Enterré (où exactement ?).
Maurice Rajsfus, né le 9 avril 1928 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) et mort le 13 juin 2020, est un écrivain, journaliste, historien et militant français. Il est auteur de nombreux livres dans lesquels il a abordé les thèmes du génocide des juifs en France, de la police et des atteintes aux libertés. En 1994, il a cofondé l'Observatoire des libertés publiques, qu'il préside.
Maurice Rajsfus est le fils de parents juifs polonais arrivés en France au début des années 1920. Ils ont été mariés par le maire d'Aubervilliers, Pierre Laval, « alors encore avocat pacifiste ».
En juillet 1942, alors qu'il a 14 ans, il est arrêté avec ses parents et sa sœur aînée, Eugénie/Jenny, 16 ans, lors de la rafle du Vélodrome d'Hiver par un policier « un temps voisin de palier [...]. Lorsque, en 1988, Rajsfus tentera de l'approcher (« pour comprendre »), le retraité l'éconduira d'un brutal : « Ça ne m'intéresse pas ! » Il n'a cessé depuis d'incarner cette « police de Vichy au passé trop présent, sans remords et sans mémoire. » Maurice Rajsfus est relâché avec sa sœur à la suite d'un ordre aléatoire excluant les enfants juifs français de 14 à 16 ans de la rafle ; ses parents ne reviendront pas.
Au lendemain de la guerre, il est « "Jeune communiste" à 16 ans, exclu à 18 pour "hitléro-trotskisme", militant de la IVe Internationale avant 1950, puis du groupe Socialisme ou barbarie avec Lefort et Castoriadis, mobilisant le mouvement des Auberges de jeunesse contre la guerre d'Algérie dès 1955 et président de Ras l'Front de 1991 à 1999 ».
Un an après que, le 6 avril 1993, Makomé M’Bowolé a été tué d'« une balle dans la tête à bout touchant » alors qu'il était interrogé, menotté, au commissariat des Grandes Carrières (18 arrondissement de Paris), Maurice Rajsfus fonde l'Observatoire des libertés publiques. Ni dérapages fortuits ni accidents, il y démontre par l’exhaustivité des faits que ces meurtres sont l’aboutissement d’une violence systémique et quotidienne, toujours exercée au nom du maintien de l’ordre public.
Pour lui, le lien entre passé et présent est constant, notamment dans la surveillance de la police : « Ils ont volé des années de vie à mes parents. Tous ont participé aux rafles quand ils étaient requis. Pratiquement pas un seul n’a démissionné. Si la police française ne s’était pas mise aux ordres, jamais il n’y aurait eu autant de dégâts. Il y a eu 250 000 déportés de France, dont 76 000 Juifs, les autres étant, pour l’essentiel, des communistes et des gaullistes… Et que dire de ce policier qui, rendant compte à la préfecture de sa mission, ose écrire, le 22 juillet : "Le Vél’ d’Hiv’ est évacué. Il restait 50 Juifs malades et des objets perdus, le tout a été transféré à Drancy". »
Après 20 ans de recherches et près de 6 000 « faits divers » policiers relatés, Maurice Rajsfus met fin au bulletin Que fait la police ? en avril 2014.
Définissant le sionisme comme un « projet présenté comme "généreux" par ses initiateurs », il considère qu'il « a rapidement dérivé en une entreprise également raciste ». En parallèle, il dénonce l'utilisation de l'accusation d'antisémitisme qui est, selon lui, devenue « une arme brandie contre tous ceux qui s’opposent au sionisme, idéologie active qui ne saurait souffrir la moindre critique ».
Il publie, en 1990, Palestine : chronique des événements courants, 1988-1989 et L'Ennemi intérieur : Israël-Palestine, livres dans lesquels il décrit Israël comme « une démocratie sous haute surveillance » et dénonce les exactions de l'armée israélienne.
N'ayant longtemps eu que le certificat d’études, puisqu'il quitta le collège à 14 ans, Maurice Rajsfus a cependant passé un doctorat en sociologie en 1992.
Il a été à plusieurs reprises membre du jury des Big Brother Awards France, et a préfacé le livre Big Brother Awards. Les surveillants surveillés (2008). Toutefois, il n'a pas une formation académique dans le domaine de l'Histoire. Pierre Vidal-Naquet note dans sa préface du livre de Maurice Rajsfus consacré à l'Union générale des israélites de France (UGIF) que « Entre Maurice Rajsfus et moi, il y a, dois-je ajouter, une autre différence. Je suis, il n'est pas un "historien de profession" », et il estime qu'« Il y a parfois à discuter sur la façon dont Maurice Rajsfus aborde le matériel historique, mais "Messieurs les Historiens" − et je ne m'excepte pas du lot − auraient dû commencer ».
Maurice Rajsfus est mort le 13 juin 2020, à l'âge de 92 ans. Le 13 juin 2020, les Éditions Libertalia, qui l'avaient édité, annoncent : « Maurice Rajsfus vient de nous quitter après un combat inégal de six semaines contre la maladie. Nous poursuivrons ses combats pour la justice et l'émancipation. Ami, ta rage n'est pas perdue ! ».
Aidez-nous à localiser la tombe de Maurice Rajsfus en nous envoyant l'adresse du lieu où se trouve sa sépulture (cimétière...). Facultatif : transmettez-nous également les coordonnées GPS de l'emplacement exact de la sépulture de Maurice Rajsfus.
Nous n'avons pas de citations de Maurice Rajsfus pour le moment...
Si vous connaissez des citations de Maurice Rajsfus, nous vous proposons de nous les suggérer.
Proposez une citation.
Soyez le premier à poser une question sur Maurice Rajsfus.
Si vous ne trouvez ce que vous recherchez sur Maurice Rajsfus, décrivez-nous votre demande et nous vous répondrons personnellement dans les plus brefs délais.
Demandez-nousMaurice Rajsfus est au Paradis ! Les membres du site ont décidé de porter Maurice Rajsfus au plus haut niveau du site en lui attribuant une note moyenne de 5 sur 5 avec 1 note. Seules les célébrités ayant une note de 4 ou + peuvent prétendre à une place au Paradis.
Vous avez des questions sur Maurice Rajsfus ? Des remarques ? Des infos à partager ?
Si vous connaissez un site qui parle de Maurice Rajsfus et susceptible d'apporter des informations complémentaires à cette page, vous pouvez nous proposer le lien. Après délibération (si nous pensons que le contenu proposé est intéressant), nous afficherons le lien vers cette nouvelle source d'infos et nous vous préviendrons par e-mail quand il sera publié.
Un homme engagé toute sa vie pour dénoncer les violences d'État, combat qui résonne particulièrement au regard des événements actuels.