Artiste, Écrivain, Journaliste (Art, Littérature).
Francais, né le 16 février 1848 et mort le 16 février 1917
Enterré (où exactement ?).
Octave Mirbeau, né le 16 février 1848 à Trévières (Calvados) et mort le 16 février 1917 à Paris, est un écrivain, critique d'art et journaliste français. Il connaît une célébrité européenne et de grands succès populaires, tout en étant également apprécié et reconnu par les avant-gardes littéraires et artistiques, ce qui n'est pas commun.
Journaliste influent et fort bien rémunéré, critique d'art défenseur des avant-gardes, pamphlétaire redouté, Octave Mirbeau est aussi un romancier novateur, qui a contribué à l'évolution du genre romanesque, et un dramaturge, à la fois classique et moderne, qui a triomphé sur toutes les grandes scènes du monde. Mais, après sa mort, il traverse pendant un demi-siècle une période de purgatoire : il est visiblement trop dérangeant pour la classe dirigeante, tant sur le plan littéraire et esthétique que sur le plan politique et social.
Littérairement incorrect, il est inclassable, il fait fi des étiquettes, des théories et des écoles, et il étend à tous les genres littéraires sa contestation radicale des institutions culturelles ; également politiquement incorrect, farouchement individualiste et libertaire, il incarne une figure d'intellectuel critique, potentiellement subversif et « irrécupérable », selon l'expression de Jean-Paul Sartre dans Les Mains sales.
Petit-fils de notaires normands, fils d'un médecin (ou, plus précisément, d'un officier de santé) de Rémalard, dans le Perche, le jeune Octave Mirbeau fait des études médiocres au collège des jésuites de Vannes, d'où il est chassé dans des conditions plus que suspectes, qu'il évoquera en 1890 dans son roman Sébastien Roch.
Après son baccalauréat, il entame sans la moindre conviction des études de Droit, qu'il n'achève pas, et rentre à Rémalard, où il travaille chez le notaire du village. Mobilisé, il subit la guerre de 1870 dans l'armée de la Loire, et l'expérience traumatisante de la débâcle lui inspirera plusieurs contes et des chapitres démystificateurs du Calvaire et de Sébastien Roch.
Pendant toutes ses années d'enfance, dont il a conservé des souvenirs de morne tristesse et d'ennui, son seul confident est son ami Alfred Bansard des Bois, à qui il adresse des lettres qui constituent à la fois un défouloir et un apprentissage littéraire.
Petit-fils de notaires normands, fils d'un médecin (ou, plus précisément, d'un officier de santé) de Rémalard, dans le Perche, le jeune Octave Mirbeau fait des études médiocres au collège des jésuites de Vannes, d'où il est chassé dans des conditions plus que suspectes, qu'il évoquera en 1890 dans son roman Sébastien Roch1.
Après son baccalauréat, il entame sans la moindre conviction des études de Droit, qu'il n'achève pas, et rentre à Rémalard, où il travaille chez le notaire du village. Mobilisé, il subit la guerre de 1870 dans l'armée de la Loire, et l'expérience traumatisante de la débâcle lui inspirera plusieurs contes et des chapitres démystificateurs du Calvaire et de Sébastien Roch.
Pendant toutes ses années d'enfance, dont il a conservé des souvenirs de morne tristesse et d'ennui, son seul confident est son ami Alfred Bansard des Bois, à qui il adresse des lettres qui constituent à la fois un défouloir et un apprentissage littéraire2.
Pendant une douzaine d'années, Octave Mirbeau va donc faire « le domestique », en tant que secrétaire particulier, et « le trottoir », comme il l'écrit des journalistes en général, en tant que collaborateur à gages de divers organes de presse : selon lui, en effet, « un journaliste se vend à qui le paie».
Ses chroniques ont paru successivement dans L'Ordre de Paris, organe officiel de l'Appel au Peuple, bonapartiste, jusqu'en 1877 ; puis dans L'Ariégeois, au service du baron de Saint-Paul, député de l'Ariège, en 1877-1878 ; puis dans Le Gaulois, devenu monarchiste sous la direction d'Arthur Meyer (1880-1882).
En 1883, pendant trois mois, il dirige et rédige presque seul un biquotidien d'informations rapides, Paris-Midi Paris-Minuit. Puis, pendant six mois, il devient le rédacteur en chef pour le compte du banquier Edmond Joubert, vice-président de la Banque de Paris et des Pays-Bas des Grimaces, hebdomadaire attrape-tout, anti-opportuniste et antisémite (sur ce point, il a fait son auto-critique dès le 14 janvier 1885 dans La France).
Il entend y faire grimacer les puissants, démasquer leurs turpitudes et dévoiler les scandales de la pseudo-République, où, selon lui, une bande de « joyeux escarpes » crochètent impunément les caisses de l'État. Paul Hervieu, qui, ainsi qu'Alfred Capus, collabore aux Grimaces sous le pseudonyme de Liris, devient son ami et son confident.
Au début des années 1880 Mirbeau fait aussi « le nègre » et ainsi produit une dizaine de volumes, publiés sous au moins deux pseudonymes (Alain Bauquenne et Forsan). Cela lui permet, non seulement de gagner convenablement sa vie, à une époque où il entretient une maîtresse dispendieuse, mais aussi et surtout de faire ses gammes et ses preuves, en attendant de pouvoir voler de ses propres ailes, signer sa copie et la vendre avantageusement. En 1882, sous le pseudonyme de Gardéniac, il fait également paraître dans Le Gaulois une série de Petits poèmes parisiens, où il cite pour la première fois un poème souvent attribué à Rimbaud, « Poison perdu ».
En 1884, pour se remettre et se "purger" d'une passion dévastatrice pour une femme galante, Judith Vinmer expérience qui lui inspirera son premier roman officiel, Le Calvaire , Mirbeau fait retraite pendant sept mois à Audierne, dans le Finistère, et se ressource au contact des marins et paysans bretons.
C'est le grand tournant de 1884-1885 : de retour dans la presse parisienne, il commence, tardivement et difficilement, à écrire pour son propre compte et entame sa rédemption par le verbe: ce n'est pas un hasard si la suite projetée du Calvaire, jamais écrite, devait précisément s'intituler La Rédemption.
Dès lors il met sa plume au service de ses valeurs éthiques et esthétiques et engage les grands combats éthiques, politiques, artistiques et littéraires qui donneront de lui l'image durable d'un justicier et d'un imprécateur. C'est à la fin de 1884 que commence sa longue amitié pour les deux « grands dieux de [son] coeur », Claude Monet et Auguste Rodin.
Mirbeau poursuit désormais une double carrière de journaliste et d'écrivain. Chroniqueur, conteur et critique d'art influent, redouté et de mieux en mieux rémunéré, il collabore, successivement ou parallèlement, à La France, au Gaulois, au Matin, au Gil Blas, au Figaro, à L'Écho de Paris, puis, pendant dix ans, à partir de l'automne 1892, au Journal, où il touche 350 francs par article (environ 1 100 euros), ce qui est tout à fait considérable pour l'époque.
Outre ses chroniques, il y fait paraître de nombreux contes, dont il ne publie en volume qu'une petite partie : Lettres de ma chaumière (1885) dont l'exergue est significatif de son engagement éthique : « Ne hais personne, pas même le méchant. Plains-le, car il ne connaîtra jamais la seule jouissance qui console de vivre : faire le bien » et Contes de la chaumière (1894). La plupart de ces contes ne seront publiés qu'après sa mort, en plusieurs volumes, et seront recueillis en 1990 dans ses Contes cruels (rééditions en 2000 et 2009).
Parallèlement il entame tardivement, sous son propre nom, une carrière de romancier. Le Calvaire, qui paraît en novembre 1886, lui vaut un succès de scandale, notamment à cause du deuxième chapitre démystificateur sur la débâcle de l'armée de la Loire pendant la guerre de 1870 qui fait hurler les nationalistes et que Juliette Adam a refusé de publier dans la Nouvelle revue (ce roman inspirera certains écrivains comme Paul Bourget). Puis est publié L'Abbé Jules (avril 1888), roman dostoïevskien dont le héros, Jules Dervelle, est un prêtre révolté, déchiré par ses contradictions et fauteur de scandales. Sébastien Roch (mars 1890) porte sur un sujet tabou, le viol d'adolescents par des prêtres, ce qui lui vaut une véritable conspiration du silence. Ces oeuvres novatrices, en rupture avec les conventions du naturalisme, sont vivement appréciées des connaisseurs et de l'avant-garde littéraire, mais sont négligées par une critique conformiste, effrayée par leurs audaces.
C'est au cours de cette période qu'il entame une vie de couple avec Alice Regnault, une ancienne actrice de théâtre, qu'il épouse, honteusement et en catimini, à Londres, le 25 mai 1887, après deux ans et demi de vie commune. Mais Mirbeau ne se fait aucune illusion sur ses chances de jouir du bonheur conjugal, comme en témoigne une nouvelle au titre amèrement ironique, publiée au lendemain de son mariage, « Vers le bonheur ». « L'abîme » qui, selon lui, sépare à tout jamais les deux sexes, les condamne irrémédiablement à de douloureux malentendus, à l'incompréhension et à la solitude. Cette expérience le poussera, vingt ans plus tard, à interpréter à sa façon les relations entre Balzac et Évelyne Hanska dans La Mort de Balzac (1907), sous-chapitres de La 628-E8, où il ne cherchera pas à établir une impossible « vérité » historique et qui lui servira avant tout d'exutoire pour exhaler son amertume et ses frustrations.
Pendant les sept années qui suivent, Mirbeau traverse une interminable crise morale, où le sentiment de son impuissance à se renouveler, sa remise en cause des formes littéraires, notamment du genre romanesque, jugé par trop vulgaire, et son pessimisme existentiel, qui confine au nihilisme, sont aggravés par une douloureuse crise conjugale qui perdure et dont témoigne une longue nouvelle, Mémoire pour un avocat (1894). C'est au cours de cette période difficile qu'il s'engage dans le combat et qu'il découvre Vincent van Gogh, Paul Gauguin et Camille Claudel, dont il proclame à trois reprises le « génie ». Il publie également son roman Dans le ciel en feuilleton dans L'Écho de Paris (mais non en volume), et il rédige sa première grande pièce, Les Mauvais bergers, tragédie prolétarienne profondément pessimiste, qui sera créée en décembre 1897 par les deux plus grandes « stars » de la scène de l'époque, Sarah Bernhardt et Lucien Guitry.
Les dernières années de la vie d'Octave Mirbeau sont désolantes : presque constamment malade, à partir de 1908, il est désormais incapable d'écrire : c'est son jeune ami et successeur Léon Werth qui doit achever Dingo, qui paraît en juin 1913.
La terrifiante boucherie de la Première Guerre mondiale achève de désespérer un homme qui, malgré un pessimisme confinant souvent au nihilisme, n'a pourtant jamais cessé de parier sur la raison de l'homme ni de miser sur l'amitié franco-allemande pour garantir la paix en Europe (voir notamment La 628-E8, 1907).
Il meurt le jour de son 69e anniversaire.
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Les meilleures citations d'Octave Mirbeau.
Ceux qui se taisent disent plus de choses que ceux qui parlent tout le temps.
Si infâmes que soient les canailles, elles ne le sont jamais autant que les honnêtes gens.
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