Artiste, Cinéaste, Diplomate, Écrivain, Journaliste (Art, Cinéma, Journalisme, Littérature).
Italien, né le 9 juin 1898 et mort le 19 juillet 1957
Enterré (où exactement ?).
Curzio Malaparte, né sous le nom de Kurt-Erich Suckert le 9 juin 1898 à Prato en Toscane, mort le 19 juillet 1957 à Rome, est un écrivain, cinéaste, journaliste, correspondant de guerre et diplomate italien. Il est surtout connu en Europe pour deux ouvrages majeurs : Kaputt et La Peau. Il fit inscrire sur son mausolée, en majuscules :
« (it)IO SON DI PRATO, M'ACCONTENTO D'ESSER DI PRATO, E SE NON FOSSI NATO PRATESE, VORREI NON ESSER VENUTO AL MONDO »
« Je suis de Prato, je me contente d'être de Prato, et si je n'y étais pas né, je voudrais n'être jamais venu au monde »,
C'est dire l'importance affective qu'il attachait à la Toscane et aux Toscans, mais surtout aux habitants de Prato et de sa région. Dans la lignée de l'auteur du Décaméron, qui fut le créateur de la prose italienne, Malaparte demeure par son goût de la chronique un fils spirituel de Boccace, et l'un des prosateurs majeurs de la littérature italienne du XXe siècle.
Né en Toscane de père allemand, Erwin Suckert, et de mère lombarde, Edda Perelli, Kurt-Erich Suckert fut, très jeune, éloigné de ses parents pour être élevé à Coiano par des paysans pauvres. Malgré de brillantes études et son jeune âge, il choisit de se mettre en danger et s'engage, dès 1914, dans l'armée française. Il s'échappe du célèbre collège et lycée Cicognini (it) où il faisait ses études classiques, il traverse à pied la frontière à Vintimille. Il écrira plus tard dans Le soleil est aveugle : « Mais en haut, sur les pics et sur les névés, sur l'immense chaîne des Alpes savoyardes, lointaines et précises dans le ciel de soie pâle, sur cette fuite ininterrompue d'aiguilles scintillantes et de glaciers bleus, l'air limpide et immobile a une cruauté vierge. » Il s'engage comme volontaire dans l'armée française à seulement 16 ans, trichant donc sur son âge, préfigurant ainsi l'écrivain engagé qu'il allait devenir, bien avant Ernest Hemingway et son Adieu aux armes de 1929.
La Légion garibaldienne étant dissoute, il revient en Italie, participe à la campagne interventionniste et s'engage à nouveau dès la déclaration de guerre de l'Italie à l'Empire austro-hongrois : combat sur le front italien dans les régiments alpins (Brigata Cacciatori delle Alpi), devient officier, avant de revenir en France où il est gazé lors de la bataille du Chemin des Dames, et est décoré de la croix de guerre avec palme (1914-1918).
Les mots vont lui permettre d'exprimer ses idées politiques Viva Caporetto, republié sous le titre La Révolte des saints maudits, est d'ailleurs trois fois saisi et censuré entre 1921 et 1923. Les convictions de Malaparte sont si profondes qu'il est persuadé que le collectivisme russe et l'individualisme italien ne sont pas antinomiques et que, ensemble, ils déboucheront sur une société nouvelle.
Il adhère au parti fasciste en septembre 1922. En 1923, dans L'Italie contre l'Europe, traduit en français en 1927, il interprète le fascisme comme un syndicalisme politique et invoque la pensée de Georges Sorel et de Filippo Corridoni. En 1924, sous le nouveau régime, il administre plusieurs maisons d'édition, y compris celle de La Voce de Giuseppe Prezzolini. Dans la foulée de l'assassinat de Matteotti, il est parmi les défenseurs le plus fervents des « escadrons des intransigeants ». Il fonde et dirige la revue La conquête de l'État, qui incite Mussolini au durcissement vers la dictature, matérialisé par le discours du 3 janvier 1925. En 1925, il fait partie des signataires du « Manifeste des intellectuels fascistes ».
Il devient pour un temps un théoricien du fascisme. Alors qu'au sein du parti, les partisans du courant strapaese (retour aux traditions paysannes) et le courant Stracittà (futuriste et technologique) s'opposent, Malaparte se tient à mi-distance des deux courants tout en écrivant des articles strapaese pour le journal Il Selvaggio. Il fonde simultanément avec Massimo Bontempelli en 1926 la revue 900 (cahiers d'Europe et d'Italie), revue intellectuelle et d'avant-garde à laquelle collaborent aussi bien Pablo Picasso que James Joyce ou des dadaïstes comme Philippe Soupault.
En 1928, il devient directeur de la revue L'Italia letteraria et, en 1929, rédacteur en chef de La Stampa de Turin.
L'après-guerre est tumultueuse, entrecoupée d'amours et de duels (notamment avec le socialiste Pietro Nenni et le futuriste Mario Carli). Par la suite, il entame une carrière diplomatique qui le conduira à Varsovie, mais qu'il délaisse pour le journalisme et la littérature.
Il change son état civil en 1925 pour Curzio Malaparte après avoir lu un pamphlet de 1869 intitulé I Malaparte e i Bonaparte. Malaparte disait, à propos de son pseudonyme : « Napoléon s'appelait Bonaparte, et il a mal fini : je m'appelle Malaparte et je finirai bien. »
Le changement d'état civil est officialisé en 1929. Ses papiers d'identité ne feront plus mention de Kurt Suckert, mais de Curzio Malaparte. « Malaparte est mon étendard. » Ce changement d'ordre symbolique marquera définitivement son appartenance à la lignée des Toscans, en leur compagnie, il mange « l'herbe du ridicule en salade » . Il se dit dans la lignée de Filippo Lippi. Il se dit aussi né comme Filippino Lippi, Rue Gaetano Magnolfi, celle aussi de Marsile Ficin. Son goût des chroniques lui vient de la lecture de Boccace, de Dino Compagni et surtout de Franco Sacchetti qu'il aimait par-dessus tout. Sacchetti, l'auteur de Il trecento novelle (Trois cents nouvelles) regroupées dans Opere. « Une analyse plus technique permettrait de dégager les racines littéraires de son goût de l'hénaurme, qui enjambe Dostoïevski et Nietzsche, pour retrouver le monde plein de sève et d'humeur, mais dégraissé, sec et sans bavures des nouvelles de Franco Sacchetti et de Boccace : à la fois chronique, constat, compte rendu de faits sans jugement préconçu, où la farce côtoie le tragique et où il est interdit de ne rien prendre au sérieux. »
Grâce à sa solide culture classique, ce « Toscan d'adoption » choisit ainsi de s'ancrer dans le monde toscan. Ce qui lui vaudra bien des critiques. Il se réinvente alors une vraie famille et une fratrie spirituelle ; aux liens de l'hérédité qu'il rejette, il préfère ceux de l'héritage culturel toscan. Il reste toujours fidèle à ses amis proches et lointains dans le temps jusqu'à la tombe, comme au colonel H. Cumming de l'Université de Virginie, dédicataire de La Peau, rebaptisé Jack Hamilton dans le roman, ou à son chien Febo. « Jamais je n'ai aimé une femme, un frère, un ami comme j'ai aimé Febo », écrit Malaparte dans La Peau.
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Les meilleures citations de Curzio Malaparte.
Les femmes sont ainsi faites, hélas ! Elles cherchent souvent à acheter de leurs larmes la justification de leur déchéance et la pitié.
Un peuple ne peut avoir le sentiment de la liberté s'il n'a pas aussi celui de la pitié.
Celui qui ne fait pas, et n'imagine pas le mal, est porté non pas à nier l'existence du mal, mais à refuser de croire à la fatalité du mal, à se refuser d'admettre que le mal soit inévitable et inguérissable.
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Homme de cœur, sensible, intelligent, loyal. Grand auteur à l'écriture particulière, qui répète certains passage deux voire trois fois...On peut trouver ça redondant, mais la démarche est intéressante.
par ailleurs son livre " technique du cour d'état" est impressionnant. Pour le reste, tout jugement sur sa vision sociale et/ou politique, n'est pas facile à émettre, homme particulier qui à observé et retranscrit les mannes du pouvoir dans l'aurope de son époque avec particularité et clairvoyance.