Auteur-compositeur-interprète et musicien britannique, co-fondateur des Beatles avec Paul McCartney avec qui il forme l'un des tandems d'auteurs-compositeurs les plus influents et prolifiques de l'histoire du rock, donnant naissance à plus de 200 chansons. Il est l'époux de l'artiste japonaise d'avant-garde Yoko Ono, formant à l'époque l'un des couples les plus médiatisés au monde. Parmi ses chansons connues : « Imagine » (1971). Il est assassiné par Mark David Chapman, un fanatique atteint de troubles psychotiques. Longtemps après sa mort, il reste l'un des artistes les plus populaires du XXe siècle et incarne le mouvement pacifiste « Peace and Love » des années 1960 et 1970. Un rassemblement à sa mémoire continue d'avoir lieu à New York chaque 8 décembre, jour de sa mort, et plusieurs mémoriaux sont érigés en son honneur de par le monde : l'aéroport de Liverpool porte son nom depuis 2002.
Anglais, né le 9 octobre 1940 et mort le 8 décembre 1980
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Cela fera 44 ans que John Lennon est mort le dimanche 8 décembre 2024. Plus que 17 jours...
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John Lennon, de son nom complet John Winston Ono Lennon, né le 9 octobre 1940 à Liverpool et mort assassiné le 8 décembre 1980 à New York, est un auteur-compositeur-interprète, musicien et écrivain britannique. Il est le fondateur des Beatles, groupe musical anglais au succès planétaire depuis sa formation au début des années 1960. Au sein des Beatles, il forme avec Paul McCartney l'un des tandems d'auteurs-compositeurs les plus influents et prolifiques de l'histoire du rock, donnant naissance à plus de 200 chansons. Il est l'époux de l'artiste japonaise d'avant-garde Yoko Ono, formant à l'époque l'un des couples les plus médiatisés au monde. Parmi ses chansons connues : « Imagine » (1971). Il est assassiné par Mark David Chapman, un fanatique atteint de troubles psychotiques. Longtemps après sa mort, il reste l'un des artistes les plus populaires du xxe siècle (il a vendu plus de 72 millions de disques en « équivalent album ») et incarne le mouvement pacifiste peace and love des années 1960 et 1970. Un rassemblement à sa mémoire continue d'avoir lieu à New York chaque 8 décembre, jour de sa mort, et plusieurs mémoriaux sont érigés en son honneur de par le monde. L'aéroport de Liverpool porte son nom depuis 2002.
John Winston Lennon, fils d'Alfred « Alf » Lennon (en) et de Julia Stanley, naît le mercredi 9 octobre 1940 à la maternité-hôpital d'Oxford Street, à Liverpool. (Contrairement à ce qui était écrit dans la biographie de Hunter Davies (en) , il n'y eut pas de raid de l'aviation allemande cette nuit là.) John tient son premier prénom de son grand-père John « Jack » Lennon, et son deuxième prénom, Winston, lui est donné en hommage au Premier ministre britannique Winston Churchill. Jack Lennon, né en 1855 à Dublin et mort en 1921, était chanteur de métier (le nom Lennon est la version anglicisée du nom irlandais Ó Leannáin). Il a longtemps vécu aux États-Unis avant de revenir à Liverpool, où Alf Lennon est né. Orphelin, celui-ci reçoit une bonne éducation et quitte l'école à quinze ans. Il travaille un an comme garçon de bureau puis s'engage dans la marine marchande. Il se met aussi à fréquenter Julia Stanley, malgré le désaccord de la famille de la jeune fille, et ils finissent par se marier en 1938. Ils habitent une maison sur Newcastle Road, dans le faubourg Penny Lane, mais il est fréquemment éloigné de la maison familiale. Deux ans plus tard, Julia donne naissance à John, alors qu'Alf est en mer.
Alf s'absente une bonne partie de l'année 1943, arrêtant de subvenir aux besoins de sa femme et de son fils, puis revient l'année suivante. Il propose alors de s'occuper de sa famille, mais Julia, enceinte d'un autre homme, refuse. Sa sœur Mary Elizabeth « Mimi » Smith (en) ayant porté plainte auprès des services sociaux, Julia doit lui confier la garde de John qui a alors trois ans. Mimi Smith déclare par la suite : « J'ai su au moment où j'ai vu John à l'hôpital que j'étais celle qui serait sa mère, et pas Julia. Est-ce que cela est horrible à dire ? Pas vraiment, car Julia a considéré ça comme quelque chose de totalement naturel. Elle disait souvent que j'étais sa vraie mère, qu'elle n'avait fait que lui donner le jour. » Mimi rapporte également que tous les trois avaient discuté et s'étaient mis d'accord pour qu'elle adopte officiellement le petit John, mais cette décision ne s'est jamais concrétisée. Quand naît le second enfant de Julia, une fille d'abord prénommée Victoria, elle la confie à l'Armée du salut en vue de la faire adopter. (Plusieurs années plus tard, John Lennon essaie, sans succès, de retrouver la trace de cette demi-sœur, devenue Ingrid avec le nouveau prénom que lui ont donné ses parents adoptifs, et Pedersen par son mariage. Elle publiera ses mémoires après la mort de John. La deuxième demi-sœur de Lennon, prénommée Julia comme sa mère, fait de même dans deux livres, d'abord en 1988, puis en 2007.)
En juin 1946, Alf vient chercher John chez sa belle-sœur pour passer du temps avec son fils à Blackpool, avant d'émigrer en Nouvelle-Zélande. Ses finances sont au beau fixe, notamment grâce au marché noir d'après-guerre. Bien qu'on lise souvent que John, âgé de cinq ans, a dû choisir entre ses deux parents sur les quais de Blackpool, en réalité, Alf accepte de laisser son fils en Angleterre sachant bien que Julia et Mimi prendront mieux soin de lui. De retour à Liverpool, il est confié définitivement à sa tante et perd tout contact avec son père pendant vingt ans, jusqu'au plein essor de la Beatlemania. Lennon a vécu toute son enfance et son adolescence entouré de femmes : sa mère et les quatre sœurs de celle-ci. Mais, de neuf à seize ans, il a aussi la chance de vivre parmi une ribambelle de cousins et cousines, parmi lesquels Stanley Parkes et Leila, avec qui il effectue de nombreuses sorties joyeuses, séances de cinéma et même des voyages, les trois ensemble ou seulement avec Stanley, plus âgé que lui de sept ans.
John part habiter à Woolton, un autre quartier de Liverpool, chez sa tante Mimi et son oncle George Smith, au 251 Menlove Avenue, dans une maison surnommée « Mendips ». Il y passe le reste de son enfance et son adolescence. Des quatre Beatles, il est le mieux placé dans l'échelle sociale, vivant dans une maison en banlieue avec un jardin. Lennon est éduqué dans la tradition anglicane ; il va au catéchisme et fait même sa communion, de son plein gré, à quinze ans. Il fréquente tout d'abord l'école primaire de Dovedale, où il apprend à lire et à écrire en cinq mois, aidé par son oncle George. John se révèle être un enfant très curieux et doué pour la littérature. Il invente des chansons à partir des comptines qu'on lui apprend à l'école. Il se crée alors un univers proche de son roman préféré, Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, dont il dessine tous les personnages. Pendant toute sa scolarité, Lennon est meneur et turbulent et se bagarre sans cesse, aussi bien avec les autres enfants de son école que ceux de son quartier. Il explique par exemple : « J'adorais Le Vent dans les saules. Quand j'avais lu un livre, il fallait que ça devienne vrai. C'est pour ça que je voulais être meneur à l'école. Pour que les autres jouent aux jeux qui me plaisaient, comme dans ce que je venais de lire. » S'il oublie assez vite son père, Lennon pense souvent à sa mère, qu'il voit de temps à autre.
De 1952 à 1957, il fréquente le lycée de Quarry Bank, établissement de banlieue proche de chez lui et de bonne réputation. Dès le premier jour, il est impressionné par le nombre d'élèves et par la difficulté que cela présage pour qu'il parvienne encore à s'imposer. L'agressivité et les bagarres de Lennon sont donc toujours de mise au lycée : « Je voulais être admiré. Je voulais être le patron. Ça me plaisait davantage que de faire le petit bourgeois. » Mais John est aussi un élève plein d'humour, créant notamment des bandes dessinées comiques ; il est également l'auteur de poèmes grivois et de dessins obscènes, qui lui valent des ennuis réguliers. Ses résultats sont mauvais, empirant chaque année, comme l'explique un professeur dans son bulletin de troisième : « Sans espoir. Plutôt le clown de la classe. Un bulletin épouvantable. Fait perdre leur temps aux autres élèves. » L'année suivante, il est redirigé vers les classes plus faibles, la « filière C ». John en éprouve de la honte, mais ne se met pas à travailler pour autant, n'ayant pas la moindre envie de « se mesurer aux débiles ». Il entraîne d'ailleurs son ami Pete Shotton avec lui, sur la mauvaise pente. En conséquence, il échoue de peu au General Certificate of Education (l'équivalent du brevet des collèges), ce qui compromet fortement son avenir. Toutefois, il reçoit l'aide de M. Pobjoy, un nouveau professeur qui s'est attaché à lui. Pobjoy lui permet d'entrer aux Beaux-Arts, le sachant doué pour le dessin ; la tante Mimi approuve l'idée. Lennon a pourtant raté l'épreuve de dessin au brevet : « Il fallait faire quelque chose sur le thème du voyage. Je leur ai dessiné un bossu, plein de verrues. Faut croire que ça ne leur a pas plu. »
En juin 1955, l'oncle George meurt d'une hémorragie, alors que Lennon a presque quinze ans ; il s'entendait bien avec lui et, même s'il n'en montre rien, sa tante affirme que sa mort l'a beaucoup choqué. Lennon vit donc seul avec Mimi. Sa mère lui rend des visites presque quotidiennes et lui-même va souvent la voir, en grandissant ; elle l'héberge régulièrement lorsqu'il se dispute avec sa tante. Julia constitue alors une alliée dans la quête d'indépendance et de rébellion de son fils, raillant les parents et les professeurs qui le briment au lycée. Il voit ainsi sa mère davantage comme une jeune tante ou comme une grande sœur. Sur le plan de la personnalité, John lui ressemble beaucoup. Julia joue aussi un rôle important dans son éducation musicale, en lui offrant sa première guitare, une Gallotone Champion acoustique bon marché. Elle lui apprend notamment le banjo et la première chanson qu'il sait jouer est, selon les sources, Ain't That a Shame de Fats Domino, ou That'll Be The Day de Buddy Holly.
Les premiers disques de rock 'n' roll américains parviennent rapidement aux oreilles des jeunes de Liverpool, et de son propre aveu, John Lennon « passe à côté de la période Bill Haley ». Mais un jour, courant 1956, il entend Heartbreak Hotel d'Elvis Presley, et là, explique-t-il, « ça a été la fin du monde ». Il déclare ainsi, à propos du King : « Rien ne m'a vraiment touché jusqu'au jour où j'ai entendu Elvis. S'il n'y avait pas eu Elvis, il n'y aurait pas eu les Beatles. Je suis un fan d'Elvis parce que c'est lui qui m'a permis de quitter Liverpool. Dès que je l'ai entendu et que je l'ai aimé, ça a été toute ma vie. Il n'a plus rien existé d'autre. Je ne pensais plus qu'au rock 'n' roll. À part le sexe, la bouffe et l'argent — mais c'est la même chose, en fait. »
Alors que John Lennon, désormais fou de rock 'n' roll, est au lycée de Quarry Bank, la vague du skiffle déferle sur Liverpool. Lui vient alors l'idée de former un groupe avec son ami Eric Griffith, ce qui les pousse à prendre des leçons de guitare, rapidement abandonnées par Lennon. À 16 ans, en novembre 1956, il fonde, avec Griffith, Pete Shotton, Nigel Walley et Ivan Vaughan, le groupe des Quarrymen, qui se produit dans de petites fêtes paroissiales. C'est durant l'une d'elles, le 6 juillet 1957, qu'Ivan Vaughan présente Paul McCartney à John. Le jeune Paul, âgé de quinze ans et gaucher, l'impressionne en lui jouant les accords de la chanson Twenty Flight Rock d'Eddie Cochran. Lennon résume ainsi cette rencontre cruciale : « C'est à partir du jour où j'ai rencontré Paul que les choses se sont mises à avancer. » Le père de Paul commence par penser que Lennon est une mauvaise fréquentation pour son fils, mais il finit rapidement par accepter que les Quarrymen répètent chez lui, et le duo commence à travailler ensemble. Dès 1957, ils écrivent leurs premières chansons, comme Hello Little Girl, qui devient par la suite une des chansons phares du groupe The Fourmost, ou encore One After 909 que l'on retrouve bien des années plus tard sur l'album Let It Be. « Nous avions l'habitude de sécher les cours et de retourner chez moi à Forthlin Road, pour composer. Il y a beaucoup de chansons de cette époque que nous n'avons jamais utilisées, parce que ce sont des chansons très simples », se souvient Paul McCartney. La tante Mimi se montre très sceptique au sujet d'une éventuelle carrière musicale de son neveu, lui répétant souvent que « la guitare, c'est très bien, mais tu ne pourras jamais vivre de ça ». Quelques années plus tard, alors que les Beatles sont au sommet de la gloire, John offre ainsi à Mimi un plateau d'argent sur lequel est gravée cette phrase.
Lennon fréquente le Liverpool College of Art à partir de l'automne 1957, section arts et lettres, ce qui ne lui plaît pas ; rétrospectivement, il pense qu'il aurait dû étudier l'illustration ou la peinture. Il arbore à cette époque un style de Teddy Boy, porte des vestes en cuir, et se fait connaître de tous comme un rebelle peu recommandable. Aux Beaux-Arts, il se lie d'amitié avec Stuart Sutcliffe et y rencontre également sa future épouse Cynthia Powell. Distrait, John oublie très souvent d'apporter son matériel de dessin et n'hésite pas à lui emprunter crayons et pinceaux. Un jour où il est venu en cours avec sa guitare, il lui chante la ballade américaine Ain't She Sweet. Powell, quant à elle, se teint les cheveux en blond après avoir entendu Lennon complimenter une fille aux cheveux blonds. Cependant, il se montre insolent et inattentif durant les cours, au point d'être refusé par certains enseignants. Ayant échoué à un examen, il quitte l'établissement avant la fin de son année.
Outre leur passion de la musique, John et Paul partagent bientôt un point commun, qui tisse un lien très fort entre eux : la perte de leur mère. Moins de deux ans après la mort de Mary McCartney, Julia est renversée par une voiture, le 15 juillet 1958, à deux pas de « Mendips ». John vit la mort de sa mère comme un grand traumatisme, le plongeant dans l'amertume : « Je l'avais perdue deux fois. La première quand on m'avait envoyé chez ma tante. Et la seconde à 17 ans, quand elle est vraiment, physiquement morte. Ça m'a rendu très, très amer. » Il ne se remet jamais de cette disparition, lui consacrant plusieurs chansons par la suite.
Au sein des Quarrymen, John Lennon jouit d'une autorité certaine sur les autres, en raison de son âge comme de ses excès. Sur sa position dans le groupe, Paul McCartney déclare : « On admirait tous John. C'était le plus âgé et c'était plutôt lui le chef. C'était l'esprit le plus vif, le plus intelligent et tout ce genre de choses. » Le look de Lennon est, à l'époque, très influencé par Elvis Presley et Marlon Brando. En février 1958, McCartney le convainc d'inclure son ami George Harrison dans le groupe. Lennon, peu tenté au départ car persuadé que Harrison est trop jeune, change d'avis après l'avoir auditionné dans un bus.
Par la suite, Lennon nomme son groupe les Silver Beetles, pour faire allusion au film L'Équipée sauvage, puis, en 1960, les Beatles, le deuxième « e » du mot « beetle » (scarabée) se changeant en « a » sur une idée de Lennon ou de Sutcliffe, en référence à la Beat Generation. Le groupe, très influencé par le répertoire rock 'n' roll de l'époque, développe un jeu plutôt agressif. Après s'être fait une petite réputation à Liverpool, le groupe est engagé en août 1960 par Bruno Koschmider, propriétaire de clubs à Hambourg, en Allemagne. Les Beatles font dès lors leurs armes dans les boîtes du quartier chaud de Sankt Pauli. John est plein de facétie pendant ses concerts : « Je m'appelle John, je joue de la guitare. Parfois, je joue les andouilles aussi » ; ou encore : « Bande de boches, nous avons gagné la guerre ! » — sachant que le public allemand ne le comprendra pas et que les marins anglais présents vont éclater de rire.
La tante Mimi est terrifiée par ce voyage et supplie son neveu de reprendre ses études, sans succès. Pour cette escapade allemande, Lennon impose Stuart Sutcliffe à la basse. Bien que peintre très doué, Stuart se révèle un piètre musicien. Peu après les débuts de l'engagement, il quitte le groupe pour vivre son histoire d'amour avec Astrid Kirchherr, auteur des premiers clichés officiels des Beatles. C'est alors McCartney qui prend la basse, Lennon et Harrison refusant de laisser leurs guitares. Le groupe connaît d'autres déboires lorsque McCartney et le batteur de l'époque, Pete Best, sont renvoyés d'Allemagne après avoir mis le feu à un préservatif, à l'arrière du cinéma où ils sont logés, tandis que George est lui aussi renvoyé, n'étant pas en âge de travailler. Lennon, quant à lui, perd son permis de travail peu après et doit également repartir en Angleterre.
Ils reviennent en Allemagne en avril 1961 et y enregistrent My Bonnie avec Tony Sheridan. En novembre, Brian Epstein propose aux Beatles de devenir leur manager, ce qu'ils acceptent. Ce dernier joue un rôle déterminant pour le groupe, poussant les membres à changer leurs tenues de cuir pour des complets-vestons, leur donnant une image plus sage. John Lennon vit un deuxième drame lorsque Sutcliffe meurt d'une hémorragie cérébrale, le 10 avril 1962, quelques jours avant le retour du groupe à Hambourg. Lennon tient alors un grand rôle auprès de Kirchherr : celle-ci déclarera par la suite qu'il l'a sauvée en lui remontant le moral, lui disant : « soit tu vis, soit tu meurs, tu ne peux pas rester au milieu ».
La vie personnelle de John Lennon prend un nouveau tournant mi-1962, lorsque Cynthia lui apprend qu'elle est enceinte de lui. Ils se marient le 23 août, mais l'union reste secrète. En effet, il serait mauvais pour l'image du groupe que ses membres ne soient pas célibataires. C'est ainsi que même Ringo Starr, tout juste engagé par le groupe, n'est pas mis au courant et apprend que Lennon est marié lors d'une entrevue chez le comptable, au cours de laquelle John déclare avoir une épouse à charge. Le mariage ne s'ébruite qu'à la naissance de leur premier enfant, Julian Lennon, le 8 avril 1963. Julian grandit cependant sans avoir de véritable lien avec son père et déclarera, par la suite, dans une interview : « Je n'ai jamais vraiment voulu savoir la réalité sur comment papa se comportait avec moi. On a dit des trucs très négatifs à mon sujet, comme quand il a dit que je devais provenir d'une bouteille de whisky un samedi soir. Des trucs comme ça. On pense : où est l'amour dans tout ça ? Avec Paul on traînait souvent, plus que papa et moi. On était très amis et il semble y avoir bien plus de photos de Paul et moi jouant ensemble à cet âge qu'il n'y a d'images de mon père et moi. » Au moment de la naissance de Julian, John est en vacances avec Brian Epstein, le manager des Beatles. Il déclare : « Cynthia allait accoucher, mais je n'allais pas rater des vacances pour un bébé. Je me suis dit que j'étais un drôle d'enfoiré et je suis parti. »
Après plusieurs refus des maisons de disques londoniennes, les Beatles sont engagés chez Parlophone, une filiale d'EMI, sous la houlette de George Martin, producteur par la suite de tous les albums du groupe et qui jouera un rôle considérable dans son évolution artistique. Le premier single du groupe, Love Me Do, paraît le 5 octobre 1962. La chanson atteint la 17e place des ventes au Royaume-Uni. Le second 45 tours Please Please Me, paru le 11 janvier suivant, atteint la première ou seconde place, dépendamment des listes du palmarès britanniques. Le premier album du groupe, Please Please Me, est en grande partie enregistré le 11 février 1963 en une seule séance de douze heures d'affilée, alors que Lennon souffre d'un rhume. Huit des quatorze chansons de l'album sont écrites par John et Paul McCartney. Celles-ci sont d'abord signées « McCartney/Lennon » avant que la formule ne soit définitivement changée en « Lennon/McCartney ». Le succès du groupe prend alors de l'ampleur : une meute de fans suit les quatre jeunes hommes, des foules se pressent autour d'eux, parfois en proie à une frénésie collective, ce qui prend les Beatles au dépourvu. Le phénomène est baptisé « Beatlemania » par la presse britannique. Le 4 novembre 1963, ils ont l'honneur de se produire devant la famille royale. Si le groupe s'impose vite en Europe, il en va différemment aux États-Unis où le phénomène met plus longtemps à démarrer. Il faut attendre le passage du groupe au Ed Sullivan Show le 9 février 1964, lequel fracasse le record d'audience pour une émission télévisée, pour que le groupe acquière une grande renommée dans ce pays. Par la suite, les Beatles enchaînent les tournées internationales, les albums et les films en connaissant un succès planétaire.
Cette célébrité ne va pas sans rumeurs. Ainsi, l'année 1963 voit éclater une affaire concernant Lennon et Brian Epstein. Tous deux ont en effet passé des vacances ensemble en Espagne, ce qui conduit à de nombreuses spéculations, Epstein étant notoirement homosexuel. La chose prend une certaine ampleur lorsque, au cours d'une réception pour le 21e anniversaire de McCartney, Lennon s'en prend physiquement à quelqu'un qui lui a demandé : « Comment s'est passée ta lune de miel, John ? » Il s'agissait d'une blague, que Lennon a cependant prise comme une insulte. Un film de fiction retrace les vacances passées par Lennon et Epstein en Espagne : The Hours and Times. Cette période prospère voit Lennon se lancer dans l'écriture de deux ouvrages : En flagrant délire (In His Own Write) et Un glaçon dans le vent (A Spaniard in the Works), recueils d'histoires et de dessins surréalistes et humoristiques. Le 12 juin 1965, les quatre membres du groupe sont faits membres de l'Ordre de l'Empire britannique. Ils rencontrent également Bob Dylan, poète et chanteur folk-rock alors au sommet de son succès (deux de ses albums majeurs sont sortis en 1965), qui reconnaît en John un talent d'écrivain. De cette reconnaissance naît un respect et un échange entre les deux icônes de la musique, rapport qui sera fluctuant selon les années, allant de la sympathie au déni. C'est également Dylan qui fait découvrir la marijuana aux Beatles lors de la première tournée du groupe aux États-Unis à l'été 1964.
Lennon vit mal cette folie qui les entoure, se réfugiant dans les sarcasmes et la boulimie — il parlera plus tard de sa période « Elvis gras » dans une interview. De cette période où il se répugne lui-même, naît la chanson Help!, qu'il jugera, rétrospectivement, comme un véritable appel au secours lancé au monde. Il se montre également nostalgique de la période « cuir et rock 'n' roll », quand les Beatles n'étaient que d'obscurs jeunes musiciens s'escrimant dans les petits clubs. « Ce que nous avons fait de meilleur n'a jamais été enregistré. Nous étions des performers, nous jouions du straight rock dans les salles de danse, à Liverpool et à Hambourg, et ce que nous produisions était fantastique. Il n'y avait personne pour nous égaler en Grande-Bretagne. »
Après avoir écrit A Spaniard in the Works (traduit en Un glaçon dans le vent), John Lennon accorde en mars 1966 une interview à une amie journaliste, Maureen Cleave, cinq mois avant la troisième tournée nord-américaine d'été — les deux premières ont eu lieu en 1964 et en 1965. Il déclare : « Le christianisme disparaîtra. Il rétrécira, s'évaporera. Je n'ai pas à discuter là-dessus. J'ai raison, il sera prouvé que j'ai raison. Nous sommes plus populaires que Jésus désormais. Je ne sais pas ce qui disparaîtra en premier, le rock 'n' roll ou le christianisme. ». Aussitôt tronqués et déformés, ces propos provoquent une vague d'animosité, partie du sud des États-Unis, contre le groupe, et Lennon en particulier. Ainsi en Alabama, des disques des Beatles sont brûlés. Epstein présente en conférence de presse une déclaration approuvée par Lennon, ce qui ne calme pas la situation pour autant : vingt-deux stations de radio diffusant aux États-Unis boycottent le groupe, la vente de ses disques est interdite en Afrique du Sud, et les prestations publiques des Beatles en Amérique du Nord restent tendues. La situation ne se calme que fin août, après une mise au point publique de Lennon, qui ne reconnaît cependant rien de plus qu'une formulation maladroite de sa part. En 2008, dans un article célébrant les quarante ans de l'« Album blanc », L'Osservatore Romano, journal officiel du Vatican, revient avec indulgence sur cet écart en le qualifiant de « phrase qui avait provoqué une profonde indignation, mais qui sonne aujourd'hui comme une boutade venant d'un jeune de la classe ouvrière anglaise dépassé par un succès inattendu ».
C'est également à cette époque que se tiennent les derniers concerts des Beatles, qui ne savent plus comment concilier leurs innovations musicales subtiles avec les cris permanents de leur public : eux-mêmes n'entendent plus sur scène leur propre musique. Ils décident à l'unanimité d'arrêter définitivement les frais, à l'issue du dernier concert de leur tournée américaine de l'été 1966, le 29 août au Candlestick Park de San Francisco. Par la suite, ils refusent catégoriquement de jouer, même pour un million de dollars. Lennon vit cependant assez mal cet arrêt, déclarant : « Plus de tournées… La vie sans les Beatles, c'est comme un vide dans l'avenir. » Il envisage même de quitter le groupe.
Les Beatles travaillent désormais en studio. À partir de Revolver, Lennon voit McCartney prendre une place dominante dans le groupe. Cependant, même lorsque l'auteur est unique, comme dans le cas de Yesterday (composée par Paul seul), les chansons continuent d'être signées « Lennon/McCartney », sur décision d'Epstein qui ne veut pas dégrader la cohésion du groupe. Désœuvré suite à la fin des tournées, Lennon se fait couper les cheveux pour jouer dans le film parodique de Richard Lester, How I Won the War. Si celui-ci n'est ni un grand succès commercial ni critique à sa sortie, le 18 octobre 1967, le film lui permet d'exprimer ses positions pacifistes vis-à-vis de la guerre du Viêt Nam. Lors du tournage, Lennon compose un de ses titres-phares, Strawberry Fields Forever. Pendant cette période, Lennon change nettement physiquement, devenant beaucoup plus maigre et acceptant désormais de porter publiquement des lunettes, rondes et désormais légendaires, à cause de sa myopie.
« J'ai formé le groupe, je l'ai dissous. »
— John Lennon
L'année 1967 voit l'apogée des Beatles avec la sortie de l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, qui triomphe au sommet des hit-parades, des deux côtés de l'Atlantique. La période est également fructueuse pour le tandem Lennon/McCartney, les deux hommes passant de nombreuses heures à travailler leurs chansons et à expérimenter de nouvelles sonorités, dans une constante émulation créative. Lennon va plus loin et plonge dans le psychédélisme, à grands renforts de drogues et de sonorités complexes. Le rôle des psychotropes prend par ailleurs plus d'ampleur dans les chansons du groupe, de l'aveu de McCartney, et provoque parfois des polémiques, comme le fait que Lucy in the Sky with Diamonds soit une supposée allusion aux LSD due aux initiales de son titre et refrain. Le 25 juin 1967, les Beatles interprètent, en direct du studio no 1 d'Abbey Road et en Mondovision, une chanson de John Lennon spécialement composée pour l'émission Our World, diffusée devant plus de 400 millions de téléspectateurs à travers la planète : All You Need Is Love, qui devient no 1 un peu partout dans le monde. Le triomphe est total.
Peu après survient un événement dramatique : Brian Epstein meurt le 27 août 1967, pendant que le groupe reçoit l'enseignement de la technique de méditation transcendantale de Maharishi Mahesh Yogi à Bangor (pays de Galles). Les Beatles ont alors besoin d'un nouveau leader, et c'est Paul McCartney qui assume ce rôle. Il se charge de la direction du film Magical Mystery Tour, lequel se révèle cependant un échec commercial et critique, malgré les excellentes morceaux qui composent sa bande originale (dont certaines des plus emblématiques du groupe et non sorties sur les albums officiels). Lennon vit mal ce revers : « J'ai alors compris qu'on avait des problèmes. Je n'avais aucune certitude sur notre capacité à faire autre chose que de la musique, et j'avais peur. » Il cherche de plus en plus une paix intérieure, et se rapproche d'une artiste japonaise d'avant-garde, Yoko Ono (membre du mouvement Fluxus), rencontrée lors d'une exposition à l'Indica Gallery de Londres en 1966. Entre février et avril 1968, lors d'un séjour à Rishikesh dans l'âshram de Maharishi Mahesh Yogi, destiné à approfondir leur expérience de la méditation transcendantale, John vit, comme Paul, une intense période créatrice et compose un grand nombre de nouvelles chansons, lesquelles figureront sur l'« Album blanc », sur les deux derniers disques du groupe et même sur leurs premiers albums solos.
Lennon divorce finalement à son retour. Il tente de poursuivre son épouse en justice, déclarant être victime et non coupable d'adultère. Cependant, la donne change lorsqu'il est découvert que Yoko est enceinte de John. Les procédures de divorce se compliquent et tournent finalement à la défaveur de Lennon. Ce divorce pousse Paul McCartney à composer Hey Jude, chanson destinée à réconforter Julian Lennon, alors âgé de cinq ans, dont il est très proche.
À partir du mois de mai 1968, la présence de Yoko Ono lors des séances d'enregistrement, aux côtés de John et littéralement au milieu du groupe, provoque malaise, rancœur et animosité. Jusque-là, aucune épouse n'avait été tolérée pendant les enregistrements, mais Lennon fait comprendre aux autres que c'est à prendre ou à laisser. L'artiste ayant trouvé sa muse, la plupart de ses nouvelles compositions sont très fortement influencées par Ono, ou font directement référence à elle : I'm So Tired, Happiness Is a Warm Gun, Yer Blues, Julia, Revolution 9, et de nombreuses autres. Yoko chante même sur le titre The Continuing Story of Bungalow Bill. Ces sessions aboutissent à l'« Album blanc », double album sans titre comprenant trente morceaux, consacrant l'éclatement des Beatles, dans la mesure où il n'y a plus de vraie collaboration et où chacun des membres et auteurs se sert des autres comme de musiciens de studio. Une scission de plus en plus flagrante s'opère entre Lennon et McCartney. Excédé par le comportement des musiciens, et en particulier celui de John, l'ingénieur du son Geoff Emerick claque la porte en plein milieu des séances d'enregistrement, tandis que Ringo Starr s'échappe en Sardaigne. L'album n'en remporte pas moins un retentissant succès (lequel sera terni toutefois par les crimes de la « famille » Manson en Californie, fomentés par le gourou psychopathe Charles Manson en faisant une interprétation délirante des chansons de ces deux disques).
Dès son retour du séjour en Inde, John commence à se désintéresser des Beatles, désirant continuer à évoluer en dehors du cadre restrictif des Fab Four. Entre novembre 1968 et fin 1969, pour bien marquer sa première aventure en dehors des Beatles, il publie trois albums de musique expérimentale attribués à « John Lennon et Yoko Ono » : Unfinished Music No.1: Two Virgins, davantage connu pour sa pochette (montrant John et Yoko entièrement nus) que pour son contenu musical, Unfinished Music No.2: Life with the Lions et le Wedding Album. La participation du couple au Rock and Roll Circus des Rolling Stones, en décembre 1968, est un autre pas hors du cadre des Beatles. Lennon forme pour l'occasion un supergroupe baptisé The Dirty Mac (en référence au groupe Fleetwood Mac). En plus de lui-même au chant et à la guitare rythmique, le groupe comprend Eric Clapton à la guitare solo, Mitch Mitchell (du Jimi Hendrix Experience) à la batterie et Keith Richards (des Rolling Stones) à la basse. Le groupe interprète Yer Blues, morceau composé par John et paru, un mois plus tôt, sur l'« Album blanc », suivi d'un bœuf avec Yoko au chant et Ivry Gitlis au violon.
Sur le tournage du documentaire Get Back (par la suite renommé Let It Be), l'ambiance est maussade ; George Harrison va jusqu'à quitter le groupe pendant douze jours en janvier 1969. Yoko continue à assister à toutes les séances d'enregistrement des Beatles, assise aux côtés de John. Au même moment, ce dernier s'engage plus ouvertement sur le plan politique, notamment par rapport à la guerre, sous l'influence de Yoko Ono. John et Yoko se marient le 20 mars 1969 à Gibraltar et organisent par la suite les fameux bed-in pour la paix à Amsterdam et à Montréal. Cette période inspire la chanson The Ballad of John and Yoko, enregistrée le 14 avril 1969 par Lennon et McCartney seuls, ce dernier assurant de nombreux instruments. Cette même année, Lennon adopte comme deuxième nom Ono. En juillet, il lance Give Peace a Chance, son premier single en solo, bien qu'attribué au Plastic Ono Band. Il ne s'agit alors que d'un groupe théorique, inspiré d'une idée de Yoko Ono visant à manipuler des mannequins sur scène, d'où le nom. Cependant, la chanson est encore créditée Lennon/McCartney, Lennon se sentant à la fois coupable de lancer, le premier, un vrai disque solo, et pas encore prêt à « couper le cordon avec Paul ». À la mi-septembre, le Plastic Ono Band participe à un spectacle à Toronto et la prestation est publiée en décembre sur l'album Live Peace in Toronto 1969.
À la fin de septembre, dans la foulée de l'enregistrement de l'album Abbey Road, Lennon annonce aux autres membres du groupe qu'il quitte les Beatles mais, pour des raisons commerciales, l'annonce de la séparation du groupe est gardée secrète. En octobre, il publie son second single en solo, Cold Turkey, avec Eric Clapton à la guitare. La chanson avait été pressentie pour figurer sur Abbey Road, mais a finalement été jugée trop personnelle pour être publiée autrement qu'en solo. Lennon accélère encore cette séparation en engageant Allen Klein comme nouveau manager du groupe, alors que McCartney préférait son beau-père, Lee Eastman. Ayant également convaincu George Harrison et Ringo Starr, Klein entre en fonction. Cependant, la séparation effective des Beatles restant secrète, Klein demande à Phil Spector d'assembler l'album Let It Be, provoquant la colère de McCartney, qui trouve que ses chansons ont été dénaturées par le producteur nord-américain, réputé pour apposer sa « patte » volontiers surchargée à tous les enregistrements qu'il produit. C'est finalement McCartney qui rend publique la rupture, le 10 avril 1970, dans un communiqué de presse inséré dans le pressage promotionnel de son premier album solo, un geste très mal pris par Lennon, qui le voit comme une tentative de promotion du premier opus de son partenaire. Dans une interview au magazine Rolling Stone, il déclare : « J'ai été stupide de ne pas faire ce que Paul a fait, ce qui a servi à vendre un disque », et ajoutant : « J'ai formé le groupe, je l'ai dissous ». En décembre, une émission de télévision britannique le déclare « homme de la décennie », avec John F. Kennedy et Hô Chi Minh.
Après la séparation des Beatles, John Lennon se consacre à sa carrière, à sa femme et à la politique. En février 1970, il publie son troisième 45 tours en solo, Instant Karma!, qui marque le début de sa collaboration avec le producteur renommé Phil Spector. Pour la promotion, Lennon effectue un retour à l'émission anglaise Top of the Pops, pour la première fois depuis 1966 ; la chanson atteint le top 5 des classements britanniques. À cette époque, Lennon suit une thérapie par le cri primal dont les résultats sont mitigés. Au mois de septembre, il entame l'enregistrement de son premier véritable album en solo, John Lennon/Plastic Ono Band. Pendant quatre semaines, il s'entoure d'amis proches : Ringo Starr, son ex-compère des Beatles, à la batterie ; Klaus Voormann, un ami de l'époque de Hambourg, tient la basse ; enfin, le piano est assuré par Billy Preston (musicien de studio réputé ayant collaboré à plusieurs albums des Beatles) ou, parfois, par Phil Spector lui-même. L'album contient notamment God, un titre dans lequel il déclare ne plus croire ni en la Bible, ni en la magie, ni en Hitler, Jésus, ni en Kennedy, ni en Elvis, ni en Bob Dylan (nommé par son vrai nom, Zimmerman), ni enfin, et surtout, aux Beatles.
En 1971, Lennon se rend pour la première fois dans la famille de Yoko Ono, au Japon. Il est également impliqué dans deux conflits juridiques : la dissolution des Beatles par les tribunaux, et l'obtention de la garde de Kyoko, la fille de Yoko. En juillet, il enregistre son second album, Imagine, qui lui confère une véritable crédibilité en tant qu'artiste solo. L'album contient notamment la chanson éponyme, Imagine, un hymne pacifiste et utopique souvent considéré comme sa plus grande chanson. Le disque comporte aussi des pamphlets politiques (comme Gimme Some Truth, adressé à Richard Nixon), ou encore How Do You Sleep?, charge féroce envers McCartney. Une autre chanson du disque se révèle populaire, Oh Yoko!, mais Lennon renonce à la sortir en single, craignant que « ce ne soit pas représentatif de l'image que j'avais de moi, du rock 'n' roller dur et mordant, au verbe acide ». Le 31 août 1971, il part s'installer à New York, et en décembre sort Happy Xmas (War Is Over), avec les enfants du chœur baptiste de Harlem : le single reste discret aux États-Unis, mais est un succès au Royaume-Uni quand il y est publié un an plus tard. Par ailleurs, à travers ses nombreux engagements, John Lennon devient l'incarnation de l'activisme politique de sa génération et utilise sa notoriété en faveur de la paix ou de diverses bonnes causes.
En 1972, au milieu de ses ennuis avec l'administration des États-Unis qui ne veut plus de lui sur son sol, Lennon enregistre Some Time in New York City, mais les critiques aussi bien que les ventes se révèlent mauvaises. Le 30 août, il donne au Madison Square Garden deux concerts de charité, qui restent les dernières prestations complètes de sa vie, hors apparitions ponctuelles. Au début de l'année suivante, Lennon perd quelque peu le fil de sa production, déclarant ainsi au sujet de son disque à venir : « Ça devient un travail, et ça tue la musique. C'est comme quand on sort de l'école et qu'on n'a pas envie de lire un livre. » En avril 1973, il quitte Greenwich Village pour emménager au Dakota Building, dans un quartier nettement plus huppé.
À l'été 1973, les relations de John avec Yoko Ono se dégradent, au point qu'elle le met à la porte, et Lennon s'installe à Los Angeles avec May Pang, sa jeune assistante et nouvelle compagne. Il décrit cette période comme son « week-end perdu » (lost weekend, qui fait référence au titre d'un film noir américain de 1945), bien qu'elle dure en réalité plus d'un an. Lui qui doit régulièrement affirmer que Yoko n'a pas causé la fin des Beatles, plaisante à propos de cette période où il était loin d'elle : « On s'est séparés pendant dix-huit mois, Yoko et moi. Et, à ma connaissance, les Beatles ne se sont pas reformés pour autant ! Donc, Yoko n'était pas la cause de leur séparation. » Toutefois, c'est bien un John Lennon en perdition qui s'installe en Californie, avouant lui-même « être devenu complètement fou », tentant vainement « de noyer dans l'alcool » tout ce qu'il ressentait. Sous l'influence de May Pang, il tente cependant de renouer des liens avec son fils Julian et le rencontre avec Cynthia lors d'un séjour à Disneyland. Il lui offre par la suite une guitare et d'autres instruments et lui apprend à en jouer.
Lennon renoue également brièvement avec Paul McCartney, et se lie d'amitié avec plusieurs célébrités du monde musical, comme Elton John et David Bowie. D'une part, il invite le premier à chanter sur sa chanson Whatever Gets You Thru the Night. Dans la période d'errance que traverse Lennon, ce titre, publié en single en octobre 1974, connaît un grand succès et relance sa carrière : sur le marché nord-américain, c'est son unique no 1 en solo et de son vivant. De plus, ayant parié avec Elton John qu'il l'accompagnerait en concert si le disque se classait en tête, Lennon s'exécute le 28 novembre 1974, au Madison Square Garden, où il joue également Lucy in the Sky with Diamonds et I Saw Her Standing There. Cette dernière apparition sur scène est publiée avec les autres chansons du concert sur l'album d'Elton John Here and There. D'autre part, John Lennon coécrit la chanson Fame avec David Bowie, son premier grand succès aux États-Unis. Lennon accompagne par ailleurs Bowie dans sa reprise d'Across the Universe, tandis que ce dernier reprend les premiers mots de A Day in the Life (« I read the news today oh boy ») dans la chanson-titre de Young Americans.
Durant cette période, Lennon enregistre tout de même deux albums, avec le producteur Phil Spector : Walls and Bridges et Rock 'n' Roll, ce dernier étant constitué de reprises de classiques du rock 'n' roll, comme Be-Bop-A-Lula, Peggy Sue ou Stand By Me. Cet album est pourtant enregistré à contre-cœur, car il s'agit d'une obligation contractuelle vis-à-vis de Morris Levy, manager de Chuck Berry. En effet, Lennon a été accusé de plagiat, en 1969, pour avoir emprunté, sur son titre Come Together, les quatre mots « here come old flat-top » à la chanson You Can't Catch Me de Berry (dont les droits revenaient à Morris Levy). Il doit donc s'engager à enregistrer trois chansons du catalogue de Levy, et en profite pour revisiter d'autres titres qui ont marqué son adolescence. Finalement, il déclare au sujet de Rock 'n' Roll : « Ce fut une humiliation, et je regrette de m'être trouvé dans cette position, mais je l'ai fait. »
À cette époque, le rapprochement avec Julian se poursuit, celui-ci jouant de la batterie sur un titre de Walls and Bridges.
Parallèlement, il produit, écrit et chante sur l'album Pussy Cats avec son ami Harry Nilsson (un disque vite devenu « culte » auprès des initiés), et il part en tournée pour des concerts en compagnie du groupe informel jouant sur le disque : Ringo Starr, Keith Moon des Who, et autres joyeux fêtards et fameux freaks pour des concerts débridés.
Au début de 1975, Yoko Ono accepte que Lennon revienne habiter avec elle, sous réserve qu'il respecte certaines conditions. Il accepte ainsi de se soumettre à un régime macrobiotique sain, sans viande ni alcool, mais aussi de laisser sa femme gérer entièrement ses affaires ; elle investit alors dans l'immobilier et l'élevage. Yoko finit par se retrouver enceinte mais, la quarantaine entamée et avec le souvenir de ses précédentes fausses couches, elle voudrait avorter. Lennon refuse catégoriquement et parvient à la convaincre de garder l'enfant, en s'engageant à s'en occuper. Ainsi, le 9 octobre, jour du trente-cinquième anniversaire de John, naît son second fils, Sean. Lennon se retire alors de la vie publique et musicale pour se consacrer à l'éducation de son fils ; sa toute dernière prestation publique a lieu le 13 juin 1975, lors d'un spectacle télévisé en hommage à Lew Grade, un producteur et magnat de l'audiovisuel britannique.
Pendant cette période, Lennon dessine et écrit beaucoup, et s'occupe aussi de tâches domestiques. Son activité musicale est ralentie mais loin d'être arrêtée, comme en témoignent les Lost Lennon Tapes, ou encore les chansons Real Love et Free as a Bird, qu'il compose vers 1977 et 1978. Mais ce silence public laisse perplexe, aussi bien ses fans, toujours dans l'expectative, que les médias — le 14 janvier 1978, le New Musical Express titre « Où donc es-tu, John Lennon ? » — ou encore ses collègues de la scène rock. Sur cette période, Lennon s'explique dans une chanson, Watching the Wheels, lors de son retour public en 1980. Il effectue, cette année-là, un voyage aux Bermudes, où il écrit la plupart des chansons d'un nouvel album. Il retrouve une maison de disques avec David Geffen et commence l'enregistrement le 4 août. Sorti en novembre aux États-Unis, l'album Double Fantasy, avec des titres chantés en alternance par Yoko et lui, marque le retour de Lennon. Les ventes, correctes dans un premier temps, grimpent en flèche après l'assassinat du musicien.
John Lennon est mort le lundi 8 décembre 1980, à l'âge de 40 ans, assassiné de 4 balles de revolver, à New York (USA). Le 8 décembre 1980, à 22 h 52, après une soirée de travail en studio et alors qu'il rejoint son appartement du Dakota Building, à côté de Central Park, Lennon reçoit quatre balles de revolver, sous les yeux de son épouse, tirées par Mark David Chapman, un fan déséquilibré souffrant de psychose. Emmené à l'hôpital Roosevelt en urgence, il est déclaré mort à 23 h 7, quinze minutes après les coups de feu. Le lendemain, Yoko annonce : « Il n'y aura pas de cérémonie pour John. John aimait et priait pour l'humanité. S'il vous plaît, faites de même pour lui. Merci. Yoko et Sean ». Son corps est incinéré et ses cendres remises à Yoko. L'assassin, Mark Chapman, plaide coupable et écope d'une peine de prison à perpétuité, avec quinze ans incompressibles. Sa libération conditionnelle est refusée à dix reprises. En 2010, le comité chargé de juger sa sixième demande de sortie déclare : « Cet acte prémédité, insensé, égoïste et aux conséquences tragiques, mène à la conclusion que [sa] libération demeure incompatible avec la sécurité de la communauté ». Les raisons de ce meurtre demeurent floues. Certains y voient le sentiment de trahison qu'aurait éprouvé Chapman, accusant l'idole de ne pas avoir tenu les promesses de paix et d'égalité des richesses qu'il communiquait dans ses chansons. D'autres y voient une « réponse » à sa phrase médiatique affirmant que la popularité des Beatles dépassait en Angleterre celle de Jésus. Et d'aucuns ne voient pour cause qu'une bavure commise par un élément incontrôlé ayant été manipulé par des services secrets. Selon Parker, John Lenon aurait été assassiné parce qu'il s’apprêtait à soutenir des travailleurs japonais aux États-Unis qui réclamaient un salaire équitable, mais aussi parce qu’il envisageait de se présenter à la présidentielle aux États-Unis. Lennon avait évoqué sa mort violente en chansons, de façon troublante, comme avec le « shoot [me] » répété avant chaque couplet de Come Together, ainsi que dans une interview. Le jour même de son assassinat, il avait déclaré : « Je considère que mon travail ne sera pas terminé tant que je ne serai pas mort et enterré, et j'espère que ce sera dans très, très longtemps. » En l'espace de quelques mois, son dernier album, Double Fantasy, s'écoule à sept millions d'exemplaires à travers le monde.
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Les meilleures citations de John Lennon.
Au final tout ira bien. Si ça ne va pas, c'est que ce n'est pas la fin.
Les oiseaux apprivoisés chantent la liberté. Les oiseaux sauvages volent.
Lorsque vous faites quelque chose de noble et de beau et que personne ne le remarque, ne soyez pas triste. Chaque matin, le soleil est un spectacle magnifique et pourtant, l'audience dort encore.
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Un grand homme et l'âme des Beatles
Lennon n'est pas classable c'est une icone ,seul le paradis peut le recevoir.J'ai été pleurer sur le lieu de son meurtre.
chanteur impressionant pour sa culture et pour ses chansons d amour pour la paix dans le monde