Romancier et poète israélien, considéré comme un des plus importants écrivains israéliens de langue hébraïque de la fin du XXe siècle, se définissant lui-même « comme un Juif qui écrit en Israël », il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le le prix Israël en 1983 et le prix Médicis étranger en 2004. Son oeuvre est consacrée en grande partie à la vie des juifs en Europe avant et pendant la Shoah, a été traduite en plusieurs langues.
Israelien, né le 16 février 1932 et mort le 4 janvier 2018
Enterré (où exactement ?).
Aharon Appelfeld, né le 16 février 1932 à Jadova, près de Czernowitz (alors en Roumanie) et mort le 4 janvier 2018 à Petah Tikva en Israël, est un romancier et poète israélien. Il est considéré comme un des plus importants écrivains israéliens de langue hébraïque de la fin du xxe siècle. Il se définit lui-même « comme un Juif qui écrit en Israël ». Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le le prix Israël en 1983 et le prix Médicis étranger en 2004.
Aharon Appelfeld est né le 16 février 1932 en Roumanie de parents juifs assimilés germanophones, parlant aussi le ruthène, le français et le roumain. Il vit d'abord une petite enfance heureuse, entre une mère tendre, un père plus lointain, et des séjours à la campagne auprès de ses grands-parents qui lui apprennent le yiddish des Juifs pratiquants. Sa mère est tuée en 1940 alors que le régime roumain commence sa politique meurtrière envers les Juifs. Le nord de la Bucovine, dont Czernowitz, est annexé en juin 1940 par l’Union soviétique en conséquence du pacte Molotov-Ribbentrop, avant d’être occupé par la coalition germano-roumaine en 1941. Aharon Appelfeld connaît le ghetto puis la séparation d'avec son père et la déportation dans un camp à la frontière ukrainienne, en Transnistrie, en 1941. Aharon Appelfeld parvient à s'évader à l'automne 1942. Il se cache dans les forêts d'Ukraine pendant plusieurs mois au milieu de marginaux de toutes sortes. Il trouve refuge pour l'hiver chez des paysans qui lui donnent un abri et de la nourriture contre du travail, mais il est obligé de cacher qu'il est juif. Dans Histoire d'une vie, il explique :
« Plus de cinquante ans ont passé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le cœur a beaucoup oublié, principalement des lieux, des dates, des noms de gens, et pourtant je ressens ces jours-là dans tout mon corps. Chaque fois qu'il pleut, qu'il fait froid ou que souffle un vent violent, je suis de nouveau dans le ghetto, dans le camp, ou dans les forêts qui m'ont abrité longtemps. La mémoire, s'avère-t-il, a des racines profondément ancrées dans le corps. Il suffit parfois de l'odeur de la paille pourrie ou du cri d'un oiseau pour me transporter loin et à l'intérieur. »
Il est ensuite recueilli par l'Armée rouge pendant neuf mois. Il traverse l’Europe pendant des mois avec un groupe d’adolescents orphelins, arrive en Italie et, grâce à une association juive, s’embarque clandestinement pour la Palestine où il arrive en 1946.
Le jeune garçon est pris en charge par l’Aliyat Hanoar (en) — mouvement sioniste fondé en 1933 en Allemagne et dont l'objectif est de sauver de jeunes juifs en les envoyant en Palestine — et se retrouve dans un camp de jeunesse, puis dans une école agricole. Il doit faire ensuite son service militaire en 1949. Il tient épisodiquement pendant ces années un journal qui reflète sa difficulté à se reconstruire. Il se heurte aussi au problème du rapport à la langue : il est en effet passé, sans espoir de retour, de l'allemand et du yiddish, à l'hébreu. Il est diplômé de l'université hébraïque de Jérusalem : il y renoue avec sa culture d'origine, en étudiant au département de yiddish. Ses professeurs sont Martin Buber, Gershom Scholem, Ernest Simon, Yehezkiel Kaufman. Comme lui, ils ont une double culture.
Sa rencontre avec Samuel Joseph Agnon le convainc que « le passé, même le plus dur, n’est pas une tare ou une honte mais une mine de vie ». À la fin des années 1950, il décide de se tourner vers la littérature et se met à écrire, en hébreu, sa « langue maternelle adoptive ». Il a longtemps enseigné la littérature à l'Université Ben Gourion du Néguev. Homme de gauche, de tout temps ancré dans le Parti travailliste, il observe avec amertume l'impasse d'un certain sionisme et le rejet du monde arabe qui veut supprimer son pays. Il voit s'élargir les failles dans la société israélienne. Aharon Appelfeld est marié à Judith, juive argentine, et a trois enfants, Meir, Yitzak et Batya.
Aharon Appelfeld est mort le jeudi 4 janvier 2018 à l’âge de 85 ans.
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Les meilleures citations d'Aharon Appelfeld.
- La peur n'est qu'une ombre. Si on abat l'arbre, il n'y a plus d'ombre. Elle fut choqué par la métaphore : - Je ne comprends pas! - La peur n'est pas réelle, elle est imaginaire. - Toi, tu n'as pas peur? - Une nuit, je me suis dit : la peur est inutile, il faut l'ignorer. Depuis, elle ne m'embête plus.
Ma mère fut assassinée au début de la guerre. Je n'ai pas vu sa mort, mais j'ai entendu son seul et unique cri.
Seul l'art a le pouvoir de sortir la souffrance de l'abîme.
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