Lama tibétain, exilé en 1956, figure de l'enseignement du Bouddha en Occident et accusé d'abus (notamment sexuels), auteur d'un ouvrage ayant connu un succès international, « Le Livre tibétain de la vie et de la mort », inspiré en partie du Bardo Thödol et présentant de façon complète l'ensemble des enseignements du bouddhisme tibétain.
Enterré (où exactement ?).
Sogyal Rinpoché, né en 1947 au Tibet et mort le 28 août 2019 à Bangkok en Thaïlande, est un lama tibétain exilé en 1956 ayant reçu une éducation dans la tradition nyingma du bouddhisme tibétain puis occidentale en Inde et en Angleterre. Figure de l'enseignement du Bouddha en Occident et accusé d'abus notamment sexuels. Il est l'auteur d'un ouvrage ayant connu un succès international, Le Livre tibétain de la vie et de la mort, inspiré en partie du Bardo Thödol et présentant de façon complète l'ensemble des enseignements du bouddhisme tibétain. Sogyal Rinpoché, qui a commencé à enseigner en Occident en 1974, y donne des conférences publiques ou conduit des retraites d'étude et de pratique du bouddhisme tibétain. Ses communications dans des colloques internationaux portent notamment sur l'accompagnement spirituel des mourants, mais aussi sur le bouddhisme tibétain dans le monde moderne, la recherche de la paix et de la stabilité, le bonheur et ses sources. Sogyal Rinpoché et ses disciples ont fondé les Centres Rigpa, un réseau international de centres bouddhistes dont il est le conseiller spirituel. L’organisation comprend 130 centres répartis dans 41 pays. Des accusations portées par d'anciens disciples et des journalistes alimentent des controverses sur son attitude vis-à-vis de ses proches collaborateurs ainsi que sur son mode de vie. En octobre 2016, Rigpa en France dénonce une campagne d'attaques médiatiques. En juillet 2017, Rigpa déclare cependant que les mauvais traitements n'ont pas de place dans leur communauté, et que Sogyal Rinpoché prend un temps de retraite et de réflexion, ce que le centre trouve sage, entendant chercher à clarifier la situation dès que possible. Le 11 août, il démissionne de la direction de Rigpa, la laissant à un groupe d'anciens étudiants et de lamas tibétains.
Sogyal Lakar Rinpoché est né en 1947 dans la région de Tréhor dans la province du Kham (Tibet oriental), de Péma Tséring Wangmo, sœur aînée de Khandro Tséring Chödrön, de la famille Lakar (des négociants), et de Jamga, neveu de Dilgo Khyentsé Rinpoché. Il est très tôt considéré par Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö comme une des réincarnations de Tertön Sogyal (1856-1926), un des maîtres spirituels de Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö et du 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso (selon Rob Hogendoorn, un universitaire et bouddhiste néerlandais, la mère de Sogyal serait l'unique source de cette affirmation). Le 7e Dzogchen Rinpoché est son frère, le 16e karmapa, son oncle. À l'âge de 6 mois, l'enfant est confié par sa mère à la sœur de celle-ci, Khandro Tsering Chodron, laquelle est l'épouse spirituelle d'un éminent lama tibétain, Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö. Celui-ci dès lors l’élève comme son propre fils et supervise son éducation de lama au monastère de Dzongsar.
En 1950, l'Armée populaire de libération chinoise pénètre au Tibet oriental. Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö décide de partir de son monastère de Dzongsar au cours de l'été ou de l'automne 1956. Sous prétexte d'un pèlerinage pour le Tibet Central, il part, accompagné seulement d'une cinquantaine de personnes, dont Sogyal Rinpoché et une partie de sa famille, laissant derrière eux la plupart de leurs possessions, textes et objets sacrés.
À leur arrivée à Lhassa, ils rencontrent au Potala pour la première fois le 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso. Ils continuent leur pèlerinage en se rendant à Tsourphou, Mindroling, Samyé Chimphu et Lhodrak (lieu particulièrement sacré et lié à l'histoire de Padmasambhava au Tibet), où Jamyang Khyentse présente le jeune Sogyal Rinpoché à la nature de l'esprit au cours d'une cérémonie traditionnelle, lui conférant ainsi toutes les bénédictions de la lignée et du dzogchen.
Ils arrivent fin 1956 en Inde, se rendant à Tso Péma et Bodhgaya et dans d'autres lieux sacrés du bouddhisme. Ils s'établissent finalement à Gangtok, capitale du Sikkim, à l'invitation du roi ou chögyal du Sikkim Tashi Namgyal.
Après le décès de son lama-racine, Jamyang Khyentse Chökyi Lodrö, au Sikkim en 1959, Sogyal Rinpoché continue à y étudier avec d'autres maîtres comme Khenpo Appé, Khenpo Lodrö Zangpo et Gyaltön Rinpoché. À cette époque il apprend aussi la calligraphie tibétaine avec Drungyik Tsering Tashi.
Il est élève ensuite à l'école primaire catholique de Kalimpong, l'école Saint-Augustin (en), où il apprend l'anglais avant d'étudier la philosophie et de décrocher le baccalauréat au Collège Saint-Étienne, un établissement anglican relevant de l'Université de Delhi.
En 1971, Sogyal Rinpoché obtient une bourse pour aller en Angleterre étudier la religion comparée au Trinity College de l'université de Cambridge mais ne décroche aucun diplôme. C'est dans cette ville qu'il fait la connaissance d'une jeune étudiante du bouddhisme, Mary Finnigan (laquelle toutefois devait par la suite devenir son principal détracteur après avoir été son disciple jusqu'en 1979). Grâce à elle, et fort de sa maîtrise de l'anglais, il prodigue ses premiers enseignements à Londres et fait de nombreux adeptes, séduits par son côté exotique et son assurance. Un don de 100 000 livres de la part de John Cleese, lui permet d'ouvrir un premier centre à Londres.
Il poursuit aussi ses études et sa pratique du bouddhisme tibétain avec d'autres grands maîtres de la tradition nyingma, notamment Dilgo Khyentse Rinpoché, Dudjom Rinpoché et Nyoshül Khenpo Rinpoché. Lors de leur venue en Occident, il leur sert souvent d'assistant et de traducteur.
En 1973, il aide à l'organisation du premier séjour du 14e dalaï-lama en Occident. Il l'accompagne notamment à Rome pour sa rencontre avec le pape Paul VI, puis en Suisse et en Angleterre.
À partir de 1974, Sogyal Rinpoché commence à enseigner à Londres, puis en France et traduit souvent pour Dudjom Rinpoché, qu'il accompagne aux États-Unis en 1976, en tant qu'assistant et traducteur.
En août 1977, il crée avec ses disciples son premier centre du Dharma, appelé Dzogchen Orgyen Chöling, à Kilburn, à Londres. De nombreux grands maîtres de toutes les traditions du bouddhisme tibétain y enseigneront, notamment Dudjom Rinpoché, Sakya Trizin, le 16e karmapa et Tulku Urgyen Rinpoché.
Le sangha des étudiants français de Sogyal Rinpoché se réunit pour la première fois en septembre 1978 dans son centre au no 22 de la rue Burq à Paris, dans le 18e. L'année suivante, Sogyal Rinpoché donne le nom de Rigpa — un terme tibétain signifiant la nature ultime de l'esprit — à son organisation.
En 1980, Sogyal Rinpoché enseigne aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Irlande, ainsi qu'en France et au Royaume-Uni.
Des centres ouvrent leurs portes dans de grandes villes, d'abord rue Denis Poisson à Paris puis, dans les années suivantes, à Dublin, Munich, Berkeley, Amsterdam, Sydney, Bruxelles et San Francisco. Dans chaque pays, Rigpa est constitué en association à but non lucratif.
À la requête de Sogyal Rinpoché et de Rigpa, le 14e dalaï-lama donne en 1982, à la pagode de Vincennes à Paris, la transmission de pouvoir de Padmasambhava et de ses huit manifestations, à partir des visions pures du 5e dalaï-lama.
Rigpa invite aussi le dalaï-lama en de nombreuses autres occasions, notamment en 1984 à Londres, où il donne une journée d'enseignement Dzogchen, et en 1989 à San José, où il donne deux jours d'enseignement Dzogchen.
En 1991, Rigpa se lance dans la création d'un centre de retraite international dans l'Hérault, près de Lodève. Par la suite, un projet de construction de temple traditionnel tibétain verra le jour. Le temple, abouti en 2006 et entièrement financé par les étudiants de Rigpa, a reçu deux fois la visite du 14e dalai lama, en l'an 2000 pour la consécration du terrain, puis en 2008 pour l'inauguration du temple.
En 2010, il fonde l'Institut Tenzin Gyatso aux États-Unis pour promouvoir la volonté du dalaï-lama d'un dialogue entre science et spiritualité.
En 1983, Sogyal Rinpoché participe, en Californie, au colloque « Nouvelles dimensions sur la mort et la fin de vie », où il prend connaissance des travaux d'Elisabeth Kübler-Ross et de Kenneth Ring. Cela le conduit à réfléchir au rôle que pourraient jouer les enseignements tibétains dans le domaine de la mort et des soins palliatifs. Il commença alors à donner des conférences internationales sur la philosophie tibétaine sur la mort, ce qui amena le public à lui demander un livre relatif à ses enseignements. Sogyal Rinpoché se donna le temps d'une évolution de son enseignement avant de d'accepter d'écrire l'ouvrage.
En 1992, il publie Le Livre tibétain de la vie et de la mort, co-rédigé par Patrick Gaffney et Andrew Harvey, des disciples anglais de longue date, à partir des enseignements du maître. Sogyal Rinpoché y présente la façon dont la sagesse et la compassion enseignées par le bouddhisme peuvent être utilisées pour prendre soin des personnes en fin de vie.
La psychologue Marie de Hennezel organise régulièrement des colloques avec Sogyal Rinpoché, notamment en 1992 à l'Espace Cardin.
En 1994, l’association Tonglen travaille en collaboration avec des services hospitaliers en France et en Europe à travers des équipes de bénévoles et anime des formations pour les professionnels des métiers confrontés à la souffrance.
En 2007, à Dzogchen Beara (en), en Irlande, est posée la première pierre du centre d’accompagnement spirituel de Déchen Shying destiné aux personnes malades ou mourantes et à leurs accompagnants. Le centre, dont Sogyal Rinpoché est le directeur spirituel, est inauguré le 12 septembre 2007 par la présidente d'Irlande, Mary McAleese, qui en souligne l’importance de la mission. Il ouvre officiellement en avril 2009.
En avril 2009, à Killarney, en Irlande, Sogyal Rinpoché fait un exposé intitulé The Heart of Compassion au colloque sur le thème « Compassion et présence - l'accompagnement spirituel pendant la vie et en fin de Vie » organisé par son association Rigpa.
Sogyal Rinpoché enseigne régulièrement en Inde, en particulier à Delhi à la Fondation pour la responsabilité universelle. Il enseigne également dans les régions himalayennes du Sikkim, où il a vécu une partie de son enfance, et au Bhoutan. Il donne des enseignements tous les ans au Bhoutan depuis 2007, qui sont aussi régulièrement diffusées à la télévision là-bas. Le premier Premier ministre du Bhoutan élu et champion de sa philosophie du bonheur national brut, Lyonchen Jigme Thinley Yoser, assiste régulièrement à ses enseignements. Sogyal Rinpoché a déclaré avoir décidé de faire de l'enseignement au Bhoutan une priorité car c'est le dernier pays bouddhiste Vajrayana indépendant du monde. Il a également dit que « les jeunes d'aujourd'hui dans la région himalayenne doivent comprendre le Dharma d'une façon pratique » et que « la compréhension du Dharma d'une façon réelle est une partie importante et intégrante du développement du Bhoutan. »
En 1998, Sogyal Rinpoché s'est vu officiellement offrir le trône du propre monastère de Tertön Sogyal au Tibet, le monastère de Kalzang, par son abbé, Sherab Özer Rinpoché, lors d'une cérémonie en France.
Sogyal Rinpoché est mort le mercredi 28 août 2019, à l'âge de 72 ans, à Bangkok (Thaïlande), d'une embolie pulmonaire en Thaïlande où il est traité pour un cancer du colon.
Aidez-nous à localiser la tombe de Sogyal Rinpoché en nous envoyant l'adresse du lieu où se trouve sa sépulture (cimétière...). Facultatif : transmettez-nous également les coordonnées GPS de l'emplacement exact de la sépulture de Sogyal Rinpoché.
Les meilleures citations de Sogyal Rinpoché.
Soyez assis avec toute la majesté inaltérable et inébranlable de la montagne. Laissez votre esprit s'élever, prendre son essor et planer dans le ciel.
Tout comme l'océan a des vagues ou le soleil a des rayons, le propre rayonnement de l'esprit est ses pensées et ses émotions.
Dans ce monde complexe, la meilleure façon de survivre est d'être authentique.
Merci à notre partenaire Citation Célèbre qui nous a proposer de partager son catalogue de phrases de Sogyal Rinpoché. Vous pouvez consulter les meilleures citations de Sogyal Rinpoché, proverbes, petites phrases et pensées sur le site Citation Célèbre.
Soyez le premier à poser une question sur Sogyal Rinpoché.
Si vous ne trouvez ce que vous recherchez sur Sogyal Rinpoché, décrivez-nous votre demande et nous vous répondrons personnellement dans les plus brefs délais.
Demandez-nousSogyal Rinpoché est au Paradis ! Les membres du site ont décidé de porter Sogyal Rinpoché au plus haut niveau du site en lui attribuant une note moyenne de 5 sur 5 avec 1 note. Seules les célébrités ayant une note de 4 ou + peuvent prétendre à une place au Paradis.
Vous avez des questions sur Sogyal Rinpoché ? Des remarques ? Des infos à partager ?
Si vous connaissez un site qui parle de Sogyal Rinpoché et susceptible d'apporter des informations complémentaires à cette page, vous pouvez nous proposer le lien. Après délibération (si nous pensons que le contenu proposé est intéressant), nous afficherons le lien vers cette nouvelle source d'infos et nous vous préviendrons par e-mail quand il sera publié.
Pour le bien qu'il a répandu dans le monde, pour son enseignement authentique et pour sa générosité.