Oksana Chatchko

Biographie

Oksana Chatchko, ou Oxana Shachko, née le 31 janvier 1987, à Khmelnytsky en Ukraine, et morte le 23 juillet 2018, à Paris, est une militante activiste ukrainienne. Elle est fondatrice du mouvement Femen en avril 2008.

En 1995, Oksana Chatchko intègre l’école Nikosh normalement réservée aux adultes, réputée pour son enseignement de la peinture d’icônes orthodoxe où elle sort diplômée. De par cette discipline qu'elle pratique passionnément, elle souhaite ensuite entrer au couvent, mais estime que les prêtres se comportent plus comme des marchands que des gens de Dieu.

Ayant renoncé à devenir nonne, elle continue néanmoins à peindre pour gagner sa vie. En 2000, elle entre à l’université libre de Khmelnytsky pour suivre des études de philosophie, ce qui provoque chez elle une crise de conscience : elle se mue alors en militante pour défendre les droits des femmes et la liberté d’expression.

En 2003, elle participe à la création, en tant qu’artiste, de l’organisation Nouvelle éthique. En 2008, avec Anna Hutsol et Aleksandra Shevchenko, elles fondent le mouvement Femen, afin de réveiller les consciences et de pousser les Ukrainiennes à se battre pour leurs droits. La même année, elles décident de poursuive le combat à Kiev, où Oksana loue un petit atelier dans lequel elle fabrique et peint sans cesse les « armes » que les Femen vont désormais utiliser dans leur lutte : costumes, masques, pancartes, dessins à même le corps.

En août 2009, pour forcer les médias à relayer les actions des Femens, elle prend l'initiative de dénuder sa poitrine, lors d'une manifestation à Kiev, inspirant au groupe la méthode qui sera ensuite souvent reprise par des militantes féministes dans de nombreux pays. Principale inspiratrice du mouvement, elle multiplie les actions d'abord en Ukraine, puis en France.

Pour elle, « Femen, c’est une idée, la lutte contre le patriarcat, le sextrémisme et une manière de manifester. Si une femme, n’importe où, dans n’importe quel pays, adhère à nos idées et à nos méthodes, elle peut se déclarer Femen. »

Menacée dans son pays d'origine, elle demande l'asile politique en France en 2013, qu'elle obtient. Les Femens sont accueillies par l'artiste Apolonia Breuil au Lavoir moderne parisien, un théâtre alternatif de la Goutte d’or dont elles sont expulsées après plusieurs mois d'occupation. Elles s'installent dès lors à Clichy.

Très vite Oksana Schachko est en désaccord avec la structure hiérarchique qu'Inna Shevchenko, qui mène la section Femen France à l'arrivée de Schachko, essaie d'instaurer. Lorsqu'Oksana Schachko refuse d'intégrer Femen France pour demeurer uniquement Femen International, son logement est vandalisé. Les frictions entre les deux millitantes ne cessent d'augmenter. Oksanna Schachko a une vue beaucoup plus radicale et anarchiste, refusant notamment la structure de pouvoir qu'essaie d'instaurer Inna Shevshenko.

Cette dernière est très médiatisée, tandis qu'Oksana Schachko vit dans une grande précarité. Elle vit avec Apolonia Breuil pendant cinq ans et trouve un petit appartement à Montrouge.

Suite aux divergences avec Inna Shevchenko, Oksanna Schachko quitte le mouvement Femen en 2014. Alors qu'elle est empêchée de retourner dans leurs locaux, étant d'abord une peintre spécialisée dans la rénovation d'icônes religieuses, elle devient artiste peintre à temps plein.

Elle intègre les Beaux-Arts à Paris en 2017, alors qu'elle n'a rien à apprendre de l'avis de son professeur, Olivier Blanckart.

En 2016, ses œuvres sur les icônes religieuses sont exposées à la galerie Mansart à Paris, du 12 mai au 16 juin par Azad Asifovich son commissaire d'exposition. Elle détourne l'imagerie religieuse traditionnelle et peint des Saints avec des kalachnikovs, des femmes en burqas, et une orgie autour de la croix de Jésus-Christ. Elle y détournait les représentations traditionnelles.

En juillet 2016, par l'intermédiaire de Jérémie Nestel, l'un des militants qui ont permis sa sortie d'Ukraine, elle montre une partie de ses œuvres iconiques à l'Espace Usanii à Nevers, pour l'exposition « Who's that girl », où elle rencontre Michel Philippar, propriétaire de la chapelle Saint-Sylvain, et lui offre une double icône pour orner les murs de la chapelle, qu'elle présente lors des Journées européennes du patrimoine.

Oksana Chatchko est morte le lundi 23 juillet 2018 à l'âge de 31 ans en se suicidant par pendaison à Paris (France). Elle laisse une lettre, dénonçant l'hypocrisie de la société et des hommes. Selon Libération, il ne s'agirait pas de sa première tentative de suicide, et la militante n'aurait pas donné de nouvelles d'elle depuis plusieurs jours. Dans ses derniers posts sur Instagram, dont le dernier est daté du 21 juillet 2018, elle écrivait : « Je ne pense rien de ce que j’écris » et « You are fake », soit en français « Vous êtes faux » (ou vous n'êtes pas réels, sincères).

Tombe

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