Écrivain et philosophe français connu pour son roman épistolaire « Julie ou la Nouvelle Héloïse » (1761), un des plus gros tirages du XVIIIe siècle. Son élégance de l'écriture provoque une transformation significative de la poésie et de la prose françaises en les libérant des normes rigides venues du Grand Siècle. Après sa mort, son corps est transféré au Panthéon de Paris en 1794. En philosophie, « le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer ou à corrompre les mœurs ? » (1949) provoque ce qu'on appelle « l'illumination de Vincennes », où naissent les ouvrages qui inscrivent durablement Rousseau dans le monde de la pensée : le « Discours sur les sciences et les arts » (1750), le « Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes » (1755) et « Du contrat social » (1762). Sa philosophie politique est bâtie autour de l'idée que l'homme est naturellement bon et que la société le corrompt. Il est le 1er à conférer la souveraineté au peuple. En cela, on peut dire que c'est un des penseurs de la démocratie même s'il est favorable à ce qu'il nomme l'aristocratie élective ou le gouvernement tempéré. Pour lui, les systèmes politiques basés sur l'interdépendance économique et sur l'intérêt conduisent à l'inégalité, à l'égoïsme et finalement à la société bourgeoise (un terme qu'il est un des 1er à employer). Sa philosophie politique exerce une influence considérable lors de la période révolutionnaire durant laquelle son livre le « Contrat social » est « redécouvert ». Durant une partie du XXe siècle, une controverse opposera ceux qui estiment que Rousseau est en quelque sorte le père des totalitarismes et ceux qui l'en exonèrent.