Homme politique (Politique).
Enterré (où exactement ?).
André Mba Obame, homme politique gabonais, né le 15 juin 1957 à Medouneu, chef-lieu du département du Haut-Komo dans le nord du Gabon et mort le 12 avril 2015 à Yaoundé au Cameroun.
Plusieurs fois ministre sous la présidence d'Omar Bongo Ondimba, il se présente comme indépendant à l'élection présidentielle de 2009 à la mort de celui-ci, et arrive en seconde position derrière Ali Bongo Ondimba selon les résultats officiels. Il conteste la régularité de l'élection et revendique la victoire, puis se proclame président le 25 janvier 2011, ce qui lui vaut d'être accusé par le gouvernement pour haute trahison. Malade depuis plusieurs années, André Mba Obame est décédé le 12 avril 2015 à Yaoundé.
Né le 15 juin 1957 à Médouneu dans le département du Haut-Komo, André Mba Obame a fait ses études primaires à l'école catholique de Medouneu. Il poursuit ses études secondaires au petit séminaire Saint-Kizito d'Oyem, au Séminaire Saint Jean à Libreville puis au lycée national Léon Mba. Diplômé de l'Université Laval et de l'Université Panthéon-Sorbonne, il est docteur en science politique.
Victime d'une sciatique paralysante et d'un accident vasculaire cérébral, André Mba Obame a parcouru de nombreuses capitales pour suivre un traitement adapté.
En 1984, alors âgé de 27 ans, et après avoir été l'un des principaux animateurs de l'opposition gabonaise à Paris (Mouvement de redressement national MORENA) il est reçu en audience le jour de son retour au Gabon par Omar Bongo Ondimba, président de la République gabonaise, qui l'intègre dans son cabinet. André Mba Obame n'a jamais intégré la fonction publique.
Mais, il jouera tout de même un rôle majeur dans la vie politique du pays, il se rapproche d'Ali Bongo Ondimba qui envisageait déjà de constituer le groupe des « Rénovateurs » au sein du Parti démocratique gabonais du président.
Après la conférence nationale de 1990 qui voit l'instauration officielle du multipartisme au Gabon, il rentre au gouvernement et prend successivement les portefeuilles du ministère de l'Agriculture, celui des Droits de l'Homme et des Relations avec les Assemblées. En 1991, il quitte le Gouvernement pour des raisons constitutionnelles, la constitution gabonaise interdisant à tout Gabonais âgé de moins de 35 ans d'occuper des fonctions ministérielles.
En 1996, il est élu député du premier siège du département du Haut-Komo.
Son retour au gouvernement intervient en 1997, aux fonctions de ministre des Relations avec les Institutions constitutionnelles, porte-parole du gouvernement.
En février 1999, à la suite de l'élection présidentielle de 1998 et au remaniement gouvernemental qui s'ensuit, il est nommé ministre de l'Éducation nationale, porte-parole du gouvernement jusqu'en janvier 2002, date à laquelle il occupe les fonctions de ministre de la Solidarité nationale, des Affaires sociales et du Bien-être.
Après l'élection présidentielle de 2005, il arrive au ministère de l'Intérieur, de la Sécurité et de l'Immigration. Son passage dans ce département s'illustre par l'attaque du siège de l'Union du peuple gabonais (UPG) de Pierre Mamboundou le 21 mars 2006, qu'il justifie par la recherche d'armes de guerre, l'arrestation des leaders de la société civile le 30 décembre 2008 et la répression des manifestations syndicales. Il est également fortement critiqué par la presse après avoir proposé de vendre à la Guinée équatoriale l'île de Mbiané (inhabitée mais donnant potentiellement accès à des réserves de pétrole), revendiquée par celle-ci depuis 1972.
À la suite de la mort du président Omar Bongo Ondimba, le 8 Juin 2009, Mba Obame affirme que la succession présidentielle suivrait strictement la voie constitutionnelle, contrairement « aux plans machiavéliques attribués à une personne ou à une autre, en particulier au ministre de la Défense », en référence aux fortes suppositions d'une succession d'Ali Bongo à son père.
Dans le nouveau gouvernement nommé le 19 Juin 2009, il est placé au poste de ministre de la Coordination et du Suivi de l'action gouvernementale. Jean-François Ndongou lui succède au ministère de l'Intérieur le 24 juin.
Peu après la nomination d'Ali Bongo comme candidat du PDG, André Mba Obame prononce un discours à l'hôpital Quiron (Espagne) là même où le défunt président était hospitalisé. Dans ce discours du 17 juillet 2009, intitulé « Appel de Barcelone », il se porte candidat à l'élection présidentielle anticipée du 30 août 2009. Il déclare qu'après 25 ans d'apprentissage et de collaboration étroite aux côtés d'Omar Bongo Ondimba, il savait avoir été préparé à la tâche.
Le 23 juillet 2009, comme 3 autres ministres candidats, André Mba Obame n'est pas reconduit dans ses fonctions ministérielles.
Aux élections, Mba Obame arrive officiellement second. Il ne reconnaît pas les résultats et revendique la victoire.
Il fonde l'Union nationale (UN) le 20 avril 2010, un nouveau parti d'opposition né de la fusion de trois partis :
► le Mouvement africain de développement (MAD) de Pierre Claver Zeng Ebome avec Jean Eyéghé Ndong, ancien Premier ministre ;
► le Rassemblement national des républicains (RNR), Jean Ntoutoume Ngoua;
► l'Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD) avec Zacharie Myboto, Bruno Ben Moubamba, Casimir Oyé Mba et Paulette Missambo.
La nouvelle formation politique est présidée par Zacharie Myboto. André Mba Obame et Gérard Ella-Nguéma en occupent respectivement le secrétariat exécutif et le secrétariat exécutif adjoint. Tous ses autres hauts dirigeants (Zeng-Ébome, Éyéghé-Ndong, Ntoutoume-Ngoua, Ben-Moumbaba, Casimir Oyé Mba) occupent des postes de vice-président.
La diffusion sur France 2, les 9 et 16 décembre 2010, du documentaire Françafrique de Patrick Benquet réveille les accusations de fraude électorale : André Mba Obame aurait gagné l'élection présidentielle de 2009 avec 42 % des voix contre 37 % pour Ali Bongo Ondimba.
Le 25 janvier 2011, disant prendre exemple sur Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l'élection présidentielle ivoirienne de 2010, ainsi que sur la révolution tunisienne de 2010-2011, André Mba Obame, dans un discours diffusé sur sa chaîne de télévision privée TV+, revendique à nouveau la victoire aux élections, s'autoproclame président de la République, prête serment à la Constitution et forme son gouvernement Le gouvernement d'Ali Bongo réagit en estimant qu'il avait "violé gravement" la Constitution et le poursuivant pour "crime de haute trahison".
Obame et son gouvernement se réfugient le même jour dans les bâtiments du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Libreville, et réclament la reconnaissance de leur légitimité par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Le ministre de l'Intérieur d'Ali Bongo, Jean François Ndongou, annonce la dissolution du parti Union Nationale ; en outre, Mba Obame devrait perdre son immunité parlementaire et être jugé. Les opposants sortent finalement du PNUD le 27 février et regagnent leurs domiciles.
En 2011, il doit être opéré pour une « sciatique paralysante et hyperalgique », son médecin personnel dénonce un empoisonnement. L'accusation est réitérée par son directeur de cabinet, Mike Jocktane, qui affirme avoir été empoisonné lui aussi.
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