Criminel, Hors-la-loi (Crime, Justice).
Italien, né le 31 janvier 1933 et mort le 13 juillet 2016
Enterré (où exactement ?).
Bernardo Provenzano (31 janvier 1933 à Corleone en Sicile - 13 juillet 2016 à Milan (Lombardie) ) est un membre dirigeant de la mafia sicilienne. Il est un ancien chef suprême de la Cosa Notra sicilienne et considéré comme l'un des plus grand mafieux du XXe siècle par certains.
Son surnom « Binnu u tratturi » (du sicilien qui signifie « Binnie le tracteur ») vient d'après des informateurs qu'« il tond les gens ». Son autre surnom est « le comptable » pour sa capacité à diriger de manière plus subtile et discrète son empire du crime que ses prédécesseurs, beaucoup plus violents, notamment Toto Riina.
Né à Corleone le 31 janvier 1933 dans une famille d'agriculteurs, troisième de sept enfants, en quittant l'école à 10 ans sans finir sa primaire, il entre dans la mafia vers la fin de l'adolescence en volant du bétail et des denrées alimentaires pour le compte d'un boss local. À cette époque, Michele Navarra est à la tête des Corleonesi. Mais Provenzano devient un proche de Lucciano Leggio. Réformé du service militaire en 1955 en raison d'un « profil inadapté », il continue son petit business de boucherie clandestine. Navarra et Leggio vont rentrer en conflit vers la moitié des années 1950. En 1956, il participe à son premier règlement de compte à main armé, qui lui laissera une blessure à la tête et une mise en examen, la première de la centaine de procédures pénales qui seront engagées à son encontre. En août 1958, Provenzano est un des 14 tueurs qui ont tendu un guet-apens pour tuer Michele Navarra. Leggio prend la tête de la famille et les cinq années suivantes, Provenzano aide Leggio à éliminer beaucoup des membres de la famille de Navarra
En mai 1963, Provenzano est accusé du meurtre d'un parrain, Paolo Streva et association mafieuse. Il décide de rentrer dans la clandestinité. il ne cherche pas à fuir la police mais la vendetta mafieuse. La même année, Leggio dit de Provenzano « Il tire comme un dieu, mais il a une cervelle d'oiseau. »
C'est donc en 1963 que les forces de police perdent sa trace. Dés lors, il est en fuite comme la plupart des Corleonesi. De lui on ne connaissait qu'une photo prise en 1959 et son surnom « Binu u'tratturi » qu'on peut traduire par « Nanard le tracteur ». Un de ses complices, lors d'un massacre survenu en 1969, avait expliqué ainsi l'apparition de ce sobriquet « C'est mon frère qui l'a surnommé ainsi en raison de sa capacité à tuer. Il labourait véritablement partout où il passait. Il était comme Attila, après lui, l'herbe ne repoussait plus ».
La clandestinité ne l'empêche pas de gravir les échelons de Cosa Nostra, alors la plus puissante des mafias italiennes. Au début des années 1970, il gagne la confiance de Toto Riina, qui comme lui à appartenu initialement à la bande de Luciano Liggio, tous de Corleone. Ce dernier est envoyé en prison pour le meurtre de Navarra en 1974. De fait, Riina devient la patron de la famille Corleone et Provenzano son bras-droit. Ensemble, ils vont prendre le contrôle du crime organisé sur l'île, percevant des commissions, via différents prête-noms et société écran, sur les travaux publics, le trafic de drogue et d'armes. Mais pour établir leur position dominante, il leur faut faire le ménage à fond au sein des autres familles. C'est ainsi qu'ils déclenchent une véritbles guerre des clans, qui se soldera par des dizaines de victimes, tout en soutenant la carrière politique de Vito Ciancimino, futur maire de Palerme, qui deviendra leur garant dans les sphères du pouvoir local et au-delà et qui deviendra en 1992 le premier politicien à être condamné suite aux révélations de Tommaso Buscetta).
Alors qu'on le croit mort ou en fuite loin de l'Italie, il se terre tout simplement dans la région de Palerme, et c'est presque naturellement qu'il succède à Toto Riina en 1993, un des principaux instigateurs des assassinats des juges Paolo Borsellino et Giovanni Falcone. Ses principaux rivaux tombent à leur tour : Leoluca Bagarella en 1995 et Giovanni Brusca en 1996. Sous sa tutuelle, Cosa Nostra continue sa stratégie de bras de fer avec l'État, dont la mafia souhaite qu'il adoucisse le régime d'incarcération extrêmement dur (le 41-bis), dont sont l'objet les membres les plus violents et influent de la mafia.
Y'a-t-il eu à cete période une tentative de « negociation » souterraine entre l'État et la mafia? Ni les juges, ni les historiens n'ont fait toute la lumière sur ces faits. Il se pense suffisamment puissant pour faire réapparaître, en 1992, sa femme et ses enfants à Corleone, le berceau de la famille. Puis, en 1994, il redonne lui-même signe de vie en envoyant une lettre dans laquelle il désigne ses avocats, à l'occasion d'un procès dans lequel il est impliqué; Les autorités perçoivent cela comme une provocation.
La traque reprend de plus belle, même si il faut attendre encore près de 15 ans pour parvenir à son arrestation. Mais l'étau se resserre. En octobre 1998, à l'issue d'une enquête de deux ans ayant abouti à une dizaine d'arrestation de mafieux présumés, policiers et magistrats se disent persuadés que « Provenzano dirige toujours la mafia et contrôle toujours les appels d'offres concernant la Sicile ». Grâce au silence, la fameuse omerta, de certains habitants de l'île, à un système de communication, par des messagers qui sillonent les collines de Sicile à la nuit tombée, et au manque de volonté de certains service de police, Provenzano dirige son empire depuis une cabane isolée, une ancienne bergerie de la région de Corleone. son visage était ignoré de la plupart de ses collaborateurs des clans corleonais. Un portrait-robot avait pu être établi en 2005 grâce aux témoignages des médecins d'une clinique à Marseille, où il avait été soigné plusieurs semaines et où son ADN vait pu être prélevé fin 2003.
Après des remontées de filières criminelles entre la Belgique et l'Italie entre 2003 et 2006, Provenzano a finalement été arrêté le 11 avril 2006 dans une ferme à Montagna dei Cavalli, à trois kilomètres de Corleone en Sicile par Renato Cortese, chef de la police palermitaine affectée à la traque des chefs mafieux, après une traque de 8 ans.
Inculpé dans des centaines de procédures pénales, il a été cité dans de nombreux procès antimafia depuis le début des années 1980 par les « repentis ».
Âgé de 74 ans, il a été condamné par contumace et douze fois à la réclusion criminelle à perpétuité, notamment pour son rôle de commanditaire dans les assassinats des juges antimafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino en 1992.
Le 28 mai 2007 le procès des deux derniers chefs de la mafia sicilienne, Bernardo Provenzano et Toto Riina a commencé devant la cour d'assises de Palerme. Les faits remontent à 1969 et concernent une tuerie dans laquelle six hommes de Cosa Nostra avaient trouvé la mort à Palerme.
Bernardo Provenzano est accusé d'être l'un des acteurs directs de la fusillade survenue le 10 décembre 1969 et connue comme le « massacre de Viale Lazio », qui permit au clan des Corléonais de Provenzano et de Toto Riina d'éliminer plusieurs chefs rivaux. Les Corléonais devaient prendre définitivement le pouvoir au sein de Cosa Nostra au début des années 1980, après une guerre des clans qui fit plusieurs centaines de morts à Palerme.
Fin 2009, le général Mario Mori, ex-chef du Raggruppamento operativo speciale des carabinieri puis directeur du SISDE (it), fut inculpé, étant accusé d'avoir délibérément retardé la capture de Provenzano. Ce procès est lié de près aux révélations faites par Massimo Ciancimino, le fils de l'ex-maire de Palerme. Condamné à plusieurs peines de perpétuité, reclus, sans télévision ni radio, dans diverses prisons de haute sécurité d'Italie, Provenzano décline. En 2011, on lui détecte un cancer de la vessie, en 2012, il tente de se suicider en s'étouffant dans un sac plastique. Des images d'une caméra de surveillance difusée en 2013 à la télévision le montrent dans une totale confusion mentale alors qu'il a exceptionnellement été autorisé à rencontrer des membres de sa famille. Mais jamais l'État, malgré plusieurs demandes d'avocats, ne voudra adoucir son régime carcéral.
Bernardo Provenzano est mort le mercredi 13 juillet 2016 dans un hôpital pénitentiaire de Milan (Italie) d'un cancer de la vessie.
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