Sulayman ben Abd al-Malik

Biographie

Abû Ayûn Sulayman ben `Abd al-Malik (v. 674 - octobre 717) est le septième calife omeyyade. Il succède à son frère Al-Walid Ier en 715. Il est remplacé par son cousin `Umar II en 717 après un règne de deux ans et cinq mois.

À sa mort Al-Walid Ier laisse dix-neuf fils. Il avait tenté de désigner l'un d'eux, `Abd al-Azîz comme successeur : seuls Al-Hajjaj et Qutayba ben Muslim s'étaient ralliés à ce choix. Al-Hajjaj meurt peu avant Al-Walid ce qui laisse Qutayba seul opposant à la nomination de Sulayman.

Qutayba quitte Merv pour Samarkand puis envoie une délégation à Kashgar (en Chine). Cette délégation rencontre « le roi de Chine[1] ». Les envoyés arabes lui dirent que Qutayba a juré de ne pas faire demi-tour avant d'avoir foulé le sol chinois. Le roi de Chine répond alors « Eh bien, nous le dégagerons de son serment en lui envoyant un peu de terre de cette ville ». On met un peu de terre dans un coffre en or et les ambassadeurs de Qutayba reviennent à Samarkand et Qutayba peut fouler la terre qu'on lui avait apporté[2].

Qutayba craint surtout de se voir retirer la charge de gouverneur du Khorasan. Il se rebelle contre Sulayman et est tué par une flèche décochée par un de ses parents ayant changé de camp. Aussitôt Sulayman nomme un nouveau gouverneur du Khorasan[3].

En 717, Sulayman envoie Maslama ben `Abd al-Malik à la conquête de Constantinople. Théodose III étant mort, Léon III l'Isaurien lui succède en mars 717. Léon fait mine de se rendre et demande à Maslama la possibilité de ravitailler la ville. En fait il en profite pour prendre les troupes musulmanes à revers, les affament jusqu'à devoir manger les chevaux, cela dure jusqu'à la mort de Soulayman et le rappel de Maslama par `Umar II (718). Cette même année 717 Sulayman désigne son fils comme successeur[4].

Des populations turques s'étaient installées dans le Gorgan[5] elle faisaient régner un climat de terreur et de pillages. Une expédition de pacification avait été menée sous le califat de `Uthman. Les désordres reprirent, Al-Hajjaj avait même déconseillé à Qutayba de s'aventurer dans cette région. Yazîd ben al-Muhallab nommé gouverneur du Khorasan entreprend la conquête du Tabaristan[6] et du Gorgan. Les habitants du Gorgan acceptaient, chaque fois qu'une armée musulmane intervenait, de se convertir et de payer un tribut de plusieurs centaine de milliers de dirhams, mais revenaient à leurs croyances antérieures dès le départ des musulmans. Yazîd conquière ces deux régions et en tire de grandes richesses. Yazîd est ensuite nommé gouverneur de l'Irak et c'est `Abd al-Malik ben Al-Muhallab qui lui succède dans le Khorasan.

Bien qu'il eût le soutien de Sulayman, Yazîd s'était fait des ennemis à cause de ses extorsions et de ses dépenses jugées excessives. Quelques notables du Khorasan se plaignirent auprès du calife. Sulayman mourut avant d'avoir pu intervenir.

Peu avant sa mort Sulayman aurait voulu nommer un de ses fils. Ils étaient trop jeunes pour cette charge et Sulayman accepte de nommer par testament `Umar ben `Abd al-`Azîz comme successeur. Il meurt à Dabiq[7] (octobre 717)[8].

À Damas autant Al-Walid avait eu la réputation d'un bâtisseur et d'un esthète, autant Sulayman eut celle d'un amateur du harem et du plaisir, et son successeur `Umar celle d'un homme religieux. La mort de Al-Hajjaj a été ressentie comme une libération pour toutes les populations qui avaient eu à subir son autorité.

Tombe

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