Philosophe (Philosophie).
Allemand, né le 26 septembre 1889 et mort le 26 mai 1976
Enterré (où exactement ?).
Martin Heidegger, né le 26 septembre 1889 à Messkirch et mort le 26 mai 1976 à Fribourg-en-Brisgau, est un philosophe allemand important et original mais aussi l'un des plus controversés, notamment à cause de son attitude durant la période 1933-1934 où il fut recteur de l'université de Fribourg et adhérent au parti nazi, le NSDAP, dont il s'est néanmoins éloigné par la suite.
D'abord étudiant auprès d'Edmund Husserl et immergé dans le projet phénoménologique de son maitre, son intérêt se porte rapidement sur la question du « sens de l'être ». Elle le guidera désormais tout au long de son chemin de pensée, et c'est en tentant de répondre à celle-ci, de manière révolutionnaire, qu'il rencontre une immense notoriété internationale qui débordera largement le monde de la philosophie à l'occasion de la publication de son ouvrage Être et Temps, en 1927.
Après ce qu'il appelle le « tournant » de sa pensée dans les années 1930, il s'intéresse aux questions de langage et à l'exégèse des textes historiques, ce qui l'amène à étudier non seulement les présocratiques, mais aussi la poésie de Hölderlin, Kant et Nietzsche, le règne de la technique et bien d'autres sujets. Il cherche alors, en remontant aux sources de la civilisation européenne, à enclencher un nouveau commencement de pensée qui, en critiquant Socrate, Platon et Aristote, évitera l'enfermement dans la métaphysique, à qui il attribue l'état délétère de notre situation présente, caractérisée par le déchaînement de la volonté de puissance et le nihilisme universel.
Il est l'auteur prolifique de nombreuses conférences, de livres et de cours, et notamment de deux oeuvres majeures Être et Temps (Sein und Zeit, en 1927) et les Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis) (1935). Heidegger est considéré comme l'un des philosophes les plus marquants du XXe siècle : sa démarche a influencé la philosophie existentialiste, la phénoménologie ultérieure, la philosophie postmoderne, l'herméneutique allemande, ainsi que d'autres sciences humaines comme la théologie et la psychanalyse. C'est particulièrement en France selon Dominique Janicaud que son influence a été considérable, notamment par l'intermédiaire de Jean-Paul Sartre, de Jean Beaufret et d'Emmanuel Levinas.
Martin Heidegger est né à Messkirch (Allemagne) le 26 septembre 1889. Élevé dans un milieu très catholique (son père est sacristain), Heidegger fait des études secondaires au Lycée jésuite de Constance, ensuite de Fribourg où il termine ses études secondaires. Pendant l'été 1907, un ami de son père, Conrad Gröber, futur archevêque de Fribourg, lui offre la dissertation de Franz Brentano, intitulée De la signification multiple de l'étant chez Aristote (1862) qui s'avèrera décisive pour la formation du jeune Heidegger. Son premier contact avec la poésie de Friedrich Hölderlin, qui sera tout aussi décisive ultérieurement, se situe en 1908.
À l'Université de Fribourg-en-Brisgau, il suit un enseignement soutenu en théologie, des cours de philosophie, mais aussi de mathématiques et de sciences. C'est dès 1911 qu'il commence à subir l'influence de Edmund Husserl avec la lecture des Logische Untersuchungen. En 1913, il termine son doctorat en philosophie avec une Dissertation sur la « Doctrine du Jugement » sous la direction du néo-kantien Heinrich Rickert. En 1914, il est réformé pour raison de santé. Il se destine alors, sans conviction, à la prêtrise avant d'abandonner la religion. Il dira plus tard que celle-ci est radicalement incompatible avec la philosophie.
Le 31 juillet 1915, il est habilité à enseigner, comme chargé de cours, après avoir présenté sa thèse éditée en français sous le titre Traité des catégories et de la signification chez Duns Scot. Sa conférence d'habilitation s'intitule Le concept de temps dans la science historique. À l'automne 1916, il devient l'assistant personnel de Husserl, avec qui il partage les réflexions et les recherches sur la phénoménologie.
Très tôt cependant, il se détachera de l'enseignement de son maître auquel il reprochera son tournant néo-kantien vers une philosophie de la subjectivité transcendantale et plus encore son cartésianisme ; il admirera toujours néanmoins les Logische Untersuchungen.
Mobilisé en 1917 il est affecté au service météorologique de l'armée à Verdun. Dès 1919 il reprend ses cours à l'Université de Fribourg où il acquiert une grande renommée dont fut notamment témoin Hannah Arendt. Durant ces années, il se disait alors, qu'avec le talent de Heidegger, la philosophie renaissait à elle-même.
Marié le 21 mars 1917 avec Elfride Petri (1893-1992), il est père de deux fils : Jörg et Hermann.
En 1923, il est nommé professeur non titulaire à l'Université de Marbourg, qui est alors le principal centre européen du néokantisme, où il collabore avec le théologien protestant Rudolf Bultmann qui réinterprétera le Nouveau Testament à la lumière du futur chef-d'oeuvre de son jeune collègue Être et Temps. Ses nouveaux collègues sont Nicolai Hartmann, Paul Natorp et Hermann Cohen, quant à ses étudiants à Marbourg on peut citer Hans-Georg Gadamer, Hannah Arendt, Karl Löwith, Gerhard Krüger, Leo Strauss, Jacob Klein, Günther Anders, et Hans Jonas.
À partir de ses lectures d'Aristote, il commence à développer sa problématique personnelle relative à la question du sens de l'Être. Ses travaux sur la phénoménologie de la vie religieuse à partir de l'étude de Saint Augustin, de Paul et de Luther l'oriente vers une conception de l'être humain qui va privilégier l'existence sur l'essence.
L'année suivante, il a avec Hannah Arendt, une de ses élèves, une liaison clandestine.
Le 12 mars 1926, il présente à Husserl, à l'occasion d'une réception pour les 67 ans de celui-ci, le manuscrit de Sein und Zeit ( Être et Temps ), premier ouvrage qui est publié l'année suivante, à la demande du doyen de l'Université de Marbourg. En 1928, il prend la suite de son maître Husserl, parti à la retraite, à l'Université de Fribourg.
1929 fut l'année de La controverse de Davos où eut lieu une confrontation célèbre entre Ernst Cassirer représentant de la tradition rationaliste et du néo-kantisme avec Heidegger.
En 1931, un poste lui est proposé à l'Université de Berlin, poste qu'il refuse après une discussion avec un de ses amis paysans. Heidegger resta à Fribourg pour le restant de sa vie enseignante, déclinant de nombreuses offres.
Ses étudiants les plus illustres furent Hannah Arendt, Günther Anders, Hans Jonas, Karl Löwith, Charles Malik, Herbert Marcuse, Ernst Nolte, Emmanuel Levinas.
Lors des élections de 1932, il vote pour le NSDAP, et y adhère l'année suivante. Le 21 avril 1933, il est élu recteur de l'université de Fribourg trois mois après l'avènement de Hitler comme chancelier du Reich (le 10 janvier 1933). Il prononce le fameux « Discours du Rectorat », qui lui sera constamment opposé. Pour des raisons encore discutées, il démissionne de ses fonctions administratives le 21 avril 1934 mais poursuit son enseignement jusqu'en 1944, où il est réquisitionné dans la milice en tant que « professeur non indispensable ».
Les années terribles de 1933 à 1945 furent des plus prolifiques dans l'oeuvre publiée et non publiée (traités impubliés) de Heidegger. C'est du début de cette période que date la célèbre Kehre ou tournant dans son oeuvre où l'on a souvent voulu voir apparaître un second Heidegger.
En 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les autorités alliées vainqueurs de la guerre, lui interdisent d'enseigner. Cela n'empêche pas sa pensée d'influencer considérablement la vie intellectuelle, notamment via L'Être et le Néant de Jean-Paul Sartre, d'inspiration heideggerienne. Le maître de Fribourg aura toutefois dès 1946 pris ses distances avec l'existentialisme sartrien dans sa Lettre sur l'humanisme.
L'interdiction d'enseigner est levée en 1951, et Heidegger reprend ses cours. En 1955, il est convié en France par Maurice de Gandillac et Jean Beaufret, pour présenter une conférence à Cerisy. Il rencontre Jacques Lacan, chez qui il séjourne. Il est ensuite régulièrement invité en Provence par le poète René Char pour tenir des séminaires retranscrits dans Questions IV.
En 1958, Heidegger prend sa retraite de l'Université, mais il continue d'animer des séminaires et de participer à des colloques jusqu'en 1973.
Heidegger meurt le 26 mai 1976 à Messkirch, où il est enterré.
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Les meilleures citations de Martin Heidegger.
L'angoisse est la disposition fondamentale qui nous place face au néant.
Dès qu'une humain vient à la vie, il est déjà assez vieux pour mourir.
Seuls les commencements sont beaux.
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