Chimiste, Naturaliste, Philosophe, Religieux, Scientifique, Théologien (Philosophie, Religion, Science).
Allemand, né en 1200 (environ) et mort le 15 novembre 1280
Enterré (où exactement ?).
Saint Albert le Grand (dont le nom est Albrecht von Bollstädt), aussi connu sous le nom de Albert de Cologne ou Albertus Magnus, né autour de l'an 1200 en Bavière et mort le 15 novembre 1280 à Cologne (Allemagne), était un frère dominicain, philosophe, théologien, naturaliste, chimiste. Évêque de Ratisbonne durant trois ans (1260-1263), il préfera retourner à l'enseignement et fut professeur de renom au XIIIe siècle. Le plus célèbre de ses disciples est saint Thomas d'Aquin.
Homme de grande culture, il a laissé une oeuvre scientifique d'une vaste ampleur, particulièrement brillante dans le domaine des sciences naturelles. Il a également répandu, comme Boèce et Jacques de Venise, des textes d'Aristote en Occident et a laissé une somme de théologie qui a servi de modèle à la Somme théologique de Thomas d'Aquin.
Albert le Grand est né Albert de Bollstaedt à Lauingen en Souabe entre 1193 et 1206, sans doute en 1193. Il est mort à Cologne en 1280. Il a introduit dans les universités d'Europe les sciences grecques et arabes. Il était déjà surnommé « le Grand » de son vivant. Il est fêté le 15 novembre.
Après des études de lettres et de médecine en Italie du Nord (Venise, Padoue), il entre, en 1223, à Padoue, dans l'ordre des Dominicains. Il part étudier la théologie peut-être à Paris avant 1233, en tout cas à Cologne, où il l'enseigne dès 1228. Ses premiers travaux sont des commentaires du Pseudo-Denys l'Aréopagite. Il professe ensuite à Hildesheim, à Fribourg-en-Brisgau, à Strasbourg, et, en 1241, à Paris, à l'Université de Paris, au premier couvent dominicain de la rue Saint Jacques (Collège des Jacobins, sous l'autorité de Guéric de Saint-Quentin. Il y obtient, en 1245, un poste de maître de théologie : il est maître régent, en place de Guéric de Saint-Quentin, jusqu'en 1248. À Paris (trois ans) et à Cologne (quatre ans, jusqu'en 1252) il a pour élève le jeune Thomas d'Aquin (1225-1274).
Découvrant à Paris les ouvrages grecs, dont Aristote qui avait été traduit en latin par des moines comme Jacques de Venise à partir de manuscrits grecs de Constantinople rapportés à Venise, il les étudie avec passion. Dans ses commentaires de l'oeuvre d'Aristote, il consigne déjà ses désaccords avec les vues de celui-ci dans le domaine scientifique, comme l'avait fait Robert Grossetête, puis Roger Bacon (ces contestations sur l'oeuvre de « l'homme qui pouvait tout expliquer », comme le nomme Jean-François Revel, se sont amplifiées sur le plan scientifique avec Galilée, puis sur le plan philosophique avec Descartes).
Albert fonde en 1248 pour les dominicains de Cologne l'École supérieure de théologie (Studium generale), qu'il dirige comme maître régent jusqu'en 1254.
En 1250, il traite de l'arc-en-ciel dans son ouvrage De Iride. Entre 1250 et 1254, il écrit ses deux contributions à l'alchimie : les Meteora et le De mineralibus. En 1252, il devient conciliateur, en l'occurrence entre la ville de Cologne et son archevêque. De 1254 à juin 1257 il est élu provincial (supérieur dirigeant un ensemble de monastères) de Germanie (la province de Teutonie), ce qui l'oblige à visiter à pied une cinquantaine de monastères. En 1256-1257, il réside auprès de la curie pontificale, probablement en qualité de lecteur du studium de la curie. En 1257, il redevient enseignant à Cologne. En 1259, au chapitre général de l'ordre des dominicains de Valenciennes, il organise avec Thomas d'Aquin et d'autres frères, les études des Frères prêcheurs.
En 1260, il fut nommé évêque de Ratisbonne par le pape Alexandre IV, mais, après trois ans, il demande au pape Urbain IV et obtient de celui-ci la permission d'abandonner sa charge. Maintenu à la curie, il est chargé, en 1263, comme prédicateur, de relancer, « en Allemagne, Bohême et autres pays de langue allemande », la croisade (la septième se termine en 1254), jusqu'en octobre 1264. Il retourne à l'enseignement et aux conciliations : à Würzbourg (1264), à Strasbourg (1267), à Cologne (1270).
Ne se contentant pas de contester ponctuellement les travaux d'Aristote, il entreprend une encyclopédie d'ambition comparable De animalibus. Elle comprend :
le classement de toute la faune d'Europe du Nord connue de son temps ;
une description détaillée de la reproduction des insectes, la croissance du poulet, des poissons et de mammifères.
Ce vaste traité, achevé vers 1270, comprend 26 livres. Les 19 premiers sont des commentaires de l'oeuvre d'Aristote, les suivants sont consacrés aux animaux qui marchent, volent, nagent et rampent dans une classification inspirée de Pline l'Ancien. Dans ces derniers livres, il puise largement dans les matériaux du Liber de natura rerum de Thomas de Cantimpré. Cette oeuvre qui restera isolée dans son temps tranche sur celles de ses prédécesseurs comme Isidore de Séville et comprend beaucoup plus de descriptions fondées sur des observations réelles.
Il n'empêche que pour encore longtemps la zoologie restera une branche de la théologie dans laquelle les animaux seront étudiés pour les symboles divins qu'ils véhiculent.
Albert le Grand écrit également des encyclopédies semblables pour les minéraux, le De mineralibus et pour les végétaux, le De vegetabilibus. Ce dernier ouvrage comprend une étude sur les effets respectifs de la lumière et de la température sur la croissance des végétaux, ainsi que la question des greffes.
Ces oeuvres sont riches en enseignements historiques et nous apprennent par exemple qu'Albert ne connaissait l'usage du salpêtre que pour la fabrication de l'acide nitrique ou encore que l'ortie était encore citée comme fibre textile à cette époque.
En 1274 il participe au concile de Lyon. En 1275, il inaugure l'abbaye Saint-Vit de Mönchengladbach. « Vers 1276-1277 il aurait accompli un ultime voyage à Paris en vue d'apaiser (ce fut en vain) l'hostilité des théologiens de l'université à l'endroit de ces philosophies grecques et arabes qu'il avait plus que quiconque contribué à faire connaître » (É.-H. Weber).
Il meurt à Cologne le 15 novembre 1280.
Albert le Grand est béatifié en 1622 par Grégoire XV.
Il est canonisé en 1931 par le pape Pie XI et proclamé docteur de l'Église par le même Pie XI.
Il est proclamé « saint patron des savants chrétiens » en 1941 par Pie XII.
L'histoire le retient souvent comme « Docteur universel », en compagnie du « Docteur angélique » (son propre élève saint Thomas d'Aquin), du « Docteur séraphique » (saint Bonaventure) et du « Docteur admirable » (le franciscain Roger Bacon, critique comme lui d'Aristote envers qui saint Thomas d'Aquin avait eu davantage d'indulgence). Ce qui donna naissance à l'idée selon laquelle « pendant longtemps, la philosophie a consisté essentiellement en une rédaction de notes de bas de page dans l'oeuvre d'Aristote ».[réf. nécessaire] (détournement d'une réflexion d'Alfred North Whitehead sur Platon).
La rue Maître-Albert dans le 5e arrondissement de Paris porte son nom en hommage depuis 1844. La place Maubert tiendrait son nom d'une déformation de Maître Albert. Une plaque commémorant son souvenir orne l'entrée du couvent Saint-Jacques en l'église Saint-Étienne-du-Mont.
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Les meilleures citations d'Albert le grand.
Je ne cacherai pas une science qui a été révélée avant moi par la grâce de Dieu ; je ne la garderai pas pour moi, de peur d'attirer sa malédiction.
Celui qui croit qu'Aristote était un dieu, doit aussi croire qu'il ne s'est jamais trompé. Mais si l'on croit qu'Aristote était un homme, alors sans doute il était sujet à l'erreur tout comme nous.
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