Artiste, Chanteur, Musicien (Art, Musique).
Francais, né le 18 mai 1913 et mort le 19 février 2001
Enterré (où exactement ?).
Il est le dernier monstre sacré. "La Mer" (chanson écrite dans le train, en vingt minutes, entre Narbonne et Carcassonne) a fait le tour du monde, interprétée dans des dizaines de langues. Indémodable, le style Trénet a traversé ce siècle avec la force et la sérénité des grandes évidences. Grâce à lui, pour toujours, "Ya d'la Joie". Figure légendaire du music-hall français, Charles Trenet est né à Narbonne, cité du sud de la France le 18 mai 1913. Son père Lucien est un notaire respecté, et aussi un mélomane averti. La jeune Marie-Louise, avec qui il se marie lui donne deux fils : Antoine, trois ans avant Charles. Les deux frères sont très proches et leur enfance semble chaleureuse, même si leur père est mobilisé en 1915 et ne revient que quatre ans plus tard.
Quand le jeune Charles a sept ans, ses parents se séparent et sa mère décide d'aller vivre sa vie. Les deux enfants sont confiés à leur père. Ainsi donc il sont envoyés en internat à Béziers. Mais bientôt, Charles est atteint par une fièvre typhoïde quelques mois après son entrée au collège qui l'oblige à retourner à la maison. Sa convalescence lui permet de développer sa sensibilité artistique : modelage, musique, peinture. Guéri, il retourne à l'école.
En 1922, la famille s'installe à Perpignan. Charles est externe au collège où il se montre rebelle aux mathématiques. Il obtient brillamment son baccalauréat en 27. Puis il part à Berlin en Allemagne, et entame des études artistiques. En 1930, sur la promesse donnée à son père d'entrer à l'Ecole des Arts Décoratifs, Charles Trenet monte à Paris, et devient en fait assistant metteur en scène et accessoiriste aux studios de Joinville. Il s'enflamme pour le jazz et commence à écrire des poèmes, des articles de journaux et des romans-feuilletons sous le pseudonyme de Jacques Brévin.
En 1932, dans un club de jazz, il fait la connaissance d'un jeune pianiste, Johnny Hess. C'est ainsi que naît le duo "Charles et Johnny". Ils font leurs premières armes en écrivant des messages publicitaires pour la radio (Radio Cité à Paris). Les célèbres couplets de "Quand les beaux jours seront là" et "Sur le Yang Tsé Kiang" sortent pour le compte des Disques Pathé. Les duettistes allient chanson française et mélodie moderne. C'est la naissance du style "fleur bleue" qui est assez caractéristique des années 30. Il s'agit en fait de l'adaptation française du style dynamique et jeune des comédies américaines.
En 1936, le service militaire de Charles Trenet met fin à la carrière du duo. En octobre, il rejoint la caserne d'Istres. Très vite, il s'ennuie de Paris. Pour tuer le temps, il écrit "Y'a d'la joie" que bientôt le célèbre Maurice Chevalier crée sur la scène du Casino de Paris. C'est l'éditeur Raoul Breton qui a apporté la chanson au plus célèbre des "Titi" parisien. Celui-ci le convie un jour à la fin de son spectacle et le présente au public qui l'ovationne. A sa libération de l'armée en octobre 37, Breton qui croit en Trenet le fait engager au Théâtre de l'ABC de Paris où le gratin parisien vient se divertir. Jean Cocteau, Max Jacob, Mireille ou Colette applaudissent ce jeune artiste au visage rond et aux boucles blondes. Il y interprète huit chansons en première partie de Lys Gauty. L'explosion artistique de Charles Trenet en 38 est subite. Il devient l'idole de la jeunesse.
A cette époque, on peut aussi le voir au cinéma dans deux films où il tient le premier rôle, "La route enchantée" et "Je chante". Il en signe les chansons. Au début de la Deuxième Guerre mondiale, Charles Trenet, devenu gloire nationale, est mobilisé. Il reste alors à la base militaire de Salon-de-Provence jusqu'à sa démobilisation en juin 40. Suite à cela, il remonte sur Paris où la vie culturelle bat son plein en dépit de l'occupation allemande. Il chante alors aux Folies-Bergère ou à la Gaieté parisienne devant un public souvent composé entre autres d'officiers et de soldats allemands. La presse collaborationniste tente de compromettre Trenet en affirmant que son nom est l'anagramme de Netter.
Trenet prouve qu'il n'est pas de sang juif en apportant aux autorités quatre générations d'extraits de naissance. C'est ce qui lui sera longtemps reproché. A l'instar d'autres artistes de l'époque, il a préféré distraire l'occupant que sacrifier sa carrière et cette attitude allait de pair avec une certaine indifférence, que certains nomment collaboration, envers la situation juive. En outre, il a accepté en 43, à la demande du Reich, d'aller chanter pour les prisonniers français en Allemagne, comme Piaf ou Chevalier. Mais, Trenet qui parlait couramment allemand, se faisait un point d'honneur de ne pas pratiquer alors cette langue. De plus, il refusait toujours de participer aux soirées d'après spectacles afin de ne pas socialiser avec l'occupant.
A la Libération, il n'eut aucun souci mais décida cependant de partir outre-Atlantique. C'est ainsi que Charles Trenet découvre l'Amérique où il chante et vit plusieurs années. Il triomphe au Bagdad à New York, est courtisé par Hollywood, rencontre Louis Armstrong ou Chaplin avec lequel il se lie d'amitié. Sa chanson "La Mer", composée avec Léo Chauliac en 1943 dans un train, enregistrée en 46, devient "Beyond the sea" sous la plume de Jack Lawrence. Elle sera reprise par un grand nombre d'interprètes anglo-saxons et fera l'objet d'environ 4000 reprises à travers le monde. Enfin, à la fin des années 40, il part tourner en Amérique latine. Pendant six ans, il va voyager à travers l'Amérique, le Canada, le Mexique et le Pérou.
Le 14 septembre 1951, Charles retrouve Paris en effectuant sa rentrée au Théâtre de l'Etoile. A son programme, dix nouvelles chansons parmi lesquelles "De la fenêtre d'en haut" et "la Folle complainte". En 1954, il se produit à l'Olympia pour la première fois. L'année d'après, il compose "Route nationale 7", hymne aux congés payés, "la Java du diable", conte extraordinaire et "Moi j'aime le music-hall". Il retourne également sur la scène de l'Olympia avec son compère Francis Blanche en première partie.
En 1958, le voici à l'affiche de Bobino et de l'Alhambra, et 1960, de nouveau au Théâtre de l'Etoile. Pour la première fois, il apparaît sur scène sans son célèbre chapeau mou qu'il arborait jusque-là. Durant les années 60, Charles Trenet ne se produit plus que très rarement. Son public a vieilli, le rock est arrivé des Etats-Unis et la vague yéyé commence à prendre le dessus sur la chanson traditionnelle. En 1968, pour fêter ses 55 ans et ses 30 ans de carrière, il projette de créer l'événement avec un retour sur scène à Bobino. L'effervescence de mai 68 l'empêche de réaliser son voeu et l'amène effectuer un retour discret au Don Camillo, célèbre cabaret parisien. C'est en fait en 69 au Théâtre de la Ville qu'aura lieu son véritable retour.
En 1970, il est hôte de marque au Japon pour l'Exposition Universelle d'Osaka. En 71, il quitte sa maison de disques, Columbia. Il crée alors "Fidèle" et "Il y avait des arbres" et se produit à l'Olympia. Pour ses soixante ans en 1973, Charles Trenet sort un nouvel opus de douze morceaux intitulés "Chansons en liberté". Un album particulier où se mêlent des titres nouveaux et d'anciennes compositions.
L'anniversaire du "Fou chantant" comme on le nomme communément est largement célébré par les médias. En 1975, c'est le coup de théâtre. Il annonce ses adieux à la scène et pour donner un dernier coup de chapeau à son public, choisit une nouvelle fois l'Olympia. Puis la disparition de sa mère en 1979, avec laquelle il entretenait des liens très étroits, l'enferme dans sa douleur durant deux années de réclusion.
En 1981, il revient sur la pointe des pieds avec la sortie d'un disque traversé par des souvenirs mélancoliques de l'enfance et notamment une chanson intitulée "Que veux-tu que je te dises Maman?". Désormais installé dans une semi-retraite tranquille, parfois agrémentée de quelques galas en France et à l'étranger, Charles se retire dans sa propriété du sud de la France.
A l'heure de son jubilé, le 26 septembre 1987, poussé sur scène par une nouvelle génération de jeunes enthousiastes, il revient enfin sur sa décision et ressort son chapeau et son célèbre oillet pour se produire à Paris, d'abord au Théâtre des Champs-Élysées puis au Châtelet et au Palais des Congrès mais aussi à nouveau dans le monde entier.
En novembre 92, il crée l'événement en sortant un album dont il a écrit les paroles et la musique "Mon cour s'envole". Trois ans plus tard, un nouvel album "Fais ta vie" revendique toujours le même optimisme. Soixante ans de carrière et quelques centaines de chansons plus tard, Charles Trenet malgré son âge, combat encore la morosité ambiante avec son ton léger et enjoué.
A 85 ans, Charles Trenet fait une apparition remarquée lors de deux festivals en juillet 98, dont le festival de Nyon en Suisse le 25 juillet. Il y chante devant plus de 20.000 personnes qui reprennent en cour avec lui tous ses tubes légendaires de "la Mer" à "Y'a d'la joie". Rien ne semble arrêter Trenet. Le 21 mai 99, sort un nouvel album, "Les Poètes descendent dans la rue". Quarante six ans après avoir écrit "la Mer", il reprend la plume et signe 14 nouveaux titres dans une verve toujours aussi enlevée et joyeuse. Sur la lancée, le chanteur remonte sur scène et se produit les 4, 5 et 6 novembre à la salle Pleyel devant un public acquis qui applaudit le vieil homme avec émotion. Celui-ci se déplace difficilement mais chante avec autant d'enthousiasme qu'à 20 ans.
En avril 2000, le chanteur est hospitalisé d'urgence après un accident cardio-vasculaire. Mais plusieurs semaines d'hospitalisation, le chanteur se rétablit et assiste le 25 octobre à la générale des spectacles de Charles Aznavour au Palais des Congrès. Ce sera sa dernière apparition publique. En novembre, la maison natale du Narbonnais, située au 13 de l'avenue Charles Trenet, devient un petit musée. Souvenirs, objets, chansons, la promenade plonge le visiteur à la fois dans la vie familiale de Trenet, évoquant en particulier sa mère longtemps résidente des lieux, et dans son parcours artistique.
Début février 2001, le chanteur est à nouveau hospitalisé pour une nouvelle attaque cérébrale. Epuisé, il décide lui-même d'arrêter les traitements. Il meurt le lundi 19 février à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil en banlieue parisienne. Toute la France rend un fervent hommage à cet artiste dont le répertoire reste une ouvre majeure de la chanson française et ne cesse d'inspirer plusieurs générations d'artistes. Des obsèques ont lieu le vendredi 23 février en l'église de la Madeleine à Paris. Le chanteur est incinéré au cimetière du Père-Lachaise puis ses cendres doivent être déposées dans le caveau familial près de sa mère à Narbonne, sa ville natale.
Le 13 mai 2013, Charles Trenet aurait eu 100 ans : ce sera le Doodle du jour sur la page d'accueil du moteur de recherche Google (fr).
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Les meilleures citations de Charles Trenet.
L'amour est un petit bateau Qui s'en va, tout joyeux, sur l'onde, Voguant vers des pays nouveaux Au hasard de sa course vagabonde.
Il faut garder quelques sourires pour se moquer des jours sans joie.
A force d'être gentil, on finit par être suspect.
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Des chansons qui traversent les époques, il emmenait son public dans une grande farandole de fantaisie te de poésie... ma préférée : la mer
C'était le chanteur préféré de ma maman. Elle m'a appris ses chansons et son dynamisme. J'ai dansé sur ses swings et connu les zazous.
Un poète amoureux de la langue française qui nous a laissé quelques petites merveilles.