Algérien, né le 2 mars 1937 et mort le 17 septembre 2021
Enterré (où exactement ?).
Abdelaziz Bouteflika, né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc) et mort le 17 septembre 2021 à Zéralda (Algérie), est un homme d'État algérien, président de la République algérienne démocratique et populaire du 27 avril 1999 au 2 avril 2019. Engagé dans l'Armée de libération nationale (ALN) pendant la guerre d'Algérie, membre du clan d'Oujda, il se lie avec Houari Boumédiène, sous l'égide duquel il progresse rapidement dans l'appareil administratif de l'« armée des frontières ». Élu député de Tlemcen en 1962, il est ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme dans le premier gouvernement Ahmed Ben Bella, de 1962 à 1963. Il occupe ensuite les fonctions de ministre des Affaires étrangères de 1963 à 1979, dans les trois gouvernements Ahmed Ben Bella — dont il contribue à la chute en participant au coup d'État de 1965 — et les quatre gouvernements Houari Boumédiène. Après la mort de Boumédiène, il est de 1979 à 1980 ministre conseiller du président de la République. Accusé d’extorsion de fonds, il est contraint à l'exil de 1981 à 1987. Durant la guerre civile des années 1990, il se montre plus conciliant que le président Liamine Zéroual.
Candidat indépendant à l'élection présidentielle de 1999, Abdelaziz Bouteflika l'emporte de façon controversée au premier tour, avec 73,8 % des suffrages, après le retrait de tous les candidats, dont les noms ne sont cependant pas retirés des bulletins de vote. Le début de sa présidence est marqué par la fin de la guerre civile. Il est réélu au premier tour des élections présidentielles de 2004 (85 % des voix), de 2009 (90,2 %) et de 2014 (81,5 %). Il est ainsi le chef de l’État algérien étant resté le plus longtemps en fonction. Il est également ministre de la Défense à partir de 2002 et président d'honneur du Front de libération nationale (FLN) à partir de 2005. Après avoir été victime en 2013 d'un grave accident vasculaire cérébral, il voit son état de santé se dégrader : sa mobilité est réduite et il n’effectue que de rares apparitions. Son aptitude à gouverner le pays est régulièrement remise en question et son entourage accusé d'exercer une influence considérable, en particulier son frère Saïd Bouteflika, alors que des scandales de corruption éclatent. À l’approche de l'élection présidentielle de 2019, le régime, qui a du mal à lui trouver un successeur, envisage de reporter le scrutin et de maintenir Bouteflika au pouvoir dans l’intervalle. Ces facteurs favorisent la tenue d'importantes manifestations, qui conduisent le chef de l’État à renoncer à briguer un cinquième mandat, et à se maintenir au pouvoir le cas échéant, puis, sous la pression de l'armée, à quitter la tête du pays, vingt ans après avoir accédé à la présidence. Retiré de la vie publique après son départ du pouvoir, il meurt le 17 septembre 2021 à l'âge de 84 ans.
Le père de Abdelaziz Bouteflika, Ahmed, est né à Tlemcen. Il émigre très jeune au Maroc. Ahmed Bouteflika était marié à deux femmes : Belkaïd Rabia et Ghezlaoui Mansouriah, qui est la mère d'Abdelaziz. Elle était gérante d'un hammam. Ahmed Bouteflika est mort en 1958.
Abdelaziz Bouteflika naît le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc). Il est le premier enfant de sa mère et le deuxième de son père, Fatima étant sa soeur aînée. Il a quatre frères (Abdelghani, Mustapha, Abderahim et Saïd), une soeur (Latifa) et trois demi-soeurs (Fatima, Yamina et Aïcha).
Abdelaziz Bouteflika vécut et étudia à Oujda (Maroc) puis quitta l'école en 1950 pour rejoindre l'école Hassania de Scout, créée par le prince héritier Moulay El Hassan (devenu plus tard le roi Hassan II) avant de devenir moniteur. En 1956, il rejoint l'ALN à Oujda, mais Abdelaziz Bouteflika n'a alors jamais porté d'arme ni combattu en Algérie.[réf. nécessaire] Il ne rentre en Algérie qu'après le cessez-le-feu de 1962. Il se marie en août 1990 avec Amal Triki, fille d'un ancien diplomate, Yahia Triki. Le couple n'a pas d'enfant et Mme Bouteflika vit à Paris.
En 1956, l'ALN ordonne à tous les étudiants algériens de rejoindre ses rangs, sous peine d'être poursuivis pour désertion. Abdelaziz Bouteflika rejoint l'Armée des frontières au Maroc à l'âge de 19 ans.
Il fit son instruction militaire à l'École des cadres de l'ALN de Dar El Kebdani (Maroc, Ville de Nador), puis il devint "contrôleur" pour la direction de la Wilaya V (au Maroc), sa tâche consistait "à plaider la cause de l'ALN" auprès des populations rurales algériennes pour en obtenir le ralliement. Il se consacrera à cette fonction de contrôleur durant dix mois, entre 1957 et 1958.
En 1958 il fut promu par Houari Boumédiène et devint secrétaire administratif au sein du poste de commandement de la Wilaya V (au Maroc) puis secrétaire particulier de Boumédiène au PC de la Wilaya V, mais aussi au PC de l'état-major Ouest et au PC de l'état-major général (1960).
En 2002 et 2005, l'homme politique français Pierre Messmer, ancien ministre des armées de Charles de Gaulle, l'accuse d'avoir planifié en 1962 le massacre des Harkis.
En septembre 1962, il devient, à 25 ans, ministre de la jeunesse et du tourisme dans le gouvernement du président Ahmed Ben Bella. Membre de la première Assemblée constitutionnelle, il est élu député de Tlemcen aux première et deuxième Assemblées législatives. Après le congrès du FLN d'avril, il est nommé membre du Comité central et du bureau politique du FLN.
À partir de l'année 1963 il est appelé à effectuer de nombreuses missions à l'étranger comme ministre des Affaires étrangères par intérim. En juin 1963, il est confirmé dans ses fonctions. Dès lors il s'en suit une période durant laquelle le jeune ministre des Affaires étrangères (à l'époque plus jeune ministre de ce département au monde) dirigera la diplomatie algérienne, une diplomatie qui faisait de l'Algérie un pays porte-parole du tiers monde et l'interlocuteur privilégié dans les rapports entre le Nord et le Sud, au cours de la même période il obtiendra sa plus grande consécration en présidant la 23e session de l'Assemblée générale de l'ONU. Il conclura à ce titre avec la France, au nom de la République algérienne (démocratique et populaire), l'accord du 27 décembre 1968 relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour en France des ressortissants algériens et de leurs familles, pierre angulaire de la politique de grande émigration algérienne. Il gardera son poste jusqu'à la mort du président Houari Boumédiène.
Le président Chadli Bendjedid le nomme ministre d'État en 1979. Bouteflika est néanmoins peu à peu écarté de la scène politique qu'il quitte en 1981. Il est traduit devant le conseil de discipline du FLN. Il choisit de s'exiler pendant 6 ans dans un contexte politique hostile et d'incrimination par la Cour des comptes de sa gestion du ministère des Affaires étrangères.
Le 22 décembre 1981, Bouteflika est poursuivi pour « gestion occulte de devises au niveau du ministère des Affaires étrangères» (entre 1965 et 1978) par la Cour des comptes.
Dans son arrêt définitif du 8 août 1983, la Cour des comptes donnait son verdict : « M. Abdelaziz Bouteflika a pratiqué à des fins frauduleuses une opération non conforme aux dispositions légales et réglementaires, commettant de ce fait des infractions prévues et punies par l'ordonnance n° 66-10 du 21 juin 1966 et les articles 424 et 425 du Code pénal. » (El Moudjahid du 9 août 1983.)
La Cour des comptes évaluait à « plus de 6 milliards de centimes » (l'équivalent de 100 milliards de centimes actuels) le montant dont Bouteflika restait redevable auprès du Trésor.
«Agissant alors en qualité de ministre des Affaires étrangères, M. Abdelaziz Bouteflika avait successivement ordonné aux chefs de missions diplomatiques et consulaires, par instructions n° 20 du 14 février 1966, n° 33 du 1er décembre 1966, n° 36 du 1er mai 1967, n° 68 du 1er octobre 1969 :
en 1966, de conserver au niveau des postes les soldes disponibles qui devront faire l'objet d'instructions ultérieures particulières ;
en 1967, d'ouvrir des comptes particuliers devant abriter ces disponibilités ;
en 1969, enfin, de procéder au transfert des reliquats disponibles vers deux comptes bancaires ouverts auprès de la Société des banques suisses, les reliquats des exercices ultérieurs devant désormais avoir la même destination. » (El Moudjahid du 9 août 1983.)
La Cour observait que « le gel de cette importante trésorerie, qui a notamment profité à un établissement bancaire étranger, n'a donc obéi à aucun texte législatif ou réglementaire et sa gestion échappait totalement au contrôle du Trésor ».
Pour sa défense, Bouteflika invoquera aux magistrats de la Cour des comptes la construction d'un nouveau siège du ministère des Affaires étrangères pour laquelle il destinerait la trésorerie amassée sur les comptes suisses. la réponse de la cour : « Ce motif fallacieux ne peut être pris en considération sachant qu'une opération d'investissement obéit à des règles bien précises qu'aucun ordonnateur ne peut ignorer et que l'éventuelle construction d'un nouveau siège du ministère des Affaires étrangères doit être financée par des crédits normalement inscrits au budget de l'État.» (El Moudjahid du 9 août 1983.)
Bouteflika ne remboursera jamais ses dettes, il sera même acquitté, par contre ses collaborateur Senouci et Boudjakdji seront emprisonnés.
Il est de retour en Algérie en janvier 1987 et prend part au congrès du FLN de 1989 qui l'élit membre du Comité central.
Pressenti pour occuper des fonctions de ministre, il décline ces propositions, comme il ne donne pas suite, en 1994, aux sollicitations dont il est l'objet en vue de son accession aux fonctions de président.
En décembre 1998, il fait part de sa décision de se présenter, en qualité de candidat indépendant à l'élection présidentielle anticipée. Bouteflika est élu président le 15 avril 1999 lors d'un scrutin au cours duquel ses adversaires se retirent, dénonçant les conditions d'organisation du vote. Il est réélu président en 2004 au 1er tour de l'élection. En 2005, Bouteflika est nommé président du FLN au huitième congrès du parti.
Les deux mandats du président Bouteflika sont marqués par une ferme volonté de civiliser le régime. La professionnalisation de l'armée, la mise à la retraite de hauts gradés et la promotion d'hommes neufs, proches du chef de l'État, vont dans ce sens. Mais la répression des émeutes de Kabylie (Printemps noir) entre avril 2001 et 2002 discrédite l'image de l'État. En août 2005, la nomination au poste d'ambassadeur à Rabat du général Larbi Belkheir, ex-directeur de cabinet de Bouteflika, traduit également une reprise en main de l'armée par le pouvoir civil.
La presse écrite se trouve fragilisée avec l'arrestation de journalistes en 2004 : parmi eux Mohamed Benchicou, directeur du quotidien Le Matin, condamné en juin 2004 à une peine de prison. Quelques mois auparavant, ce dernier publie un livre dans lequel il dresse un portrait critique du président: "Bouteflika, une imposture algérienne".
Bouteflika a été vivement critiqué par l'association Reporters sans frontières qui l'accuse de tenter de mettre au pas la presse privée du pays. Bouteflika promettait en 1999 de respecter la liberté de la presse.
En 2005, Bouteflika convoque pour le mois de septembre un référendum pour faire adopter un ensemble de mesures dont le but est de restaurer la paix civile en Algérie. Il propose ainsi de reconnaître le droit à des réparations aux familles de disparus, d'accorder une forme d'amnistie pour les membres de groupes armés non coupables de massacres et de créer une aide pour les veuves et orphelins de membres de groupes armés tués. Durant la campagne pour le référendum, menée tambour battant, l'opposition et les familles des victimes ainsi que les associations des droits de l'Homme sont écartées du débat. Les média restent hermétiques à toute contestation et entretiennent une confusion entre le droit de refuser et la trahison du pays. L'État utilise dans cette campagne tous les moyens matériels y compris les fonds publics pour le seul bénéfice des partisans du président.
Ce référendum pose tout de même le problème des personnes disparues, dont le sort ne peut pas faire l'objet d'une enquête indépendante ou internationale. L'opposition critique une mascarade électorale où, selon elle, les résultats sont connus d'avance (97,36% de oui et 79,76% de participation, sauf en Kabylie avec seulement 12% de participation).
Le 2 mars 2006, il fait fermer les 42 établissements francophones afin de lutter contre la « déviation linguistique ».
En juillet 2006 Abdelaziz Bouteflika signe un décret pour gracier les journalistes poursuivis pour diffamation.
Le Parlement algérien vote à main levée, le 12 novembre 2008, la modification de la Constitution (500 oui, 21 non, 8 abstentions). Parmi les changements figure le retrait de la limite de deux mandats consécutifs qu'un président peut exercer.
Abdelaziz Bouteflika annonce lors d'un rassemblement à Alger, le 12 février 2009, qu'il est candidat à sa succession lors de la prochaine élection présidentielle. Il est réélu pour un troisième mandat dès le premier tour, le 9 avril 2009, avec 90,24 % des voix.
Le 15 avril 2011, alors que des émeutes et manifestations ont lieu depuis plusieurs mois en Algérie dans un contexte de protestations et révolutions dans le monde arabe, il annonce la mise en place d'une commission chargée de modifier la Constitution, une révision de la loi électorale, de la loi sur les partis politiques et du code de l'information. Ces annonces jugées tardives et peu novatrices ne convainquent pas la presse indépendante et la société civile.
Le 14 septembre 2011, il est de nouveau hospitalisé à Paris et le 27 avril 2013, il est de nouveau admis à Paris à Val-de-Grâce, à la suite d'un AIT (accident ischémique transitoire, c'est-à-dire une petite attaque cérébrale). Le 19 mai 2013, les quotidiens algériens Mon journal et Djaridati qui affirmaient que Bouteflika est dans un état comateux ont été saisis à l'imprimerie et interdits de parution, ce qui n'était plus arrivé depuis les années 1990. Le 21 mai 2013, Bouteflika est transféré dans un autre hôpital militaire français situé à l'hôtel des Invalides. L'opacité autour de cette hospitalisation est dénoncée par la presse algérienne.
Le 12 juin 2013, après 47 jours d'absence, les premières images de Bouteflika sont diffusées sur la chaîne d'État ENTV recevant le Premier ministre et le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah.
Le 15 juin 2013, le quotidien arabophone El Khabar révèle que Bouteflika aurait subit un second AVC aux Invalides, le 31 mai et qui lui aurait paralysé le coté gauche.
Le 16 juillet 2013, Bouteflika rentre à Alger en fauteuil roulant après 80 jours d'absence, où il est reçu par son Premier ministre, l'état-major des armées, les présidents de l'assemblée, du Sénat et du Conseil constitutionnel.
Abdelaziz Bouteflika, âgé de 76 ans et au pouvoir en Algérie depuis 1999, est désigné samedi par le Front de libération nationale candidat à la présidentielle de 2014 pour un 4e mandat à la tête de l'Etat.
Le mardi 14 janvier 2014, Abdelaziz Bouteflika, ayant été victime d'une attaque cérébrale en 2013, est a nouveau admis à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris. Il doit y rester jusqu'au vendredi 17 janvier 2014.
Le jeudi 16 janvier 2014, Abdelaziz Bouteflika rentre dans l'après-midi à Alger.
Samedi 22 février 2014, le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, annonce la candidature du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, à l'élection présidentielle prévue le 17 avril 2014 (information rapportée par la télévision nationale algérienne).
Le samedi 22 mars 2014, Abdelaziz Bouteflika diffuse une lettre par la voix de l'agence de presse algérienne APS pour annoncer que sa santé fragile n'est pas un obstacle à sa réélection, et qu'il promet des réformes constitutionnelles s'il l'emporte le 17 avril 2014.
Le jeudi 17 avril 2014, après le vote anticipé de leurs compatriotes résidant en France, les algériens sont appelés aux urnes pour élire leur président au cours d'un scrutin a priori sans surprise. Le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, soutenu par le Front de libération nationale (FLN), apparaît comme le grand favori de l'élection malgré des ennuis de santé qui l'ont empêché de mener lui-même campagne, ou même d'apparaître lors de ses meetings. Sans surprise, Abdelaziz Bouteflika est réélu pour un 4ème mandat consécutif avec le score écrasant de 81,53 % des voix (selon les résultats officiels diffusés vendredi 18 avril par le ministère de l'intérieur). Son principal adversaire, l'ex-premier ministre Ali Benflis, est arrivé deuxième avec 12,18 % des voix. Le plus jeune candidat, Abdelaziz Belaïd, est arrivé en troisième position avec 3,03 %, suivi de la députée trotskiste Louisa Hanoune avec 1,37 % des voix, puis de Ali Fawzi Rebaïne avec 0,99 % et Moussa Touati avec 0,56 %.
Le 28 avril 2014, Abdelaziz Bouteflika (arrivant en fauteuil roulant, une voix faible, une allocution abrégée) prête serment et reprend Abdelmalek Sellal pour Premier ministre.
L'année 2015 est marquée par l'arrestation de hauts gradés militaires anti-Bouteflika, le général à la retraite Hocine Benhadid (ancien chef de la région militaire du Sud-Ouest) et le général-major Abdelkader Aït Ouarabi (ancien chef de la lutte antiterroriste), ainsi que la mise en retraite du général Toufik. La presse rappelle alors la volonté d'Abdelaziz Bouteflika, lorsqu'il arriva au pouvoir en 1999, de s'affranchir du pouvoir militaire pour restaurer la puissance du poste présidentiel. Il dissout le DRS et le remplace par un nouvel organisme, le Département de surveillance et de sécurité (DSS), placé sous tutelle de la présidence.
En avril 2016, le Premier ministre français, Manuel Valls, publie sur son compte Twitter une photographie le représentant en compagnie d'Abdelaziz Bouteflika, sur laquelle ce dernier apparaît très amoindri et l'air hagard. Le quotidien algérien El Watan demande alors l'application de l'article 102 de la Constitution sur l'état d'empêchement. Le journaliste Frédéric Pons le décrit en 2017 comme « incapable de gouverner plus de quelques heures par jour, quasiment grabataire et muet ». À la fin des années 2010, souffrant d'aphasie, il s'exprime lors de ses rencontres avec des personnalités à l'aide d'un microphone relié à une enceinte reprenant des monologues sur des événements passés. En l’absence de la personne physique du président, les personnes désireuses de le remercier ou l'honorer s'adressent à un portrait de lui.
Fin 2018, un report du scrutin ou une prolongation de deux ans du quatrième mandat de Bouteflika sont un temps envisagés par le régime, mais le projet est abandonné face à l'opposition de l'armée. Au même moment, l'opinion publique apparaît hostile au « système » qui dirige le pays.
Bien qu'il soit très malade, son entourage et les cercles du pouvoir poussent finalement à sa candidature à l’élection présidentielle de 2019, en l’absence de consensus sur un successeur. Abdelaziz Bouteflika bénéficie du fait qu’il apparaît comme un facteur de stabilité pour le pays, ainsi que du fait qu'il est une des dernières figures de la guerre d'Algérie et du processus de réconciliation de la fin des années 1990. Après des années d'incertitude, sa candidature à un cinquième mandat est annoncée le 10 février 2019.
Cette décision conduit dans les semaines qui suivent à des manifestations d’une ampleur inédite depuis des décennies dans le pays. Son directeur de campagne dépose sa candidature alors qu’il se trouve hospitalisé en Suisse. Mais le 11 mars, au lendemain de son retour en Algérie, Abdelaziz Bouteflika renonce à se représenter, invoquant son état de santé et son âge. Il fait dans le même temps reporter sine die l'élection présidentielle, et indique qu'il se maintiendra au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, fixée au 27 avril 2019, afin de conduire des réformes du système politique. Plusieurs analystes et opposants jugent la décision anticonstitutionnelle, et appellent à continuer la mobilisation.
L’annonce de son départ à venir de la présidence à l'issue de la période de transition précitée ne démobilise pas les manifestants. Selon Jeune Afrique, Bouteflika promet au général Ahmed Gaïd Salah, le 22 mars, de démissionner d'ici au 24 mars. Le président n’ayant pas tenu son engagement, Gaïd Salah suggère de le déclarer inapte à exercer ses fonctions. Le 27 mars, Saïd Bouteflika, Athmane Tartag, Mohamed Mediène et Louisa Hanoune se réunissent dans une résidence militaire et décident de renvoyer le chef de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, et de maintenir Bouteflika en échange de la nomination d'un nouveau Premier ministre chargé de mettre en place la transition promise mi-mars. Après avoir hésité sur le nom du Premier ministre, ils choisissent l'ancien président de la République Liamine Zéroual, qui décline, après avoir accepté, invoquant des raisons de santé et le refus du plan par les manifestants.
Le 1 avril 2019, il est annoncé qu’il démissionnera avant la fin de son quatrième mandat. Il démissionne le lendemain, le 2 avril, après une réunion de l'état-major exhortant à son départ immédiat car doutant de son intention de quitter le pouvoir.
Après une semaine d'incertitude, le très contesté président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, lui succède comme chef de l'État par intérim.
Selon Jean-Pierre Filiu, Bouteflika « n’était qu’un pantin ». Il ajoute : « Son pouvoir, celui de ses frères et de son clan, pouvait paraître réel à certains, on parlait d’une nouvelle oligarchie, d’hommes d’affaires puissants. Mais, en 2019, cette classe supposée dirigeante a été embastillée en quelques semaines ! Donc ce pouvoir n’était bien qu’une illusion. ».
Le 3 avril 2019, au lendemain de son départ du pouvoir, il présente ses excuses aux Algériens, tout en vantant les « progrès notables, réalisés dans tous les domaines » durant sa présidence.
Plusieurs de ses proches, dont son frère Saïd, sont arrêtés dans les semaines qui suivent son départ de la tête du pays.
Il continue de loger dans la résidence d'État de Zéralda ou dans sa résidence privée à El Biar. Passant la plupart de son temps dans le jardin de cette dernière résidence, il bénéficie d'un personnel et d'une voiture avec chauffeur. Il tente sans succès de prendre contact avec Gaïd Salah, qui s’oppose à tout dialogue avec lui. Bouteflika refuse ensuite de demander à celui-ci de libérer son frère, estimant que celui-ci cible sa famille au vu des circonstances de sa démission forcée, et ne comprend pas les raisons du soulèvement. Il continue cependant de suivre l'actualité et la suite des événements qui secouent le pays. Lors de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019, remportée par son ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, il vote par procuration par l'intermédiaire de son frère Nacer.
Abdelaziz Bouteflika est mort le vendredi 17 septembre 2021 vers 21h00, à l'âge de 84 ans, à la suite d'un arrêt cardiaque, dans sa résidence de Zéralda (Algérie). Son décès est annoncé par la présidence de la République algérienne via la chaîne de télévision publique.
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