Empereur, Homme d'état, Philosophe (Histoire, Philosophie).
Enterré (où exactement ?).
Marc Aurèle (26 avril 121 à Rome 17 mars 180, probablement à Vindobona) est un empereur romain, ainsi qu'un philosophe stoïcien qui dirige l'Empire romain à son apogée. Il accède au pouvoir le 7 mars 161 et règne jusqu'à sa mort qui correspond à la fin de la Pax Romana.
Marcus Annius Verus (initialement Marcus Catilius Severus) prend, après son adoption par l'empereur Antonin le Pieux, le nom de Marcus Ælius Aurelius Verus. En tant qu'empereur, il se fait appeler Caesar Marcus Aurelius Antoninus Augustus.
Marc Aurèle, « qui cultiva pendant toute sa vie la lecture, et l'emporta sur tous les empereurs par la pureté de ses moeurs, était fils de Marcus Annius Verus, lequel mourut préteur » (Julius Capitolinus, Histoire Auguste).
Son grand-père Marcus Annius Verus, consul et préfet de Rome, fut agrégé aux patriciens par les empereurs Vespasien et Titus, pendant leur censure. Son oncle paternel Marcus Annius Libo fut consul ; sa tante Faustine l'Ancienne porta le titre d'Augusta. Son père Marcus Annius Verus fut préteur à Rome. Sa mère Domitia Lucilla, était fille de Publius Calvisius Tullus Ruso, qui avait obtenu le consulat éponyme en 109. Son bisaïeul paternel, Marcus Annius Verus était originaire de la colonie césarienne d'Ucubi (actuelle Espejo en Espagne), il devint sénateur et exerça la préture. Son bisaïeul maternel, Lucius Catilius Severus, fut deux fois consul et préfet de Rome. Son aïeule paternelle était Rupilia Faustina, fille du consulaire Rupilius Bonus.
Marc Aurèle naquit à Rome le six des calendes de mai (26 avril 121), dans les jardins du Caelius, sous le second consulat de son aïeul et sous celui d'Augur, au sein d'une famille italienne qui vécut longtemps en Espagne. Il fut élevé à l'endroit même où il naquit, et dans la maison de son aïeul Verus, près du palais de Latéran. Il eut une soeur plus jeune que lui, nommée Annia Cornificia.
À sa naissance, il porta d'abord une partie du nom de son aïeul Marcus Annius Verus et de son bisaïeul maternel Lucius Catilius Severus. Après la mort de son père en 124, il fut élevé et adopté par son aïeul paternel. C'est sous le nom de Marcus Annius Verus qu'il fut gouverneur de Rome après avoir pris la toge virile dans sa quinzième année. L'empereur Hadrien le prit sous sa protection, le nomma Annius Verissimus (Annius « le plus sincère ») et demanda, en 138, à son fils adoptif, Antonin, de l'adopter à son tour (procédure d'adrogation) ainsi que Lucius Aurelius Verus, le fils de celui qu'Hadrien avait d'abord choisi comme héritier et qui venait de mourir. Après son adoption il devint Marcus Aelius Aurelius Verus.
L'historien Dion Cassius porte un jugement particulièrement révélateur sur le personnage de Marc Aurèle. Il écrit en effet :
« Ce que j'admire le plus en lui, c'est que dans des difficultés extraordinaires et hors du commun, il parvint à survivre et à sauver l'empire. »
Ce jugement est parfois contesté par certains historiens modernes (Paul Petit, Lucien Jerphagnon) qui font de Marc Aurèle un empereur assez quelconque et qui, dépassé par les difficultés de sa tâche, aurait trouvé dans la philosophie un dérivatif, une consolation. Cependant, cette opinion est vigoureusement battue en brèche à la fois par le jugement des historiens antiques, quasi unanimes pour louer le personnage, et par la majorité des historiens actuels qui, sans nier les très nombreuses difficultés de son règne, admettent la grande rigueur morale du personnage.
Il fut très tôt initié à la philosophie. C'est notamment à l'instigation d'un de ses maîtres Diognetus, qu'il prit en avril 132 la tunique rêche du stoïcien et se mit à dormir à même le sol jusqu'à ce que sa mère parvienne à le convaincre de dormir dans un lit.
Ses maîtres furent, pour la philosophie, Apollonius de Chalcédoine ; pour la littérature grecque, Sextus de Chéronée, petit-fils de Plutarque ; pour les lettres latines et la rhétorique, Fronton, le plus fameux orateur de ce temps-là qui échoue à le détourner du stoïcisme. Il échangea avec ce dernier une correspondance qui s'étendit de 139, époque où Marc-Aurèle devint son élève, à 166, année de la mort de Fronton. Cette correspondance est intéressante car elle fournit de précieux détails sur la vie personnelle et familiale de Marc Aurèle et sur la cour d'Antonin. Elle révèle aussi la forte amitié qui lia les deux hommes, amitié parfois ternie par quelques brouilles comme en 146/147 quand Marc Aurèle se « convertit » à la philosophie.
Hérodien affirme dans son Histoire romaine (livre I) que « de tous les princes qui ont pris la qualité de philosophe, lui seul l'a méritée ». Il ne la faisait pas consister seulement à connaître tous les sentiments et à savoir discourir de toutes choses, mais plutôt dans une pratique exacte et sévère de la vertu. Les sujets se faisant un honneur d'imiter leur prince, on ne vit jamais tant de philosophes que sous son règne.
L'historien Dion Cassius nous apprend dans son Histoire romaine (livre 71) que Marc Aurèle « était faible de tempérament et donnait à l'étude presque tout son temps ; on dit que, même étant empereur, il ne rougissait pas de se rendre chez ses professeurs, qu'il fréquentait le philosophe Sextus de Béotie et qu'il ne craignait pas d'aller écouter les leçons du rhéteur Hermogène de Tarse ; d'ailleurs il était surtout attaché à la secte stoïcienne ».
En avril 145, après qu'Antonin ait fait annuler les fiançailles de Marc Aurèle avec Ceionia Fabia, fille de Lucius Aelius Caesar, il épousa sa cousine germaine Annia Faustina (Faustine la Jeune), la fille d'Antonin, dont il aura quatorze enfants, la plupart morts en bas âge. Gendre d'Antonin il en est désormais l'héritier désigné. L'Histoire Auguste s'est plu à reporter les rumeurs d'adultère de Faustine la Jeune avec un gladiateur, mais il est certain que le couple fut uni et que Marc Aurèle fut profondément affecté par le décès en 176 à Halala en Cappadoce de celle que les soldats appelaient affectueusement, du fait de sa présence aux côtés de son époux dans les campagnes militaires, Mater castrorum (la Mère des camps).
Ses qualités morales et l'excellence de son éducation le font remarquer par Hadrien, à qui il était apparenté, qui reconnaît en lui un successeur possible. Trop jeune en 138 pour monter sur le trône, il est, comme César, associé au pouvoir impérial quelques années plus tard, en 140, et accède au plein exercice du pouvoir à la mort d'Antonin le 7 mars 161. Il associe alors son frère d'adoption Lucius Aurelius Verus à l'Empire qui pour la première fois est dirigé par deux Augustes.
Son règne fut marqué par la recrudescence des guerres sur tous les fronts. Pour l'empereur philosophe converti au stoïcisme, régner consista surtout à tenter de colmater les brèches qui s'ouvrent dans les frontières d'un Empire immense et attaqué de toutes parts. Par contre, il entretint la longue période de paix imposée par l'Empire romain sur les régions qu'il contrôlait, période connue sous le nom de Pax Romana.
L'année de son accession au trône les Parthes envahirent les provinces orientales de l'empire (notamment le royaume d'Arménie, protectorat romain) et l'armée romaine connut un premier désastre. Lucius Aurelius Verus est envoyé en urgence en Orient. Mais l'essentiel de la direction des opérations est confié à deux excellents généraux, Statius Priscus et surtout Avidius Cassius. Lucius Vérus installe sa cour à Antioche, ce qui lui valut des accusations de débauche et d'incompétence militaire. Entre 162 et 166, les Romains reprennent l'avantage et pillent les deux grandes villes du royaume parthe, Séleucie du Tigre et surtout la capitale Ctésiphon.
Sur le plan intérieur, il accomplit une oeuvre législative importante. Mais son règne se signale par des violences à l'égard des chrétiens qui subissent d'importantes persécutions. Ainsi en 165, Justin meurt martyr à Rome et en 177 une persécution a lieu à Lugdunum (martyrs de Lyon dont Blandine).
Les deux empereurs célèbrent leur triomphe en 166 mais le retour de l'armée romaine à Rome correspond au déclenchement de la peste antonine, terrible épidémie qui fait de tels dégâts dans la population que certains historiens en ont fait abusivement la cause décisive de la décadence romaine (survenue deux siècles plus tard). Les conséquences sociales et économiques de cette épidémie furent cependant très graves. Le début du règne connut aussi de grandes catastrophes naturelles qui marquèrent fortement les esprits, comme les inondations du Tibre en 161 ou le tremblement de terre de Cyzique qui se produit également en 161.
À peine la guerre contre les Parthes est-elle terminée qu'une nouvelle menace apparaît aux frontières. Les peuples barbares installés dans les régions danubiennes, les Quades et les Marcomans, menacent directement le nord de l'Italie. La menace est si forte que les deux empereurs se rendent personnellement sur place en 168/169 et passent l'hiver en Aquilée. En janvier 169 Lucius Aurelius Verus meurt épuisé et malade, laissant ainsi Marc Aurèle comme seul empereur. Il faut plus de cinq années (169/175) à l'empereur pour venir à bout de cette menace. Il s'appuya alors sur des généraux compétents comme son gendre Claudius Pompeianus ou encore Pertinax, le futur empereur.
C'est alors qu'une rumeur de la mort de Marc Aurèle conduit Avidius Cassius, gouverneur d'une large partie de l'Orient, à se proclamer empereur. La fidélité du gouverneur de Cappadoce, Publius Martius Verus, laisse le temps à Marc Aurèle de lever des troupes et de se préparer à marcher sur le rebelle. Mais en juillet 175 celui-ci est assassiné et sa tête envoyée à Marc Aurèle. Ce dernier juge plus prudent d'effectuer cependant un voyage en Orient avec sa femme, qui meurt en chemin, et son fils Commode. Il visite la Cilicie, la Syrie, l'Égypte, puis s'en retourne par Smyrne et Athènes où, avec son fils, il est initié aux mystères d'Éleusis.
Le 23 novembre 176 à Rome ont lieu les fêtes du triomphe sur les peuples germaniques. Éphémère triomphe car dès 177 Marc Aurèle doit repartir guerroyer sur la frontière danubienne.
C'est lors d'une de ses campagnes sur le Danube, que Marc-Aurèle tomba malade, en Pannonie. Il meurt le 17 mars 180, peut-être frappé par la peste antonine à Vindobona (aujourd'hui Vienne en Autriche). L'historien Dion Cassius écrit que Marc-Aurèle fut empoisonné par ses médecins sur ordre de son fils ambitieux Commode.
L'empire revenait alors à Commode.
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Dès l'aurore, dis-toi d'avance : je vais rencontrer un indiscret, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un égoïste.
Il faut de la sérénité pour accepter les choses qu'on ne peut pas changer, du courage pour changer les choses qu'on peut changer, et de la sagesse pour distinguer l'un de l'autre.
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Il est humble et philosophe