Enterré (où exactement ?).
Alexandre II (en russe : Александр II Николаевич) (Moscou, 29 avril 1818 – Saint-Pétersbourg, 13 mars 1881), empereur de Russie (3 mars 1855 – 13 mars 1881), dit « le Libérateur ». Il est également grand-duc de Finlande et roi de Pologne jusqu'en 1867, date à laquelle la Pologne est formellement annexée par l'Empire russe.
Il est principalement connu pour ses réformes, notamment l'abolition du servage. Malgré les grandes réformes libérales mises en place, il est assassiné, le 1er mars 1881 (13 mars 1881 dans le calendrier grégorien), lors d'un attentat organisé par le groupe terroriste russe Narodnaïa Volia.
De son nom d'état civil Alexandre Nikolaïevitch Romanov (en russe : Александр Николаевич Романов), le grand-duc Alexandre de Russie naît le 29 avril 1818 à Moscou. Il est le fils aîné du grand-duc Nicolas Pavlovitch, frère de l'empereur régnant, Alexandre Ier, et de la grande-duchesse Charlotte de Prusse. À la mort d'Alexandre Ier, le 1er décembre 1825, son père monte sur le trône et devient empereur sous le nom de Nicolas Ier. Alexandre, alors âgé de sept ans et demi, devient tsarévitch.
Dans son enfance, il est baigné des convictions et de l'esprit réactionnaires qui prédominent dans les milieux dirigeants de la Sainte-Alliance. Après l'échec de l'insurrection décabriste le 14 décembre 1825 et durant les trente années où il est le prince héritier, l'atmosphère de Saint-Pétersbourg n'est guère favorable au développement intellectuel ni à l'innovation politique. Le gouvernement décourage la liberté de pensée et l'initiative personnelle. La censure est très sévère et toute critique des autorités considérée comme un crime.
Dès l'âge de six ans, on a confié son éducation au capitaine Karl Karlovitch Mörder (ru), ancien combattant des guerres de 1805 et de 1807 qui s'efforce d'inculquer à son jeune élève le courage et la discipline militaire. Plus tard, sous la supervision du poète libéral Vassili Joukovski, il reçoit l'éducation stricte que tous les jeunes Russes de bonne famille reçoivent : une solide culture générale et surtout une maîtrise de plusieurs langues européennes : russe, polonais, français, anglais, allemand… Prince athlétique et cultivé, aux idées libérales et germanophiles, il n'éprouve cependant aucun intérêt pour les affaires militaires, au grand regret de son père.
En 1837, il entreprend deux « voyages d'étude », le premier, de sept mois, l'emmène dans la Russie d'Europe. Il rentre à Saint-Pétersbourg le 10 décembre 1837. Le second en Europe occidentale se déroule en 1838. Alexandre embarque le 29 mai 1838 pour la Suède. Le périple se poursuit : Prusse, Vienne, Italie, Wurtemberg (Darmstadt), Angleterre, retour à Darmstadt…
Le 16 avril 1841 à Saint-Pétersbourg, il épouse Marie de Hesse-Darmstadt, convertie à l'orthodoxie et rebaptisée Maria Alexandrovna.
En 1845, Ivan Golovine — persécuté par Nicolas Ier — écrit toutefois dans un ouvrage très critique qu'il fait paraître à Paris :
« Le Grand-Duc Héritier Du Trône ne promet pas beaucoup, au dire des personnes qui l'ont approché de près ; mais ce ne sont pas toujours ceux qui promettent qui tiennent le plus, et son père, par la manière dont il gouverne, lui aura rendu la tâche facile. Il lui sera aisé de contenter le peuple, après un règne aussi dur. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il a bon cœur, et c'est beaucoup. Enfant encore, son père lui demanda ce qu'il eût fait des conjurés du 14 – « Je leur aurais pardonné » répondit le tzarewitsch. On lui trouve beaucoup de ressemblance avec son oncle Alexandre, ce qui parle aussi en sa faveur. Son instruction n'a pas été aussi brillante que le croit son père, qui s'est chargé de la compléter par lui-même. Il faut espérer qu'il ne réussira pas en tout à le refaire à sa façon et à son image. »
— Ivan Golovine, La Russie sous Nicolas Ier.
À la mort de son père le 2 mars 1855, il monte sur le trône sous le nom d'Alexandre II. Il est couronné ainsi que son épouse Maria Alexandrovna le 26 août / 7 septembre 1856 dans la cathédrale de la Dormition située dans le Kremlin de Moscou.
Après la guerre de Crimée en 1856, où la Russie est vaincue par la France et l'Angleterre, il tente d'adapter la monarchie russe en faisant de grandes réformes.
Après la défaite de la Russie lors de la guerre de Crimée et face à la multiplication des révoltes paysannes locales, le jeune empereur Alexandre II pense que la force et la tranquillité de l'Empire dépendent du règlement de la question agraire et en particulier de la fin du servage.
La politique menée par le tsar rencontre de grandes résistances du côté de la noblesse et six années de débats au sein de multiples commissions et comités sont nécessaires pour aboutir à l'établissement d'un nouveau statut : le 19 février 1861, Alexandre II proclame par un oukase la liberté personnelle des serfs (les paysans des domaines de l'État la possèdent déjà depuis 1858).
L'oukase règle tout d'abord le statut juridique des paysans : ces derniers deviennent des « sujets ruraux libres ». Ils ne peuvent plus être vendus, achetés ou échangés ; ils sont libres dans leur vie privée (ils obtiennent le droit d'exercer un métier, de posséder un bien, de choisir de se marier) mais, durant les deux années qui suivent l'acte de libération, les paysans restent assujettis aux anciennes corvées et obligations économiques dues au seigneur et ne peuvent se déplacer sans l'accord du pomiechtchik pendant deux ans puis sans l'accord de la commune (mir) par la suite.
Le problème le plus délicat concerne la propriété de la terre. Le paysan libéré ne devient pas propriétaire de la terre qu'il cultive. La moitié des terres revient aux paysans, le reste aux propriétaires. Chaque paysan reçoit un lot de 3,5 déciatines (environ 4 ha) mais cette concession n'est pas gratuite : il doit racheter la terre, payable en 49 annuités à l'État qui, de son côté, avance la somme aux propriétaires. L'évaluation des terres réalisée par l'administration est très favorable aux propriétaires.
Par ailleurs, les terres ne sont pas attribuées directement à chaque paysan mais à la commune paysanne (mir) qui les répartit ensuite entre les paysans.
En janvier 1864 sont créées dans les provinces et les districts des assemblées (zemstvos) élues au suffrage indirect qui reçoivent la responsabilité du budget local, de l'instruction publique, de la construction des routes et des ponts et de la création de dispensaires. En 1870, la gestion des villes est confiée à des doumas suivant à peu près le même principe que pour les zemstvos.
Ces institutions sont très imparfaites sur le plan démocratique mais, pour la première fois, une part non négligeable de la population russe est appelée à participer à la gestion des affaires au moins locales. Toutefois, après les premiers décret, l'influence du parti conservateur conduit à la publication de nouveaux décrets restreignant l'autonomie accordée initialement, faisant monter le mécontentement dans la population.
À la fin de 1864 est promulguée la réforme de la justice. « Vérité et clémence régissent la justice », tel est le sens de cette réforme. Le système judiciaire russe, qui était fort en retard, se rapproche des autres modèles européens.
La justice est désormais séparée de l'administration : l'instruction est confiée à des juges inamovibles, les débats deviennent publics et contradictoires, des avocats défendent les accusés et, pour les procès criminels, des jurys sont institués.
Des procédures d'appel sont organisées aux différents échelons : au Congrès des juges de paix pour les districts, à la Cour d'appel pour les affaires les plus graves, au Sénat pour les pourvois en cassation.
L'arbitraire ne disparaît pas pour autant : internements et déportations en Sibérie continuent à se faire sur simple décision administrative.
Alexandre II donne l'ordre à ses ministres de l'Éducation Poutiatine puis Golovnine de relever le niveau de l'instruction.
L'enseignement primaire est détaché de la tutelle de l'Église et pris en charge par les zemstvos (plus de 10 000 écoles sont ainsi créées). Les gymnases (lycées) sont divisés en deux catégories, classique et moderne, ouverts théoriquement à tous les élèves sans distinction d'origine ou de religion. Des collèges avec un seul cycle de quatre ans accueillent les enfants des milieux les moins favorisés.
Le Statut des Universités (1863) donne à celles-ci une très large autonomie et quelques franchises (les professeurs, les doyens et les recteurs sont désormais élus par leurs pairs et non plus nommés par le ministère). Elles sont désormais ouvertes à tous les jeunes gens indépendamment de leurs origines sociales à l'exception des jeunes filles.
Un mouvement initié dans l'aristocratie réformatrice conduit à la création d'écoles et d'universités privées pour jeunes filles (à Saint-Pétersbourg et Moscou), formant des infirmières et des médecins contre l'avis du pouvoir.
La réforme militaire est rendue nécessaire par la défaite de la Russie lors de la guerre de Crimée. Le ministre de la Guerre Dimitri Milioutine entend s'appuyer sur l'exemple de l'armée prussienne qui sera victorieuse, lors de la guerre franco-prussienne de 1870.
Les innovations les plus importantes portent sur le service militaire. Tous les Russes — et non plus seulement les catégories inférieures — doivent servir dans l'armée. Les conscrits sont tirés au sort avec des exemptions pour les cas sociaux et la durée du service actif est ramenée de 25 à 6 ans, le service étant abrégé pour les jeunes gens instruits.
Les autres changements importants sont introduits dans le règlement et la justice militaire : les châtiments corporels sont interdits, la qualification du corps des officiers est améliorée et des écoles militaires sont créées à cet effet.
Une nouvelle loi sur la censure voit le jour en 1865 : elle est composée en réalité d'une série de règlements particuliers qui se superposent.
La censure préalable est abolie dans les deux capitales où elle est remplacée par un système d'avertissement et dont le troisième entraîne la suppression de la publication concernée. En outre, les affaires de presse sont transférées aux tribunaux réguliers.
De ce fait, la censure exerce un pouvoir plus fort, interdisant la propagation des ouvrages écrits par les socialistes et réformistes européens. Il se met en place une contrebande via la Pologne de livres en provenance d'Allemagne, d'Angleterre, de France, de Suisse principalement et les cercles d'étudiants s'échangent secrètement les livres et journaux interdits.
Alexandre II se montre incapable de résoudre le problème que pose toute politique de changement : où s'arrêter ? Il reste très attaché à la structure impériale russe : entre 1855 et 1880, aucun progrès n'est enregistré dans la voie du constitutionnalisme et du parlementarisme ; alors que les monarchies européennes se posent la question à l'image du Royaume-Uni, principale puissance européenne.
Ainsi, après un début de règne réformateur, accueilli chaleureusement par toutes les couches de la population (le tsar est acclamé à l'Opéra le soir de la publication du décret de l'abolition du servage), on assiste ensuite à un repli sur des positions de plus en plus conservatrices qui viennent réduire fortement les ébauches de libéralisation du début du règne, ainsi qu'une forte répression envers les « esprits nouveaux » (étudiants et nihilistes) qui s'intéressent aux mouvements réformateurs venus d'Europe. Les arrestations arbitraires menées par la Troisième section de la Gendarmerie se multiplient, de nombreux intellectuels réformateurs se retrouvent emprisonnés dans la célèbre forteresse Pierre-et-Paul.
Ce n'est que vers la fin du règne que le ministre de l'Intérieur Mikhaïl Loris-Melikov, sans être vraiment libéral, estime qu'il faudrait modifier la façon de gouverner : il est hostile à tout projet constitutionnel mais estime qu'il conviendrait d'écouter l'opinion d'individus éclairés. Les projets qu'il soumet à l'empereur consistent à créer un Conseil d'Empire où siègeraient de 10 à 15 membres élus mais cet organe ne serait que consultatif. Alexandre II est décidé à accepter ce projet quand il est assassiné le 13 mars 1881.
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