Il faudra quelques années pour que la paternité de l'invention, confisquée un temps par Daguerre soit définitivement rendue à Niépce).
Vers 1853, Abel Niépce de Saint-Victor améliore la technique de son oncle sous le nom d'héliogravure.
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Nous avons visités sa maison de Saint Loup de Varennes rempli d'emotions nous nous sommes recueillis sur sa tombe de ce grand inventeur dont cette merveille qu'est la Photographie