Artiste, Député, Écrivain, Homme d'état, Homme politique, Philosophe, Sénateur (Art, Musique, Politique).
Francais, né le 17 juillet 1913 et mort le 13 juin 2012
Enterré (où exactement ?).
Roger Garaudy est un homme politique, philosophe et écrivain français né le 17 juillet 1913 à Marseille et mort le 13 juin 2012 à son domicile de Chennevières-sur-Marne. Jusqu'en 1970, c'est une figure importante du Parti communiste français dont il est alors exclu. Il se convertit par la suite au catholicisme puis à l'islam. À partir de 1996, il fait parler de lui par des prises de position négationnistes ; celles-ci lui valent d'être condamné pour contestation de crimes contre l'humanité, diffamation raciale et incitation à la haine raciale. Il est l'auteur de nombreux ouvrages qui reflètent ce parcours.
Protestant dans sa jeunesse, tandis que son père était athée et sa grand-mère maternelle fervente catholique, Roger Garaudy se revendique volontiers comme « polémique et hérétique ». Alors qu'il suit des études universitaires, il adhère au Parti communiste français (PCF) en 1933. Il est reçu cinquième à l'agrégation de philosophie en 1936. Mobilisé en 1939, il obtient la Croix de Guerre après s'être battu dans la Somme, mais de retour dans le Tarn, il est arrêté le 14 septembre 1941 et déporté dans un camp d'internement vichyste d'Afrique du Nord (camp de Djelfa, Algérie) jusqu'en février 1943. Il devient ensuite rédacteur en chef de Radio-France à Alger, mais démissionne au bout de quelques mois pour devenir le collaborateur d'André Marty à l'hebdomadaire communiste Liberté. Membre du Comité central du PCF en 1945, il est élu député communiste du Tarn (1945-1951), puis de la Seine (1956-1958), et sénateur de Paris (1959-1962). C'est à l'époque de sa députation qu'il rencontre et se lie d'amitié avec l'abbé Pierre, également député (MRP) au sortir de la guerre. En janvier 1949 il est témoin cité par les avocats de la défense du journal Les Lettres françaises, attaqué en diffamation par Victor Kravtchenko que Garaudy fustige en déclarant qu'il devrait chercher des adeptes dans l'arrière-garde nazie.
Roger Garaudy a d'abord été l'un des philosophes officiels du Parti communiste jusqu'à son ralliement aux thèses de l'extrême gauche autogestionnaire en mai 1968. Il est exclu du PCF en 1970 pour ses positions non-orthodoxes (la révolution scientifique et technique impose une nouvelle analyse de la lutte des classes « le bloc historique nouveau » et une démocratisation du parti) et sa dénonciation après l'intervention militaire en Tchécoslovaquie du « modèle » de socialisme imposé par l'Union soviétique. Il s'implique alors dans le dialogue international des cultures, et, sans renoncer au marxisme, se convertit à l'islam après être revenu au christianisme, dont il était issu.
Directeur du Centre d'études et de recherches marxistes, il fut pendant des années l'un des philosophes officiels du Parti, avant d'en être exclu en juin 1970, époque où il était en dissidence marxiste, proche des idées de Mai 68. Il redevient alors catholique avant de se convertir en 1982 à l'islam. Le cheikh salafiste saoudien Ibn Baz l'a nommé membre du Conseil supérieur international des mosquées. Cependant, en novembre 1996, Roger Garaudy déclare : « j'ai atterri dans l'islam sans me défaire de mes croyances personnelles ni de mes convictions intellectuelles ». Ce qui a fait dire au cheikh que le philosophe français était un « hypocrite » et un « impie originel ».
Titulaire d'un doctorat de philosophie avec une thèse sur la Théorie matérialiste de la connaissance (Sorbonne, 1953), il enseigna à l'université de Clermont-Ferrand où il subit l'hostilité de Michel Foucault, qui le poussa à solliciter sa mutation , puis à l'université de Poitiers.
Roger Garaudy a créé sa propre fondation en Espagne à Cordoue, la fondation Roger-Garaudy. Elle est abritée dans la Tour de la Calahorra. À l'intérieur, on découvre plusieurs personnages qui retracent l'histoire de l'islam, à Cordoue, à la fin du Moyen Âge.
Roger Garaudy a déclaré vivre en banlieue parisienne lors de l'émission Second regard, diffusée le 28 janvier 2007 sur Radio-Canada, qui l'interrogeait sur l'amitié qui le liait à l'abbé Pierre.
Roger Garaudy est l'auteur d'un ouvrage intitulé Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, qui fut publié en 1995 par les éditions La Vieille Taupe qui ne le servit qu'à ses propres abonnés, puis réédité en 1996. Cet ouvrage, se compose de trois chapitres principaux : « Les mythes théologiques », « les mythes du XXe siècle » et « l'utilisation politique du mythe ».
Il soutient la thèse négationniste d'un complot sioniste, qui aurait inventé la Shoah pour justifier l'expansionnisme israélien, nie le génocide commis par les nazis contre les Juifs, et rejette les thèses que les historiens ont admises depuis des décennies. Il adopte ainsi des thèses fondamentales du négationnisme : Hitler n'aurait pas donné l'ordre de l'extermination ; le mot extermination serait une fausse traduction et désigne en fait l'expulsion des Juifs ; les Juifs furent décimés par le typhus et les crématoires servaient à brûler les cadavres des victimes de la maladie ; il n'y aurait pas de témoins fiables ; les crimes des Alliés seraient pires que ceux des nazis ; les chambres à gaz n'existeraient pas ; des tortures auraient été infligées aux prisonniers nazis pour leur faire avouer le génocide ; théorie du complot juif, absence prétendue de réfutation des thèses du négationnisme, impossibilités matérielles liées au Zyklon B et au fonctionnement des crématoires. L'antisionisme radical de Roger Garaudy l'avait conduit, dès 1982, à comparer sionisme et nazisme.
L'« affaire Garaudy » est d'abord révélée par Le Canard enchaîné en janvier 1996, suivi par quelques quotidiens nationaux, entraînant contre lui, le dépôt de plusieurs plaintes avec constitution de partie civile pour contestation de crime contre l'humanité, diffamation publique raciale et provocation à la haine raciale par des associations de résistants, de déportés et des organisations de défense des droits de l'homme. Puis, le scandale est médiatisé en avril 1996, lorsque Roger Garaudy et son avocat Jacques Vergès, annoncent le soutien de l'abbé Pierre, qui est exclu de la Licra et est contraint de s'éloigner de la vie médiatique. Converti à l'islam depuis le début des années 1980, Roger Garaudy avait aussi reçu pendant le procès le soutien d'intellectuels de pays arabes et musulmans.
Roger Garaudy a été condamné, le 27 février 1998 pour contestation de crimes contre l'humanité, diffamation raciale. Dans ses attendus, le tribunal souligne que « loin de se borner à une critique du sionisme [...] Roger Garaudy s'est livré à une contestation virulente et systématique des crimes contre l'humanité commis contre la communauté juive ». Rejetant l'argument selon lequel son livre serait « antisioniste » et non « antisémite », les magistrats expliquent que l'auteur, « bien qu'il s'en défende, présente sous forme d'une critique politique [...] d'Israël ce qui n'est qu'une mise en cause de l'ensemble des Juifs ». Ce jugement a été confirmé en appel le 16 décembre 1998, Garaudy étant en outre condamné pour provocation à la haine raciale. Ses pourvois en cassation ont été rejetés par la chambre criminelle le 12 septembre 2000. Son recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, fondé sur la violation de l'article 10 (liberté d'expression) de la Convention européenne des droits de l'homme, de l'article 6 (droit à un procès équitable) de la Convention, de l'article 4 du Protocole no 7 (droit de ne pas être jugé ou puni deux fois) et des articles 9 (liberté de pensée, de conscience et de religion) et 14 (interdiction de la discrimination) de la Convention, a été déclaré irrecevable par la Cour, les juges européens déclarant :
« Comme les juridictions nationales l'ont démontré, que le requérant a fait siennes les thèses négationnistes et a remis en cause systématiquement les crimes contre l'humanité commis par les nazis envers la communauté juive. [Ce livre, qui a] dans son ensemble, un caractère négationniste marqué, va à l'encontre des valeurs fondamentales de la Convention, à savoir la justice et la paix. [...] Aucun élément ne permet d'établir que M. Garaudy n'a pas bénéficié d'un procès équitable. »
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