J'ai fait une trouvaille chez un antiquaire brocanteur . Il s'agit du corps d'un violon dépouillé de tous ses éléments -chevalet,manche mentonnière- etc... Le marchand me dit l'avoir depuis plusieurs années et qu'il l'aurait acquis sur un marché de la brocante dans l'Est de la France prés de Lons leSaunier..
Il me précise aussi que ce violon, selon lui, a au moins 200 ans.
J'ai l'habitude de peindre des animaux sur des choses insolites et tout de suite pour symboliser le chant d'opéra ,j'ai pensé au chant du coq puis pour illustrer le son du violon ,j'ai songé à une danseuse comme dans la mort du cygne.
Je réalise donc cette oeuvre selon mon imaginaire et j'ignorais totalement la suite qui d'une énigme devient une possible réalité
J'ai en effet informé un ami ,chercheur érudit et ancien professeur d'université,qui a découvert de surprenantes hypothèses.
1/ Toussaint- louverture,fils d'un roi du Bénin dont la tribu fut déportée sur l'îlee de Saint Domingue, esclave affranchi présenté comme le pourfendeur du système colonial des Antilles en a aussi tiré profit notamment en recevant de ses maîtres une éducation artistique dont l'initiation au violon qui devint chez lui une passion bien qu'il n'en joua toujoursqu'honorablement. Il devint général en chef de l'armée de St Domingue en 1797.
2/ Le "petit rat" noir représenté est sa soeur chérie "Mouna" danseuse reconnue disparue tragiquement en mer et dont il était très proche (trop proche aurait dit le docteur Freud).
3/ Le coq n'est pas ici celui des gaulois mais celui du culte Vaudou dont la famille Toussaint était adepte. Ill faut savoir que dans ce culte de Saint Domingue et Haïti le coq sacrifié fait revenir à la vie un défuntaimé. Sa signification sur le violon devient un éclatant signe.
4/ Lors de son arrestation en France ,il est dégradé le 23 Juillet 1802 et on peut supposé que son violon a subi le même sort en étant privé de tous ses éléments de fonction.
5/ Le lieu où a été acheté ce violon. Si l'on sait que Toussaint Louverturea été enfermé de longues années au fort de Joux dans le Jura et qu'il inondait les espaces sonores de ce qui étaient devenus des "gratouillis violonistiques"avec une « banza » -sorte de violon fabriquée par lui »il n'en faut pas davantage pour conforter l'hypothèse première: Ce violon » aurait » appartenu au libérateur des esclaves Antillais.
6/ Enfin la datation précisée par l'expert pour le violon coincide bien avec cette hypothèse.
Cette histoire, si elle est vraie, mélangeant l'imaginaire ,la fiction a la réalité serait formidablement romanesque.