Artiste, Compositeur, Conteur, Dessinateur, Écrivain, Homme de loi, Romancier (Art, Littérature, Musique).
Allemand, né le 24 janvier 1776 et mort le 25 juin 1822
Enterré (où exactement ?).
Ernst Theodor Wilhem Hoffmann, connu dès ses premières publications comme E.T.A. Hoffmann, né le 24 janvier 1776 à Königsberg, en Prusse-Orientale, et mort le 25 juin 1822 à Berlin (à l'âge de 46 ans), est un écrivain romantique et un compositeur, également dessinateur et juriste allemand. Il prit plus tard le nom de Ernst Theodor Amadeus Hoffman par admiration pour Mozart.
Juriste de formation, Hoffmann sert dans l'administration prussienne de 1796 à 1806, puis de 1814 à sa mort. Également dessinateur et peintre, son indépendance d'esprit et son goût de la satire lui valent à plusieurs reprises de sérieux ennuis auprès de ses supérieurs hiérarchiques, qu'il n'hésite pas à caricaturer.
C'est surtout en raison de son activité littéraire que Hoffmann est célèbre. Connu sous le nom d'« E. T. A. Hoffmann », il est l'auteur de nombreux contes (Märchen en allemand) comme : L'Homme au sable, Les Mines de Falun ou Casse-Noisette et le Roi des souris et de plusieurs romans, dont son oeuvre principale Le Chat Murr. Il devient alors, dès les années 1820, l'une des illustres figures du romantisme allemand et il inspire de nombreux artistes, en Europe comme dans le reste du monde. Par exemple, Jacques Offenbach écrit l'opéra fantastique en cinq actes Les Contes d'Hoffmann en s'inspirant de l'univers du romantique allemand.
Également passionné de musique, il abandonne son troisième prénom, « Wilhelm », pour celui d'« Amadeus » en hommage à Mozart, son modèle, et devient critique musical, puis compositeur. Il est ainsi l'auteur de plusieurs opéras, en particulier Ondine, qui est tiré d'un conte de son ami Friedrich de La Motte-Fouqué, ainsi que d'oeuvres vocales et instrumentales.
Issu d'une famille de pasteurs et d'hommes de loi appartenant à l'ancienne bourgeoisie de robe, fils d'un pasteur luthérien, Christoph-Ludwig Hoffmann (1736-1797), le père d'E. T. A. Hoffmann est avocat à Königsberg. Poète et compositeur à ses heures, il épouse le 29 octobre 1767 sa cousine, Louise Albertine Doerffer (1748-1796), avec laquelle il a trois enfants : Johann Ludwig, né le 29 novembre 1768 et mort après 1822, Carl Wilhelm Philipp, né le 16 août 1773 et mort dans l'enfance, enfin, Ernst Theodor Wilhelm, né le 24 janvier 1776, dans une maison de la rue des Français, au pied du vieux château.
En 1778, le couple parental se sépare. Nommé peu après à Insterbourg, en Petite Lituanie, Christophe-Ludwig emmène avec lui l'aîné de leurs enfants ; il meurt dans cette ville le 27 avril 1797. Ernst est donc élevé dans la famille de sa mère, une femme malade et d'une excessive nervosité qui meurt d'apoplexie dans la nuit du 14 mars au 15 mars 1796. De son père, il n'entend parler que par sous-entendus et cette blessure fait souffrir Hoffmann toute sa vie durant. Trois personnes s'occupent alors de lui : sa grand-mère Doerffer, sa tante Johanna Sophie (1745-1803), surnommée Füsschen (ou « petit pied ») et son oncle Otto Wilhelm Doerffer (1741-1811), magistrat célibataire, d'humeur sombre, dévote et solennelle dont Hoffmann devait tracer, dans ses lettres et à travers plusieurs personnages de son oeuvre, un portrait sans aménité. Il le surnomme « Onkel O. W. » (« Oh Weh! »), qui signifie : « oncle quel malheur ! » ou « oncle catastrophe ». Bien qu'il soit épris de musique, cet oncle a « tous les traits du béotien rationaliste ».
En 1781, Hoffmann entre à la Burgschule, une école luthérienne, où il fait des études classiques. Il apprend également la musique, et notamment l'art de la fugue et du contrepoint, auprès d'un organiste polonais, Christian Wilhelm Podbielski (1740-1792), qui inspire le personnage d'Abraham Liscot dans Le Chat Murr, et il se révèle un pianiste prodige. Il s'essaie aussi à écrire des poèmes, des romans et à dessiner. Cependant, son milieu, provincial, n'est pas favorable à l'acquisition d'une technique et le jeune homme reste ignorant de toute discipline un peu stricte et étranger aux formes nouvelles qui naissent alors en Allemagne.
Entré à l'université de Königsberg le 27 mars 1792, l'oncle d'Hoffmann le contraint à étudier le droit dans sa ville natale, même si ce dernier a peu de goût pour ces études. Sa correspondance de jeunesse n'en garde guère l'écho, au contraire de ses lectures, qu'il s'agisse de Voltaire, de Rousseau, de Goethe, de Schiller, de Jean Paul ou de Kotzebue. En musique, il admire Bach, Mozart et les Italiens ; il ne découvre que plus tard Haydn, Gluck et Beethoven.
En 1786, Ernst se lie d'amitié avec Theodor Gottlieb von Hippel (1775-1843), fils d'un pasteur, écrivain connu et l'un des familiers d'Emmanuel Kant. En 1792, les deux amis se retrouvent à l'université, où ils suivent notamment les cours du philosophe. En 1794, il a une grande passion pour une jeune femme de vingt-huit ans mariée à un négociant de plus de soixante ans, Johanna-Dorothea Hatt, à qui il donne des leçons de musique et qu'il appelle affectueusement « Cora », en souvenir de l'héroïne des Incas de Marmontel.
Dès 1794 et avant l'achèvement de ses études en août 1795, son grand-oncle, le conseiller royal Christoph Ernst Voeteri (1722-1795), notaire au service de plusieurs familles nobles de Prusse-Orientale, le prend comme clerc. Hoffmann l'accompagne donc à plusieurs reprises dans ses visites de leurs domaines (épisode qui apparaît dans Le Majorat). Il est ensuite envoyé en juin 1796 à Glogau, en Silésie, chez son oncle maternel qui est conseiller, Johann Ludwig Doerffer (1743-1803), et chez lequel il travaille pendant deux ans comme auditeur. À la société bourgeoise de Glogau, il préfère la compagnie des artistes locaux. Il fait notamment la connaissance de Johann Samuel Hampe (1770-1823), Julius von Voß, Franz von Holbein (1779-1855) et Wilhelmine Encke, comtesse de Lichtenau, ancienne maîtresse du roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, à qui il est présenté en avril 1798. Bien qu'il soit attaché à la tradition protestante, il choisit ses amis parmi les catholiques.
Embauché pour aider à décorer une église (situation utilisée dans L'Église des Jésuites), il se lie d'amitié avec un peintre italien, Aloys Molinari (1772-1831), qui l'initie aux secrets de son art et lui inspire la nostalgie du Sud, et singulièrement de l'Italie, qui s'exprime dans nombre de ses écrits. Il se fiance aussi avec une cousine, Wilhelmina Doerffer (1775-1853), dite « Mina », et semble se diriger vers un mariage de raison. Toutefois, alors qu'il vient de s'inscrire à l'examen pour l'admission aux emplois supérieurs dans l'administration judiciaire, dans l'été 1798, il apprend que le père de Mina a été nommé conseiller intime à la Kammergericht (cour d'appel) à Berlin. Heureux de quitter Glogau et de suivre sa bien-aimée, il demande le transfert de son poste et s'installe donc dans la capitale. Il y passe avec succès son examen et devient référendaire à la Kammergericht, puis il prépare l'examen d'assesseur.
Il peint, dessine, compose un opéra-comique, Le Masque, qu'il dédie à la reine Louise (mais que le directeur des spectacles, Iffland, refuse) et fréquente assidûment le monde des revues et des théâtres, qui est assez actif dans ces années-là, bien que le romantisme ait encore ses principaux foyers vivants dans l'Allemagne du Sud, à Iéna entre 1798 et 1806. Le groupe de Berlin ne commence à s'imposer qu'à partir de 1808, avec des figures comme August Wilhelm Schlegel, Adelbert von Chamisso, Friedrich de La Motte-Fouqué, Heinrich von Kleist, Zacharias Werner, Joseph von Eichendorff et Hoffmann.
En mars 1800, ayant passé avec succès l'examen d'assesseur, il repart en province, à Posen, une importante ville de la région de Grande-Pologne dont la population est mixte, allemande et polonaise, évangélique et catholique. Devenu un bon vivant, Hoffmann se permet de faire toutes sortes d'espiègleries avec ses amis, une bande de jeunes Allemands : ivrogneries et farces se succèdent et Hoffmann dessine des caricatures de ses collègues et de ses supérieurs. Il débute ses deux années à Posen par une grave maladie de foie due à l'abus du punch, sa boisson favorite. Dans la ville de Posen, il jouit d'une manière de célébrité. On fait jouer une cantate qu'il a écrite pour saluer le siècle nouveau et un opéra qu'il a rédigé à partir de Goethe (Badinage, ruse et vengeance), dont n'a été conservé que le titre. Mais son désaccord avec la société bourgeoise s'agrandit.
En 1801, il rompt ses fiançailles avec sa cousine, s'attirant ainsi la réprobation de sa famille. De même, il s'aliène la sympathie de ses collègues et de ses supérieurs hiérarchiques en faisant de cruelles caricatures, qui circulent dans la ville. Il mène alors une double vie, de fonctionnaire et de bohémien. Ces impertinences lui valent d'être envoyé, en pénitence, dans un centre urbain moins important. Le 21 février 1802, un arrêté le nomme conseiller à Plock, aux appointements de 800 écus par an. Mais, entre-temps, il rencontre à Posen la fille d'un fonctionnaire polonais, Maria Thekla Michalina Rorer-Trzynska (1781-1859), dite « Rohrer » selon un usage de germaniser les noms, sur laquelle peu de documents existent, mais qu'il épouse le 26 juillet en l'église catholique Corpus-Christi et qui demeurera jusqu'au bout à ses côtés.
Exilé à Plock, entre juillet 1802 et le printemps 1804, un petit bourg de trois mille habitants, presque tous Polonais, Hoffmann commence le 1er octobre 1803 à tenir son journal intime, écrit en partie en caractères grecs ou en abréviations, pour échapper à la curiosité de son épouse. Durant ces deux années, il n'éprouve que tristesse et ennui et se demande s'il ne devrait pas abandonner la magistrature pour se vouer à l'art, mais sans parvenir à se déterminer, entre la peinture, la musique et la poésie. Il ébauche deux opéras : Le Renégat et Faustina. Déterminé à échapper à cet exil, il multiplie les démarches et sollicite l'intervention de ses amis. En attendant, il reprend sa vie de café, prend l'habitude du punch (une boisson à base d'arak, de citron et de sucre que l'on fait flamber) et connaît de graves crises d'angoisse nerveuse. Enfin, grâce à Hippel, il obtient d'être muté à Varsovie. Avant de rejoindre son nouveau poste, il fait un dernier séjour dans sa ville natale en février 1804. Sa tante Sophie vient de mourir le 22 décembre 1803, et il craint d'être lésé de sa part d'héritage.
Dans la capitale polonaise, Hoffmann retrouve enfin l'ambiance qui lui avait plu à Berlin. Il retrouve Zacharias Werner, compatriote de Koenigsberg et fils de son parrain, et se lie avec un jeune collègue juif, de quatre ans son cadet, Julius Eduard Hitzig, son futur biographe, qui est à Varsovie depuis cinq ans et fait partie du groupe littéraire berlinois du « Nordstern » (l'« Étoile du Nord ») ; il est resté en relations personnelles avec August Wilhelm Schlegel, Adelbert von Chamisso, Friedrich de La Motte-Fouqué et Rachel Varnhagen von Ense (1771-1833), née Levin. C'est Werner qui révèle à Hoffmann la littérature nouvelle et lui fait lire Novalis, Ludwig Tieck, les frères August et Friedrich Schlegel, Achim von Arnim, Clemens Brentano, Gotthilf Heinrich von Schubert (l'auteur de La Symbolique des rêves et des Aspects nocturnes des sciences naturelles). C'est Hitzig aussi qui donne à Hoffmann les oeuvres de Carlo Gozzi et de Calderón. Ces lectures relativement tardives marquent profondément Hoffmann, le révèlent à lui-même et le mettent sur la voie de son oeuvre personnelle. De son côté, Zacharias Werner, personnalité complexe, lui fait découvrir l'attrait de la religion et d'une ambiance de mystère.
À Varsovie, Hoffmann se passionne aussi pour le théâtre. Il fait dix projets d'opéras, compose une messe solennelle, une symphonie, un quintette ainsi que des chansons à l'italienne. Il parvient à faire jouer à l'opéra de la ville son adaptation des Joyeux musiciens de Clemens Brentano. En revanche, à Berlin, Iffland refuse La Croix sur la Baltique, dont le texte est de Zacharias Werner et la musique d'Hoffmann, auquel un autre compositeur lui est préféré. Cette oeuvre est considérée comme le premier exemple de musique romantique. Il continue de peindre, notamment les fresques du palais de Mniszek, siège de la Société Musicale. Mais, repris par son goût de la satire, il donne aux dieux égyptiens d'une des fresques les visages caricaturés des fonctionnaires dont il dépend, ce qui lui crée quelques ennuis. De même, il fait circuler d'autres portraits-charges de ses supérieurs. En dépit de ses multiples activités, Hoffmann s'ennuie à Varsovie ; il déteste de plus en plus son métier, et l'existence trop bruyante de la ville épuise ses nerfs. Une fille voit le jour en juillet 1805 ; elle est baptisée « Cécile » en souvenir de la patronne des musiciens, et Hoffmann compose une messe en son honneur.
Mais, en novembre 1806, l'armée française occupe Varsovie et met fin à l'administration prussienne. Hoffmann préfère démissionner. Mais, sans ressources, il ne parvient à quitter la Pologne qu'en juin 1807 et part à Berlin, laissant au passage sa femme et sa fille à Posen.
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