Homme d'état, Homme politique, Ministre, Premier ministre, Sénateur (Politique).
Italien, né le 14 janvier 1919 et mort le 6 mai 2013
Enterré (où exactement ?).
Giulio Andreotti, né le 14 janvier 1919 à Rome et mort le 6 mai 2013 à Rome, est un homme d'État italien, considéré comme une figure marquante de la Démocratie chrétienne.
Président du Conseil des ministres à trois reprises, ayant dirigé sept gouvernements, Andreotti mena une brillante carrière politique : ministre de l'Intérieur à deux reprises, trois fois ministre de la Défense, ministre des Affaires étrangères durant sept ans, il fut enfin nommé sénateur à vie en 1991, par le président Francesco Cossiga.
Pressenti, à de nombreuses reprises, pour assumer la charge de président de la République, il échoua, cependant, à se faire élire président du Sénat, en 2006.
Durant sa carrière, Andreotti gagna le surnom de Divo Giulio, une référence par le latin Divus Iulius au dirigeant de la Rome antique Jules César.
Andreotti naît à Rome, dans une famille modeste originaire de Segni.
Il fait ses études de droit à Rome, durant lesquelles il est l'un des membres de la Fédération des universitaires catholiques italiens (FUCI), la seule association universitaire catholique autorisée par le gouvernement fasciste de Benito Mussolini. Plusieurs de ses membres sont par la suite devenus dirigeants de la Démocratie chrétienne (DC). En juillet 1939, alors qu'Aldo Moro préside la FUCI, Andreotti devient le directeur de son organe de presse, Azione Fucina. En 1942, quand Moro s'enrôle dans l'armée italienne, Andreotti lui succède à la présidence de la FUCI, et ce jusqu'en 1944. C'est à l'occasion d'une visite à la bibliothèque du Vatican qu'il fait la rencontre d'Alcide De Gasperi, un anti-fasciste protégé par le pape et qui sera son mentor.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Andreotti écrit des articles et des chroniques pour la Rivista del Lavoro, une publication propagandiste fasciste, tout en assumant la charge de rédacteur du journal clandestin Il Popolo. En juin 1944, après la Libération de Rome, il devient l'un des membres du Conseil national de la DC. Après la fin de la guerre, il est nommé responsable de l'organisation de la jeunesse du parti.
En 1945 il est nommé membre de la Consulte nationale, l'embryon du futur parlement. En 1946, Andreotti est élu député à l'Assemblée constituante. En 1948, il parvient à se faire élire à la nouvelle Chambre des députés, représentant la circonscription de Rome-Latina-Viterbo-Frosinone, qui reste son bastion politique jusque dans les années 1990.
Andreotti commence sa carrière gouvernementale en 1947, lorsqu'il devient sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil des ministres, dans le quatrième Cabinet De Gasperi, une fonction qu'il continue d'occuper jusqu'en janvier 1954 sous le gouvernement de Giuseppe Pella. Il est, entre-autres, chargé du sport et du spectacle.
En 1949, Andreotti a été l'auteur d'une loi concernant l'industrie du divertissement, permettant de ralentir la pénétration du cinéma américain, tout en atténuant l'expression du néoréalisme en Italie. La loi Andreotti a établi des limites aux importations de films, des quotas sur les écrans, et a permis d'octroyer des prêts aux sociétés de production italiennes. Cependant, pour recevoir un prêt, un comité dépendant du gouvernement devait approuver le scénario, favorisant ainsi les films apolitiques, tandis que des licences d'exportation étaient refusés aux films susceptibles de donner une mauvaise image de l'Italie. Cette loi a ainsi créé une censure en amont de la production en Italie. Le film Umberto D, de Vittorio de Sica, qui dépeint la vie solitaire d'un retraité, était considéré comme un film dangereux par le comité à cause d'une scène d'ouverture montrant des policiers brisant une manifestation de retraités, et de la scène finale montrant la tentative de suicide avortée d'Umberto. Dans une lettre publique à De Sica, Andreotti a fustigé le réalisateur pour son « misérable service rendu à la patrie ».
De janvier à février 1954, Andreotti est ministre de l'Intérieur. C'est durant cette courte période que le bandit Gaspare Pisciotta, ancien bras droit de Salvatore Giuliano, est empoisonné dans sa prison, une mort suspecte qui donnera lieu à des théories sur l'implication des autorités italiennes dans ce décès.
De 1955 à 1959, il est ministre des Finances puis du Budget. Il est impliqué dans le scandale Giuffrè (du nom d'une banque fraudeuse) en 1958, lorsqu'il lui est reproché un manque de vigilance en tant que ministre. La Chambre des députés rejette toute accusation contre lui en décembre 1958.
Durant cette période, Andreotti commence à construire un corrente (courant politique) au sein de DC, alors le parti dominant et au pouvoir, face au Parti communiste qui était le deuxième parti en Italie. Son courant était soutenu par l'aile droite de l'Eglise catholique. Ses activités ont commencé avec une campagne de presse contre le secrétaire national adjoint de DC, Piero Piccioni, accusé du meurtre d'une mannequin, Wilma Montesi, dont le corps sans vie avait été découvert à Torvaianica. Après avoir éliminé les vieux compagnons de De Gasperi du conseil national de DC, Andreotti a aidé un nouveau courant à éclore, le Dorotei, pour évincer Amintore Fanfani (situé à la gauche du parti) de sa position de président du Conseil des ministres ainsi que de celle de secrétaire national de DC.
Le 20 novembre 1958, Andreotti, alors ministre du Budget, est nommé président du comité d'Organisation des Jeux olympiques d'été de 1960 à Rome.
De 1959 à 1966, Andreotti est ministre de la Défense. C'est la période du scandale des dossiers du Service de renseignement des forces armées (SIFAR) et du Piano Solo, un projet de coup d'Etat planifié par le chef d'état majeur de l'Armée et ancien résistant Giovanni De Lorenzo, en cas d'arrivée au pouvoir des communistes, commandité par le président Antonio Segni. Il a été confié au ministre Andreotti le soin de détruire ces dossiers. Il a été avéré qu'avant d'être détruits, ces dossiers avaient été recopiés et transmis à Licio Gelli, dirigeant de la loge maçonnique Propaganda Due (P2), impliquée dans de nombreux scandales dans les années 1980, et avec laquelle Andreotti était fréquemment associé.
En 1968, Andreotti est nommé président du groupe parlementaire de la DC, fonction qu'il a occupée jusqu'en 1972.
En 1972, Andreotti entame son premier mandat de président du Conseil des ministres. Il se maintient au cours de deux gouvernement successifs, de février 1972 à juillet 1973. Dans les gouvernements suivants, il continue à occuper des ministères importants.
De nouveau ministre de la Défense en 1974, il déclare, lors d'une interview que l'Etat avait procuré une couverture à l'activiste d'extrême-droite Guido Giannettini, enquêtant sur l'attentat de la Piazza Fontana commis en 1969. Andreotti a été plus tard acquitté pour cette aide fournie à Giannettini.
De 1974 à 1976, Andreotti est ministre du Budget, avec l'intérim du ministère sans portefeuille chargé de la "Cassa del Mezzogiorno" (un fond destiné à subventionner les entreprises du Sud en difficulté). Mais il s'agit là d'un rôle presque honorifique, la coordination de la politique économique italienne étant suivie de près par le vice-président du conseil Ugo La Malfa et par le conseilleur économique du chef du gouvernement Aldo Moro, Beniamino Andreatta. Pendant cette période, l'Italie a ouvert et développé des relations diplomatiques avec des pays arabes du bassin méditerranéen, une politique qui avait été auparavant menée à un niveau non gouvernemental, notamment par Enrico Mattei à la tête de la compagnie pétrolière jusqu'à sa mort dans un accident d'avion en 1962. Andreotti a également soutenu le développement du commerce entre l'Italie et l'Union soviétique.
En janvier 1976, le Parti socialiste italien (PSI) quitte la coalition gouvernementale de centre-gauche dirigée par le président du Conseil des ministres Aldo Moro. Les élections suivantes voient la progression du Parti communiste italien (PCI), la DC conservant sa majorité relative. L'Italie souffrait alors d'une crise économique et le terrorisme intérieur (attentats et assassinats commis par des groupes d'extrême-gauche et d'extrême-droite) maintenait une tension pesante.
À la suite du succès de son parti, le secrétaire national du PCI, Enrico Berlinguer, promoteur de ce que l'on appela l'eurocommunisme, a approché les dirigeants de DC Aldo Moro et Amintore Fanfani, en proposant de construire avec eux un « compromis historique », basé sur un pacte politique conçu par Aldo Moro, impliquant la formation d'une coalition inédite entre DC et le PCI. Andreotti a été appelé à former le premier gouvernement expérimentant cette formule.
Celui-ci, formé en juillet 1976 ne comportait que des membres de DC, mais bénéficiait du soutien indirect des autres partis, à l'exception du parti post-fasciste Movimento Sociale Italiano (MSI). Ce soutien était fondé sur la non-sfiducia (non-défiance), signifiant que tout en abstenant lors du vite de confiance, ces partis ne voterait jamais des motions de censure.
En avril 1992, à la fin de la législature, Andreotti démissionne de sa fonction de président du Conseil. L'année précédente, le président de la République Cossiga l'avait nommé sénateur à vie.
Le nom de Giulio Andreotti a été cité dans plusieurs affaires judiciaires, mais celui-ci n'a jamais été condamné.
Auteur prolifique, dans sa vaste production ( presque une parution l'an à partir de 1980 ! ) l'on peut trouver surtout des livres de souvenirs, dont deux ouvrages consacrés à Alcide De Gasperi. Lauréat de plusieurs prix littéraires, son style un peu bureaucratique a pourtant toujours eu un accueil très mitigé chez les écrivains et les journalistes. Pour longtemps collaborateur de journaux et revues, il a été le directeur politique d'un bimensuel, Concretezza, qui a arrêté ses publications en 1976. Féru de littérature latine, président pour longtemps d'un centre d'études cicéroniens, il maniait à la perfection la langue française.
Andreotti a reçu, entre-autres, le titre de docteur honoris causa de l'Université Jagellon de Cracovie en 1992.
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