Artiste, Metteur en scène, Scénariste (Art, Théâtre).
Italien, né le 27 février 1707 et mort le 6 février 1793
Enterré (où exactement ?).
Carlo Goldoni, né le 25 février 1707 à Venise et mort le 6 février 1793 à Paris, est un auteur de théâtre italien, de langues italienne, vénitienne et française.
Créateur de la comédie italienne moderne, il sest, à la suite de différents esthétiques, exilé en France en 1762.
Carlo Goldoni est né à Venise en 1707 d'un père apothicaire. Dès l'enfance, il a été attiré par le théâtre en jouant avec des marionnettes et, plus tard, envoyé faire ses études à Rimini, il quitte le collège pour accompagner une troupe de comédiens ambulants et revient à Venise.
En 1723, son père l'inscrit à l'austère Collegio Ghislieri de Pavie qui impose la tonsure et l'habit monastique aux étudiants. Carlo Goldoni poursuit des études de droit et, découvrant les comédies grecques et latines, commence à écrire. Lors de sa troisième année, il compose un poème satirique (Il Colosso) dans lequel il ridiculise les filles de certaines familles de la ville, ce qui - ajouté à d'autres débordements - le fait exclure du collège et l'oblige à quitter Pavie en 1725.
Il poursuit alors ses études de droit à Udine et à Modène et commence une carrière d'avocat à Chioggia puis à Feltre avant de revenir dans sa Venise natale où il réussit professionnellement.
Il abandonne ensuite partiellement sa carrière de juriste pour s'occuper de théâtre et écrire des pièces. En 1732, après la mort de son père et pour échapper à un mariage qu'il ne désire pas, il part pour Milan puis Vérone où le directeur de théâtre Giuseppe Imer l'encourage à écrire dans la veine comique et lui présente Nicoletta Conio que Goldoni épousera avant de revenir une nouvelle fois à Venise avec elle en 1743.
Sa vie sera dès lors liée à ses activités théâtrales.
Sa première oeuvre est une tragédie (Amalasunta) représentée sans succès à Milan : Goldoni accepte les critiques et évoluant vers le drame italien en délaissant les règles d'Aristote, il fait jouer avec plus de succès Belisario en 1734.
Il écrit ensuite plusieurs tragédies mais il se rend vite compte que sa vraie voie est celle de la comédie : il combinera plusieurs influences dont celle de la commedia dell'Arte et de Molière et produira sa première véritable oeuvre en 1738 avec l'Uomo di mondo.
Il ne cessera d'écrire en parcourant l'Italie et s'installera enfin à Venise : nommé directeur du théâtre Sant'Angelo, il en devient l'auteur attitré et abandonne définitivement le barreau. Par son talent, il fondera la comédie italienne moderne avec des oeuvres comme Momolo Cortesan (qui reste en partie improvisée) ou La Donna di garbo en 1744 (La brave femme - première comédie entièrement rédigée.)
En 1757 une polémique l'oppose au traditionalisme de Carlo Gozzi qui critique dans ses fiabe le réalisme dangereux des comédies de Goldoni. Il est également critiqué par les partisans du théâtre baroque comme Chiari dont le théâtre bouffon et poétique conquiert les spectateurs. Lassé par ces querelles et marqué par la désaffection du public, il accepte en 1761 l'invitation à venir travailler à Paris que lui font les comédiens du Théâtre des Italiens. Ses dernières pièces italiennes, Le Baruffe chiozzotte (Baroufe à Chioggia) et Una delle ultime sere di Carnovale (Un des derniers soirs de Carnaval), sont représentées à Venise au début de 1762.
En 1762, il gagne la France : adopté à la Cour (il enseigne l'italien aux princesses royales) et nommé à la tête du Théâtre des Italiens à Paris, il écrit la plupart de ses pièces en français. Très apprécié par le public français, il écrit en particulier le Bourru bienfaisant, à l'occasion du mariage de Louis XVI et de Marie-Antoinette : la pièce est représentée à la Comédie-Française en 1771. Le roi lui accordera une pension que suspendra la Révolution avant qu'elle ne soit rétablie pour sa veuve par la Convention comme le demandait Marie-Joseph Chénier.
Pendant plusieurs années, de 1784 à 1787, il écrit en français ses Mémoires Pour servir à l'histoire de sa vie et celle de son théâtre et meurt à Paris le 6 février 1793.
Au total Carlo Goldoni a écrit en 20 ans plus de 200 pièces d'importance diverse et dans différents genres : tragédies, intermèdes, drames, livrets d'opéra ou saynètes de Carnaval ; mais ce sont ses comédies, écrites après 1744, qui assurent sa célébrité.
Carlo Goldoni a transformé la comédie italienne par ses productions plus que par ses écrits théoriques (Il Teatro comico 1750). Il a su garder le dynamisme de la commedia dell'arte et le jeu des masques en les associant à la comédie d'intrigue et en recherchant un certain réalisme dans la représentation des comportements. En Italie, il se heurtera aux choix esthétiques de ses confrères : il sera moqué par le dramaturge traditionaliste Carlo Gozzi, qui condamne son réalisme dangereux, et également critiqué par les partisans du théâtre baroque comme Chiari avec son théâtre bouffon et poétique. Ces oppositions et la désaffection du public le conduiront d'ailleurs à l'exil en France.
Il se proclamera toujours admirateur de Molière en reconnaissant ne pouvoir égaler son génie. Il s'en différencie cependant par la légèreté des thèmes et par l'absence de pessimisme. Son oeuvre est en effet marquée par sa confiance dans l'homme et son approche humaniste défend les valeurs de l'honnêteté, de l'honneur, de la civilité et de la rationalité. On peut également le rapprocher pour certains thèmes du théâtre de Marivaux.
Les personnages qu'il a créés ne sont ni des abstractions vertueuses ni des monstres immoraux mais des représentants ordinaires du peuple et de la bourgeoisie. Ce regard amusé et moqueur sur les classes sociales dans un monde qui change fait toujours le charme de ses comédies qui s'inscrivent aussi dans le courant des Lumières en luttant contre l'intolérance et les abus de pouvoir. Une remarque est cependant nécessaire : dans ses pièces italiennes, Goldoni n'aborde jamais les sujets touchant l'Église et la religion alors que ses comédies en français ont souvent un ton anticlérical et critiquent l'hypocrisie des moines et du clergé.
Les pièces italiennes sont écrites en toscan littéraire, à la base de l'italien moderne, ou en dialecte vénitien selon les moments et les lieux où elles ont été écrites.
L'époque moderne a redécouvert les oeuvres de Carlo Goldoni et des mises en scène brillantes ont marqué les mémoires comme celle, hyperréaliste, de La Locandiera par Visconti en 1952, reprise à Paris en 1956 ou comme les spectacles inventifs de Giorgio Strehler au Piccolo Teatro de Milan repris plusieurs fois au Théâtre de l'Odéon, à Paris (en particulier Arlequin serviteur de deux maîtres de 1977 à 1998).
Les pièces de Goldoni sont toujours régulièrement jouées aujourd'hui par de nombreuses troupes.
Un des théâtres de Venise porte aujourd'hui le nom de Teatro Carlo Goldoni.
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Les meilleures citations de Carlo Goldoni.
Qui n'a pas quitté son pays est plein de préjugés.
Quand une femme est en colère, quatre petits baisers suffisent pour la consoler.
Si les Français perdent une bataille, une épigramme les console ; si un nouvel impôt les charge, un vaudeville les dédommage ; si une affaire sérieuse les occupe, une chansonnette les égaye (...).
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Génie de la couture, on lui a donné un paradis sur Terre pour sa naissance , Venise.