Artiste, Écrivain, Romancier (Art, Littérature).
Anglais, né le 21 septembre 1866 et mort le 13 août 1946
Enterré (où exactement ?).
Herbert George Wells (né le 21 septembre 1866 à Bromley dans le Kent, mort le 13 août 1946 à Londres) est un écrivain britannique surtout connu aujourd'hui pour ses romans de science-fiction. Il fut cependant également l'auteur de nombreux romans de satire sociale, d'oeuvres de prospectives, de réflexions politiques et sociales ainsi que d'ouvrages de vulgarisation touchant aussi bien à la biologie, à l'histoire qu'aux questions sociales.
Quelques oeuvres :
► 1895 : La Machine à explorer le temps (The Time Machine) ;
► 1896 : L'Île du docteur Moreau (The Island of Doctor Moreau) ;
► 1897 : L'Homme invisible (The Invisible Man) ;
► 1897 : L'histoire de Plattner (The Plattner Story, and Others) ;
► 1898 : La Guerre des mondes (The War of Worlds) ;
► 1899 : Une histoire des temps à venir (A Story of the Days To Come) ;
► 1901 : Les Premiers Hommes dans la lune (The First Men in the Moon) ;
► 1902 : Miss Waters (The Sea Lady) ;
► 1902 : Anticipations (Anticipations of the Reaction of Mechanical and Scientific Progress upon Human Life and Thought) ;
► 1903 : M. Skelmersdale au pays des fées (Twelve Stories and a Dream) ;
► 1904 : Le pays des aveugles (The Country of the Blind) ;
► 1906 : La burlesque équipée du cycliste ; (The Wheels of Chance)
► 1906 : Au temps de la comète (In the Days of the Comet) ;
► 1908 : La Guerre dans les airs (The War in the Air) ;
► 1914 : La Destruction libératrice (The World Set Free : A Story of Mankind) ;
► 1916 : Mr Britling commence à voir clair (Mr. Britling Sees It Through) ;
► 1917 : Dieu l'invisible roi (God the Invisible King) ;
► 1919 : La flamme immortelle (The Undying Fire) ;
► 1923 : Mr. Barnstaple chez les hommes-dieux (Men Like Gods).
Une bibliographie a été dressée par Mrs Wells (de 1891 à 1920) et publiée dans la biographie consacrée à H.-G. Wells, par Édouard Guyot, Payot, Paris, 1920.
Il fut un auteur très prolifique qui écrivit aussi bien des romans réalistes que de la science-fiction, comme des essais sur l'histoire de l'humanité ou l'évolution future de la société. Herbert George Wells fut un socialiste convaincu. Après 1900, ses oeuvres se firent de plus en plus politiques et didactiques. À présent, seuls ses premiers romans de science-fiction sont encore lus.
Herbert George Wells fut le cinquième et dernier enfant de Joseph Wells, un jardinier et joueur de cricket devenu boutiquier, et de Sarah Neal, une ancienne domestique. Il est né à Atlas House, 47 High Street, Bromley, dans le Kent. Sa famille appartenait à la classe moyenne peu argentée. Un héritage permit à la famille d'acheter un magasin de porcelaines qui ne fut jamais prospère. Joseph fut obligé de vendre des battes et des balles de cricket pour nourrir sa famille. Il recevait également de faibles rémunérations lors des matchs auxquels il participait.
Un incident survenu à Herbert George Wells alors qu'il n'avait que sept ans seulement fut déterminant pour la suite de sa vie. À cause d'un malencontreux accident survenu sur un terrain de sport, il dut rester alité un certain temps avec une jambe cassée . Il passait le temps en lisant des romans et se passionnait pour les autres mondes auxquels lui donnaient accès ses nouvelles lectures. C'est à ce moment-là qu'il prit goût à l'écriture. Plus tard la même année, il entra à la Thomas Morley's Commercial Academy, une école privée fondée en 1849. L'enseignement y était très erratique, plus particulièrement axé, comme Wells le raconta plus tard, sur l'écriture calligraphiée et les calculs utiles aux seuls hommes d'affaires. Wells y poursuivit sa scolarité jusqu'en 1880. Mais en 1877, un nouvel incident obscurcit la jeunesse de l'auteur : à la suite d'une chute, son père se fracture une jambe et doit abandonner sa carrière sportive qui représentait une part non négligeable des revenus de la famille.
Incapable de supporter plus longtemps leur charge de famille, les parents Wells eurent l'idée de placer leurs garçons comme apprentis dans différents corps de métier. Ainsi, de 1881 à 1883, Herbert George Wells fit un apprentissage comme marchand de tissus chez Southsea Drapery Emporium. Cette expérience lui inspira plus tard ses romans intitulés The Wheels of Chance (Les Roues de la fortune) et Kipps, qui décrivent la vie d'un apprenti marchand de tissus qui commente de manière critique la répartition des richesses dans le monde.
Les parents Wells ne s'entendaient pas très bien - elle était protestante et lui libre penseur -, si bien que sa mère retourna travailler comme femme de chambre à Up Park, une maison de campagne du Sussex, une fonction qui ne l'autorisait à emmener ni mari, ni famille. Ensuite, Sarah et Joseph vécurent séparément, sans toutefois divorcer, ni avoir aucune autre liaison. Herbert George Wells ne tira profit ni de son apprentissage comme marchand de tissu, ni de son apprentissage comme assistant chimiste, ni de son expérience comme enseignant auxiliaire, ce qui l'obligea à retourner régulièrement chez sa mère à Up Park, jusqu'à ce qu'il trouve une situation plus stable. H. G. Wells profitait de ses séjours à Up Park pour se plonger dans les livres de la superbe bibliothèque du lieu.
En 1883, son employeur le renvoya, arguant qu'il n'était pas satisfait de ses services. Mais le jeune Wells était loin d'être mécontent de ce renvoi qui marqua la fin de sa période d'apprentissage. Plus tard la même année, il devint assistant d'enseignement à la Midhurst Grammar School, dans le Sussex de l'Ouest, jusqu'à ce qu'il décroche une bourse d'études à la Normal School of Science de Londres (qui s'appellera par la suite le Royal College of Science et dépendra de l' Imperial College de Londres) où il étudie la biologie avec Thomas Henry Huxley, mais aussi la géologie et l'astronomie. Huxley donnait en particulier des cours d'anatomie comparée dont il était un grand spécialiste. L'année passée à suivre son cours fut pour Wells la plus significative de toute son éducation. Elle marquera également son écriture romanesque puisqu'il puisera dans la biologie, en particulier dans l'évolution et l'anatomie comparée nombre de créations littéraires. Comme ancien élève, il aidera ensuite à créer la Royal College of Science Association dont il sera le premier président en 1909. Wells étudia dans sa nouvelle école jusqu'en 1887 avec une allocation de vingt-et-un shillings par semaine grâce à sa bourse d'études.
Ces années marquent le début de son intérêt croissant pour une réforme possible de la société. Il commença son approche du sujet en étudiant la République de Platon, puis se tourna vers les idées plus contemporaines du socialisme telles qu'elles s'exprimaient au sein de la Fabian Society et dans diverses lectures à la Kelmscott House, le domicile de William Morris. Il compta également parmi les membres fondateurs du magazine The Science School Journal, un périodique qui lui permettait d'exprimer ses propres idées sur la littérature et la société. L'année scolaire 1886-1887 fut sa dernière année d'études. Malgré sa réussite aux examens de biologie et de physique, son échec à l'examen de géologie lui coûta son passage en année supérieure et sa bourse d'études. Herbert George Wells se retrouva alors sans revenu. Sa tante Mary, une cousine de son père, l'invita à rester chez elle dans un premier temps, ce qui lui épargna la recherche d'un logement. Pendant son séjour chez sa tante, il nourrit un intérêt croissant pour sa cousine Isabel.
En 1891, Herbert George Wells épousa sa cousine Isabel Mary Wells, mais la quitta en 1894 pour l'une de ses étudiantes, Amy Catherine Robbins, qu'il épousa en 1895. Sa seconde femme lui donna deux fils : George Philip (connu sous le surnom de Gip) en 1901 et Frank Richard en 1903.
Pendant ses années de mariage avec Amy, Wells entretint des liaisons avec un grand nombre de femmes, dont l'activiste américaine du contrôle des naissances, Margaret Sanger. Il eut une fille, Anna-Jane, avec l'écrivain Amber Reeves en 1909 et un fils en 1914, Anthony West, avec la romancière et féministe Rebecca West, de vingt-six ans sa cadette. Bien qu'Amy Catherine ait eu connaissance de certaines des liaisons extra-conjugales de son mari, elle resta mariée à Herbert George Wells jusqu'à sa mort, en 1927. Wells eut également une liaison avec Odette Keun et Moura Budberg. « Je n'ai jamais été un grand romantique, » écrivit Wells dans An Experiment in Autobiography (1934), « bien que j'aie aimé très profondément beaucoup de gens. »
Herbert George Wells s'exprimait également par le dessin. Ses croquis ornaient fréquemment les couvertures de ses propres livres. Ses dessins couvraient un large éventail de sujets, allant du commentaire politique aux critiques littéraires en passant par des sujets plus romantiques. Pendant ses années de mariage avec Amy Catherine - qu'il surnommait Jane -, il dessina un grand nombre de scènes à propos de leur mariage. Ce fut pendant cette période qu'il appela ses dessins des « picshuas » (une déformation humoristique du terme anglais pictures). Ces picshuas firent l'objet d'études approfondies par ses élèves et un ouvrage leur fut consacré.
À la recherche d'une manière plus structurée de jouer à des jeux de guerre, Herbert George Wells est l'auteur de Floor Games (1911), suivi par Little Wars (1913). Little Wars est généralement reconnu aujourd'hui comme le tout premier wargame miniature avec figurines et Wells est considéré comme le père du wargame avec figurines.
Le premier best-seller de Herbert George Wells fut Anticipations, paru en 1901. C'est peut-être son oeuvre la plus explicitement futuriste, elle portait le sous-titre « Une expérimentation en prophétie » (An Experiment in Prophecy) lorsqu'elle parut tout d'abord par épisodes dans un magazine. Ce livre est intéressant à la fois pour ses bonnes intuitions (les trains et les voitures résultant de la migration des populations des centres-villes vers les banlieues ; les restrictions morales déclinant lorsque hommes et femmes recherchent davantage de liberté sexuelle) et pour ses erreurs (« mon imagination refuse de voir un sous-marin quelconque faire autre chose qu'étouffer son équipage et sombrer au fond des mers »).
Statue d'un tripode de La Guerre des mondes, érigée dans le centre-ville de Woking en Grande-Bretagne
Statue d'un tripode de La Guerre des mondes, érigée dans le centre-ville de Woking en Grande-Bretagne
Ses premiers romans, qu'on appelait à l'époque des « romances scientifiques », inaugurèrent un grand nombre de thèmes devenus de grands classiques en science-fiction, comme par exemple La Machine à explorer le temps, L'Homme invisible et La Guerre des mondes (tous trois portés à l'écran), et furent souvent considérés comme largement influencés par les oeuvres de Jules Verne. Mais Wells refusait lui-même le titre de Jules Verne anglais comme il l'expliqua dans une préface qu'il écrivit pour une réédition de ses romans scientifiques (scientific romances) en 1933. Wells opposait ses oeuvres d'imagination et les romans d'anticipation du français. Ses inventions n'avaient pas pour but de montrer ce qui allait se produire réellement, mais à simplement prendre possession du lecteur par l'illusion romanesque. Il comparait ses romans à L'Âne d'Or d'Apulée, à l'Histoire Véritable de Lucien de Samosate, à Peter Schlemil d'Adelbert von Chamisso et à Frankenstein de Mary Shelley. Wells écrivit également d'autres romans, non fantastiques, qui reçurent un très bon accueil de la part des critiques, comme par exemple Tono-Bungay et Kipps. Wells fut également l'auteur de plusieurs douzaines de nouvelles et de novellas, la plus connue étant The Country of the Blind (1911).
Même s'il ne s'agit pas d'un roman de science-fiction, Tono-Bungay fait une large part à la décomposition radioactive. Celle-ci joue un rôle-clé The World Set Free (1914). Ce récit contient ce qui peut être considéré comme sa meilleure intuition prophétique. Les scientifiques de l'époque savaient que la décomposition du radium dégageait de l'énergie à faible rayonnement pendant des milliers d'années. Le taux de rayonnement était trop faible pour avoir une quelconque utilité pratique, mais la masse totale de l'énergie libérée était énorme. Le roman de Wells tourne autour d'une invention non spécifiée qui accélère le processus de décomposition radioactive afin de produire des bombes qui explosent avec une puissance digne d'explosifs ordinaires, mais qui continuent d'exploser pendant des jours et des jours. Leó Szilárd reconnut que ce livre lui inspira la théorie de la réaction nucléaire en chaîne.
Wells écrivit aussi des ouvrages spécialisés. Son oeuvre en deux volumes la plus célèbre fut The Outline of History (1920) qui inaugurait une nouvelle ère de vulgarisation historique à destination du grand public. Les historiens professionnels l'accueillirent avec circonspection, à l'exception de Arnold J. Toynbee qui qualifia l'ouvrage de meilleure introduction possible à l'histoire mondiale. De nombreux autres auteurs poursuivirent dans cette voie de la vulgaristion. Wells poursuivit dans cette voie en 1922 avec un ouvrage populaire, mais beaucoup plus court : A Short History of the World, et deux autres longs traités, The Science of Life (1930) et The Work, Wealth and Happiness of Mankind (1931). Ces ouvrages de vulgarisation devinrent suffisamment populaires pour donner l'occasion à James Thurber de les parodier dans son essai humoristique intitulé An Outline of Scientists. L'introduction à l'Histoire mondiale de Wells en deux volumes fut régulièrement rééditée, avec une réédition en 2005, tandis que A Short History of the World fut réédité en 2006.
Dès les débuts de sa carrière, Herbert George Wells cherchait une meilleure manière d'organiser la société, écrivant de nombreuses utopies. Ses romans commençaient généralement par la description d'un monde courant à la catastrophe jusqu'à ce que la population mondiale accède à un nouveau mode de vie : soit grâce à un mystérieux gaz libéré par une comète et qui rendait les humains plus rationnels (In the Days of the Comet), soit grâce à un conseil scientifique s'emparant du pouvoir (The Shape of Things to Come (1933)), adapté plus tard pour le film d'Alexander Korda, Things to Come, daté de 1936. Wells fit également la description d'une reconstruction sociale d'après-guerre par l'avènement de dictateurs fascistes dans The Autocracy of Mr Parham (1930) et The Holy Terror (1939).
Wells questionna l'essence même de l'humanité en opposant les idées de nature et de culture. Toutes ses utopies ne se terminaient pas forcément de manière heureuse, comme le montre le roman When the Sleeper Wakes (1899) (republié sous le titre The Sleeper Awakes, 1910) qui relève davantage de la dystopie. L'Île du docteur Moreau, plus sombre, force encore le trait. Le narrateur, prisonnier sur une île où les animaux sont changés en êtres humains par vivisection, mais sans succès, rentre en Grande-Bretagne. À l'instar de Gulliver lorsqu'il rentre du pays des Houyhnhnms, il se retrouve incapable de voir ses concitoyens autrement que comme des bêtes civilisées régressant lentement pour retrouver leur nature animale.
Wells rédigea également la préface de la première édition des journaux intimes de W. N. P. Barbellion, The Journal of a Disappointed Man (Le Journal d'un homme déçu), publié en 1919. Comme beaucoup de critiques pensaient que Barbellion n'était qu'un pseudonyme, Wells fut longtemps considéré comme le véritable auteur du Journal ; Wells a toujours démenti ces allégations, mais les rumeurs persistèrent jusqu'à la mort de Barbellion cette même année.
En 1927, Florence Deeks poursuivit Wells pour plagiat, arguant qu'il avait copié la plus grande partie de The Outline of History à partir de son manuscrit intitulé The Web qui avait été soumis à l'éditeur canadien Canadian Macmillan Company et refusé. Malgré de nombreuses similarités de style et nombre d'erreurs historiques communes, la justice disculpa Wells.
En 1938, il publia World Brain, une série d'essais sur l'organisation future de la connaissance et de l'éducation, parmi lesquels on trouve un essai intitulé The Idea of a Permanent World Encyclopaedia.
Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés découvrirent que les SS avaient établi une liste des intellectuels et politiciens à assassiner immédiatement après l'invasion de la Grande-Bretagne pendant l'Opération Sea Lion. Le nom d'Herbert George Wells apparaissait en tête de liste pour être un socialiste. Wells, devenu président du PEN club international, avait déjà eu affaire à l'Allemagne nazie en supervisant lui-même l'exclusion du PEN club allemand de la ligue internationale en 1934, suite à l'exclusion des écrivains non-aryens.
H. G. Wells se considérait comme un socialiste, même s'il se trouvait occasionnellement en désaccord avec certains autres socialistes de son époque. Il fut membre de la Fabian Society, mais la quitta ensuite parce qu'il jugeait cette organisation beaucoup plus radicale qu'il ne l'aurait voulue. Il devint même l'un de ses adversaires les plus acharnés, reprochant à ses membres d'avoir une piètre compréhension des problèmes économiques et éducatifs. Il fut également le candidat du Labour Party à l'Université de Londres en 1922 et 1923, mais même à cette époque sa foi en son propre parti était pour le moins fragile.
Son idée politique la plus féconde concernait la nécessité de créer un État-Monde. D'après son autobiographie, il considérait qu'à partir de 1900 un État-Monde était inévitable. Si les détails de cet État-Monde ont varié au cours du temps, son principe fondamental consistait à organiser une société qui favoriserait les sciences, mettrait fin aux nationalismes et permettrait aux citoyens de progresser en fonction de leurs mérites et non plus en fonction de leur naissance. À l'époque où il pensait qu'un État-Monde était inévitable, il réalisa également que le type de démocratie parlementaire qui était pratiquée à l'époque n'était pas satisfaisante. Ainsi, lorsqu'il travailla à la Charte des Nations Unies, il s'opposa à toute mention du terme démocratie. Par ailleurs, il craignait que le citoyen moyen ne fût jamais suffisamment éduqué ou éclairé pour traiter des problèmes majeurs du monde. C'est la raison pour laquelle il pensait devoir limiter le droit de vote aux scientifiques, ingénieurs et autres gens de mérite. Mais il défendait en même temps l'idée que les citoyens devaient jouir du maximum de liberté possible, tant que celle-ci ne restreignait pas celle d'autrui. Toutes les valeurs que défendait H. G. Wells furent de plus en plus critiquées à partir des années 1920.
Jusque dans les années 1930, Wells resta convaincu de la nécessité de créer un État-Monde. Dans cette perspective, il accueillit avec enthousiasme les tentatives de Lénine de reconstruire l'économie russe, comme il le rapporta dans Russia in the Shadows (1920). Au départ, H. G. Wells pensait que Lénine pourrait initier la construction du monde planifié dont il rêvait, même s'il était lui-même un socialiste foncièrement anti-marxiste, allant jusqu'à affirmer que le monde se porterait mieux si Karl Marx n'était jamais venu au monde. Ensuite, la politique de Joseph Staline le conduisit à changer de point de vue sur l'Union soviétique, même si sa première impression sur Staline fut plutôt mitigée. Il n'appréciait pas ce qu'il considérait être chez Staline une orthodoxie obtuse, mais il fit tout de même l'éloge de ses qualités, disant qu'il n'avait « jamais rencontré un homme plus juste, plus candide et plus honnête », rejetant ainsi la sombre réputation de Staline comme injuste ou tout simplement fausse. Pourtant, il jugeait la manière de gouverner de Staline beaucoup trop rigide, ne laissant aucune place à la moindre pensée indépendante, et trop obtuse pour réellement mener à la Cosmopolis qu'il appelait de ses voeux.
À la fin de sa vie, il avait perdu beaucoup de son influence dans les milieux politiques. Ses efforts pour aider à la création de la ligue des Nations se soldèrent par une profonde déception, lorsque cette organisation se révéla incapable d'empêcher la Seconde Guerre mondiale. La guerre elle-même le rendit de plus en plus pessimiste. Dans son dernier livre, Mind at the End of its Tether (1945), il jugea que ce ne serait pas une si mauvaise idée de remplacer l'espèce humaine par une autre espèce. D'ailleurs, il appelait cette époque « l'ère de la frustration ». Il passa ses dernières années à critiquer l'Église catholique romaine et un voisin qui faisait de la réclame pour un club militaire. Comme il consacra les dernières années de sa vie à défendre des causes perdues, sa réputation littéraire déclina également. Cela dit, The Happy Turning, un petit livre daté de 1944, recèle encore beaucoup d'esprit et d'imagination.
Aussi bien de son vivant qu'après sa disparition, Herbert George Wells fut considéré comme un penseur socialiste de tout premier ordre. Pourtant, son image d'H.G. Wells s'est modifiée pour ne retenir que son rôle de pionnier de la science-fiction. Wells a également la réputation d'être indirectement l'inventeur l'animation mécanisées. Les premiers mécas, les tripodes martiens, apparaissent dans son roman intitulé La Guerre des mondes.
Wells est souvent reconnu comme le premier auteur de la science-fiction.
Sa carrière débutant au crépuscule de celle de Jules Verne, il franchi le pas des voyages extraordinaires à la Science-Fiction mieux que quiconque avant lui, traitant de tous les thèmes qu'elle a pu aborder, à l'aide d'une machine littéraire sur laquelle se fondait chaque récit. Il ne peut en être considéré comme l'auteur, car de nombreux auteurs avant lui ont croisé cet univers, avec des styles divers, et dont il n'est que le digne successeur, portant ce type d'ouvrages au titre de littérature.
Mary Shelley et son Frankenstein ou le Prométhée moderne, ou Edgar Poe et son ami Jules Verne qui développait déjà les thèmes de la Science-Fiction moderne, ont, chacun à sa manière, débrouillés cette littérature naissante par des oeuvres qui forment la genèse d'une Science-Fiction que l'on pressentait dans diverses oeuvres qui nous mènent de Savinien Cyrano de Bergerac puis Voltaire (Micromégas où voyagent des habitants de l'étoile Sirius), à Thomas More ou même à Lucien de Samosate. Ces auteurs ont en commun, pour arriver à leurs fins, d'exploiter l'"If" ("et si" en français). En traitant un à un ses thèmes principaux, Wells en a fait un genre littéraire, et dans son sillage, aidé par Orson Welles, l'explosion de la Science-Fiction.
Le mot Science-Fiction fait son apparition pour la première fois aux Etats-Unis en 1929, à l'occasion du lancement de la revue Science Wonder Stories.
En Clins d'oeil à H. G. Wells, le personnage d'Herbert George Wells est apparu dans de nombreux romans, films et séries télévisés :
► le réalisateur George Pal fait de Wells son voyageur dans le temps dans un film daté de 1960, « La Machine à explorer le temps ». La plaque fixée à la machine porte à ce propos la mention humoristique « Manufactured by H. George Wells » (fabriqué par H. George Wells) ;
► dans le roman et le film intitulés C'était demain (Time After Time, 1979), le personnage de H. G. Wells est joué par l'acteur britannique Malcolm McDowell qui part à la recherche de Jack l'éventreur après que ce dernier lui a volé sa machine à voyager dans le temps. Il se retrouve alors à San Francisco en 1979 ;
► Wells est un personnage semi-récurrent de la série Loïs & Clark, les nouvelles aventures de Superman ;
► le roman de Stephen Baxter intitulé Les Vaisseaux du temps se présente comme la suite du célèbre roman de Wells, La Machine à explorer le temps, pour fêter le centenaire de sa publication. Dans son oeuvre, l'auteur britannique reprend des technologies, des jargons et des personnages tirés de divers romans de Wells et fait directement référence à Wells en interpellant « l'auteur, mon ami » ;
► dans le roman de C. S. Lewis intitulé Cette hideuse puissance (That Hideous Strength), le personnage de Jules est une caricature de H. G. Wells ;
► la photo de H. G. Wells apparaît accrochée au mur du domicile d'un voyageur dans le temps, Alex Hartdegen, dans la version filmée de La Machine à explorer le temps, réalisée par l'arrière-petit-fils de l'auteur, Simon Wells, en 2002 ;
► dans son roman intitulé La Machine à explorer l'espace (The Space Machine, 1976), Christopher Priest rend hommage à H. G. Wells en proposant une version modifiée de sa machine à remonter le temps. Dans le roman, le héros part sur la planète Mars et se trouve être le témoin d'une guerre civile martienne où s'affrontent des tripodes.
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Notre vraie nationalité est l'humanité.
La crise d'hier est la blague de demain.
La lecture encombre la mémoire et empêche de penser.
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inventeur de la SF, visionnaire de son temps, fabuleux romancier, keur sur Wells