Inventeur, Médecin, Scientifique (Invention, Science).
Francais, né le 17 février 1781 et mort le 13 août 1826
Enterré (où exactement ?).
René-Théophile-Marie-Hyacinthe Laennec ou Laënnec, né le 17 février 1781 à Quimper, mort le 13 août 1826 (à 45 ans) à Douarnenez dans son manoir de Ploaré, est un médecin français, créateur du diagnostic médical par auscultation (Traité de l'auscultation médiate, 1819) grâce à l'invention du stéthoscope.
René Laennec est fils et petit-fils d'avocats. Son grand-père, Michel Alexandre Laennec, est maire de Quimper de 1763 à 1765.
Son père Théophile-Marie Laennec (1747-1836), avocat et magistrat quimpérois, parle le breton et René lui-même l'apprend, le parle couramment, et l'utilise dans sa correspondance avec son père. Par sa mère, Michelle Guesdon, il était apparenté à Anne-Marie Audouyn de Pompéry, la "Sévigné cornouaillaise" dont il était le cousin et qui le reçut maintes fois dans son château de Couvrelles. Laennec avait pour grand-oncle Dom Maurice de Beaubois auteur d'Une histoire de la Bretagne.
Sa mère, Michelle, meurt en 1786 de la tuberculose (elle est inhumée le 15 décembre 1786 dans le cimetière de l'église Saint-Mathieu de Quimper), alors qu'il n'a que 5 ans. Son père, alors lieutenant au ministère de la Marine à Quimper, est incapable de s'occuper de lui. Après avoir été confié à un oncle, recteur à Elliant, René Laënnec est, en 1797, recueilli par Guillaume François Laënnec (baptisé le 11 novembre 1748 à Quimper-Saint-Julien), un autre de ses oncles, médecin à Nantes, professeur et directeur de l'école de médecine, qui avait été recteur de l'université de Nantes avant sa suppression au début de la Révolution.
Suivant l'exemple de ce dernier, Laennec entame des études de médecine. En 1800, il est étudiant à Paris sous la direction de Jean-Nicolas Corvisart à l'hôpital de la Charité et d'autres professeurs comme Guillaume Dupuytren. Il est reçu docteur en médecine en 1804. Il pratique ensuite l'anatomie pathologique avec Gaspard Laurent Bayle. Il étudie les maladies à partir des lésions constatées à l'autopsie et, en particulier, la cirrhose.
En 1816, il est nommé à l'hôpital Necker. Il s'intéresse aux maladies pulmonaires et examine ses malades en utilisant largement la technique de percussion décrite pour la première fois par le médecin autrichien Leopold Auenbrugger en 1761 dans son ouvrage Inventum Novum et diffusée par Corvisart, une méthode qui renseigne sur l'état d'un organe par l'écoute du bruit rendu par la frappe des doigts au niveau de ce dernier. C'est dans ce cadre qu'il créé selon la légende le 17 février 1816 le stéthoscope, d'abord un simple rouleau de papier ficelé qu'il appelait « pectoriloque » et qui permettait d'éloigner l'oreille du médecin de son patient pour des raisons de pudeur, stéthoscope qu'il ne tarde pas à perfectionner en en cylindre démontable et en buis et dont l'usage est attesté en mars 1817 sur les feuilles des malades à l'Hôpital Necker. Il fonde ainsi une nouvelle pratique qui permet d'analyser les bruits corporels internes et de les relier à des lésions anatomiques, ce qui se révélera particulièrement utile pour le diagnostic des maladies respiratoires, dont la phtisie ou tuberculose. En février 1818, il présente ses découvertes dans un discours à l'Académie de Médecine, et en 1819, il publie son Traité d'auscultation médiate où il classe les bruits émis dans le thorax. En 1822, il est titulaire de la chaire de médecine pratique du Collège de France.
Par un après-midi d'octobre, il passe sous les guichets du Louvre. Des enfants jouent dans la cour parmi des décombres. Un gamin gratte l'extrémité d'une longue poutre avec la pointe d'une épingle. À l'autre extrémité, l'oreille collée à la poutre, les enfants recueillent les sons, se bousculent pour entendre, et rient de la découverte. Il s'arrête devant les enfants qui venaient de lui donner la réponse au problème qu'il se posait depuis longtemps.
Parvenu au chevet d'une jeune cardiaque, il demande une feuille de papier à lettre, la roule en cylindre, appuie une extrémité contre la poitrine de la patiente et l'autre contre sa propre oreille. Et voici que le double bruit du coeur et celui de la respiration lui parvient avec netteté. L'auscultation est inventée.
C'est également lui qui a donné à cet instrument d'auscultation médiate le nom de « stéthoscope », qui est dérivé du grec (stethos signifiant « poitrine »). Le stéthoscope que nous connaissons (avec un embout pour chaque oreille) a été inventé par l'Américain George Cammann en 1852.
En 22 mois, Laënnec a découvert toute la sémiologie pulmonaire et a fait faire à la médecine un bond prodigieux. Sa classification des bruits d'auscultation (rhonchus, râles crépitants...) est toujours utilisée par les médecins.
Pourtant cette nouvelle méthode d'auscultation n'a pas été facilement acceptée par certains médecins, qui préféraient la méthode habituelle d'écoute avec l'oreille en contact direct avec la poitrine (auscultation immédiate). En 1885, un professeur de médecine déclarait encore : « Il n'y a que les oreilles pour entendre, laissez nous servir de nos oreilles et ne nous obligez pas à nous servir d'un stéthoscope ». Même le fondateur de l'American Heart Association, Dr Lewis A. Connor (1867-1950) portait sur lui un mouchoir de soie destiné à être posé sur la paroi thoracique pour l'auscultation directe à l'oreille.
Parmi ses autres contributions à la médecine il faut citer également sa description de la péritonite et de la cirrhose. Bien que la cirrhose fût une maladie déjà connue, c'est Laënnec qui lui donna son nom, en utilisant le mot grec (kirrhos, « fauve »), qui fait référence aux nodules jaunes caractéristiques de la maladie.
Il est à l'origine du terme mélanome et a décrit les métastases pulmonaires du mélanome. En 1804, alors qu'il était encore étudiant en médecine, il fut le premier à faire une conférence sur les mélanomes. Cette conférence a ensuite été publiée en 1805. Laënnec a effectivement inventé le terme « mélanose », à partir du grec (mela,melan) pour « noir ». Au fil des années, les relations sont devenues exécrables entre Laënnec et Dupuytren, le second reprochant au premier de n'avoir fait aucune mention de son travail dans ce domaine ni de son rôle dans ses découvertes.
Il a également apporté de nombreuses contributions à la connaissance de la tuberculose.
Sa contribution peut-être la plus importante à la médecine fut l'introduction d'une rigueur toute scientifique qui imposait des règles d'observation objectives. Quand il a publié son traité en 1819, il a inscrit en exergue cette devise en grec : « la partie la plus importante de notre art consiste à être en mesure d'observer correctement. » Son livre a été tenu en très haute estime par de nombreux médecins et considéré comme l'étalon-or de la pratique médicale. Le professeur Benjamin Ward Richardson écrit dans son livre Les disciples d'Esculape que « le véritable étudiant en médecine se doit de lire le traité de Laennec sur l'auscultation médiate et l'utilisation du stéthoscope au moins une fois tous les deux ans tant qu'il pratique son art. Son oeuvre originale le situe parmi les grands pionniers aux côtés de Vésale, Harvey et Hippocrate. »
La cirrhose est parfois encore appelée la « cirrhose de Laennec » car Laennec fut l'un des premiers à reconnaître cette affection comme une entité nosologique. Il existe également d'autres termes médicaux qui sont restés associés à son nom : la cirrhose de Laennec se réfère à l'apparence du foie en cours de sa régénération où il apparaît composé de petits lobules séparés par un fin tissu fibreux.
Le « thrombus de Laennec » est un thrombus qui se forme dans le coeur avant la naissance. Les « crachats perlés de Laennec » font référence aux expectorations des asthmatiques.Le « murmure de Hamman », également connu sous le nom de « symptôme de Laennec-Hamman » ou « symptôme de Laennec-Müller-von Bergmann-Hamman » ou « crépitement de Hamman », est un bruit crépitant entendu dans la région précordiale dans l'emphysème médiastinal spontané.
Cependant, il est lui-même atteint de phtisie. Son neveu, Mériadec Laennec (qui fit une carrière politique et fut en 1849 président du Conseil général de la Loire-Inférieure) l'a ausculté avec le stéthoscope inventé par son oncle et il a décelé sur lui les symptômes fatidiques de la tuberculose. Il se retire en son manoir de Kerlouarnec en Ploaré, proche de Douarnenez, où il s'éteint, le 13 août 1826 à l'âge de 45 ans. Dans son testament il lègue à son neveu ce stéthoscope qu'il considérait comme « le plus grand héritage de sa vie ».
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