Musicologue, Philosophe, Scientifique, Théologien (Philosophie).
Enterré (où exactement ?).
Roger Bacon (1214-1294), surnommé Doctor mirabilis (« Docteur admirable ») en raison de sa science prodigieuse, philosophe, savant et alchimiste anglais, est considéré comme l'un des pères de la méthode scientifique grâce à sa reprise des travaux d'Ahlazen1. Pour Bacon, « aucun discours ne peut donner la certitude, tout repose sur l'expérience », expérience scientifique ou religieuse. Il est le premier dans le monde occidental à mettre en question des enseignements d'Aristote, observations à l'appui.
Sa vie prête à roman, mais l'historiographie moderne la réduit à son côté maudit (les emprisonnements), ses innovations (l'invention de la méthode expérimentale).
Roger Bacon est né à Ilchester, dans le Somerset, en Angleterre, en 1214 (selon Thomas S. Maloney). Vers 1228, à presque quatorze ans, il commença ses études à l'université d'Oxford, où il put écouter Edmund Rich d'Abingdon (saint Edme, 1170-1242). Il obtint vers 1236 le grade de maître ès-arts (magister in artibus). On le trouve à Paris, à la Faculté des arts, où il donne un enseignement en 1237. Il rencontra Alexandre de Halès, Guillaume d'Auvergne, Robert Kilwardby, Pierre de Maricourt, Thomas Gallus. Sa première grande période de production court de 1237 à 1250. Alors, il commenta l'oeuvre d'Aristote, dans des Quaestiones : c'est une nouveauté et une audace, puisque Aristote a été interdit en 1215, 1228, 1231. Il composa sa Summa grammatica, deux traités de logique : Summa de sophismatibus et distinctionibus et Summulae dialectices.
Il se fixa à Oxford, de 1247 à 1256, enseignant Aristote. Il étudiait Adam de Marsh (Adam de Marisco, 1200-1259), théologien, homme de loi, scientifique. Selon son propre aveu, en 1247-1248, il se détacha des enseignements scolastiques pour étudier les langues « sapientielles » (hébreu, grec, arabe, chaldéen) et les sciences (optique, mathématiques, astronomie, etc.). On le dit disciple du grand homme de science Robert Grossetête (1168-1253), mais il ne l'a sans doute pas côtoyé, plutôt étudié ses travaux en optique et mathématiques. Il entra en 1256 chez les Franciscains, l'ordre des Frères mineurs fondé par saint François d'Assise et voué à la pauvreté. La même année, Richard de Cornwell devint le responsable des études scientifiques pour les Fransciscains d'Angleterre, les relations furent hostiles. Il se peut qu'à cette époque, et pour plusieurs années (1257 ?-1266 ?), Roger Bacon ait été, non pas emprisonné, mais plutôt interdit d'enseignement, confiné, surveillé, tracassé au couvent des franciscains de Paris ; il dira ceci dans sa lettre au pape :
« Du fait de multiples malaises et d'infirmités diverses, je n'ai pu vaquer depuis dix ans aux occupations de l'enseignement... J'ai été tenu par une injonction rigoureuse de mes supérieurs religieux à ne communiquer aucun écrit de mon cru. »
Il se montre très polémique à l'égard d'Albert le Grand, son contemporain (1200-1280) : « tous ses ouvrages ne sont d'aucune utilité et nuisent au contraire à la vraie philosophie. » Le concile de Narbonne, en 1260 interdit aux Frères Franciscains de publier sans autorisation. Son second séjour à Paris s'étend de 1256 à 1280. Il fait la connaissance de saint Bonaventure, ministre général des franciscains depuis 1256.
Sa seconde grande période de production s'étend de 1260 à 1292. En 1265, à l'avènement du pape Clément IV (Guy Foulques), qu'il connaissait bien depuis 1263 et qui l'avait en grande estime, sa recherche s'accéléra. Dès juillet 1266 le pape lui demanda de lui envoyer ses travaux, malgré les interdits des constitutions de Narbonne, et en secret. Roger Bacon rêvait d'une université parisienne fondée sur la connaissance non seulement d'Aristote, d'Avicenne et d'Averroès, mais encore des sciences arabes auxquelles il se sentait profondément redevable et des langues arabes. Il envoya au pape une lettre dédicace qui expose son programme (Epistula ad papam Clementem IV ), puis trois projets de somme philosophique et scientifique : Opus minus (1265), Opus majus (1268), Opus tertium (1270), mais aussi le De speculis comburentibus (Sur les miroirs ardents), quelques opuscules sur l'astrologie et l'alchimie. Il lâche cet aveu :
« J'ai beaucoup travaillé les sciences et les langues ; je m'y suis appliqué pendant quarante ans depuis que j'ai eu appris l'alphabet [Alphabetum philosophiae : l'initiation à la science universitaire] ; pendant ce temps-là, je n'ai jamais été sans étudier, excepté pendant deux ans » (« Multum laboravi in scientiis et linguis et posui jam quadraginta annos postquam didici primum alphabetum et fui semper studiosus et praeter duos annos de istis quadraginta fui semper in studiis »).
Après la mort de Clément IV (novembre 1268), il fut en butte à des persécutions. En mars 1277, l'évêque de Paris, Étienne Tempier, interdit 219 thèses philosophiques ou théologiques. Déjà cela concernait en partie Roger Bacon. Le maître général des Franciscains, Jérôme d'Ascoli (qui sera le pape Nicolas IV en 1288), le condamna vers novembre 1277 et interdit son oeuvre chez les franciscains. On lui reprochait, entre autres, ses opinions sur l'astrologie et certaines « nouveautés suspectes » (« novitates suspectas »). Il fut mis en prison à Ancône entre 1277 et 1279, car, depuis le concile de 1215, la prison est la peine infligée dans les procès d'Inquisition aux relaps, contumaces et fugitifs. Mais il ne passa sans doute pas quatorze années dans des prisons ecclésiastiques, comme le dit la légende. Il rédigea de 1275 à 1280 son étude sur le Secretum secretorum (Le secret des secrets), ouvrage occultiste qu'il croyait à tort d'Aristote. Vers 1280, il revint à Oxford. Vers 1292, il composa le Compendium studii theologiae (Abrégé des études théologiques), qui résume sa pensée en philosophie et théologie.
Il mourut à Oxford le 11 juin 1294. Il aurait dit sur son lit de mort : « Je me repens de m'être donné tant de peine dans l'intérêt de la science. » De 1295 à 1310, la législation des franciscains interdisait les livres d'alchimie et de magie.
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