Enterré (où exactement ?).
José Eduardo dos Santos, né le 28 août 1942 à Sambizanga, à Luanda et mort le 8 juillet 2022, est un homme d'État angolais, président de la République d'Angola de 1979 à 2017 et président du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) de 1979 à 2018.
Fils d’Avelino dos Santos, un maçon et paveur, et de Jacinta José Paulino. Il grandit dans le quartier de Sambizanga, quartier pauvre qui jouera un certain rôle dans la lutte anti-colonialiste. il est inscrit à l'école primaire de son quartier avant de rejoindre le lycée Salvador Correia de Luanda. José Eduardo dos Santos travaille clandestinement parmi les étudiants pour le renversement de la domination coloniale portugaise.
En 1961, à l'âge de 19 ans, José Eduardo dos Santos rejoint une des organisations nationalistes clandestines de son pays, le MPLA. En novembre de cette même année, il s'enfuit en exil à Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa, République démocratique du Congo) où le MPLA a une antenne importante. Ses compétences sont rapidement reconnues et il est nommé vice-président de l'organisation de la jeunesse du parti. En 1962, il rejoint les Forces armées populaires de libération de l’Angola, avant d'être rattaché au bureau du MPLA à Brazzaville, capitale de la république du Congo. En 1963, il est envoyé étudier en Union soviétique où il obtient en 1969, à Bakou, un diplôme d'ingénieur du pétrole et de télécommunications.
En parallèle de ses engagements politiques, il chante et joue de la guitare sous le pseudonyme Joes au sein du groupe Kimbamba do Ritmo avec ses amis d’enfance de Luanda. Une fois en Union soviétique, il forme le groupe de musique Nzaji avec des compatriotes angolais et enregistre un 33 tours. Ses chansons sont d’ordre révolutionnaire, et diffusées sur les ondes de la radio Voix de la révolution congolaise à Brazzaville.
De 1970 à 1974, José Eduardo dos Santos exerce les fonctions d’opérateur au Centre principal des télécommunications au sein du Cabinda, 2e région politico-militaire du MPLA. José Eduardo dos Santos est nommé membre de la commission provisoire de réajustement du front nord, chargé des finances, avant de retourner à Brazzaville en tant que représentant du MPLA jusqu’en juin 1975. En septembre 1975, il est nommé membre du comité central et du bureau politique du MPLA, chargé de la coordination des activités politiques et diplomatiques du Cabinda.
À la suite de la proclamation de l’indépendance de l’Angola, José Eduardo dos Santos exerce les fonctions de ministre des Relations extérieures du 11 novembre 1975 au 9 décembre 1978, puis de vice-Premier ministre et ministre du Plan du 9 décembre 1978 au 10 septembre 1979.
Agostinho Neto, premier président de la République, meurt à Moscou le 10 septembre 1979. José Eduardo dos Santos lui succède par désignation et devient président du MPLA et de l'État angolais le 10 septembre 1979.
Une fois au pouvoir, son principal défi réside dans la résolution du conflit avec l’UNITA (Union Nationale pour l’indépendance totale de l’Angola) et principal mouvement rival du MPLA. L’UNITA, dirigée par Jonas Savimbi et soutenue dans un premier temps par l’Afrique du Sud et les États-Unis, ne reconnaîtra jamais totalement la légitimité du gouvernement MPLA soutenu par l’Union soviétique et Cuba et déclenche, en guise d’opposition, plusieurs conflits armés, résultant en une guerre civile qui ravage le pays pendant 27 ans.
Dès le milieu des années 1980, Eduardo Dos Santos recherche des solutions d’apaisement diplomatique. En mars 1984, Dos Santos se rend à Cuba et publie un communiqué conjointement avec le président Fidel Castro dans lequel ils demandent, en échange du départ des troupes cubaines d’Angola, le retrait des forces militaires sud-africaines en Angola, l’indépendance de la Namibie, et la fin du soutien politique et logistique à l’UNITA. Cependant, ce communiqué provoque l’effet inverse, et Reagan obtient l’année suivante l’abrogation de l’amendement Clark qui interdisait à Washington de fournir des armes à l’UNITA.
En août 1986, Dos Santos reçoit le révérend américain Jesse Jackson, et ils publient un communiqué où ils demandent le rétablissement des relations diplomatiques avec les États-Unis, alors qu’au même moment Savimbi est accueilli à bras ouverts par Reagan.
Le 31 mai 1991, José Eduardo dos Santos signe avec son opposant un accord de paix. Lors des premières élections libres et multipartites organisées en 1992, dos Santos mène son camp à la victoire aux élections législatives face au principal parti d’opposition, l’UNITA. Lors de l'élection présidentielle organisée la même année, Eduardo dos Santos sort en tête du scrutin face à Jonas Savimbi, chef de l’UNITA, mais n'obtient pas la majorité absolue exigée au premier tour (49,57 % des voix pour dos Santos contre 40,6 % pour Savimbi). Trois jours de conflits particulièrement meurtriers traumatisent une nouvelle fois le pays et le deuxième tour n'a pas lieu, car la reprise des hostilités entre l'UNITA et le MPLA, les deux « frères ennemis », fait basculer l'Angola dans une nouvelle guerre civile qui fait 30 000 morts selon les ONG. Savimbi décide alors de retirer sa candidature, accusant le vote d’être truqué, et relançant ainsi la guerre civile.
Le 19 mai 1993, les autorités américaines décident de suspendre leur soutien à l’UNITA et de reconnaître officiellement José Eduardo dos Santos et le gouvernement MPLA en tant qu’instances exécutives officielles de la République d’Angola. Le 31 octobre 1994, le protocole de Lusaka est signé.
Le décès du chef du mouvement Jonas Savimbi en février 2002 permet l’aboutissement du processus de paix. Le 4 avril de cette même année, l’armée angolaise et les rebelles acceptent de signer un cessez-le-feu, et la paix est officiellement déclarée le 2 août.
En décembre 2003, José Eduardo dos Santos est réélu à la tête du MPLA. L'élection présidentielle est repoussée au lendemain d'élections législatives, qui tardent elles aussi à être organisées, pour avoir finalement lieu le 5 septembre 2008 ; le MPLA y obtient près de 82 pour cent des voix, ce qui lui donne, en vertu de l'article 158 de la constitution alors en vigueur, la capacité de réviser la loi fondamentale.
Cette possibilité conduit dès janvier 2010 à l'adoption d'une nouvelle constitution qui prévoit que le dirigeant du parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges lors des élections législatives sera automatiquement nommé président de la République. Lors des élections législatives d’août 2012, le parti de José Eduardo dos Santos, le MPLA, sort de nouveau vainqueur des élections avec 71 % des votes. José Eduardo dos Santos est confirmé dans ses fonctions, en conformité avec les règles de la constitution en vigueur.
José Eduardo dos Santos et son régime, jugé de plus en plus autoritaire, devient en février 2011, la cible de protestations politiques de la part de jeunes Angolais. Une manifestation publique importante a lieu début septembre 2011 à Luanda. Cette contestation a continué sous diverses formes, y compris le rap et sur les réseaux sociaux. Cette contestation est une des causes de la forte abstention aux élections de 2012 (37,2 %, contre 12,5 % en 2008), et à Luanda — où habite un quart de la population, et la partie la plus politisée — l'abstention est de 42 % et l'opposition a obtenu plus de 40 % des votes, de sorte qu'à peine 25 % environ des électeurs y ont voté pour le MPLA (et donc pour José Eduardo dos Santos).
En mai 2013, il procède à un remaniement de son gouvernement.
En septembre 2014, José Eduardo dos Santos annonce la fin du cumul des mandats de gouverneur de province et de premier secrétaire provincial du MPLA dans le but d'améliorer la coordination entre administrations provinciales et municipales.
Fin décembre 2016, le MPLA, dirigé par dos Santos, choisit João Lourenço, ministre de la Défense, comme candidat à la présidence lors des élections générales d'août 2017. En février 2017, dos Santos déclare officiellement qu'il n'est pas candidat à la présidence le 23 août 2017 et que Lourenço est le candidat du MPLA. Cependant, dos Santos reste président du MPLA et garde un important contrôle sur la filière pétrolière (en particulier via sa fille Isabel dos Santos qui dirige Sonangol) et, selon certains experts, si Lourenço est élu, le vrai pouvoir reste aux mains de dos Santos.
Le 26 septembre 2017, João Lourenço lui succède comme président de la République.
Selon les médias angolais, Brave Ventures, une entreprise dirigée par le marchand d'art suisse Yves Bouvier, a également été impliquée dans des activités de blanchiment d'argent en tant que sous-traitant d'une société de conseil française chargée par dos Santos de superviser le développement du système de santé publique.
João Lourenço fait de la lutte contre la corruption l'une de ses priorités.
La fille de dos Santos, Isabel, est limogée de Sonangol par Lourenço en novembre et son fils José Filomeno (en) dit Zenu est limogé de la présidence du fonds souverain angolais (d'une valeur de cinq milliards de dollars) en janvier 2018.
En mars 2018, dos Santos, en lutte quasi-ouverte avec son successeur Lourenço, annonce sans concertation, la tenue d'un congrès du parti entre décembre 2018 et avril 2019. Au cours de ce congrès, dos Santos quittera la présidence du parti et le parti déterminera son prochain chef. Le congrès se déroule finalement le 8 septembre 2018 et Lourenço est élu président du MPLA à 98,59 %. Dos Santos ne dispose alors de plus aucun poste politique de poids.
En mars 2018, José Filomeno dos Santos est inculpé de fraude, détournement de fonds, trafic d'influence, blanchiment d'argent et association criminelle mais laissé libre sous contrôle judiciaire. En septembre, il est incarcéré. D'autres personnes sont inculpées dans cette affaire qui concerne des détournements de plusieurs centaines de millions de dollars américains (jusqu'à 1,5 milliard de dollars) vers le Crédit suisse dont Jean-Claude Bastos de Morais, un proche de Zenu, et Valter Filipe da Silva, l'ancien gouverneur de la banque nationale. En septembre 2019, José Filomeno est renvoyé au tribunal pour corruption et en août 2020, il est condamné à 5 ans de prison pour fraude et trafic d'influence.
En septembre 2021, José Eduardo dos Santos quitte l'Espagne où il vit depuis deux ans et rentre en Angola. Il repart en Espagne en mars 2022. En juin 2022, José Eduardo dos Santos est admis en soins intensifs dans un hôpital de la ville de Barcelone après un arrêt cardiaque.
Le 5 juillet, Welwitschea dos Santos (pt), fille de José Eduardo, dépose une plainte à Barcelone à l'encontre de sa belle-mère Ana Paula dos Santos et du médecin personnel de José Eduardo dos Santos. Les chefs d'accusation sont « tentative d'homicide présumée, non-assistance à personne en danger, lésions entraînées par une négligence grave ». Elle demande aussi qu'Ana Paula, dont dos Santos serait séparée, ne puisse accéder à la chambre du patient.
José Eduardo dos Santos est mort le vendredi 8 juillet 2022, à l’âge de 79 ans, à Barcelone (Espagne).
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A défaut d’être un chef d’état d’exception il a fait ce qu’il a put, c’est à dire pas grand chose…