Archevêque, Évêque, Martyre, Religieuse (Religion).
Salvadorienne, née le 15 août 1917 et morte le 24 mars 1980
Enterrée (où exactement ?).
Óscar Romero, de son nom complet Óscar Arnulfo Romero y Galdámez, (né le 15 août 1917 à Ciudad Barrios au Salvador et mort assassiné le 24 mars 1980) est un prélat de l'Église catholique romaine. Il meurt assassiné en martyr alors qu'il est l'archevêque catholique de San Salvador (Salvador), pour avoir été le défenseur des droits de l'homme et particulièrement des paysans de son diocèse. Après son assassinat, Arturo Rivera Damas lui succède.
En 1997, sa cause est introduite à Rome en vue d'une béatification et d'une canonisation. Le pape Jean-Paul II lui décerne le titre de « Serviteur de Dieu ». La procédure de canonisation est en cours. Certains le considèrent comme le saint patron officieux des Amériques et de San Salvador. Au-delà du catholicisme, Oscar Romero est honoré par d'autres Églises chrétiennes notamment la Communion anglicane : il se trouve être l'un des dix martyrs du XXe siècle à figurer parmi les statues situées au-dessus de la grande porte Ouest de l'Abbaye de Westminster à Londres. En 2015, le pape François a autorisé le décret en vue de sa béatification, célébrée le 23 mai 2015 à San Salvador.
Óscar Romero est le second d'une famille nombreuse de sept enfants (cinq frères et deux soeurs), dont le père est postier. Il est baptisé à l'âge d'un an le 11 mai 1919. Il naît dans un pays déchiré, dont 40 % est détenu par treize familles. À l'époque, l'Église est persécutée et les assassinats sont fréquents.
Après quelques années à l'école il devient apprenti menuisier à l'âge de douze ans. Deux ans plus tard, en 1931, il entre au séminaire des prêtres Clarétains à San Miguel, contre l'avis de son père.
En 1937, il rejoint le séminaire national de San Salvador, dirigé par les Pères Jésuites puis continue ses études à Rome, où il est ordonné prêtre le 4 avril 1942. Il vise l'obtention d'un doctorat en théologie mais doit en 1943, à l'âge de 26 ans, interrompre ses études et sous la pression de l'évêque, dans une Italie devenue fasciste, rentre au Salvador. Sur la route du retour, il fait escale en Espagne et à Cuba où la police cubaine l'interne au motif qu'il provient de l'Italie mussolinienne. Des ennuis de santé lui valent son élargissement et un retour vers le Salvador via Mexico.
Romero travaille comme prêtre de paroisse à Abamoros, puis est affecté pendant vingt ans dans le cadre du diocèse de San Miguel. Il promeut différents groupes apostoliques, inaugure une équipe des « Alcooliques anonymes », aide à la construction de la Cathédrale San Miguel et soutient la dévotion à la « Vierge de la Paix ». Il est par suite nommé recteur du séminaire inter-diocésain de San Salvador.
En 1966, Sa vie publique démarre avec sa nomination de Secrétaire de la conférence épiscopale de San Salvador. Il devient le directeur-éditeur du journal « Orientacion » qui adopte une ligne assez conservatrice, dans le cadre d'un magistère plutôt traditionaliste de l'Église catholique.
Nommé par Paul VI évêque auxiliaire de San Salvador le 25 avril 1970 avec le titre d'évêque titulaire ou in partibus de Tambeae, Il est consacré le 21 juin suivant par Mgr Girolamo Prigione nonce apostolique au Salvador.
Le 15 octobre 1974 il est nommé évêque de Santiago de María puis, trois ans plus tard, le 3 février 1977, devient archevêque de San Salvador, capitale du pays, Rome souhaitant barrer la route à la nomination de M Rivera y Damas..
Car M Romero est réputé être un conservateur : il n'avait pas hésité, du temps où il était encore évêque auxiliaire, à dénoncer publiquement, lors de la célébration de la transfiguration du Christ (fête patronale de San Salvador), « la nouvelle Christologie » comme étant une menace pour la doctrine de l'Église et de la Foi. Ainsi en 1975, à l'occasion de la mort de Josemaría Escrivá de Balaguer, fondateur de l'Opus Dei, il envoie au pape Paul VI une lettre louant les mérites du défunt et adjurant le pape d'ouvrir rapidement son procès en canonisation. Il indique notamment « avoir confié avec satisfaction à l'OEuvre la direction spirituelle de sa propre vie et de celle d'autres prêtres ».
Comme il est considéré comme conservateur, sa nomination est d'abord bien accueillie par l'oligarchie salvadorienne. Le clergé plus progressiste redoute son opposition aux engagements vis-à-vis des plus pauvres tels que ceux formulés dans le cadre notamment de la théologie de la libération. Mais quelques semaines plus tard, le 12 mars 1977, l'assassinat d'un prêtre de son diocèse (et ami personnel) le jésuite Rutilio Grande avec deux compagnons de voyage par un escadron de la mort, soutien du pouvoir en place, va tout changer. La mort du Père Rutilio bouleverse profondément le nouvel archevêque qui considère que « la mort de Grande l'avait converti ». Il dira plus tard : « Quand je vis Rutilio, étendu mort, j'ai pensé que s'ils l'avaient tué pour ce qu'il avait réalisé, alors moi aussi j'avais à avancer sur le même chemin ».
Le jour même des funérailles, il écrit au président Arturo Armando Molina pour lui demander une enquête exhaustive des faits et ajoute : « je ne suis pas disposé à participer à un acte officiel du gouvernement aussi longtemps que ce dernier n'aura pas fait tous ses efforts pour rendre la justice au sujet de ce sacrilège qui a horrifié tout le monde et soulevé une vague de protestation et de violence » Et, effectivement, jamais M Romero n'assiste à aucun acte officiel, car jamais aucune enquête sérieuse n'est menée au sujet de ce triple meurtre.
Dès lors, il ne craint pas de dénoncer désormais ouvertement la pauvreté l'injustice sociale, les assassinats et actes de torture.
En 1979 une junte gouvernementale prend le pouvoir dans un climat de violations des droits de l'homme opérées tant par le gouvernement que par des ligues d'extrême droite. Óscar Romero dénonce l'aide militaire apportée au nouveau régime par les États-Unis : en février 1980, il écrit au président Jimmy Carter : « Une aide militaire accrue de la part des États-Unis aurait sans doute pour effet d'accentuer l'injustice et la répression infligée à des hommes qui s'organisent pour défendre les droits humains les plus fondamentaux. ». L'administration américaine maintiendra son soutien au régime en place, craignant semble-t-il que le Salvador ne devienne un autre Nicaragua.
Les actions de M Romero lui gagnent la notoriété internationale : en février 1980, il reçoit un doctorat honoraire de l'Université catholique de Louvain.
Pour Monseigneur Romero, la foi chrétienne comporte une dimension politique : la foi ne sépare pas le croyant du monde réel, mais au contraire l'y plonge tout entier. La raison d'être de l'Église est de se solidariser avec les pauvres. Dans son discours à l'Université catholique de Louvain, en Belgique, il lance : « le monde des pauvres nous apprend que la libération arrivera non seulement quand les pauvres seront les destinataires privilégiés des attentions des gouvernements et de l'Église, mais bien quand ils seront les acteurs et les protagonistes de leur propre lutte et de leur libération en démasquant ainsi la dernière racine des faux paternalismes, même ceux de l'Église ».
À l'occasion de sa visite en Europe, il rencontre le Pape Jean-Paul II auquel il fait part de ses préoccupations concernant la situation de son pays, où un gouvernement use régulièrement de la torture et l'assassinat :
« En moins de trois ans, plus de cinquante prêtres ont été attaqués, menacés ou calomniés. Six qui ont été assassinés méritent d'être considérés comme martyrs. Certains ont été torturés, d'autres expulsés du pays. Des soeurs ont été également persécutées. La radio de l'archidiocèse, des institutions éducatives catholiques ou d'inspiration chrétienne ont été attaquées, menacées, intimidées ou ont subi des attentats à l'explosif. Plusieurs communautés paroissiales ont fait l'objet de "raids". Si tout cela s'est produit à l'encontre des personnes représentantes de l'Église, on peut imaginer ce qui a été fait aux chrétiens ordinaires, aux paysans, aux catéchistes, aux délégués et aux communautés de base . [...] Mais il est important de remarquer pourquoi l'Église est persécutée : Ce n'est pas tous les prêtres ou n'importe lequel d'entre eux. Ce n'est pas toutes les institutions ou n'importe laquelle de ces institutions. Est attaquée ou persécutée cette partie de l'Église qui s'est mise aux côtés du peuple et se pose en défenseur du peuple. Ici aussi, se trouve la même clé d'explication de la persécution de l'Église : les pauvres. »
Ses prises de position, comme sa dénonciation des crimes, enlèvements et assassinats menés quotidiennement par l'armée salvadorienne et les escadrons de la mort le font passer pour un dangereux agitateur aux yeux du pouvoir en place et de l'oligarchie salvadorienne.
Le 23 mars 1980, à l'occasion d'un sermon dans la Basilique du Sacré-Coeur de San Salvador, Monseigneur Romero lance un appel aux soldats face aux exactions de l'armée : « Un soldat n'est pas pas obligé d'obéir à un ordre qui va contre la loi de Dieu. Une loi immorale, personne ne doit la respecter. Il est temps de revenir à votre conscience et d'obéir à votre conscience plutôt qu'à l'ordre du péché. Au nom de Dieu, au nom de ce peuple souffrant, dont les lamentations montent jusqu'au ciel et sont chaque jour plus fortes, je vous prie, je vous supplie, je vous l'ordonne, au nom de Dieu : Arrêtez la répression ! »
Le lendemain, alors que Monseigneur Romero prononce une homélie pendant la célébration de la messe dans la chapelle de l'hôpital de la Divine-Providence, un coup de fusil atteint l'Évêque en pleine poitrine : il agonise quelques minutes plus tard.
Les funérailles de Monseigneur Romero sont accompagnées par 350 000 personnes à San Salvador. Trois cents prêtres et trente évêques du monde entier y assistent. Mais tandis que la messe commence, une bombe éclate et des coups de feu provoquent un début de panique parmi la foule. Une cinquantaine de personnes (dont de nombreux enfants) meurent piétinés, tandis qu'on relève une dizaine de corps tués par balle. Le corps de Monseigneur Romero est enterré à la hâte dans une tombe située dans le transept droit de la basilique du Sacré-Coeur, la messe de funérailles ne pouvant se terminer. Tandis que les médias et gouvernements américain et salvadorien accusent une attaque de groupuscules d'extrême gauche, un texte ronéotypé daté du 30 mars, signé par vingt-deux hauts représentants du clergé présents aux funérailles, affirmait que la panique avait été déclenchée par l'explosion d'une bombe jetée du palais présidentiel, suivie de tirs de mitrailleuse et d'armes automatiques provenant du second étage.
L'assassin de M Romero ne fut officiellement jamais retrouvé. Se fondant sur un grand nombre d'interviews de militants du parti Arena et de responsables américains, ainsi que sur l'étude de télégrammes du département d'État, les journalistes Craig Pyes et Laurie Beclund affirmèrent dès 1983 que le major Roberto d'Aubuisson avait planifié le meurtre avec un groupe d'officiers d'active qui tirèrent même au sort à qui reviendrait l'honneur d'être chargé de l'exécution. L'ex-ambassadeur américain Robert White, qui lorsqu'il était en poste au Salvador avait accès aux télégrammes du département d'État, entre autres informations internes, déclara en 1984 devant le Congrès des États-Unis qu'il ne faisait pas « l'ombre d'un doute » que d'Aubuisson avait lui-même « planifié et ordonné l'assassinat » d'Óscar Romero. Il expliqua ensuite en 1986 toujours devant le Congrès des États-Unis qu'il y a suffisamment d'éléments pour mettre en cause des escadrons de la mort menés par le major Roberto d'Aubuisson. Cette thèse est reprise en 1993 par un rapport officiel des Nations Unies, décrivant d'Aubuisson comme le maître d'oeuvre de l'assassinat.
Une enquête judiciaire conduite au Salvador par le juge Atilio Ramirez avait rapidement désigné d'Aubuisson et le général Medrano (protégé des États-Unis). Mais après des menaces et une tentative d'assassinat, Atilio Ramirez quitta subitement le pays et les poursuites judiciaires cessèrent. En exil, le juge Ramirez expliqua que l'équipe d'enquêteurs de la police criminelle ne s'était présentée sur les lieux du crime que quatre jours après qu'il eut été commis et que ni la police ni le représentant du ministère de la justice ne présentèrent au procès aucune pièce à conviction. Sa conclusion était qu'ils existait « indubitablement », depuis le début, une « sorte de conspiration pour couvrir le meurtre ». Quelques années plus tard, Roberto d'Aubuisson fut nommé président du Parlement salvadorien.
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Les meilleures citations d'Oscar Romero.
Cela me fait mal au coeur de savoir comment notre peuple est torturé, comment les droits de l'image de Dieu sont bafoués.
Heureux ceux qui sont choisis pour continuer sur terre la grande injustice subie par le Christ, qui continue de sauver le monde.
Dieu n'est pas satisfait de l'apparence. Dieu veut le vêtement de la justice. Dieu veut que ses chrétiens soient habillés d'amour.
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parce qu il voulait la paix on le tue ... c est toujours comme ça les gentils partent et les méchants restent !