Artiste, Écrivain, Poète (Art, Littérature).
Francais, né le 15 janvier 1851 et mort le 18 octobre 1940
Enterré (où exactement ?).
Paul-Pierre Roux, dit Saint-Pol-Roux, né à Marseille dans le quartier de Saint-Henri le 15 janvier 1861 et mort à Brest le 18 octobre 1940, est un poète symboliste français.
Saint-Pol-Roux est né le 15 janvier 1861 à Saint-Henri - par la suite devenu un quartier de Marseille - dans une famille d'industriels en produits céramiques. En 1872, à l'âge de dix ans, il est envoyé au collège Notre-Dame des Minimes à Lyon et en sortira en 1880 en tant que Bachelier ès Lettres. La même année, il s'engage pour un an dans l'armée. Sa première oeuvre, Raphaëlo le pèlerin, drame en trois actes, montre son attrait pour le théâtre.
En 1882, il part s'installer à Paris et commence des études de droit, qu'il ne terminera jamais. Il fréquente en particulier le salon de Stéphane Mallarmé pour qui il a la plus grande admiration. Il gagne une certaine notoriété, essaie quelques pseudonymes et signe à partir de 1890 « Saint-Pol-Roux ». Il tente de faire jouer une de ses pièces, la Dame à la faux, par Sarah Bernhardt. Il est même interviewé par Jules Huret, en tant que membre du mouvement symboliste. Il aurait peut-être participé à la Rose-Croix esthétique de Joséphin Peladan en 1890. Mais il n'y appartient pas très longtemps, car il ne figure pas parmi les signataires sur l'original du document. Saint-Pol-Roux s'est sans doute intéressé à cette audacieuse tentative littéraire, et a dû la quitter rapidement. En 1891, il rencontre sa future femme, Amélie Bélorgey. À cause de difficultés financières, Saint-Pol-Roux quitte Paris.
Son exil l'amènera d'abord à Bruxelles, avant qu'il ne trouve une retraite paisible dans les forêts d'Ardenne. C'est là, en toute tranquillité, qu'il terminera sa Dame à la faux. Après un court retour à Paris, Saint-Pol-Roux quitte la capitale définitivement en 1898. Il exécra rapidement la capitale pour son ostracisme et la médiocrité du milieu de la critique littéraire, qu'il ignora avec autant de superbe qu'elle le méconnut. Il s'installe ensuite avec sa femme à Roscanvel dans le Finistère, où naît sa fille Divine. La « chaumière de Divine » devenue trop petite, il s'installe à Camaret-sur-Mer et fait de la Bretagne le centre de gravité de son oeuvre. Il profite des subsides que lui avait assurés un opéra, Louise, dont il avait rédigé pour Gustave Charpentier le livret. Il acheta en 1903 une maison de pêcheur surplombant l'océan, au-dessus de la plage de Pen-Had, sur la route de la pointe de Pen-Hir. Il la transforme en manoir à huit tourelles dont la maison formerait le centre et baptisa la demeure « Manoir du Boultous ». À la mort de son fils Coecilian, tombé en 1914 près de Verdun, il le renommera « Manoir de Coecilian » dont on peut encore voir les ruines. Face à la mer, l'homme est plus près de Dieu, disait-il.
Il reçoit de nombreux artistes et écrivains comme André Antoine, Victor Ségalen, Alfred Vallette, Max Jacob, André Breton, Louis-Ferdinand Céline et même, en 1932, Jean Moulin, alors sous-préfet de Châteaulin. Les membres du mouvement surréaliste le considèrent comme un prédécesseur. André Breton publia son "Hommage à Saint-Pol-Roux" le 9 mai 1925 dans Les Nouvelles Littéraires, où il revendiqua Saint-Pol-Roux comme le seul authentique précurseur du mouvement dit moderne
Saint-Pol-Roux fut membre de l'académie Mallarmé de 1937 à 1940.
Dans la nuit du 23 au 24 juin 1940, un soldat allemand investit le manoir, viola la fidèle gouvernante et blessa grièvement Divine à la jambe d'une balle de révolver. Il sera souvent dit et écrit que le soldat viola Divine, chose qu'elle réfuta par la suite. Saint-Pol-Roux échappe miraculeusement à la mort. Le soldat allemand s'enfuit, effrayé par le chien de la maison, fut arrêté, condamné à mort par un Conseil de guerre et fusillé. Saint-Pol-Roux, qui était à Brest pour s'occuper de sa fille, avait négligé de mettre ses inédits en lieu sûr. Lorsqu'il retourna à Camaret et trouva le manoir livré au pillage et ses manuscrits déchirés, dispersés ou brûlés, il ne se remit pas de ce choc. Transporté le 13 octobre à l'hôpital de Brest, Saint-Pol-Roux « le Magnifique », « mage de Camaret », atteint d'une crise d'urémie, y meurt de chagrin le 18 octobre.
Le manoir de Coecilian fut bombardé en août 1944 par les avions alliés et complètement incendié. Il ne reste, au début du XXIe siècle, que quelques vestiges de cette demeure.
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