L'un des architectes français les plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle et l'un des premiers annonciateurs des désordres à venir de la terre et des villes, spécialiste de l'architecture traditionnelle algérienne, il est élevé au rang d'Achir de l'Ordre du mérite national d'Algérie en 2012.
Francais, né le 27 juillet 1919 et mort le 12 octobre 2017
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André Ravéreau, né le 27 juillet 1919 à Limoges et mort le 12 octobre 2017 (à 98 ans), est un architecte français. L'un des architectes français les plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle, et l'un des premiers annonciateurs des désordres à venir de la terre et des villes. Spécialiste de l'architecture traditionnelle algérienne, il est élevé au rang d'Achir de l'Ordre du mérite national d'Algérie en 2012.
Cet ancien élève d'Auguste Perret à l'École des Beaux Arts de Paris, visite la vallée du M'zab en Algérie en 1949 alors qu'il est étudiant. En découvrant les cités du M'zab, André Ravéreau prend conscience, au-delà du choc émotionnel, de ce que peut apporter cette architecture dans la définition de nouvelles pratiques.
En pleine tourmente algérienne, son diplôme d'architecture en poche il décide d'y retourner. Pour André Ravéreau les cités ibadites offrent l'exemple le plus achevé d'une adaptation aux contraintes du milieu, d'une architecture et d'un urbanisme respectueux de l'environnement.
Pour renforcer sa compréhension du lieu il installe son atelier à Ghardaïa en 1959, cet « atelier de désert » verra se succéder plusieurs générations de jeunes architectes venus se confronter à cette gestion du territoire respectueuse des traditions culturelles et du contexte naturel.
Ce coup de coeur pour une « leçon d'architecture », il le rapporte par le menu dans un livre préfacé par l'Égyptien Hassan Fathy et illustré par des photographies de Manuelle Roche, sa compagne dans la vie.
« Ce qui frappe l'observateur, ici, c'est l'unité générale de caractère. Il n'y a pas deux gestes, que l'on construise le barrage, la mosquée, la maison... Les bâtisseurs ont réduit et épuré toutes les raisons d'influences ou de prestige et choisi des solutions égalitaires - pas de palais au M'Zab -, ils se sont trouvés confrontés aux seuls problèmes de défense et d'environnement. »
André Ravéreau n'imite pas les formes traditionnelles, et s'il s'intéresse au lieu, à la culture, au climat c'est pour mieux inscrire son projet d'architecture dans l'épaisseur d'une culture. Son travail reste l'un des plus remarquables dans la perspective d'une "architecture située" éprise de la nature des lieux, très loin des dérives régionalistes toujours à craindre dans cette démarche.
Après l'Algérie, André Ravéreau s'installe définitivement en France. Depuis sa demeure ardéchoise il continue à concevoir une architecture respectueuse de son environnement, dont le dispensaire de Mopti, dont les études furent achevées en 1974. La justesse des choix de matériaux et des techniques, la réponse aux exigences climatiques, l'attention aux usages sociaux et culturels, seront récompensés en 1980 par le Prix Aga Khan d'architecture « destiné à encourager la reconnaissance de l'architecture en pays d'Islam. ».
Cette recherche de l'évidence des solutions architecturales, André Ravéreau la nourrit pendant toute sa carrière par un travail permanent d'analyse des architectures savantes et vernaculaires.
Il sera un temps Architecte des Monuments Historiques en Algérie, et chargé de mission par l'UNESCO pour la citadelle de la Casbah d'Alger
C'est lors de son affectation aux Monuments Historiques d'Algérie qu'il parviendra à sauver une grande partie du patrimoine culturel et architectural du pays. Il obtiendra, entre autres, la classification au Patrimoine Mondial de l'UNESCO la ville de Ghardaïa et la mosquée de Sidi Okba. Cette mosquée était menacée de démolition suite aux dégâts des eaux engendrés par des inondations. André Ravéreau s'est opposé à la décision du Wali et est parvenu à sauvegarder une construction séculaire exemplaire en matière de conception architecturale.
André Ravéreau est un des grands architectes qui a contribué non seulement à la reconstruction et au développement d'un pays récemment indépendant mais également à la conservation de constructions issues de savoir-faire ancestral.
Il est aujourd'hui, un exemple à suivre quant à l'architecture située et environnementale. Son geste n'est pas architectural, mais avant tout situé. C'est en quoi son geste est juste et non pas purement formel.
André Ravéreau est mort le jeudi 12 octobre 2017 à l'âge de 98 ans.
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