Antoinette Fouque

 
Antoinette Fouque
1936 - 2014
 

Éditrice, Femme d'affaire, Politologue, Scientifique (Politique).

Nationalité française Française, née le 1er octobre 1936 et morte le 20 février 2014

77 ans Morte à l'âge de 77 ans (de quoi ?).

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Biographie

Antoinette Fouque, née le 1er octobre 1936 à Marseille, et morte à Paris le 20 février 2014 est une militante pour l'émancipation des femmes, psychanalyste, éditrice, essayiste, politologue et femme politique française. Avec des femmes du MLF, elle a lancé les éditions des femmes et créé la collection littéraire « Bibliothèque des voix ».

Antoinette Fouque est née d'un père corse, militant syndicaliste, communiste et libertaire et d'une mère italienne, émigrée pour cause de misère, dans un quartier populaire de Marseille.

Après des études à Aix-en-Provence, elle se marie et rejoint Paris pour des études de Lettres à la Sorbonne. En 1966, elle s'inscrit à l'EPHE en vue d'une thèse sur les avant-gardes littéraires ; c'est au séminaire de Roland Barthes qu'elle rencontre alors Monique Wittig.

Elle donne naissance à une fille, Vincente, en 1964. Cela contribue à lui faire prendre conscience des difficultés qui s'imposent aux femmes dès lors qu'elles sont mères et mariées.

Sa doctrine psychanalytique est originale dans la mesure où elle est fondée sur une psychanalyse qui prend à revers la lecture de Freud qui n'envisage lui, comme Lacan qu'une seule libido, d'essence masculine, et pose de manière inédite la question des femmes et du corps dans la théorie psychanalytique : dans une critique du phallocentrisme des thèses freudiennes, elle propose l'existence d'une libido spécifiquement féminine « située à un stade génital post-phallique », de type oral-vaginal, opposée à la génitalité masculine phallique-anale, une « libido utérine » ou « libido femelle » qu'elle nomme « libido 2 » puis, dans les années 2000, « libido creandi ».

Antoinette Fouque s'oppose à l'idée que les femmes sont des hommes inachevés et pose d'ailleurs que la femme peut « avoir un phallus, ou être le phallus ». Elle voit dans la réduction freudienne du désir féminin comme « envie de pénis », un écran à ce qu'elle nomme l'« envie d'utérus » chez les garçons, à la source de la misogynie, induisant selon elle « dans tous les champs, les violences réelles et symboliques infligées aux femmes ». Cette dimension d'analyse politique intégrée à l'approche clinique de la psychanalyse caractérise ce nouveau « champ épistémologique en sciences des femmes » baptisé par Antoinette Fouque « féminologie ».

Selon Elisabeth Roudinesco, elle rencontre Jacques Lacan, suit une partie de ses séminaires dès 1969, commence une analyse avec lui puis exerce comme psychanalyste, à partir de l'année 1971, sans appartenir à l'École freudienne de Paris. En 1972, au départment de psychanalyse de Vincennes, elle participe avec des femmes du MLF à une « UV sauvage » sur la sexualité féminine animée par Luce Irigaray, avec qui elle entre aussi en analyse.

En 1977, Serge Leclaire propose à Jacques Lacan de tenir un séminaire dans le cadre de l'École freudienne de Paris avec Antoinette Fouque, ce que Lacan refuse. En 1983, elle quitte la France et s'exile aux États-Unis où elle pratique la psychanalyse auprès de patients français et canadiens.

Dans son enquête publiée en 2009 par la Revue XXI, « La prêtresse femme ne dit pas tout », Juliette Joste, éditrice et journaliste, écrit que « tout en animant Psychépo, Antoinette s'est instaurée psychanalyste ». Juliette Joste estime que « pour beaucoup, la confusion des registres est inacceptable : un analyste n'accepte pas de cadeaux, et ne part pas en vacances avec ses patients », ce qui est qualifié dans le même article de « manipulation totalement non déontologique » par Annette Lévy-Willard, journaliste à Libération et militante historique du MLF, d' « escroquerie analytique » par l'écrivain Philippe Sollers et de « détournement de biens politiques » par Claudine Mulard, militante historique du MLF et journaliste au Monde. Cet article apparaît à Antoinette Fouque comme « une avalanche de rumeurs folles, d'affects et de passions, de fictions et de fantasmes ».

Elle affirme qu'« il y a deux sexes », titre de son premier recueil. Elle s'étonne du machisme ambiant dans les milieux intellectuels et militants, et c'est ce constat qui est à l'origine de son engagement au MLF. Dès 1968, elle participe, aux côtés de Monique Wittig, écrivain et théoricienne féministe, à l'un des nombreux groupes qui finissent par converger en 1970 pour créer le Mouvement de libération des femmes, dont les origines sont débattues et dont on fait remonter l'acte fondateur, par convention, à une manifestation d'une douzaine de femmes « à la mémoire de la femme du soldat inconnu » sous l'Arc de triomphe, le 26 août 1970. Le Mouvement de libération des femmes ne se veut ni une organisation, ni une association (pas de carte, pas de bureau d'élus, pas de représentante), mais un lieu de discussions et de prises de parole individuelles de femmes entre elles, le collectif étant non-mixte.

En avril 1971, elle signe le Manifeste des 343 pour le droit à l'avortement. Au sein du MLF, elle anime la tendance « Psychanalyse et politique », un lieu de réunion et de paroles luttant pour la libération des femmes dans une perspective à la fois psychanalytique et révolutionnaire. Cette articulation de l'inconscient et de l'histoire - psychanalyse et politique- a fait la spécificité d'une partie du mouvement français.

Pour Antoinette Fouque, « le mouvement de libération des femmes est un mouvement qui s'attaque à l'omnipotence d'une culture phallocentrée, c'est-à-dire qu'il fallait déconstruire . »

En octobre 1979, Antoinette Fouque enregistre une association MLF loi de 1901 dont elle est présidente et en novembre 1979, dépose la marque et le sigle MLF à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) - déclarant a posteriori qu'elle désirait le protéger d'une récupération partisane ou d'un usage commercial à une époque où celui-ci était « abandonné » afin de le protéger à un moment où le « mouvement était menacé d'émiettement ou de détournement par les partis ». De nombreuses militantes du MLF protestent contre cette appropriation du Mouvement par un seul groupe et sans que les autres aient été consultés ; ceci déclenche une polémique importante relayée par les médias, et entraîne la scission définitive entre la tendance Psychépo (MLF déposé) et la majorité des militantes. Dénonçant cette « appropriation abusive », Simone de Beauvoir signe la préface de Chroniques d'une imposture, du Mouvement de Libération des Femmes à une marque commerciale. Pour Catherine Rodgers, spécialiste de la théorie féministe et d'écrivains français contemporains, « la querelle, qui représente un des événements les plus pénibles de l'histoire du mouvement, a certainement entaché le travail de Psych et Po, et le nom de son animatrice. »

En octobre 2008, plusieurs historiens dont Michelle Perrot, spécialiste de l'histoire des femmes, ainsi que des militantes historiques du MLF, s'expriment publiquement dans Libération, Le Monde, Le Figaro, L'Humanité, et critiquent le fait qu'Antoinette Fouque organise un prétendu « quarantième anniversaire du MLF », alors que c'est, selon ces militantes, la fusion de son groupe avec de nombreux autres courants et groupes de femmes qui, deux ans plus tard en 1970, a fait surgir le MLF.

Dans son article Le féminisme pour les nuls paru dans l'édition du 10 octobre 2008 du quotidien Le Monde, Caroline Fourest parle d'un « canular médiatique » et affirme: « Cette date ne correspond à rien... si ce n'est à l'anniversaire d'Antoinette Fouque. Rappelons cette vérité simple: personne n'a fondé le Mouvement de libération des femmes. » Le 15 décembre suivant, le Monde publie une réponse d'Antoinette Fouque qui maintient et précise sa version des faits : « c'est bien un jour d'octobre 1968 que le MLF est né. Le 1 octobre, Monique Wittig, Josiane Chanel et moi-même, nous avons proposé pour la première fois une réunion entre femmes. Nous venions d'un comité d'action culturelle (le CRAC) créé en mai 1968 dans la Sorbonne occupée ». Antoinette Fouque affirme que « faire de l'année 1970, l'année zéro du MLF » revient à substituer « la reconnaissance du MLF par les médias [...] à sa naissance réelle ».

En décembre 2008, la revue ProChoix n 46 enquête sur la controverse historique avec un dossier « MLF, Le Mythe des origines » qui contredit la version d'Antoinette Fouque : « Le mouvement de libération des femmes n'a jamais été structuré comme un parti ou une organisation politique. Il ne saurait y avoir de fondation d'un mouvement, par définition multiforme et ouvert. » Ce numéro comprend un entretien inédit avec Monique Wittig, réalisé par la militante et sociologue Josy Thibaut en 1979, et portant sur les débuts du Mouvement : « [...]j'étais la seule à penser à un mouvement de libération des femmes à ce moment-là, c'est pour ça que je devrais revendiquer le MLF. Attends, je vais le dire, pour que ce soit polémique, et pour dire après pourquoi ça me paraît si injuste, pourquoi ça n'a pas de sens... ».

Selon l'historienne Bibia Pavard, auteur de Les Éditions des femmes : histoire des premières années, 1972-1979, « tout le monde, historiens comme acteurs, s'accorde à faire commencer l'histoire du Mouvement de Libération des Femmes en 1968. Il naît dans le sillage de la révolte de Mai, et pourtant il s'inscrit contre lui.». Cette historienne définit cependant l'emploi du terme MLF comme « l'ensemble des femmes qui s'engagent politiquement dans la lutte des femmes au sein de divers groupes et qui forment un mouvement à partir de 1970, mouvement dont elles reconnaissent faire partie ». Sylvie Chaperon, également historienne, déplore quant à elle « la vision mythique d'un MLF surgi tout armé du néant perdurant dans l'historiographie», estimant que « les années 1960, et plus généralement celles qui séparent l'après-guerre de la naissance du MLF, forment un espace matriciel, le lieu où s'opère une lente et discrète gestation ». Cette spécialiste de l'histoire du féminisme situe « la naissance du MLF... du printemps à l'automne 1970 » et écrit que « 1970 est le 1968 des femmes ». Pour Jacqueline Feldman, militante historique du Mouvement, « le MLF est né en 1970 de plusieurs groupes indépendants. Ce qui a fait le mouvement de libération des femmes, c'est la diffusion soudaine, imprévue, imprévisible d'une sensibilité sociale... Aucune personne déterminée ne peut donc être à son origine ».

Lectrice aux éditions du Seuil, elle devient elle-même éditrice ; ses engagements pour l'émancipation des femmes l'entraînent à mener de nombreuses activités dans le domaine de l'édition. Estimant que le milieu intellectuel français était très machiste et que les femmes y étaient sous-représentées, notamment chez les écrivains, et considérant les femmes comme un « peuple sans écriture » elle oeuvre pour ouvrir le monde du livre et de l'écrit aux femmes.

En 1972, avec de nombreuses militantes du Mouvement de libération des femmes, et grâce au financement de la mécène Sylvina Boissonnas, elle-même réalisatrice et productrice de films marquants de la Nouvelle Vague, elle lance les Éditions des femmes. Suivront des librairies du même nom à Paris (1974), Marseille (1976) et Lyon (1977). Elle s'occupera également de la collection de livres audio « Bibliothèque des voix » (1980). Elle participera également à des journaux, Le Quotidien des Femmes (de 1974 à juin 1976) et Des femmes en mouvements, mensuel (13 numéros de décembre 1977 à janvier 1979) puis hebdomadaire de 1979 à 1982.

Elle crée différents organismes tels que l'Institut de recherches en sciences des femmes en 1980, le Collège de Féminologie en 1978, l'Alliance des Femmes pour la Démocratie (AFD) et l'Observatoire de la misogynie en 1989, enfin le Club Parité 2000 en 1990. Les activités de librairie renaissent avec un centre « espace des femmes » à Paris.

Docteure en Sciences Politiques, directrice de recherches à l'Université Paris 8 depuis 1994, elle est membre de l'Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes depuis 2002.

Antoinette Fouque se présente aux élections européennes de 1994 sur la liste Énergie radicale de Bernard Tapie. Élue radicale de gauche au Parlement européen de 1994 à 1999, elle a siégé aux Commissions des Affaires étrangères, des Libertés Publiques et des Droits des femmes (vice-présidente).

Antoinette Fouque meurt dans la nuit de mercredi à jeudi 20 février 2014 à Paris à l'âge de 77 ans (annonce faite le vendredi 21 février 2014 au soir par "ses amies du MLF").

Source : fr.wikipedia.org  

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Fiche d'identité

Identité

  • Nom complet : --
  • Nationalité (à sa mort) : Française Drapeau francais
  • Nationalité (à sa naissance) : --
  • Sexe : Féminin

Domaines d'activité

Noms

  • Nom usuel : Antoinette Fouque
  • Nom complet : --
  • Prénom : Antoinette
  • Noms dans d'autres langues : --
  • Homonymes : 0 (aucun)
  • Nom de famille : Fouque
  • Pseudonyme : --
  • Surnom : --
  • Erreurs d'écriture : --

Naissance

  • Signe astrologique du zodiaque : --
  • Signe astrologique chinois : --

Décès

  • Âge de mort : 77 ans
  • Cause de mort : --

Obsèques

  • Date des obsèques : --
  • Lieu de sépulture : --
  • Type de funérailles : --

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